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Fille de - Christian ROUX

 1 000ème article de mon blog !

Editions Rivages

Parution : 7 février 2024

160 pages



Ce qu’en dit l’éditeur :

Elle s’appelle Sam (pour Samantha). Elle tient un garage à Cassis. Elle a souvent la visite des flics locaux qui viennent sous le moindre prétexte pour se rincer l’œil, car elle est bien fichue. Dans une autre vie, Sam a vraiment côtoyé des flics ; elle les a fuis en compagnie de son père Antoine, chef du gang des Roselames. Le père, la mère et leur copain Franck. Drôle de famille. Aujourd’hui Franck resurgit dans la vie de Sam. Avec une mission à haut risque qui va raviver des souvenirs qu’elle croyait à jamais enfouis.

 

Ce que j’en ai pensé :

Court et efficace ! Voilà du bon polar qui tient en haleine pendant quelques 150 pages où défilent Sam, garagiste, son père Antoine qui perd la mémoire et Franck, l’ami de toujours, le complice des braquages. Franck qui aimerait bien que Sam l’aide à fouiller dans la mémoire perdue d’Antoine pour retrouver le butin de leur dernier braquage. C’est le début d’un road-trip père-fille dans tous les lieux qui ont marqué leurs vies, l’occasion d’un rapprochement pour Sam qui avait coupé les ponts avec son paternel.

Le roman vise l’essentiel mais ne se départit ni d’humour ni des caractéristiques qui font le genre (course-poursuite, intimidations mafieuses, balles qui fusent..) et les personnages sont bien campés, les dialogues réalistes et incisifs, que demander de plus ?

Un bon polar qui confirme que j’aime la plume de Christian Roux.

Le carré des indigents - Hugues PAGAN

 

Editions PAYOT-RIVAGES - Collection Rivages Noir

Parution : Janvier 2022

384 pages

 

 

Ce qu'en dit l'éditeur :

Dans «Le Carré des indigents, nous retrouvons l’inspecteur principal Claude Schneider, protagoniste récurrent des romans d’Hugues Pagan. Nous sommes dans les années 1970, peu avant la mort de Pompidou et l’accession de Giscard au pouvoir. Schneider est un jeune officier de police judiciaire, il a travaillé à Paris et vient d’être muté dans une ville moyenne de l’est de la France, une ville qu’il connaît bien. Dès sa prise de fonctions, un père éploré vient signaler la disparition de sa fille Betty, une adolescente sérieuse et sans histoires. Elle revenait de la bibliothèque sur son Solex, elle n’est jamais rentrée. Schneider a déjà l’intuition qu’elle est morte. De fait le cadavre de la jeune fille est retrouvé peu après, atrocement mutilé au niveau de la gorge.

 

Ce que j'en ai pensé :

Schneider n'est pas un type marrant. Regard gris d'étain et moue indéchiffrable derrière ses lunettes noires. Il ne s'en laisse pas conter. Un flic, dur, sans trop d'émotions visibles, et avec lui, une équipe soudée, un brin hétéroclite (on a les boulets qu'on mérite) avec comme point commun de ne pas trop aimer la hiérarchie.

A priori intègre et droit, a priori incorruptible, pas le genre qu'on amadoue ou qu'on émotionne..jusqu'au meurtre sordide de Betty, gamine qui lui renvoie des flashes de ses amours algériennes, du temps où il était légionnaire.

Drôle de polar. 

Polar d'ambiance, d'abord dans cette France des 30 Glorieuses, avec moultes clopes grillées dans les bureaux de la Police Judiciaire, avec ratonnades et cars de ramassage des SDF. Ça bastonne dans les couloirs.

Polar lent, très lent. Avec les méthodes d'investigation des années 1970, les enquêtes piétinent, hésitent..

Polar triste. Parce que si Schneider n'est pas un marrant, si son ressenti n'est pas lisible, dans la narration, il plombe l'ambiance. Et toute la narration s'en ressent, lente, cafardeuse, comme voilée d'une brume opaque. 

