Un été à Bluepoint - Stuart NADLER

Ce qu'en dit l'éditeur :
Arthur Wise est devenu en peu de temps l’un des plus puissants avocats des États-Unis. Fort de cette ascension fulgurante, il s’offre une maison à Bluepoint, non loin de Cape Cod, à proximité de celle de son associé, Robert Ashley.

C’est là, durant l’été 1952, que Hilton, son fils de dix-sept ans, se lie d’amitié avec Lem Dawson, le « boy de couleur » chargé de l’entretien des lieux et du courrier. Bien que sensible à la discrimination – les Wise sont juifs –, son père voit d’un mauvais œil cette complicité. Mais ce même été, lorsque l’adolescent tombe amoureux de Savannah, la nièce de Lem, il ne sait pas encore que l’innocente idylle va tourner au drame, lui révélant la face cachée de son père et signant pour ainsi dire l’arrêt de mort de Lem.
Des années plus tard, hanté par le souvenir de la jeune fille qu’il n’a jamais oubliée, Hilly part à sa recherche. Mais la culpabilité et les bonnes intentions peuvent-elles racheter le passé ?
Après un recueil de nouvelles très remarqué, "Le livre de la vie", Stuart Nadler retrace un demi-siècle d’Histoire américaine dans ce premier roman qui n’est pas sans rappeler l’atmosphère "Gatsby le magnifique" et sa promesse du rêve américain.
Ce que j'en ai pensé :
Les premiers romans n'ont pas tous le même charme ni le même point d'aboutissement. De ce livre acheté un peu par hasard juste avant Noël et qui parait pour la rentrée littéraire de janvier 2015, je retiendrai une écriture efficace, directe où transparait toutefois l'émotion et la délicatesse. L'éditeur en vantant l'écriture fitzgeraldienne ne s'est pas trompé tant le roman dresse le portrait d'une Amérique (sur une cinquantaine d'années et presque 4 générations d'une même famille) en équilibre entre précarité et extrême opulence, entre crises et guerres mondiales. La trame se dessine sur fond de racisme anti-noirs, de culpabilité exacerbée, de faux-semblants et de non-dits. Du rêve américain, de la revanche sur la pauvreté, de l'humilité et de la solitude, tous les ingrédients sont réunis...

Et j'ai véritablement passé un très bon moment avec ce roman que j'ai trouvé remarquablement bien écrit.
NB : j'ai écrit ma chronique presque trop tôt après avoir refermé le livre ! J'ai vraiment aimé ! Tout ce qui fragilise le narrateur est aussi tout ce qui le construit : supporter le poids de l'héritage familial (être juif et vivant après 1945), apprendre de ses erreurs et de ses contradictions (être riche en Amérique en 1950 et avoir des domestiques noirs), renoncer à l'amour pour la raison et se rendre compte que ce n'était pas si mal, suivre inconsciemment les traces (et les principes tant honnis) du père...un roman fort, finalement ! Je pense qu'il va m'accompagner un moment, en filigrane ;o)

4 commentaires:

  1. Je l'ai dans ma PAL, et j'ai vraiment hâte de le lire :)

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  2. Hou Hou, tout à fait le genre de livre que j'aime découvrir. j'achète :) Merci pour ta chronique. @bientôt, Grybouille.

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  3. Tu me donnes envie avec ta comparaison!

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  4. Bon bin voilà, j'atterris ici après avoir lu ton billet sur Les inséparables et tu me tentes beaucoup plus avec ce titre-ci! Quoi qu'il en soit, c'est un nom de que je retiens!

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