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Les derniers jours des fauves - Jérôme LEROY

 

Editions La Manufacture de Livres

Parution : 3 février 2022

440 pages

 

Ce qu'en dit l'éditeur :

Nathalie Séchard, celle qui incarna l’espoir de renouveau à la tête de l’État, a décidé de jeter l’éponge et de ne pas briguer un second mandat. La succession présidentielle est ouverte. Au sein du gouvernement commence alors un jeu sans pitié. Dans une France épuisée par deux ans de combats contre la pandémie, les antivaxs manifestent, les forces de police font appliquer un confinement drastique, les émeutes se multiplient. Le chaos s’installe. Et Clio, vingt ans, normalienne d’ultragauche, fille d’un prétendant à la présidence, devient une cible...

Maître incontesté du genre, Jérôme LEROY  nous offre avec ce roman noir la plus brillante et la plus percutante des fictions politiques. De secrets en assassinats, il nous raconte les rouages de l’implacable machine du pouvoir.

 

Ce que j'en ai pensé :

Vous ne savez pas pour qui voter au second tour ? Ce n'est pas ce roman noir politique qui va vous aider ! Sans être complotiste, conspirationniste, il y a dans cet ouvrage de quoi décoder les manigances, les petites manœuvres, les arrangements "entre amis". Et de quoi dégoûter quiconque de déposer un bulletin dans l'urne.

Élections présidentielles de 2017, Nathalie Séchard devient présidente et s'entoure d'un gouvernement aux horizons et espoirs multiples, il faut composer...un peu à droite, un peu à gauche...

Évidemment, avec les Gilets Jaunes, la pandémie Covid, menaces identitaires d'ultra-droite, canicule, tout fout le camp !

On ne peut s'empêcher de dresser des parallèles, de lire entre les lignes, de substituer les noms de la fiction à ceux de la politique française. C'est souvent drôle mais ça sent mauvais !

Politique-fiction addictive, ce roman se dévore (sans toutefois que les "rebondissements" n'étonnent le lecteur !), le rythme est assez calme alors que les éléments de la narration s’accélèrent.. 

Mais....

QUI CORRIGE les épreuves à La Manufacture de Livres ???

Coquilles, fautes de grammaire, etc...ça manque de sérieux !

Quand il me faut relire deux lignes parce que LA présidente devient "IL" ou "Lui", ou que LE barbouze devient "ELLE", ou encore quand la bande son passe de la musique "thrash"...ça me gâche mon plaisir !

Le fils du professeur - Luc CHOMARAT

 

Editions La Manufacture de Livres

Parution : 19 août 2021

272 pages



Ce qu'en dit l'éditeur :

« Mes parents, j’avais l’impression de les connaître comme si je les avais faits. Cette jeune femme très Nouvelle Vague, cinquante de tour de taille, des dents blanches et bien alignées, grande douceur un peu triste, c’était ma maman. L’autre, si grand que la plupart du temps je ne savais pas trop à quoi il ressemblait là-haut, une voix qui descendait d’entre les nuages, c’était le professeur. Mon papa. » 


Dans cette petite famille se joue l’éternelle aventure de l’enfance. Il y a les combats acharnés contre les copains cow-boys, les stratagèmes habiles pour trouver sa place dans la cour de récré, les questionnements existentiels et la fascination pour les femmes si indéchiffrables. Et pendant ce temps, d’autres luttent pour la liberté, tuent des présidents, marchent sur la lune, mènent une guerre froide...

Des souvenirs vagues de la maternelle aux élans de l’adolescence, Luc Chomarat nous invite à redécouvrir un monde empli de mystères et peuplé d’amis imaginaires. De sa plume impertinente et pleine d’esprit, il propose de cheminer à hauteur d’enfant sur la route faite de rêves et de défis qui mène à l’âge adulte.



Ce que j'en ai pensé :

C'est avec enthousiasme que j'ai démarré la lecture de ce roman aux allures d'autobiographie tant Le polar de l'été m'avait plu.

Il s'en est fallu de peu que je lâche ce nouvel opus de Luc Chomarat dès les premières pages, tant ça me semblait partir un peu dans tous les sens..et pourtant, rapidement, c'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai poursuivi ma lecture, charmée par la tendresse et la nostalgie qui s'en dégagent.

Des souvenirs de la petite enfance aux expériences adolescentes à la fin des années 1970, entre premiers émois et parties de flipper, l'auteur nous embarque dans un voyage nostalgique, doux et amer, parfois teinté de cette ironie mordante que j'avais aimé dans "Le polar de l'été" (certains dialogues sont assez savoureux !).

Luc Chomarat offre cependant bien plus que des réminiscences d'un monde révolu, il glisse dans ces réflexions enfantines un regard sur des interrogations universelles (religion, politique, place des femmes dans la société, rôle de l'école, urbanisation) et ancre son récit dans l'actualité de l'époque.