Pourtant, ça fonctionne ! Ce Schneider, vraiment à part, désenchanté, finit par en être attachant, presque plus humain qu'il ne le laisse transparaître, et on s'attache à résoudre l'affaire, à savoir qui a fait du mal à Betty.

Traverser la nuit - Hervé LE CORRE

 

Editions RIVAGES - Collection Rivages Noir 

(dirigée par François GUÉRIF)

Parution : 20 janvier 2021

320 pages

 

Ce qu'en dit l'éditeur :

Louise a une trentaine d’années. Après la mort accidentelle de ses parents, elle a dérivé dans la drogue et l’alcool. Aujourd’hui elle vit seule avec son fils Sam, âgé de 8 ans, sa seule lumière. Elle est harcelée par son ancien compagnon qui, un jour, la brutalise au point de la laisser dans un état grave. Il blesse aussi grièvement la meilleure amie de Louise. L’enquête est confiée au groupe dirigé par le commandant Jourdan, qui ne reste pas insensible à Louise. Parallèlement un tueur de femmes sévit, pulsionnel et imprévisible, profondément perturbé.

Au cœur de ces ténèbres et de ces deux histoires, Jourdan, un flic, un homme triste et taiseux, qui tente de retrouver goût à la vie...

 

Ce que j'en ai pensé :

Lorsque j'ai commencé ce polar, à sa parution, je l'ai abandonné au bout de quelques chapitres. J'avais l'impression d'être entre deux mondes : à la fois gagnée par la dépression et submergée par un style que je trouvais un brin trop alambiqué pour un polar...

Mea maxima culpa.

Au hasard du rangement de ma bibliothèque, rayon polars Rivages Noir, je me suis dit qu'il valait sans doute mieux que ma première impression. 

Verdict ? Je n'ai pas pu lâcher ce bouquin !! Sombre, sombre, sombre...

Avec un flic perdu mais bien loin des clichés offerts par d'autres rompols, un flic fatigué qui sent venir le moment où il va basculer...Et ce qui m'a accrochée ! Un vrai personnage de polar, en équilibre entre police-justice et réflexes humains primaires, un type tiraillé entre son sens du métier (et il en a vu des horreurs) et l'envie d'en découdre ! 

Femme battue, enfance sur la défensive, malfrats de petit acabit, soldat en stress post-traumatique (?), inceste familial (de la part de la mère !!), prostituées éventrées...Oups !

Et en plus, il pleut. Bordeaux parait tout de suite moins bourgeois et commence à ressembler à ces banlieues d’Île-de-France où il ne faut pas trop traîner quand la nuit tombe.. 

D'un point de vue narratif, ce polar prend souvent des accents trop littéraires, mais l'écriture au scalpel accentue la cruauté de l'histoire.

RÉGAL ! pas d'autre mot !

Quitter Paris - Stéphanie ARC


Editions Payot-Rivages
Parution : 8 janvier 2020
96 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Vous rêvez d’avoir un chien (un setter roux, vif et soyeux), vous voulez même vivre avec. Mais vous habitez un studio.

Vous adorez courir dans les prés, nager en eau vive, c’est un besoin vital… Au lieu de quoi vous composez avec des piscines bondées, de tout petits parcs et des tas de particules fines.

Vous aimeriez cultiver vos carottes et buller dans les lilas sans participer pour autant au projet de végétalisation urbaine.

Vous vous sentez cerné par les périphériques intérieur et extérieur et, soudain, vous étouffez.

Je partage votre sentiment. Il faut quitter Paris.

Seulement, on ne plaque pas des années d’amours avec la capitale pour un bobtail hirsute…

Ensemble, nous allons trouver un plan. 

Ce que j'en ai pensé :

Quand j'ai trouvé ce roman en librairie, j'avais besoin d'une "récréation", et je ne pouvais pas mieux tomber !

Quitter Paris...ou pas ? 

La narratrice pèse le pour et le contre, tergiverse, énumère les arguments. 
Et déclenche presque à chaque page un sourire tant l'humour, parfois caustique, émaille le roman ! 
La forme du roman, elle-même, est attrayante : listes, articles, définitions. Le rythme est chamboulé, original et créatif.

