Editions
Folio Policiers
Parution
: 20 avril 2017
320
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
Romain
est parti du jour au lendemain de la Nièvre, sans une explication.
Dix ans plus tard, il revient sur les terres de son enfance et
retrouve la bande de toujours : Chris, son frère, rendu amer par son
départ soudain après le décès de leurs parents. Vlad, le meilleur
ami à la vie à la mort, aujourd’hui lointain, aujourd’hui
accaparé par ses affaires.
Et Julie, qui attend un enfant avec
Chris.
À peine Romain a-t-il posé ses valises que Vlad est retrouvé
salement amoché dans un champ. Avec le recul des années passées
loin, Romain fouille dans leur histoire commune pour tenter de
comprendre. Quels bons souvenirs dissimulaient les disputes, quelles
rivalités annonçaient les bastons, quelle crise se préparait pour
ceux restés sur ces terres.
Ce
que j'en ai pensé :
Quand
j'ouvre un nouveau livre et que défilent les premières pages,
j'aime bien avoir quelques certitudes, notamment sur la narration et
encore plus sur la maîtrise de la langue française (je sais, je
vire psychorigide !!). Là, malencontreusement, je tombe sur une
"gare de treillage" (page 14)..Sérieusement ???
Sûrement
un truc qui n'existe qu'au fond de la campagne morvandelle !
Détail
? Certes..
Pourtant,
même si je devine des secrets sous l'histoire, que j'ai très envie
de découvrir ce que cache Romain, revenu au bercail, je ne suis pas
convaincue.
C'est
pas mal mais ça n'est pas ça. Je m'étonne que les chapitres
intitulés "Passé" utilisent le présent de l'indicatif et
que ceux nommés "Présent" emploient le passé simple
(effet de style ?) et je cale, sur le langage employé (mélange de
locutions des années 90, de termes ruraux - juste pour le côté
exotique - et de modernité), je ne suis pas fan.
Vraisemblablement,
ne fait pas du "polar rural" qui veut...L'accent campagnard
ne suffit pas à donner des accents de vérité, à tel point que
l'intrigue pourrait se tenir dans n'importe quel endroit que ça n'y
changerait rien. Ça n'a pas la force d'un Franck Bouysse, ni la
saveur des écrits de Sandrine Collette ! A trop vouloir faire
authentique-paysan-rural, ça parait par moments trafiqué ou un peu
superficiel.
Non
pas que ça soit mal écrit, non...mais c'est un peu haché, ça
manque un peu de tournure (on est d'accord que les paysans du Morvan
sont supposés ne pas s'exprimer selon les standards de l’Académie
Française mais là ça donne l'impression que la caricature est exagérée !), et puis comme je
m'attache toujours aussi stupidement aux détails, ça m'agace de
trouver un vieux en train de regarder la télé alors qu'elle est
supposée être éteinte :
"Assis
à la table, près d'une télévision éteinte recouverte de poussière elle-aussi, son frère tenait un ballon de
rouge. Dans un fauteuil, le patriarche, le vieux Clément, avec une
couverture sur les genoux, regardait un vieux poste de télé (...)"
-
Miracle de la littérature, la télé s'allume toute seule, en
l'espace de 2 lignes !!- (page 184)
Les
personnages sont plutôt bons, souvent franchement empathiques (j'ai
beaucoup aimé Chris le potier au physique de bûcheron, revenu
traumatisé de la guerre) mais certains frôlent la caricature ( y
a-t-il vraiment des "punks à chiens" dans le Morvan ???) .
Avis
très mitigé, donc.
Ni
conquise ni déçue, parce qu'heureusement l'intrigue sauve le reste
! autant j'ai aimé le traitement du parallèle passé/présent,
autant j'ai trouvé que ce polar manquait de profondeur, de
substance, et qu'il jouait sans doute trop sur le côté
revival/cliché.
Dommage
! Mais c'est un premier roman !
Morte de rire face à cette télé qui s'allume toute seule!
RépondreSupprimerMitigée... au point que je vais passer mon chemin. Je l'avais noté quelque part, mais là, je fais un trait dessus!
Ton billet est très convaincant!
Dommage... Dans le genre polar rural excellent publié récemment j'ai adoré "Prendre les loups pour des chiens".
RépondreSupprimer