Un bon moment de lecture.

Nos corps étrangers - Carine JOAQUIM

 

Editions La manufacture de livres

Parution : 7 janvier 2021

232 pages



Ce qu'en dit l'éditeur :

Quand Élisabeth et Stéphane déménagent loin de l’agitation parisienne avec leur fille Maëva, ils sont convaincus de prendre un nouveau départ. Une grande maison qui leur permettra de repartir sur de bonnes bases : sauver leur couple, réaliser enfin de vieux rêves, retrouver le bonheur et l’insouciance. Mais est-ce si simple de recréer des liens qui n’existent plus, d’oublier les trahisons ? Et si c’était en dehors de cette famille, auprès d’autres, que chacun devait retrouver une raison de vivre ?

Dans son premier roman, Carine JOAQUIM décrypte les mécaniques des esprits et des corps, les passions naissantes comme les relations détruites, les incompréhensions et les espoirs secrets qui embrasent ces vies.

 

Ce que j'en ai pensé :

Dubitative.


Ce roman ne m'aura finalement pas emportée..

C'est l'histoire d'un couple qui pour se donner une seconde chance s'installe en province (son infidélité à lui ayant provoqué une crise conjugale et les troublés alimentaires de madame), leur fille ado trépigne de rage à l'idée de s'installer chez les "bouseux" et de quitter son lycée parisien.
Évidemment, rien ne se passe jamais idylliquement..,

Bien, pour faire court, j'ai aimé le style. Mais c'est à peu près tout.


C'est un roman qui suggère tellement de thèmes sans les approfondir que je me suis sentie frustrée : crise et usure du couple avec infidélité à la clef, harcèlement scolaire, handicap (syndrome Gilles de la Tourette), réseaux sociaux, migrants sans papiers et mineurs isolés, crise d'adolescence et découverte de la sexualité, déni de grossesse et néonaticide, etc, etc..


Mauvaise pioche pour ce premier roman .

Terre promise - Marc VILLARD


Editions La Manufacture de livres
Parution : 7 novembre 2019
144 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Ils ont dix-sept ans et pas grand-chose de plus. Jeremy n’a jamais eu de papiers, il est né en France, sur le matelas d’un squat de migrants et a vécu en marge de tout. Esther a eu une famille dans l’Est, mais a fui loin de sa violence et de sa morosité. Ils sont ensemble parfois, parce qu’ils se ressemblent.

On leur apprend qu’en passant la frontière avec des capsules de drogue dans le ventre, ils pourront gagner de quoi vivre un peu mieux. De l’argent facile. Rien ne peut leur arriver. Rien de bien grave. Rien de pire. Alors, est-ce qu’il faut tenter sa chance vers la terre promise ?

Ce que j'en ai pensé :

C'est court et noir, comme un café bien serré. 
Les phrases fusent au rythme des chansons de Fela Kuti.

C'est l'histoire d'un jeune paumé, de galère et d'amour, d'espoir et de solidarité, de Barbès à Brixton, de la malchance et de la débrouille..

Un roman noir mais poétique, sobre et puissant tout à la fois. 

(Je fais "court" en ce moment, merci d'être tolérants...J'ai vu plusieurs publications qui indiquent ne pas vouloir chroniquer alors que les librairies sont fermées. Je crois au contraire que maintenir le lien virtuel est essentiel, on ne peut presque plus acheter de livres - (pensez qu'il y a souvent un rayon librairie dans vos hypers quand vous faites vos courses et que c'est mieux que commander sur Amazon - il me semble..) mais les billets de nos blogs permettent au moins de faire des listes de livres pour quand nos librairies rouvriront leurs portes !


"Tout ceci n'a rien à voir avec l'émigration éperdue des africains, la tectonique des plaques, l'appauvrissement de la couche d'ozone, les guerres de religion, les soubresauts du CAC 40, les porcs qu'on balance et le drone métal. Nous sommes revenus ici à la préhistoire des hommes où, pour survivre, il faut tuer?"

L'artiste - Antonin VARENNE

Editions La Manufacture de Livres
Parution : 5 septembre 2019
320 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

2001. Les nuits parisiennes voient naître un nouveau monstre. Un serial killer s’en prend aux artistes, transformant chacune de ses scènes de crime en oeuvre mêlant esthétisme et barbarie. L’inspecteur Heckmann, flic vedette du moment, se retrouve en charge de cette très médiatique affaire et se lance dans la traque. Mais bientôt il lui semble que tous ces crimes ne sont qu’un moyen pour le tueur de jouer avec lui...
Avec ce roman policier, Antonin Varenne révèle une fois de plus son incroyable talent à nous entraîner dans une course infernale où ses personnages doivent lutter contre leurs propres démons autant que contre le fracas du monde.