C'est drôle, c'est frais, ça fait du bien !

Bacchantes - Céline MINARD

Editions Rivages
Parution : 2 janvier 2019
112 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Céline Minard revisite avec brio les codes du film de braquage autour de la thématique du vin pour distiller un cocktail explosif où l’ivresse se mêle à la subversion. 
Voilà cinquante-neuf heures que la brigade de Jackie Thran encercle la cave à vin la plus sécurisée de Hong Kong, installée dans d’anciens bunkers de l’armée anglaise. Un groupe de malfaiteurs est parvenu à s’y introduire et garde en otage l’impressionnant stock qui y est entreposé. Soudain, la porte blindée du bunker Alpha s’entrouvre. Une main gantée apparaît, pose une bouteille sur le sol. Un pied chaussé d’un escarpin noir sort de l’entrebâillement et pousse le corps de verre sur la chaussée. L’acier claque à nouveau…

Ce que j'en ai pensé :

Un braquage peu ordinaire, un trio de braqueuses sensuelles et amoureuses de bon vin, et un roman ultra court, lu en moins d'une heure et qui m'a déroutée !

Etonnante Céline Minard avec son écriture serrée et percutante, sa façon peu commune de manier le verbe comme un sabre et cette folle idée de livrer un presque polar, efficace et vif.

Difficile d'en dire plus sans déflorer l'intrigue, sans enlever la spontanéité de ce roman un peu fou !
A lire en dégustant un bon vin et en se régalant de ces lignes pleines de fantaisie ! 

Extrait :

"Il se contente de goûter le vin. À l’aveugle, mais plongé dans ses sensations, sans essayer d’en appeler à ses connaissances, ses souvenirs, ses réflexes, uniquement mais absolument attentif à ce qui s'annonce, passe, et prend corps dans son corps. Il part. Il descend sur des terres humides et fraîches, sur l’épiderme d’un monde organique travaillé par les météores et les vents, arrosé de soleil, givré, bourgeonnant, craqué, il glisse parmi les feuilles, se coule dans les rus, tombe comme une pluie, monte dans la sève, gonfle de concert avec les milliers de fruits ronds, pleins, pruinés, les grappes entières accrochées sans effort au bois plongeant au travers des herbes entre les vies d’insectes innombrables. Branché sur toutes les variations, il sent la forme des nuages, le cri des bêtes et les plumes, le départ d’un lièvre, la nuit comme une vasque, sans dessus ni dessous, aussi vaste en lui qu’un état de l’âme et du cœur."

Une année de romans


C'est l'heure des bilans ! 

Je n'ai pas pu résisté à reprendre le questionnaire vu chez Jérôme , chez The Autist Reading et chez Hop sous la couette pour balayer mon année en livres !

J'ai clairement moins lu qu'en 2018 (140 livres en 2018 contre 170 en 2017) et j'ai eu aussi beaucoup moins de coups de cœur (trop d'attentes déçues)..

140 livres et 346 600 pages environ !

Moitié romans (67 dont 19 premiers romans), moitié polars (65, l'ambiance n'est donc pas si noire !), et quelques récits et documents.

Seulement 47 romans écrits en langue française parmi mes lectures qui pourtant m'ont emmenée au bout du monde (26 livres se déroulent sur le continent américain, 10 en Afrique - au sens large-, 11 ailleurs en Europe et 7 dans les pays nordiques).


1) Ma 1ère lecture de l'année ?
(et une très bonne surprise !)

Community - Estelle NOLLET - Editions Albin Michel

 2) Le livre le plus bref que j'ai lu ?
(96 pages avec beaucoup d'humour) 
 
 Bambi bar - Yves RAVEY - Editions de Minuit

3) Le livre le plus dépaysant ?
(et qui aurait mérité plus de visibilité)

Un océan, deux mers, trois continents - Wilfried N'SONDÉ - Editions Actes Sud

 4) La plus belle couv' de l’année ?
(et aussi un très beau conte)

Salina, les trois exils - Laurent GAUDÉ - Editions Actes Sud

 5) Un nouvel auteur découvert cette année ?  
(et une très jolie surprise !)

