Scipion - Pablo CASACUBERTA

éd Métailié - janvier 2015 - 264 pages
titre original : Escipion
traduction : François Gaudry
Ce qu'en dit l'éditeur :
Comment peut-on survivre lorsqu’on a été prénommé Hannibal par un père historien ? Vaincu dès le départ, notre héros, lui aussi historien, n’a jamais été à la hauteur des rêves de son géniteur. Chassé de l’université, il a sombré dans l’alcoolisme et la lamentation paranoïaque. À la mort de son père, il hérite de trois boîtes au contenu hétéroclite. Au milieu des journaux intimes et des souvenirs de l’enfance se cache le début d’un plan machiavélique qui va pousser Aníbal vers des personnages excentriques et d’anciennes amours. Névrosé, plein de ressentiment, entraîné vers des aventures inattendues, Aníbal découvre la duplicité des tours que joue parfois la génétique. Il se retrouve alors plus proche de son père qu’il ne l’a jamais été de son vivant. Sa colère cède la place à l’empathie tandis que tout nous donne à penser que ce que nous haïssons le plus est peut-être la vision de ce que nous n’arriverons pas à être. Un roman original où un sens du comique exceptionnel se déploie dans des plans et des rythmes variés, une littérature rare. Un plaisir de lecture absolument délectable. 
 Pablo CASACUBERTA a été sélectionné en 2007 par le Hay Festival pour le groupe Bogotá 39, réunissant les écrivains latino-américains de moins de 40 ans les plus prometteurs. Il est l’auteur de cinq romans devenus cultes dans toute l’Amérique latine.

Ce que j'en ai pensé :
Ratiocination, voila le mot (par ailleurs utilisé par le narrateur) qui décrit parfaitement ce roman assez étrange. Etrange mais foisonnant, disert, volubile, extravagant souvent ! 
L'histoire narrée par Anibal est parfois compliqué à suivre tant il se perd en raisonnements, en extrapolations, en tentatives d'explications plus ou moins fantaisistes. Un narrateur tellement perché dans ses élucubrations, englué dans sa haine du père et ses fantasmes, dans sa vie ratée, qu'on l'imagine volontiers interné en psychiatrie !
J'ai d'abord eu du mal à m'attacher à ce anti-héros, pauvre type que tout accable : sa solitude, ses échecs sentimentaux, sa misère, cet héritage empoisonné reçu de ce père décédé et détesté. Et puis, il y a des étincelles de vrai plaisir, des situations drôles (ah ! le colocataire de la pension !), des tentatives d'héroïsme qu'on ne peut s'empêcher de trouver touchantes et cette situation finale, presque cocasse, qui laisse une drôle d'impression.
Pas loin d'être un petit trésor, ce livre qui menaçait de me tomber des mains m'a finalement bien plu !
31ème livre de la rentrée littéraire de janvier 2015 que Jérôme a lu aussi !

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