Ce que j'en ai pensé :

Antonin Varenne, pour moi, c'est une valeur sûre, la certitude de retrouver une bonne plume, des personnages comme on en rêve, ni bon ni pire (ou les deux !) et une intrigue qui tient la route !

C'est l'assurance d'un polar qui ne dévoile rien trop tôt, qui ménage son suspens sans en faire trop, qui donne au genre ses lettres de noblesse.

Il y a certes les classiques du genre, le flic sorti du système, un brin solitaire-désabusé, et les personnages qui gravitent autour : le chef plein de morgue et de politique (de plans-comm'), les satellites "bleusailles" qu'on voit sans rôle prédominant, et les autres, les victimes dans le sang, les collatérales qui morflent à 200%.

Antonin Varenne maitrise les codes, il les enveloppe d'un phrasé presque envoutant, il s'amuse de nos certitudes (celles des fans de polar) pour rebondir, orienter le lecteur dans de fausses pistes.

Il en faut du talent pour captiver, dessiner une histoire, faire croire, sans perdre le rythme ! 
Il en faut du talent pour instiller dans une enquête des thèmes pas communs (et pas commodes) comme l'avortement, le changement de  sexe, la maternité (et la paternité !)..

Il est chouette ce polar ! Il est chouette, Antonin !


Né d'aucune femme - Franck BOUYSSE

Editions La Manufacture de Livres
Parution : 10 janvier 2019
336 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :


" Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
— Et alors, qu’y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? Demandai-je.
— Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
— De quoi parlez-vous ?
— Les cahiers… Ceux de Rose."

Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. 

Franck BOUYSSE, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec Né d’aucune femme la plus vibrante de ses œuvres. Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine.

Ce que j'en ai pensé :

Impossible de passer à côté du tout nouvel opus de Franck Bouysse tant chacun de ses livres m'a touchée.

Impossible de résister à l'émotion en découvrant le destin de Rose, vendue par son père à un maître de forge pour sortir le reste de la famille de la misère.

Dans ce coin perdu, il faut lutter pour conserver sa dignité et parfois s'affranchir des sentiments.
Aucun des protagonistes de cette histoire n'est ordinaire, et pourtant ils le sont tous, chacun à leur manière, à commencer par cette petite bonne de 14 ans, sans bonheurs et sans avenir.

Ça fait belle lurette que je n'avais pas autant regretté de tourner la dernière page d'un roman, tant les personnages sont attachants, vivants ! 

S'il est question de maternité, de pauvreté, de destins gâchés, il y a, au-delà de tout cela, l'envie d'arrêter le temps, de suspendre sa marche cruelle et les erreurs commises, de donner une autre chance à Rose, une autre conclusion à cette histoire qui attrape les tripes et fait verser quelques larmes !

Franck Bouysse excelle, une fois encore ! Et j'ai bien l'impression que Rose restera dans ma mémoire !..

Les mauvaises - Séverine CHEVALIER


Editions La Manufacture de Livres - Collection Territori
Parution : 8 février 2018
206 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Deux jeunes filles d’une quinzaine d’années et un petit garçon aiment à s’aventurer dans une forêt du Massif Central, au bord d’un lac qui vient d’être vidé. Autour d’eux, les adultes vaquent à leur existence, égarés, tous marqués de séquelles plus ou moins vives et irréversibles. Il y a les anciens, ceux qui sont nés ici, aux abords des volcans d’Auvergne. Il y a les moins anciens, il y a les très jeunes, puis ceux qui viennent d’ailleurs. Il y a aussi ceux qui sont partis, ont tout abandonné, et dont les traces subsistent dans les esprits. Une des deux jeunes filles est retrouvée morte, puis c’est sa dépouille à la morgue qui disparaît en pleine nuit…

Ce que j'en ai pensé :

Drôle de narration au rythme parfois saccadé, mais au verbe brillant !

Drôles de gamins aussi : Oé sans doute un peu autiste, Ouafa débrouillarde, et Micheline, dite Roberto, qui taille des pipes à son papi à cinq ans et à tout autre mâle alentour et qu'on retrouve, pendue au pont de chemin de fer avant que son cadavre pas tout à fait froid disparaisse en même temps que les 360 animaux  maltraités...

C'est raide et on retient son souffle ! Le papi pédophile agonise au fond du hangar, la mère de Micheline-Roberto a fait sa valise après avoir mis au monde sa fille, il y a des tombes déjà creusées "pour bientôt", des frustrations, un lac qui a englouti les restes d'un village, une gamine de 15 ans qui couche à tout-va.

Ça pourrait être très glauque. C'est souvent un peu bizarre, comme un peu décalé : la prose se fait poésie, très noire. On sent que les mots sont choisis, pesés, posés là comme dans une broderie avec des personnages entre ombre et lumière, fragiles et sensibles.