La vraie vie - Adeline DIEUDONNÉ - Editions de l'iconoclaste

 6) Le livre dont l’écriture m’a éblouie ?
(étonnant !)

Frère d'âme - David DIOP - Editions du Seuil

 7) Le meilleur personnage de l’année ?
(sacrée nana !!)

Alex- Pierre LEMAITRE - Editions Le livre de poche


 8) Le livre que j’attendais le plus ?
(et qui a répondu à mes attentes !)

Juste après la vague - Sandrine COLLETTE - Editions Denoël


 9) Le livre le plus déstabilisant ?
 (pour tout un tas de raisons !)

Est-ce ainsi que les hommes jugent ? - Mathieu MÉNEGAUX - Editions Grasset

 10) Le livre le plus inattendu ?
(parce que je n'aurais pas pensé relire ce classique plein de fantaisie, et que j'en suis ravie !)

Mon chien Stupide - John FANTE - Editions 10/18

 11) Le livre que j’ai enfin lu ?
(pour lire sa suite aussitôt après !) 
 
Au revoir là-haut - Pierre LEMAITRE - Editions Albin Michel

 12) Mon plus gros pavé ?
(et ce sont deux polars !)

en poche :
Lontano - Jean-Christophe GRANGÉ - Editions du Livre de Poche (non chroniqué) - 960 pages

en broché grand format :
Signe de vie  - José RODRIGUES DOS SANTOS - Editions Harper Collins - 704 pages

 13) Le livre le plus émouvant ?
 (je n'ai pas lu grand chose qui m'ait vraiment émue cette année...)

Le paradoxe d'Anderson - Pascal MANOUKIAN - Editions du Seuil

 14) Le livre le plus drôle ? 
(et qui fait réfléchir tout de même !)

Ecoute - Boris RAZON - Editions Stock

15) Le livre qui m’a appris quelque chose que j’ignorais totalement ?
(sur l'origine de la danse de St Guy)

Entrez dans la danse - Jean TEULÉ - Editions Julliard

 16) Ma dernière lecture de l’année ?
(et un auteur que je ne pensais pas lire un jour !)

L'empire des loups - Jean-Christophe GRANGÉ - Editions Le livre de poche 
(non chroniqué) 

 17) Le plus beau titre de l’année ?
(parce que, ce poème d'Aragon, chanté par Bernard Lavilliers :
" C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien"
)

Prendre des loups pour des chiens - Hervé Le Corre - Editions Rivages


 18) Le meilleur recueil de nouvelles de l’année ?
(parce que c'est surtout le seul lu en 2018 - et qu'il est super bien !)

J'aurais voulu être égyptien - Alaa EL ASWANY - Editions Actes Sud

 19) Le livre le plus ennuyeux de l’année ?
 (aurait pu postuler dans la rubrique suivante !)

Le cœur converti - Stefan HERTMANS - Editions Gallimard

 20) Le plus gros raté de l’année ?
 (lu dans le cadre du Prix Elle, la daube ultime en matière de polar !)

Défaillances - B.-A. PARIS - Editions Hugo Thriller


 21) Le meilleur livre de l’année ?
(parce que Khadra, parce que ça dérange nos préconçus) 

Khalil - Yasmina KHADRA - Editions Julliard

-**-
Et vous ? Votre bilan ?
(clic sur les titres pour lire les chroniques)

Prendre les loups pour des chiens - Hervé LE CORRE

Editions Rivages Poche
Parution : janvier 2018
450 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Après avoir purgé cinq ans pour un braquage commis avec son frère Fabien, Franck sort de prison. Il est hébergé par les parents de Jessica, la compagne de Fabien. Le père maquille des voitures volées, la mère fait des ménages. Et puis il y a la petite Rachel, la fille de Jessica, qui ne mange presque rien et parle encore moins. Qu’a-t-elle vu ou entendu dans cette famille toxique où règnent la rancœur, le mensonge et le malheur ? Dans une campagne écrasée de chaleur, à la lisière d’une forêt de pins étouffante, les passions vont s’exacerber jusqu’à l’irréparable.

