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Winter's bone - Daniel WOODRELL

 


 Edition : Gallmeister

Parution : 4 avril 2024

Traduction : Franck Reichert

240 pages

 

 

Ce qu’en dit l’éditeur :

Accusé de diriger un laboratoire de crystal meth, le père de Ree Dolly s’est enfui, et les Dolly risquent de perdre leur maison s’il ne se présente pas à son prochain rendez-vous au tribunal. Avec deux jeunes frères qui dépendent d’elle, Ree, seize ans, sait qu’elle doit retrouver son père. En plein cœur des Ozarks, avec l’hiver qui se profile, Ree comprend rapidement que poser des questions au rude clan Dolly peut être dangereux. Mais quand une révélation troublante se profile, Ree trouve en elle-même des ressources inattendues et découvre une famille prête à tout pour protéger les siens.


Ce que j’en ai pensé :

Voilà une gamine qui ne manque pas d’aplomb ! Il lui en faut du courage et de la résilience pour s’occuper de sa fratrie et d’une mère qui perd les pédales alors que le père a disparu dans la nature... Au milieu des rednecks bourrés de méthamphétamine, elle a décidé de poser les questions qui dérangent et d’arpenter les Ozarks gelés pour retrouver son père, mort ou vif.

C’est noir et glauque (on flirte avec les tarés consanguins prêts à tout à chaque page), presque déshumanisé, souvent sans espoir. Je me suis demandé où j’avais mis les pieds ! Pourtant j’aime ça , les histoires sombres…

J’avoue avoir trouvé le roman un peu long, l’auteur trop bavard, mais j’ai aimé l’ambiance et le côté très cinématographique de la narration (en écrivant cette chronique, j’ai d’ailleurs découvert qu’il avait fait l’objet d’une adaptation en 2010 avec Jennifer Lawrence dans le rôle de Ree).

Signe de vie - José RODRIGUES DOS SANTOS

Editions HC
Parution : 3 mai 2018
Titre original : Sinal de Vida
Traduction : Adelino Pereira
704 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

La NASA prépare d’urgence une mission spéciale internationale pour aller à la rencontre du vaisseau inconnu. Tomás Noronha, le célèbre cryptanalyste, est recruté pour faire partie de l’équipe d’astronautes.
Ainsi commence une histoire à couper le souffle qui nous entraîne au cœur du plus grand mystère de l’univers.
Avec Signe de vie, J.R. dos Santos revient à son domaine de prédilection : la science.
Après
La Formule de Dieu, il démontre à nouveau son extraordinaire capacité à disséquer un sujet difficile et exigeant pour le rendre accessible à tous et rétablir la vérité simple et incontestable.
Si les scientifiques et les gouvernements pensent que le grand public n’est pas prêt à entendre ce qu’ils savent vraiment sur la vie extra-terrestre, Dos Santos a décidé de nous l’expliquer à travers un thriller saisissant.

Ce que j'en ai pensé :

J'avais beaucoup aimé La formule de Dieu (non chroniqué sur le blog) et Codex 632, le secret de Christophe Collomb , passionnants mais très fouillés (trop ?) scientifiquement. Ce nouvel opus a les mêmes défauts et les mêmes qualités que les précédents, et il aligne plus de 700 pages ! 

Pour autant, pour quelqu'un comme moi, absolument fermée aux mathématiques et à la science, franchement cartésienne, ça reste un roman fascinant et addictif ! Parce que ça reste accessible et que l'auteur est un excellent pédagogue dont le style est plaisant et fluide !

On retrouve avec le même plaisir Tomas Noronha le cryptologue, prêt à se marier, mais obligé à rejoindre un campus spatial américain pour préparer une mission peu ordinaire : rencontrer un vaisseau inconnu (dénommé Phanès) venu de l'espace, possiblement envoyé par des extra-terrestres qui émettent un signal et dont on ne connait pas les intentions. 

Un thriller qui interroge sur les origines de la vie, sur la notion du divin dans la création, sur l'évolution des espèces mais qui retrace aussi les conditions humaines de la conquête spatiale, les doutes des scientifiques.  
Si certains passages peuvent paraître parfois longuets (quand ils abordent des théories scientifiques), ça reste plaisant à lire, parfois amusant et ça a le mérite de se distinguer par la haute qualité de la réflexion engagée d'autres polars dans ce style qui ne font qu'effleurer les choses (je pense à Dan Brown où le discours est souvent creux et n'approfondit aucune des idées évoquées). 
Finalement, je sors de ce roman assez admirative des savoirs collectés et restitués par l'auteur (même si ça confirme, ah ah ah ! que la science et moi ça reste improbable !).