Je suis incapable de dire si j'ai aimé ou non, tant ce roman est particulier..Mais je ne peux que reconnaître le talent de l'auteur à bousculer le lecteur, à le pousser dans ses retranchements, à manier le verbe comme personne d'autre.

J'avais aimé Clouer l'ouest et déjà j'avais noté cette ambiance et cette écriture singulières.

Simple mortelle - Lilian BATHELOT

Editions La Manufacture de Livres
Parution : 11 janvier  2018
440 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Au cœur de l'Aude, Nicole s'apprête à refaire sa vie et à prendre en charge l'école d'un petit village. Dès son arrivée, elle se lie avec Louis, homme charismatique au passé trouble qui l'initie à la beauté minérale des montagnes. Mais la pureté du paysage est menacée par l'édification d'un barrage et Nicole découvre alors en son amant un militant écologiste solitaire et organisé, prêt à tout pour défendre ses convictions. Autour de ce projet de construction, des puissances qui les dépassent s'affrontent et des adversaires inattendus prennent Louis pour cible. Bientôt s'engage une traque dont l'issue, semble implacable.


Ce que j'en ai pensé :

La Manufacture de Livres, j'adore ! Je suis fan inconditionnelle de leurs polars bruts de terroir à l'écriture serrée ! Ultra fan ! Quand je repère un titre et que ma libraire le place dans ses rayons, je n'hésite pas !

Et là, en bonus, l'intrigue a lieu "chez moi"  ! Dingue !!

Sauf que si l'histoire qui surfe sur le parallèle entre la guerre d'Algérie, un ancien légionnaire, une instit' mutée à l'insu de son plein gré dans un patelin perdu de l’Aude, une histoire d'amour au milieu des bidouilles de la DGSI , une ZAD autour d'un projet de barrage, il y a eu un grand blanc...

Un ENORME blanc !!!.....

Soit l'auteur n'a fait que passer dans l'Aude et il n'en a vu que ce qu'il voulait voir, soit il se fout de la gueule du lecteur !

Patience, j'explique ! 
  
Expliquez moi comment Louis de Lacan habite le "Puech des mourgues" dans l'Aude alors que cette toponymie est exclusive de l'Hérault, à proximité du Pic St Loup (au moins 2h30 de route de Limoux !!) - page 166 ??

Comment les enfants de Nicole l'instit' vont faire pour venir de Paris à Carcassonne en avion sachant que l'aéroport "Carcassonne-Pays Cathare" n'est desservi et ne dessert que le Royaume-Uni, et Porto, mais aucun aéroport de la couronne parisienne ?? - page 174 (parce que sinon, moi, ça m'arrangerait vachement un p'tit avion direct Carcassonne-Paris plutôt que 12 heures de train !!)

Comment on indique que Louis de Lacan vient du hameau de Lacan (seule occurrence en Aveyron, mais que l'auteur situe si près de Limoux mais si loin d'autre chose que sa mère meurt pendant le trajet jusqu'à la maternité  y a un hôpital à Limoux,  à Carcassonne, à Castelnaudary)...-à mesure que j'avançais dans ce livre, j'avais envie de googliser tous les patronymes, juste pour rire !-

Et comme je parlais de ZAD, plus haut...ahem bis..

Dans l'Aude, il n'y a pas de projet de barrage sur une rivière ou affluent. On a la un joyeux mélange de Sivens et de je-ne-sais-quoi qui décrédibilise le tout. Parce que si on veut surfer sur du fait divers social-écolo-bobo, et se servir de l'actualité, autant dans ce cas-là ne pas situer trop précisément les lieux de l'intrigue : le flou "artistique" aurait fonctionné !

Bref, je vous la joue "régionale de l'étape" un peu agacée, franchement horripilée, un brin circonspecte...
Mais sans déconner, mises à part ces dérives topo-géographiques et autres approximations qui fleurent bon le Sud de la France, si le reste se tenait, j'aurais pu être sympa.

J'aurais pu être sympa si Nicole l'instit' n'avait pas eu, aussi, une libido échevelée façon "50 nuances.." et que l'auteur nous ait épargné le côté "je mouille" en permanence, je n'ai pas compris quand et où ça servait l'intrigue...  #balance-le-côté-cul-inutile-d-un-livre :o)

Le saut d'un narrateur à l'autre, j'ai l'habitude, souvent j'aime bien, mais là...non ! ça bringuebale, ça part un peu dans tous les sens, et même s'il y a quelques bons passages, pour le reste, ça ne fonctionne pas !

(et je ne comprends pas toutes les bonnes notes sur Babelio ! peut-être qu'il y a un super truc que je n'ai pas vu ? mais vous me connaissez, hein, quand j'aime pas, ben, bof quoi !...)