Ce que j'en ai pensé :

Ma précédente expérience avec Hervé Le Corre s'était soldée sur un statu quo, je n'étais pas totalement convaincue...

Mais Valérie (coucou, collègue !) m'a donné envie de lire ce polar dont j'aimais beaucoup le titre mais vers lequel je ne me serais pas précipitée ! 
 
Pourtant, c'est du noir bien noir, comme j'aime !

Une ambiance glauque, à la limite du sordide (les beaux-parents, le Vieux alcoolique et la Vieille rongée par la méchanceté et le tabac, sont à eux-seuls le sel de ce polar!), des personnages hallucinés, sortis d'un reportage d'Envoyé Spécial sur la précarité, la drogue, la schizophrénie (oui, oui, tout ça bien mélangé, à l'image de Jessica, franchement bipolaire, un coup je me jette sur toi en mode très très chaude, un coup je te glisse un glaçon sur tes fantasmes et ta libido...) .

Et puis, Franck, le « héros », qu'on croit endurci aux année de prison mais qui fait pipi dans son pantalon quand le flingue touche sa tempe, le mec même qui attire toutes les scoumounes du monde, un peu longuet à la comprenette pour toutes les magouilles, mais qui révèle un gentil petit « cœur de beurre », attendri puissance vingt mille par la mutique et déjà traumatisée Rachel (fille de Jessica) et par les retrouvailles sous le ciel étoilé avec son père. 

Un polar qui donne à voir un autre aspect de la Gironde, bien loi des clichés "vignes & plages", qui raconte la misère sociale, les galères du RSA, les boulots "au black", les petits trafics avec les gitans ou les bulgares, avec, en fond sonore le grondement des pitbulls...ça sent le rance et l'aigreur, c'est noir-noir, c'est très bon, et je suis bien contente de ne pas m'être contentée d'une première expérience mitigée !
 
S'ajoute une fin assez ouverte qui, c'est sûr, me fera signer pour la suite !

Merci Valérie !

Dr Knox - Peter SPIEGELMAN

Editions Rivages
Parution : 2 mai 2018
Traduction : Fabienne Duvigneau
440 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Le Dr. Knox a fait profession de soigner les pauvres à Los Angeles. Son dispensaire, situé dans Skid Row - le quartier qui abrite le plus grand nombre de SDF aux Etats-Unis -, ne lui assure pas des revenus suffisants pour boucler ses fins de mois. Raison pour laquelle il ne recule pas devant les "missions", parfaitement illégales, que lui procure son ami Sutter, ex-soldat d'élite : des visites à domicile confidentielles chez des people en situation délicate.
Un jour, le médecin trouve dans sa salle d'attente une jeune étrangère et son enfant malade. Lorsqu'il revient après avoir soigné le petit garçon, la mère a disparu. Knox se met alors à la recherche de la jeune femme. Une enquête en forme de croisade contre les riches et les puissants de la ville... 

 
 Skid Row - Los Angeles - USA

Ce que j'en ai pensé :

Voila un bouquin qui a failli m'arracher un cri de rage dès la première page ("Sa PAUME d'Adam tressautait...", sérieux ??? la paume ou la pomme ?) et qui, passé ce sursaut m'a plu, beaucoup !

Parce que Knox est un anti-héros, le genre de mec sur qui on ne miserait pas un kopeck (et les russes à ses trousses auraient été de mon avis !), le genre un peu faiblard pas terrible pas courageux. En apparence !
Sauf quand Elena, jeune roumaine, débarque dans son cabinet médical (il soigne les paumés de la Skid Row) avec son gamin qui fait un choc anaphylactique.  
Le début des emmerdements ! Et pas des moindres, puisqu'entre le souteneur de ladite Elena et une famille richissime de L.A., il va naviguer en eaux troubles, heureusement assisté de Sutter, l'indéfectible ami et ancien SEAL.

