Editions
P.O.L
Parution
avril 2019
256
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
Violaine
Schwartz a recueilli la parole de plusieurs demandeurs d’asile, à
l’origine pour une commande du Centre dramatique national de
Besançon. Elle a rencontré des hommes et des femmes, jeunes et
moins jeunes, tous réunis par le même destin : l’obligation
de fuir, de quitter le pays natal, Afghanistan, Mauritanie, Kosovo,
Éthiopie, Arménie, Azerbaïdjan ou Irak. Elle avait un dictaphone.
Parfois un interprète à ses côtés. On lui a confié des
photocopies de récits de vie, des articles de journaux, des
photocopies de minutes d’entretien de l’OFFPRA, des lettres
administratives, des décisions de rejets, des circulaires du
ministère de l’Intérieur... Elle a rencontré une avocate,
assisté à des audiences à la Cour Nationale du droit d’Asile
(CNDA) et au Tribunal Administratif de Besançon. Elle s’est fixé
une contrainte : écrire à partir des mots entendus, et
seulement à partir des mots entendus.
Avec toutes ces voix, Violaine Schwartz a composé une fresque, une litanie, comme une variation sur les mêmes thèmes : l’absurdité de la bureaucratie, l’arbitraire de notre justice, les affres de l’attente, le hasard des chemins parcourus, la douleur de tout abandonner derrière soi, le courage de partir, les souvenirs à vif, la culpabilité de survivre, la peur encore, l’espoir aussi, la vie qui s’invente malgré tout, pas à pas, sur la route de l’exil, dans la frange de notre société. Des épopées modernes. Des récits de vies héroïques qu’elle a orchestrés sur la page.
Avec toutes ces voix, Violaine Schwartz a composé une fresque, une litanie, comme une variation sur les mêmes thèmes : l’absurdité de la bureaucratie, l’arbitraire de notre justice, les affres de l’attente, le hasard des chemins parcourus, la douleur de tout abandonner derrière soi, le courage de partir, les souvenirs à vif, la culpabilité de survivre, la peur encore, l’espoir aussi, la vie qui s’invente malgré tout, pas à pas, sur la route de l’exil, dans la frange de notre société. Des épopées modernes. Des récits de vies héroïques qu’elle a orchestrés sur la page.
Ce
que j'en ai pensé :
Dans
mon histoire familiale, le seul "migrant" connu était mon
grand-père fuyant le STO pendant l'occupation nazie de l'Alsace. Au
plus loin qu'on remonte dans toutes les branches de l'arbre
généalogique familial (c'est-à-dire vers 1620), mes ancêtres sont
nés dans un coin de France, n'en ont jamais bougé, ont trouvé leur
époux/épouse et y ont fait leurs enfants...
Je
vis dans un coin de cette France où le seul risque que je cours est
celui du manque d'eau et de températures indécemment chaudes l'été.
Je
serai peut-être le prochain migrant de ma famille, non parce que mon
pays est en guerre ou que je ne pratique pas la religion
"recommandée", ni pour mes opinions politiques (encore
que, si cette blonde prend le pouvoir, je pourrais faire comme mon
grand-père !!), mais parce que les changements climatiques rendront
ma vie ici trop difficile.
Je
ne suis donc souvent que compassion pour les gens qui fuient leurs
maisons, leur pays, leurs souvenirs,, pour espérer se construire un
avenir meilleur, ailleurs...
Les
voix retranscrites par Violaine Schwartz racontent ces fuites et ces
espoirs, ces êtres humains qui ne sont plus en sécurité là où
ils sont nés, et elle a la délicatesse de retranscrire ces
témoignages (émouvants !) sans jugement, sans interprétation.
Voila
des hommes et des femmes qui cherchent un refuge, c'est tout.
Prêts
à tout endurer pour que leurs enfants grandissent loin des bombes,
pour qu'ils mangent à leur faim, pour avoir le droit de lire de la
poésie, pour ...vivre, tout simplement !
Un bouquin à garder, et qu'il faudrait donner en lecture à tous.
Elle a utilisé un peu la méthode de Svetlana Alexiévitch, qui enregistre des témoignages oraux pour les retranscrire dans ses livres, regroupés autour d'une thématique, d'un événement. Cela pourrait bien m'intéresser..
RépondreSupprimerEt ça fait plaisir de voir que ces lieux reprennent vie !
;o)
SupprimerC'est un chouette bouquin ! avec un regard humain, simple et généreux !
j'ai été bénévole à la Cimade, je ne connais que trop bien ces parcours accidentés, j'ai même recueilli le témoignage de personnes torturées, j'ai écouté leurs témoignages - j'ai arrêté car mon travail prenait trop de place et même si des lois ont réformé le code, l'administration reste toujours trop lourde et trop lente (demander à des réfugiés de rédiger en français leur demande d'asile...et ne pas leur fournir de traducteurs..) Cette expérience a profondément changé ma vision du monde.
RépondreSupprimerJe ne savais pas que tu avais fait ça, chapeau !!! notre monde ne les aide pas, d'aucune manière, et j'ai peur que ça ne s'arrange pas avec tous ces populistes...
Supprimer