Glaise - Franck BOUYSSE

Editions La Manufacture de Livres
Parution : 7 septembre 2017
 425 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Au cœur du Cantal, dans la chaleur d'août 1914, les hommes se résignent à partir se battre, là-bas, loin. Joseph, tout juste quinze ans, doit prendre soin de la ferme familiale avec sa mère, sa grand-mère et Léonard, vieux voisin devenu son ami. Dans la propriété d'à côté, Valette, tenu éloigné de la guerre en raison d'une main atrophiée, ressasse ses rancœurs et sa rage. Et voilà qu'il doit recueillir la femme de son frère, Hélène, et sa fille Anna, venues se réfugier à la ferme. L'arrivée des deux femmes va bouleverser l'ordre immuable de la vie dans ces montagnes. 

Roman d'amour et de fureur, Glaise confirme l'immense talent de son auteur à mettre en scène des hommes et des femmes aux prises avec leurs démons et avec les fantômes du passé.

 photo Cleostan

Ce que j'en ai pensé :

Elle colle partout cette glaise : aux sabots de ces paysans, trop jeunes, trop vieux ou déjà abîmés, qui n'ont pas pu aller à la guerre, et aux corps de ces soldats qui se battent dans les tranchées. Elle enrobe les os de ces vieux au cimetière, soulagés de leurs maux sur terre, les os de ces gars qui seront bientôt bouffés par la mitraille boche ou par les rats. 

Elle est matière entre les mains de Joseph qui apprend à la sculpter, à lui donner vie. Joseph dont le père est parti lui-aussi sur le front des Ardennes et qui devient un homme, plus vite que prévu quand Anna débarque dans ce coin des puys déchiré par les orages d'été. 

Il n'y a pas que la terre qui parle dans ce roman, il y a les foins coupés, la neige qui étale sa robe de silence, la pluie qui ne noie aucun chagrin et la montagne, intangible dans ce monde qui fout le camp et sème, encore et encore le malheur.

Prose puissante, évocatrice, destin impitoyable qui s'acharne, voila ce que l'auteur manie à merveille. Ça secoue, évidemment, c'est très très noir, d'une sourde violence, celle des éléments et celle des hommes. Mais il y a dans le soleil qui flirte avec mes blés, dans la brise qui fait voleter la robe d'Anna, un tout petit peu d'espoir, comme celui qui fait croire que la guerre finira un jour... 

Sous la neige, nos pas - Laurence BIBERFELD

Editions La Manufacture de Livres
Parution : 16 mars 2017
169 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

 Venues de la région parisienne, une jeune institutrice et sa petite fille passent sur la partie lozérienne du plateau de la Margeride. Elles vont entraîner avec elles, comme une volée de passereaux dépaysés, des gens, des tourments et des questions issus des villes. Sur ces hautes terres, deux mondes, en se croisant sans se toucher, brisent la boîte de Pandore et déversent au ras du ciel des nuées de maux que la neige couvrira bientôt.

Laurence Biberfeld, née en 1960 à Toulouse, ancienne marginale puis institutrice, est un écrivain français, auteur de roman policier et dessinatrice

Ce que j'en ai pensé :

Les hivers sont rudes en Margeride. La neige étouffe tout dans ce coin de Lozère et les femmes fuient. Sauf Esther qui débarque avec sa gamine surexcitée et qui apprend à se fondre dans le paysage, qui côtoie les paysans du coin : Lucien aux yeux bleus et sa génisse, Lionnel le patron du bistrot et sa fille Alice, le Gari et ses coups de folie...

Il y aussi l'amie qui rend visite à Esther, Vanessa, malade du sida, camée, et qui traîne derrière elle des délinquants, vrais dealers, faux durs qu'un coup de pelle bien placé suffit à neutraliser avant qu'ils ne pourrissent dans la tourbe.

Il y a a neige, surtout la neige, comme un rideau opaque, comme un linceul, qui recouvre tout, les hontes et les secrets...

Et la prose de Laurence Biberfeld, précise et pourtant poétique, qui enveloppe, donne de l'épaisseur au roman et à ses personnages, fouille dans les âmes...

Le polar de l'été - Luc CHOMARAT

Editions La Manufacture de Livres
Parution : 8 juin 217
208 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Notre héros est un écrivain de polars. Pas très célèbre, « ses tirages n'atteignent pas les mêmes chiffres que Douglas Kennedy. » En vacances en Corse en famille et un couple d'amis, il discute de lectures et alors lui vient une idée ou plutôt une vision : il va écrire un plagiat de Pas de vacances pour les durs, de Paul Terreneuve, un polar hard-boiled des années soixante complètement oublié qui trônait au milieu des livres aux couvertures suggestives dans l'enfer de la bibliothèque de son défunt père. Ce polar représenta, très tôt dans sa vie, « un idéal impossible à atteindre ». En le modernisant, il ne peut que cartonner, devenir un phénomène de librairie : le polar de l'été. Ne reste plus qu à retrouver ce livre, indisponible et disparu...Aucune trace sur le net, à croire que ce roman n a pas existé...Quittant sa famille et ses amis, il part à sa recherche dans la maison familiale où il va affronter sa mère qui ne sait plus ce qu'elle a fait du livre, enquêter sur les traces de son enfance et de l'histoire familiale pour trouver ce satané polar de l'été qui se dérobe à chaque fois à sa quête. Son enquête ou plutôt sa quête, va l'amener à croiser et à se confronter à tous ceux qui ont pu avoir ce livre en main. 

