Editions
La Manufacture de Livres - Collection Territori
Parution
: 8 février 2018
206
pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
Deux
jeunes filles d’une quinzaine d’années et un petit garçon
aiment à s’aventurer dans une forêt du Massif Central, au bord
d’un lac qui vient d’être vidé. Autour d’eux, les adultes
vaquent à leur existence, égarés, tous marqués de séquelles plus
ou moins vives et irréversibles. Il y a les anciens, ceux qui sont
nés ici, aux abords des volcans d’Auvergne. Il y a les moins
anciens, il y a les très jeunes, puis ceux qui viennent d’ailleurs.
Il y a aussi ceux qui sont partis, ont tout abandonné, et dont les
traces subsistent dans les esprits. Une des deux jeunes filles est
retrouvée morte, puis c’est sa dépouille à la morgue qui
disparaît en pleine nuit…
Ce
que j'en ai pensé :
Drôle
de narration au rythme parfois saccadé, mais au verbe brillant !
Drôles
de gamins aussi : Oé sans doute un peu autiste, Ouafa débrouillarde,
et Micheline, dite Roberto, qui taille des pipes à son papi à cinq
ans et à tout autre mâle alentour et qu'on retrouve, pendue au pont
de chemin de fer avant que son cadavre pas tout à fait froid
disparaisse en même temps que les 360 animaux maltraités...
C'est raide et on retient son souffle ! Le papi pédophile agonise au fond du hangar, la mère de Micheline-Roberto a fait sa valise après avoir mis au monde sa fille, il y a des tombes déjà creusées "pour bientôt", des frustrations, un lac qui a englouti les restes d'un village, une gamine de 15 ans qui couche à tout-va.
Ça pourrait être très glauque. C'est souvent un peu bizarre, comme un peu décalé : la prose se fait poésie, très noire. On sent que les mots sont choisis, pesés, posés là comme dans une broderie avec des personnages entre ombre et lumière, fragiles et sensibles.
Je
suis incapable de dire si j'ai aimé ou non, tant ce roman est
particulier..Mais je ne peux que reconnaître le talent de l'auteur à
bousculer le lecteur, à le pousser dans ses retranchements, à
manier le verbe comme personne d'autre.