Merci à Babelio et aux éditions HC pour leur confiance et pour cette lecture enrichissante ! 

Robe de marié - Pierre LEMAITRE

Editions du Livre de Poche
Parution : 20 janvier 2010
320 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Nul n’est à l’abri de la folie. Sophie, une jeune femme qui mène une existence paisible, commence à sombrer lentement dans la démence : mille petits signes inquiétants s’accumulent puis tout s’accélère. Est-elle responsable de la mort de sa belle-mère, de celle de son mari infirme ? Peu à peu, elle se retrouve impliquée dans plusieurs meurtres dont, curieusement, elle n’a aucun souvenir. Alors, désespérée mais lucide, elle organise sa fuite, elle va changer de nom, de vie, se marier, mais son douloureux passé la rattrape… 
L’ombre de Hitchcock et de Brian de Palma plane sur ce thriller diabolique.

Ce que j'en ai pensé : 

Alors Hitchkock ? Pourquoi pas ? Mais sans l'angoisse latente..
Parce que, à force de lire moult polars, le pitch parait facile, pas mauvais mais plutôt convenu. 

L'héroïne croit perdre la raison, la mémoire, et réagit, organise sa riposte.

Peut-être qu'en 2009, l'intrigue était-elle originale ? En tout cas, en 2018, elle ne m'a pas surprise tant j'ai eu l'impression de lire le même scénario des dizaines de fois (y compris le "vol plané" final...).

Pour autant, ça se lit bien, c'est assez "page turner", la narration est appliquée, les personnages vivants et incarnés, il n'y a as d'incohérences.
Mais je suis un peu circonspecte, sans doute parce que je n'ai plus assez de "fraicheur" par rapport au genre et que je deviens très exigeante en matière de polars...
Ça ne m'empêchera pas de lire "Travail soigné", "Alex" et "Sacrifices" sous mon parasol ces prochains jours !

Sème la mort - Laurent MALOT

Editions Bragelonne
Parution : 15 novembre 2017
278 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

À la suite de l’épisode douloureux de L’Abbaye Blanche, le lieutenant Gange s’est séparé de sa femme. Pour conserver la garde alternée de leur fille, il a quitté son Jura natal pour s’installer à Étampes. Mais cette ancienne ville royale du sud de l’Essonne symbolise l’échec de son couple, et il a du mal à s’y investir. Dans son nouveau commissariat, on le surnomme  «  l’autiste des montagnes  ».
Un quadruple meurtre secoue alors la ville. Arrêté avec un couteau à la main et du sang sur ses vêtements, un ado de 14 ans se mure dans le silence avant d’être interné en hôpital psychiatrique. Gange, aux affaires courantes, reste en retrait. En arrêtant un jeune qui sème le trouble dans les rues, il croise la route de sa mère, femme de pouvoir séduisante, prête à tout pour protéger son fils. Une femme d'influence que personne, à Étampes, n'ose vraiment contredire... 
Survient alors un cinquième crime sauvage. 
Dans une ville qu’il apprend à aimer peu à peu, autour d’une enquête mêlant agriculture bio, pouvoir des puissants, mais aussi l’éducation des enfants, Gange se retrouve sur les traces d’un dangereux psychopathe. Sans se douter un instant qu’il met les siens en danger…

Avec Sème la mort, Laurent Malot situe son intrigue dans le grenier céréalier de la France, en pleine Beauce, pour interroger nos aspirations et nos résistances au changement, à travers le prisme des lobbies surpuissants de l’agriculture conventionnelle. Semer la mort ou semer la vie… c’est une façon de penser le monde et de préparer l’avenir de nos enfants. Un polar résolument noir, ancré dans le réel et son époque, où l’on retrouve l’humour féroce et l’intégrité de Gange, le flic de L’Abbaye blanche


Ce que j'en ai pensé :

Nul besoin d'avoir lu L'abbaye blanche pour se plonger dans ce polar au rythme très soutenu (ceci dit, je vous le conseille parce que c'est plutôt bon !), les quelques passages qui réfèrent au précédent opus n'empêchant en rien la compréhension de celui-ci !

On retrouve donc le lieutenant Gange, fraîchement arrivé à Étampes, et tout aussi fraîchement accueilli dans son commissariat d'affectation. Il a vite compris qu'il devait se faire tout petit, et ça l'arrange bien ! 
Sauf que, (sacré caractère jurassien), quand les premiers meurtres s'annoncent, il a envie d'en découdre ! 