Luc Chomarat est un écrivain et un traducteur français, auteur de roman policier et de littérature d'enfance et de jeunesse.

Ce que j'en ai pensé :

Attention ! Ceci n'est pas un polar ! Même s'il s'agit, d'une certaine manière d'une enquête, celle qui doit mener le narrateur, écrivain qui rêve que les filles, fesses en l'air dans leur bikini sur la plage, lisent toutes son bouquin et lui assurent la célébrité. 
Sauf que le bouquin qu'il imagine a déjà été écrit et qu'il lui suffirait de remettre la main dessus dans la bibliothèque de son père, pour s'en inspirer (le plagier !)....

Il va lui falloir retourner à Grinchelieu (sic) chez sa mère (qu'il ne supporte pas plus de trois jours) entourée de sa clique du "cercle biblique", y retrouver son frère, mélange de Bouddha et de Demis Roussos, oser affronter son ex-femme, et surtout plonger dans ses souvenirs, se remettre en question (qui suis-je ? dans quelle étagère ?!!) .

D'une enquête sur un roman oublié de tous, le roman de Luc Chomarat se transforme en quête : que deviennent les hommes à la cinquantaine ?

La narration, toute en finesse et en humour, superpose les niveaux de lecture : roman léger qui dévoile une analyse maline, parodie ironique, réflexion sur la lecture et l'écriture, sur la postérité (et la vieillesse qui approche), etc...

Un sacré bon moment de lecture !

Cat 215 - Antonin VARENNE

Editions La Manufacture de Livres - Collection Territori
Parution : 11 mai 2016
95 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Marc, « qui répare des choses inutiles depuis toujours », accepte de quitter la métropole et sa compagne Stef, pour rejoindre en Guyane son ancien patron, Julo. Celui-ci a un projet dément : devenu orpailleur, trafiquant d'or, il doit changer le moteur d'une monstrueuse pelle Caterpillar 215 qu'il a entrepris de faire convoyer par un ancien légionnaire Jo et un mystérieux Brésilien qui l'assiste dans cet enfer vert. La machine, après avoir avalé des kilomètres, est immobilisée au milieu de la forêt, loin de la mine sauvage. Aidé d'un piroguier, Marc rejoint les deux hommes et va s'atteler à réparer la bête d'acier et de feu au milieu du paysage dans lequel l'engin s'est frayé un passage en luttant contre la jungle à la fois fragile et menaçante. Les hommes vont alors se battre, bardage contre leur propre folie, contre cette nature qui les fait souffrir et qu'ils torturent en vain au pied de la pelleteuse, plantée au milieu de la forêt, à la fois imposante et ridicule. Enorme quand ils se tiennent à côté, ridicule face à ce qui l'entoure.



Ce que j'en ai pensé :

Pas tout à fait 100 pages pour ce bouquin incroyable où Antonin Varenne nous plonge dans l'enfer vert de la Guyane.

Pas tout à fait 100 pages pour se retrouver accablé par la moiteur de la forêt vierge, abruti par les cris des animaux, inquiet de la haine qui suinte partout, de la folie qui rampe et dévore la cervelle de Jo l'ancien légionnaire, des silences d'Alfonso le brésilien taiseux.

Pas tout à fait 100 pages pour s'imaginer au cœur de cette forêt plus forte que la pelle Caterpillar au moteur cassé, plus forte que ces hommes qui la craignent (et s'en échappent à coups de bière et de rhum) ou la vénèrent.

Pas tout à fait 100 pages pour se rendre compte qu'une nouvelle fois l'auteur nous bouscule avec une narration économe, directe, incroyablement évocatrice, dont le tempo s'accélère jusqu'à la chute.

Pas tout à fait 100 pages pour s'apercevoir qu'on aurait bien aimé en lire 100 ou 200 de plus pour rester un peu entre ces lignes !  

Clouer l'Ouest - Séverine CHEVALIER

Editions La Manufacture de Livres - collection Territori
Parution : 5 juin 2015
180 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Après des années d’errance, Karl joueur compulsif et désargenté retourne au sein de sa famille qu’il n’a plus revue depuis plus de vingt ans. Son père est un vieillard égoïste qui a rejeté ses deux fils comme lui-même le fut par son propre père. Pierre, dit l'Indien, frère mal aimé par tous, vit désormais à l’écart. Aucun n'attache une réelle importance à ce retour. Aux abois, stigmatisé par son échec, Karl est un poids pour ses vies construites sans lui. Au cœur d’une forêt limousine rode un sanglier solitaire que les chasseurs ne parviennent pas à abattre.

