Est-ce ainsi que les hommes jugent ? - Mathieu MENEGAUX

Editions Grasset
Parution : 2 mai 2018
234 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Une journée particulière. Gustavo, père de famille, directeur financier, doit effectuer une présentation importante devant l’état-major de sa multinationale. Des mois de préparation, un tournant pour sa carrière.
 
Au lieu de l’heure de gloire espérée, la police faire irruption à son domicile, à l’aube. Perquisition, accusation d’homicide volontaire, indices concordants, Gustavo va être placé en garde à vue et traité sans ménagement. Heures sombres, qui vont déstabiliser un cadre supérieur sans histoires et le conduire à redouter le pire pour son avenir.
 
Son épouse Sophie va mobiliser son réseau et son énergie pour démontrer l’innocence de son mari et préserver leurs deux garçons des conséquences dévastatrices de cette mise en cause.
 
Mais comment rétablir la balance de la justice dans un univers gouverné par l’émotion et la recherche immédiate d’un coupable  ?
 
Avec un style direct et tendu, Mathieu Menegaux nous livre un roman haletant, une plongée en apnée dans le monde de l’injustice.


Ce que j'en ai pensé :

 Tout concorde pour faire de Gustavo le coupable, les indices matériels sont là, l'intime conviction du commandant de police Michel Defils aussi. On tient enfin ce type blond, vêtu d'une veste en jean et conduisant une Renault Mégane, qui après avoir raté l'enlèvement de Claire Dalmas, tue son père en le renversant sur un parking de supermarché.
La machine policière est en route, et à mesure que les heures de garde-à-vue s'enchaînent et que Gustavo, abasourdi par la violence de la situation, s'apprête à avouer un crime qu'il n'a pas commis, un détail permet d'assurer son innocence et son alibi...

Sauf que...ce sont les réseaux sociaux qui prennent le relais, alimentés par les accusations de Claire Dalmas. Des réseaux qui accusent, hurlent, appellent  à la vengeance, au jugement, condamnent !

Quand le quidam lambda se substitue à la justice, quand les hommes réinventent le pouvoir du lynchage populaire, se font justice eux-même sans connaître le moindre détail de l'instruction...
Une plongée abyssale dans l'absolue horreur des vengeurs cachés derrière leurs écrans, une descente aux enfers qui n'épargne personne, un engrenage fatal, la parodie de jeux de cirque où la populace va décider de la vie du condamné, sans se préoccuper d'empathie ni de présomption d'innocence !

Lu en une toute petite matinée, et sous le charme, une fois encore de l'écriture directe et incisive, maniant la tension narrative de cet auteur que je vais suivre d'encore plus près !

8 commentaires:

  1. Il me tente bien, mais je fais une overdose de sa couverture. Je vais donc attendre un peu pour sa lecture.

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    1. C'est aussi pour ça que j'avais attendu, trop vu sur IG...et puis j'ai eu raison de me laisser tenter ;o) c'était le bon moment !

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  2. je l'ai aussi souvent croisé sur IG - moi j'en reste au film sur les 12 jurés et celui qui fait revenir en arrière la soif de vengeance et permettre de faire apparaître le doute. C'est vrai qu'aujourd'hui les médias jouent un rôle crucial en condamnant une personne. Ma tante a été une fois en garde à vue (elle n'avait rien fait mais son patron oui) et elle a été marquée par l'arrestation arbitraire, les menottes .. et les fautes de grammaire et d'orthographe sur le rapport du flic ;-)

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    1. ah les fautes de français des mains-courantes et autres dépôts de plaintes !! à croire qu'on recrute les flics au niveau CM1 !!! A chaque fois que ça m'est arrivé, j'ai "ragé" et qqfois fait corriger !!

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  3. Je garde un bon souvenir de "Je me suis tue". Peut-être remettrais-je ça avec celui-ci!

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    1. "Je me suis tue", c'est celui que j'achète demain ! il y en avait trop sur les réseaux, et comme j'ai aimé les deux autres, je vais tenter !

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  4. j'ai beaucoup aimé "Je me suis tue", mais n'en ai pas encore lu d'autre de l'auteur!

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    1. ça en fait deux pour moi, et il ne me manque que "Je me suis tue" ! que je ne tarderai pas à lire !

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