Même si ce polar parait de facture assez classique, il est aussi assez habilement travaillé pour retenir l'attention et son "non-héros" toubib, aux casseroles bien résonnantes, est un excellent personnage !  Sa psyché est bien exploitée, les zones d'ombre suffisamment évoquées pour qu'on éprouve, à la lecture de cette première aventure, une réelle empathie.
S'ajoute le contraste saisissant entre les privilégiés de la côte ouest des USA (côte en Bourse, relations et golf) et les laissés-pour-compte de l'Amérique...

Merci à Virginie des Editions Rivages pour cette lecture surprenante et fort plaisante ! Le Dr Knox est un héros à suivre ;o)

La conspiration des médiocres - Ernesto MALLO

Editions Payot-Rivages - Collection Rivages Noirs
Parution : avril 2018
Titre original : La conspiracion de los mediocres
Traduction : Olivier Hamilton
135 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :


Nouvelle enquête de Perro (le Chien) Lascano, le héros d'Ernesto Mallo. Nous sommes cette fois au tout début du règne du dictateur Videla en Argentine. Lascano est un jeune flic, déjà intègre, qui enquête sur le suicide suspect d'un Allemand. Il comprend très vite qu'il s'agit d'un meurtre et décide de creuser l'affaire, ce qui gêne ses supérieurs, tous plus corrompus les uns que les autres. Les choses se corsent quand on retrouve dans le bureau de l'Allemand un carnet rédigé par un homme qui a été gardien à Auschwitz...


Ce que j'en ai pensé :

L'ambiance est pesante en Argentine, il n'y fait pas bon vivre à la fin des années 1970, sous la dictature de Jorge Videla : la police est corrompue, les exactions nombreuses et les meurtres sont étouffés pour des raisons politiques et économiques.

Rien n'inspire l'espoir, rien n'incite au romantisme.

Et pourtant, Lascano, au détour d'une enquête qu'on veut rapidement lui retirer (elle implique les milices du gouvernement et les nazis qui se planquent dans le pays), va s'éprendre d'une jeune juive dont les parents n'ont pas survécu à la déportation.
Malgré l'atmosphère pesante, malgré les manigances de toutes parts, Lascano, fidèle à sa déontologie, se pose en héros involontaire dans un pays chahuté. 

J'ai été séduite par ce roman très noir au style particulier, aux dialogues parfois lapidaires (écrits en italique, sans tirets quadratins, ils créent une césure étonnante et pourtant, ne cassent ni l'intrigue ni son rythme), par les personnages et par cette Argentine un peu sombre.

Merci à Virginie des Editions Rivages pour sa confiance et pour cette lecture passionnante !

Les Pâques du commissaire Ricciardi - Maurizio de GIOVANNI

Editions Payot-Rivages - Collection Rivages Noirs
Parution : 21 mars 2018
Titre original : Vipera
Traduction : Odile Rousseau
400 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Une semaine avant Pâques, dans le Naples fasciste de 1932, une prostituée de luxe connue sous le nom de Vipera est assassinée dans un bordel de première classe, le Paradiso. Son dernier client jure qu’elle était bien vivante quand il l'a quittée, le suivant dit l'avoir retrouvé étouffée sous un oreiller. Alors que la ville s’apprête à célébrer en grande pompe la résurrection du Christ, le commissaire Ricciardi devra démêler un nœud d'avidité, de frustration, de jalousie et de rancune afin de résoudre l'énigme de la mort de Vipera.

 Naples 1932

Ce que j'en ai pensé :

C'est toujours fascinant de découvrir un nouveau héros de polar, d'un auteur qu'on n'a jamais lu, et de le trouver très attachant dans toutes ses failles et dans tous les mystères qui assombrissent sa vie d'homme.

J'ai beaucoup aimé le commissaire Ricciardi, mais aussi son acolyte Maione et le médecin légiste Bruno Modo. Il y a chez l'auteur une fine approche des protagonistes qui leur confère un pouvoir d'empathie assez fort. Les personnages (récurrents quoique) secondaires sont du même acabit : Livia la belle, Enrica amoureuse et la nonna...