Née en 1973 à Lyon, Séverine Chevalier a d'abord été juriste avant de publier Recluses en 2011 puis Clouer l'Ouest qui a reçu le Prix Calibre 47 en 2016.

Ce que j'en ai pensé :

Il y a là Odile la mère qui se perd dans le brouillard des médicaments et veille Mémé, sa propre mère placée en maison de retraite depuis qu'elle a Alzheimer. Il y a le Doc, mari d'Odile, et leurs deux enfants, "l'indien', taiseux et sauvage, souffre-douleur de Karl, l'autre fils, celui qui est parti un jour vers la mer et qui revient, endetté et accompagné de sa fille de cinq ans, Angèle, muette.

Et autour, Mariline et Serge (brisé psychiquement par la guerre en Afghanistan), Joël le frère d'Odile, seul dans sa ferme avec le chien Tak. Il y a aussi l'ombre d'Henri Des Courts, le père de Doc, mort d'un accident de chasse.


Partout, la forêt dense et inquiétante dans laquelle vit un vieux sanglier noir que personne ne réussit à ajouter à ses trophées de chasse, et la neige qui tombe sur le plateau dans un hiver qui semble ne jamais finir.

"Il faut bien que les choses se soient passées d'une certaine façon."

Il y a surtout l'étrange narration de Séverine Chevalier dont les mots se posent comme une évidence, parfois dans la brutalité, diffusant un malaise, posant des questions auxquelles personne parmi les personnages ne semblent pourvoir -ou vouloir- trouver des réponses. Des mots parfois en vrac comme ceux de la femme mourante de Joël et qui ressemblent à une étrange comptine qui cacherait un secret.

J'ai été déroutée par cette narration peu ordinaire et par la noirceur de ce roman, son ambiance impénétrable, épaisse comme la neige. Pourtant la fin ne m'a qu'a demi étonnée, comme si le drame était prévisible, dès les premières neiges et qu'il faille aligner les cadavres comme à l'issue d'une partie de chasse ! 
 
Tout est violence dans ce polar sauf la langue qui joue avec les mots en douceur, qui virevolte et se pose, fine, sur un sombre portrait de famille.
Tout est violence et pourtant tout est lumière, un sacré bouquin !!

Cavalier seul - Fred et Nat GEVART

Editions La Manufacture de Livres - collection Territori
Parution : 2 mai 2016
230 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

 Baptiste quitte sa vie à Lyon pour se consacrer entièrement au trail. Dans les montagnes rudes du Diois, il espère surtout retrouver Marion, qui l'a devancé lors d'une course. Marion reste insaisissable. Son passé semble lié à Denis, un mystérieux coureur reclus dans la forêt de Saoû. Quelles ombres Marion veut-elle fuir ? Baptiste cherche la vérité dans un territoire inconnu, avec une carte tracée sur la foi de rumeurs.

Fred et Nat Gevart vivent à Lille. Ils sont tous les deux médecins et passionnés de course à pied. Ils ont trois enfants. Cavalier Seul est leur premier roman ensemble. Fred Gevart a publié Bois aux éditions Ecorce en 2010.

Ce que j'en ai pensé :

Ok, il est question d'ultra trail et de dépassement physique. Ce n'est a priori pas ma tasse de thé même si je trouve la prouesse physique impressionnante ! 
 
Et je me demande comment on peut bâtir un roman noir sur ce postulat...Fred et Nat Gevart le font parfaitement, à quatre mains, dans un bouquin rythmé, alternant petites foulées et grandes blessures.

Pas seulement celles liées à la course, mais surtout celles de l'homme, dans ses renoncements, dans ces certitudes. Incroyable de croire qu'avec une paire de chaussures de trail, les auteurs nous entraînent dans un roman trépidant, vivant et intelligent.

C'est un bouquin très bon, avec des forêts et des sentiers qui montent et descendent, avec un meurtrier avec un gynéco inconsolable, avec une nana super bizarre, et je me suis régalée ! 

Un polar impossible à lâcher ! 
 
Le blog de Nicolas Elie en parle vachement bien !

