Editions
Gallimard
Parution
: 17 août 2017
Titre
original : The ball room
Traduction
: Elodie Leplat
400
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
Lors
de l’hiver 1911, l’asile d’aliénés de Sharston, dans le
Yorkshire, accueille une nouvelle pensionnaire : Ella, qui a brisé
une vitre de la filature dans laquelle elle travaillait depuis
l’enfance. Si elle espère d’abord être rapidement libérée,
elle finit par s’habituer à la routine de l'institution. Hommes et
femmes travaillent et vivent chacun de leur côté : les hommes
cultivent la terre tandis que les femmes accomplissent leurs tâches
à l’intérieur. Ils sont néanmoins réunis chaque vendredi dans
une somptueuse salle de bal. Ella y retrouvera John, un «mélancolique
irlandais». Tous deux danseront, toujours plus fébriles et plus
épris.
À
la tête de l’orchestre, le docteur Fuller observe ses patients
valser. Séduit par l’eugénisme et par le projet de loi sur le
Contrôle des faibles d’esprit, Fuller a de grands projets pour
guérir les malades. Projets qui pourraient avoir des conséquences
désastreuses pour Ella et John.
Ce
que j'en ai pensé :
Il
ne fait pas bon, en ce début du XXème siècle, être pauvre,
mélancolique, anorexique ou faire une crise de nerfs… C'est
l'asile direct et, avec un peu de chance, dans ce soin d'Angleterre,
on peut échapper au bâtiment des « chroniques », les
fous irrécupérables.
Si
ce n'était cette si ravissante bluette entre John le taciturne et
Ella l'hystérique épisodique, ce roman offrirait une plongée
intéressante dans l'univers des aliénés, avant que la psychanalyse
n'offre d'autres perspectives que l'enfermement et la camisole.
Mais
il y a cette histoire d'amour entre deux êtres exclus du système
social (un pauvre et une illettrée) qui viendrait presque saboter
l'intérêt de ce roman qui aborde le thème de l'eugénisme (on
isole les fous de la société ou, en plus, on les empêche de se
reproduire, la tare étant supposément génétique et
inguérissable), des thérapies secondaires (la musique adoucit les
mœurs et les humeurs?) et celui des clivages sociaux d'avant la 1ère
guerre mondiale.
Les
personnages, bien qu'attachants (sauf l'héroïne à qui l'auteur ne
donne pas autant d'épaisseur qu'aux autres personnages – à ce
titre, Clem l'anorexique est bien plus « vivante ») ne
sont pas convaincants : l'homosexualité latente, et surtout
refoulée, du Dr Charles aurait pu apporter bien plus à ce roman
qui, dans une narration un peu trop littéraire (j'ai eu l'impression
d'être noyée sous les adverbes!), s'essouffle, s'étouffe au fil
des pages.
Si je partage ton point de vue sur l'épaisseur de certains caractères, sur l'homosexualité du Dr Charles qui aurait méritée d'être traitée plus en profondeur, je n'ai pas ressenti les mêmes choses à la lecture de ce livre que j'ai beaucoup aimé. Il fait partie des titres que j'ai retenu en synthèse de mon année 2017.
RépondreSupprimerJ'ai déjà lu 3 livres qui se déroulent dans ces lieux, j'ai eu ma dose et tes bémols me disent que non.
RépondreSupprimerje n'ai encore rien lu de cette auteure... on va attendre encore un peu!
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