Et c'est cette délicate dentelle de caractères qui donne sa saveur à cette enquête qui nous offre une plongée dans l'Italie fasciste où la police secrète agit dans l'ombre. 
Il y est question d'amour et d'argent (statistiquement les deux premières causes d'homicides), mais aussi d'ambiance et de sensations : Ricciardi est particulièrement "sensible" et intuitif.

J'ai passé un excellent moment avec ce polar. Je me demande même pourquoi je ne me suis pas intéressée auparavant à cet auteur qui apporte presque de la poésie aux meurtres, et donne dans un rythme assez lent, toute l'amplitude nécessaire à l'intrigue. Je n'avais pas lu l'opus précédent, Le Noël du commissaire Ricciardi (début du nouveau cycle des Festivités, et que, j'ai très envie de lire maintenant !!), mais ça n'a en rien entamé mon plaisir, et ça m'a surtout donné envie de ne pas perdre de vue cette série et cet auteur !

Merci aux Editions Rivages et à Hund pour cette lecture que j'ai vraiment beaucoup aimé !!

Janvier noir - Alan PARKS

Editions Rivages Noirs
Parution : 7 mars
Titre original : Bloody january
Traduction : Olivier Deparis
365 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

"Le regard du gamin se fixa soudain, comme s'il venait seulement de remarquer sa présence. Son bras pivota dans sa direction, le pistolet se braqua droit sur sa tête. McCoy se figea tandis que le gamin affinait sa visée. Une détonation sèche retentit. Une nuée de moineaux s'envola du toit et la foule paniqua pour de bon." 

Dans l'un des secteurs les plus passants de Glasgow, devant la gare routière, un garçon d'à peine vingt ans ouvre le feu sur l'inspecteur McCoy et sur une jeune femme, avant de retourner l'arme contre lui. La scène se déroule sous les yeux de Wattie, l'adjoint de McCoy. 

Qui est ce mystérieux garçon ? Quel est le mobile de son acte ? C'est ce que les deux policiers vont s'efforcer de découvrir, malgré l'opposition de leurs supérieurs. Une enquête en forme de déambulation dans une ville âpre, noire, parfois désespérée et pourtant palpitante d'humanité. Une ville qui vous saute à la gorge et ne vous lâche pas. 


Ce que j'en ai pensé : 

Un drôle d'inspecteur ce Mc Coy ! 

Flirtant avec la pègre écossaise, amoureux d'une pute camée, mais réglo, même si la bière l'hydrate plus que l'eau et que la bagarre ne lui fait pas peur ! Et puis, il traîne un passé lourd, des trucs qu'il n'a pas trop envie de raconter (sa mère en asile psy, son père alcoolo et lui dans un orphelinat où il s'est fait tripoter par les curés).
Ça ne l'empêche pas d'être un bon flic, de ceux qui ne laissent pas passer les dérives des richards pleins de morgue !

Et là, il est servi.

J'ai adoré ce polar ! J'ai adoré l'ambiance glauque de ce Glasgow en pleine sinistrose au début des années 1970 ! Chantiers navals en grève, attentats de l'IRA en Angleterre, rancœurs larvées, petits caïds qui veulent encadrer le commerce de la brune, clandés et partouzes de la "haute" pleine de perversion.

Et pourtant,  pas de clichés dans ce roman ! On pourrait presque en faire un polar qui se déroulerait aujourd'hui tant rien ne parait avoir changé, omerta, puissance, complicités.
La narration est bien menée, et le polar devient très rapidement addictif : je l'ai lu très vite, enthousiasmée par les personnages, leurs psychoses, leurs dérives et l'atmosphère bien restituée !

Pour tout dire, j'aimerais bien retrouver ce "poulet" un peu borderline dans d'autres enquêtes !!

Merci aux Editions Rivages et à Hind de garnir ma boîte aux lettres de polars d'aussi bonne qualité !