Soyons clairs. Ne cherchez pas de révélation dans les dernières pages sur l'identité du meurtrier, on comprend assez vite qui opère. Mais tout l'intérêt de ce polar réside dans tout ce qui fait ou entoure l'enquête : des manigances de lobbies, des protections obtenues, la situation personnelle et compliquée du lieutenant, ses rapports avec sa hiérarchie ou ses proches. Pas de "whodunit" au programme mais une plongée au cœur d'une enquête à charge.

C'est toujours très bien écrit, c'est toujours addictif (dévoré littéralement en une soirée), et le lieutenant commence à faire partie de mes "flics-chouchous", un peu torturé, bancal mais attachant. 

Y a plus qu'à attendre le prochain tome !

Une autre histoire - Sarah J. NAUGHTON

Editions Sonatine
Parution : 8 mars 2018
Titre original : Tattletale
Traduction : Pierre Szczeciner
416 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Elevée par un père violent et une mère soumise, Mags a fui l’Angleterre dès qu’elle a pu pour devenir une brillante avocate à Las Vegas. Lorsqu’elle apprend que son jeune frère, Abe, a été victime d’un accident et se trouve dans le coma, elle revient pour la première fois depuis longtemps à Londres. Là, elle a la surprise de rencontrer sa petite amie, Jody, dont il ne lui avait jamais parlé. Elle est plus surprise encore quand Jody, inconsolable, lui révèle qu’il ne s’agit pas d’un accident mais d’un suicide. Dépressif, Abe s’est jeté par la fenêtre. Peu à peu, la version officielle semble néanmoins présenter d’étranges incohérences. Jody dit-elle toute la vérité ? Était-elle vraiment la petite amie d’Abe ou une experte en manipulation ?
À ce stade du résumé, votre opinion est sans doute déjà faite. Jody est coupable, elle a d’une façon ou d’une autre participé à la chute d’Abe, Mags va découvrir la vérité. C’est du tout cuit : un thriller de plus parmi tant d’autres. Eh bien, détrompez-vous. Si les apparences sont en effet trompeuses, vous n’imaginez pas à quel point. Vous êtes surtout loin de vous douter avec quelle maestria Sarah Naughton vous manipule.
Vous croyez lire une histoire et c’en est une autre, bien plus captivante, 


Ce que j'en ai pensé :

Accident, meurtre ou suicide ? Toutes les hypothèses sont plausibles (et le restent presque jusqu'à la fin).

Un quartier pourri de Londres, un immeuble rempli de cas sociaux et de psychotiques, un jeune homme qui fait un vol plané du 4ème étage d'une ancienne église reconvertie en logements sociaux pour s'écraser au rez-de-chaussée et sa sœur, une avocate tenace, pas franchement sympathique qui mène l'enquête...

Des fausses pistes et  des certitudes,  pour finir sur un "twist" un peu bancal...

Je n'ai pas été convaincue, j'ai trouvé pas mal de qualités à ce premier roman mais aussi un bon lot de défauts. 

Les personnages, souvent caricaturaux : l'avocate aux dents longues et sans cœur, l'homo amoureux, la femme musulmane soumise, l'ex-junkie, l'ancienne star de cinéma, le rugbyman sûr de ses muscles mais sans cervelle... 
Sans compter que l'avocate se fait surnommer "Marie Madeleine", que le frère suicidé se prénomme Abraham  et que leur père est décrit comme un fondamentaliste chrétien ! Doux Jésus !! que de clichés !
Sans compter non plus que, pas une fois, je n'ai cru à la culpabilité de Jodi la voisine, supposée petite amie du défunt...

Et puis, si l'intrigue tient le fil et que l'ensemble se lit bien, j'ai été heurtée, un peu, sur l'espèce de grossophobie ambiante  : le vieil obèse, la grosse assistante sociale, la femme très enveloppée, représentés comme des problématiques à eux-seuls...alors que l'avocate est jeune, belle et forcément mince ! Tous les personnages secondaires ou dont la moralité est douteuse sont des personnes en surpoids ! 

Sans compter que ça se double d'une sorte de mépris condescendant envers les homosexuels, et là je me dis que le traducteur a dû bien galérer pour évoquer "cette vieille folle" (il s'agit, vous l'aurez compris d'un mec !).
 