Inflammation - Eric MANEVAL

Editions La Manufacture de Livres - collection Territori
Parution : 4 novembre 2016
182 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Je leur dirai que leur maman est partie et qu'elle a eu un accident. Voilà ce qui s'est passé, les enfants. Maman a eu un accident et elle est tombée dans la rivière. C'est la pure vérité. Elle est partie, et surtout ne me demandez pas pourquoi. Ne me demandez jamais pourquoi, parce que je n'en sais rien et ça me rend fou. Liz disparaît un soir d'orage violent. Jean a tout juste le temps de la voir prendre le volant et s'enfuir sous les trombes d'eau.
Pour quelle raison ? Dans le courant de la nuit, une fois la ligne téléphonique rétablie, la voix de Liz hurlera dans un message : " Pardon, Jean ! Pardon !" Pardon pour quoi ? Toutes ces questions ne mèneront qu'à l'angoisse et au doute, car on ne sait jamais si ce que l'on voit, d'autres le voient aussi. Et s'ils le voient, on n'est jamais certain qu'ils l'interprètent de la même façon que nous.
Il en va ainsi des paysages, des choses et des êtres. Parfois des êtres qui nous entourent. Parfois de ceux qu'on aime plus que tout au monde depuis des années. 

Né en 1967, Eric Maneval a voué sa jeunesse au canoé kayak et au basket ball. Après mille emplois peu rémunérés, s'est fixé à Marseille où il est veilleur de nuit. Amasse de façon pathologique des caisses de romans policiers. 

Ce que j'en ai pensé :

Décidément La Manufacture des Livres est une maison d'édition qui me plait de plus en plus ! 
Voila encore qu'elle publie un polar tendu et nerveux comme j'aime, un auteur à la plume sèche et incisive !

Un roman court, écrit à la première personne du singulier, qui commence tout de suite dans le vif du sujet avec une plongée étourdissante dans la vie soudain fracassée du narrateur, Jean Mourrat, et qui nous entraîne loin entre essais pharmaceutiques, communauté quasi sectaire et secrets bien cachés.

Quand on imagine avoir une existence banale et heureuse et qu'on découvre que la personne qui dort à nos côtés pourrait être bien plus mystérieuse...

Impossible d'en dire trop pour ne pas spoiler l'intrigue, mais c'est encore une fois la preuve qu'on peut faire court et intelligent, et instiller le doute dans quelques lignes bien senties !

Chapeau !

Plateau - Franck BOUYSSE

éd La manufacture de livres - Parution janvier 2016 - 300 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Plateau, c’est un hameau en Haute-Corrèze où réside un couple de vieux paysans, Virgile et Judith. Judith, est maintenant atteinte d’Alzheimer, elle oublie tout sauf une chose : elle a mal vécu l’absence d’enfant dans le foyer. Le couple a élevé Georges, ce neveu dont les parents sont morts d'un accident de voiture alors qu'il avait cinq  ans. Maintenant Georges vit dans une caravane face à la maison de Virgile et Judith. Alors lorsqu’une jeune femme emménage chez Georges, lorsqu’un ancien boxeur, Karl, tiraillé entre ses pulsions sexuelles et sa croyance en Dieu vient s’installer dans une maison du hameau et qu’un mystérieux chasseur sans visage rôde alentour, Plateau prend des allures de village où toutes les passions se déchaînent. 

 Franck Bouysse est né en 1965. Enseignant en Biologie à Limoges, il voue depuis longtemps une passion pour la lecture de romans noirs, thrillers et à vrai dire, tout genre de littérature, une passion qui le pousse à écrire lui-même. Il aime écrire en fumant d’immondes cigares italiens  et déguster des vins rouges du sud entre amis…

Exposition photos "La Terre des paysans" © Raymond Depardon

 Ce que j'en ai pensé :

Après l'énorme coup de cœur pour Grossir le ciel, j'espérais renouveler cette incroyable expérience de lecture : une langue maîtrisée à la perfection servant un polar glaçant.  
Ça aurait presque pu être un défaut cette fois-ci : la narration est tellement brillante, tellement ciselée, pleine d'images vivantes que cela éclipse parfois le côté thriller ! On se trouve projeté dans un texte magnifique qui emporte tout, et si l'intrigue, un peu moins tendue que le précédent ouvrage, peine un peu à démarrer, elle bascule radicalement en milieu de roman.

Dès lors, la tension monte progressivement et les secrets se dévoilent, et c'est finalement tout l'enjeu de cet opus : chaque personnage traine avec lui son lot de petits arrangements ou de grands crimes et ils nous sont distillés à mesure, semant le soupçon, découvrant des fêlures et laissant craindre le pire (qui ne manquera pas d'arriver !!).

C'est donc un polar fort, très noir, où la violence se dissimule jusque dans les rapports familiaux, où l'âpreté et la rudesse caractérisent cette fois un peu plus les hommes que la nature (l'intrigue se déroule à la belle saison) : bien que les personnages soient plus nombreux et vivent moins isolés, leurs âmes sont plus sombres et flirtent avec le désenchantement et la peur.

Une sacrée réussite ! Et l'envie de remercier l'écrivain pour la force de son texte, pour s'être délecté des mots avec un rare savoir-écrire ! Bon sang que ce type est fort !!

Pour découvrir un peu plus cet auteur hors du commun, ça se passe sur le blog de Velda, ici