Editions
Gallimard - Collection La Blanche
parution
: 3 octobre 2019
144
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
«Et
parmi toutes ces pages blanches et vides, je ne pouvais détacher les
yeux de la phrase qui chaque fois me surprenait quand je feuilletais
l’agenda : "Si j’avais su…" On aurait dit une voix
qui rompait le silence, quelqu’un qui aurait voulu vous faire une
confidence, mais y avait renoncé ou n’en avait pas eu le temps.»
Ce
que j'en ai pensé :
Retrouver
Modiano, c'est accepter de replonger dans les brumes du temps, à la
recherche de personnes perdues de vue depuis longtemps et dont on
n'est même pas sûr qu'elles aient existé, si tant est que leur nom
soit leur véritable identité.
C'est
naviguer en somnambule dans un Paris qui n'existe plus, dans un temps
révolu où les numéros de téléphone ne comportaient pas encore 10
chiffres, à une époque avant les 30 glorieuses où des passés
parfois honteux s'effacent et où des avenirs pleins de promesses se
dessinent. La fin d'un monde, le début d'une nouvelle ère, où
chaque fois le narrateur s'égare, se raccroche à des bribes de
souvenirs, des réminiscences..
L'OBS
qualifie Modiano de "maître
des horloges", c'est presque définir l'auteur, ses sursauts
vers le passé, son écriture parfois elliptique (qu'on ne peut
manquer d'associer à ses interventions filmées, bredouillantes,
hésitantes, comme à la recherche du mot juste qui donnera son sens
à sa pensée).
L'encre
sympathique, c'est celle qui écrit les messages secrets, celle qui
donne encore à voir, roman après roman, l'auteur, dans sa
complexité (puisqu'il évoque ici plusieurs fois 'acte d'écriture),
et peut-être dans ses complexes.
Un
excellent opus ! J'ai beaucoup aimé !!
Extrait
:
"Je
crois qu'il est préférable de laisser courir sa plume. Oui, les
souvenirs viennent au fil de la plume. Il ne faut pas les forcer,
mais écrire en évitant le plus possible les ratures. Et dans le
flot ininterrompu des mots et des phrases, quelques détails oubliés
ou que vous avez enfouis, on ne sait pourquoi,au fond de votre
mémoire remonteront peu à peu à la surface. Surtout ne pas
s'interrompre, mais garder l'image d'un skieur qui glisse pour
l'éternité sur une piste assez raide, comme le stylo sur une page
blanche. Elles viendront après les ratures."
J'ai peu lu Modiano mais j'aime cette fidélité de ses fans de la première heure :-)
RépondreSupprimerTous ses romans ne se valent pas, mais tout le monde s'accorde pour dire qu'il y a une "petite musique" (et ça doit fidéliser les fans !)
SupprimerC'est comme moi avec Jean-Paul?
RépondreSupprimerEn passant, ça fait un bout que tu n'as rien publié. En panne de lecture? J'espère qu'il n'y a rien de grave...
Même genre ! et pour Dubois, je fais partie du club aussi !!
Supprimerc'est vrai que ça fait plus de 10 jours sans rien ici, j'ai un peu la flemme mais surtout bcp de mal à trouver qq chose qui me donne envie ! ça va revenir !
du Modiano pur jus, ça ne m'étonne pas une seconde. Je l'ai acheté le jour de sa sortie, me reste plus qu'à le lire.
RépondreSupprimermeilleur que le précédent à mon avis ..tu me diras ?
Supprimer