Pas mauvais mais pas non plus convaincant, ce polar ! 
Ça donne l'impression (par les superposition de chapitres courts, par le côté "choral" et les passages en italique qui ramènent au passé -super traumatisant-, par l'aspect très -trop- cinéma de l'ensemble) que l'auteur a bien suivi les cours de creative writing de son université, section "how to thrill a novel"....

Merci à Babelio et aux Editions Sonatine pour cette lecture ! 


Après la chute - Dennis LEHANE

Editions Rivages
Parution : 4 octobre 2017
Titre original : Since we fell
Traduction : Isabelle Maillet
400 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Rachel Childs est une ancienne journaliste qui, après s’être effondrée devant les caméras de télévision, vit désormais comme une recluse. Pourtant, elle jouissait d’une situation idéale aux côtés d’un mari idéal.
Jusqu’à ce qu’une rencontre fortuite lors d’une après-midi pluvieuse fasse voler en éclats sa vie, son mariage et toutes ses certitudes. Rattrapée par une conjuration de mensonges, de violence et de folie, Rachel devra trouver en elle-même des ressources insoupçonnées. À la fois déchirant, haletant, romantique et sophistiqué, Après la chute est un roman d’une grande finesse psychologique et d’une redoutable efficacité. C’est Dennis Lehane à son meilleur.

Dennis Lehane, né le 4 août 1965 dans le quartier de Dorchester à Boston, est un écrivain américain d'origine irlandaise, auteur de romans policiers.

Ce que j'en ai pensé :
 
Manipulation ? Vous avez dit "manipulation" ? Yes, bro ! 
 
Rachel est tombée, du haut de son piédestal, du haut de sa célébrité de journaliste, du haut de sa jolie petite vie...

Pas de père officiel, il est introuvable. 
Pas assez de courage pour affronter la violence en Haïti où elle est reporter, pas assez de forces pour affronter le monde extérieur quand sa carrière est foutu...
Agoraphobe puissance 1000 jusqu'à ce qu'elle rencontre Brian qu'elle imagine la sauver... jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'il n'est qu'un menteur, un arnaqueur…

Denis Lehane joue, les sentiments, les tensions, les peurs, insuffle un rythme addictif à ce thriller, déroule son suspens, faisant hésiter le lecteur...Est-ce que Rachel va se sortir de cet imbroglio, réprimer ses terreurs, se libérer de ses psychoses ?

J'ai beaucoup aimé. Je ne connaissais pas cet auteur. J'ai très envie de me plonger dans son œuvre.
Je ne sais donc pas si cet opus est meilleur – moins bon que les précédents, mais je suis contente que les Editions Rivages et Léa m'aient permis de le découvrir !

L'invention de la neige - Anne BOURREL

Editions Pocket
Parution : 11 mai 2017
264 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Il fait un froid, cette année. Mais un froid. Du jamais vu. Pourtant sur les pistes des Cévennes, pas un centimètre de neige, les tire-fesses sont à l’arrêt. Une station fantôme…
Si Ferrans pensait faire oublier à sa femme, Laure, la mort de son grand-père, c’est plutôt raté. L’auberge qu’il a choisie pour ses deux filles et pour Laure n’a du Bonheur que le nom. Elle est peuplée d’une patronne obèse, d’un lézard barbu et d’un moniteur de ski aux yeux morts. Et partout : la terre trempée, la boue. Pourtant, Ferrans s’obstine à rester jusqu’à ce que l’imprévu retourne comme un gant cette famille recomposée en apparence bien sous tous rapports.


Ce que j'en ai pensé :

Le Gp (grand-père) de Laure est décédé, et elle ne s'en remet pas, plus proche de lui qu'elle ne l'était de ses propres parents et peut-être aussi parce qu'elle l'aurait aidé avec quelques pilules de morphine. Elle n'en dort plus et Ferrans (dont on ne connaîtra pas le prénom), son mari, commence à s'agacer : la virée en Cévennes pour lui changer les idées conjuguée au manque de neige (pas moyen de skier), aux larmes de Laure et à la drôle d'auberge où la famille séjourne (et le lézard dans sa boîte), ça commence à faire beaucoup.

L'ambiance est pesante, très très...il s'agit d'ailleurs plus d'un roman noir, à la tension croissante et à l'atmosphère étouffante, qu'un polar, d'autant que le crime n'a réellement lieu qu'à la fin du roman et permet de comprendre le choix narratif.

Cette narration prend la voix de la mère de Laure, belle-fille du Gp, propriétaire d'un stand de foire qui n'a pas élevé sa fille...Et alors qu'elle n'était pas présente dans le village perdu des Cévennes, c'est elle qui raconte (c'est d'ailleurs assez déroutant puisque pendant une bonne partie du roman, j'ai d'abord cru que c'était la patronne de l'auberge !). 


Elle se mêle aux souvenirs du Gp, espagnol républicain réfugié au camp de Bram (à côté de Carcassonne) pour échapper au régime franquiste.

La neige dans tout ça ? Absente, désespérément ! Elle cristallise le malaise, elle est le catalyseur des tensions et on finit par l'attendre pour que l'histoire enfin se dénoue !
J'ai beaucoup aimé ;o) et je me suis rendue compte ensuite que ce roman avait d'abord été publié à la Manufacture de Livres : ça ne m'étonne pas !

Terminus Elicius - Karine GIEBEL

Editions Pocket
Parution : 21 octobre 2011
256 pages 
Prix marseillais du polar


Ce qu'en dit l'éditeur :

Toujours le même trajet. Istres-Marseille. Marseille-Istres. Sa mère, son travail. La vie de Jeanne est en transit. Elle la contemple en passager. Une lettre suffira à faire dérailler ce train-train morose : « Vous êtes si belle, Jeanne. » Glissée entre deux banquettes, elle l’attendait. Une déclaration. D’amour. De guerre. Car l’homme de ses rêves est un monstre, un tueur sans pitié. Elle sera sa confidente, son épaule. Il sera son âme soeur, son dilemme. Le terminus de ses cauchemars…

Ce que j'en ai pensé : 

Alerte navet ! Heureusement que ce polar ne faisait que 256 pages sinon j'aurais vite lâché l'affaire !

On cumule ici tout ce que je déteste : un scénario un peu bancal, des invraisemblances, une fin capillo-tractée (d'où sort ce type défiguré qui ne fait pas partie des personnages découverts à mesure de la lecture ??? sorti du chapeau parce que l'auteur ne savait pas se sortir de l'histoire ?) et une floppée de lieux communs et de romantisme lourdingue (le beau commissaire et sa pauvre secrétaire tellement tellement fragile...).

Pourtant, j'ai commencé par y croire un peu : il y avait quelques bonnes vibrations, la psyché des personnages était bien développée (la secrétaire schizo et bourrée de TOC), un peu de suspens...
Mais c'est tout, j'ai vite décroché et j'ai même regretté que ce ne soit pas Jeanne, la secrétaire foldingue, qui soit le tueur, ça aurait eu un peu plus de peps !

Suivant ! (mais pas de cet auteur !)

Un souffle, une ombre - Christian CARAYON

Editions Pocket
Parution : 8 juin 2017
544 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Département du Tarn, le 24 août 1980, jour de la fête annuelle de la base nautique, peu avant 10 heures. Le moment exact où la vie a basculé…

Justine a demandé à ses parents l’autorisation de passer la nuit avec sa cousine et deux copains sur un îlot au centre du lac. Une récompense pour le bon travail fourni toute l’année. Promis, ils seraient de retour le lendemain. Le dimanche matin, les adolescents se font attendre. L’un des parents, de rage, parcourt la distance à la nage. Il découvre alors l’étendue du massacre : les corps meurtris, outragés, dénudés. Les familles des victimes, des accusés, la région, vont connaître le chaos et le déclin.

Trente-quatre ans après le drame, l’occasion de dépasser ce traumatisme collectif s’offre à Marc-Édouard. Reprendre l’enquête, faire parler le passé pour peut-être le surmonter.


Christian Carayon, agrégé d’histoire et professeur en lycée, vit dans la Sarthe. Véritable cinéphile, il est également féru d’écriture depuis son enfance. Il signe son premier roman avec Le Diable sur les épaules (Les Nouveaux Auteurs, 2012), un thriller historique se déroulant dans le Tarn, finaliste du prix du jury du Polar historique de la revue Ça m’intéresse-Histoire

Ce que j'en ai pensé :

J'avoue que je me suis demandée si je faisais bien de choisir ce polar sur les rayons de la librairie, j'ai eu quelques déceptions avec quelques auteurs locaux qui font du polar "régional"...mais dès les premières pages, j'ai su que j'avais eu raison de me laisser tenter !

L'auteur manie fort bien le verbe et la forme et l'histoire est devenue hypnotique dès le début, faisant de ce polar un roman fort où l'atmosphère, l'ambiance ont une place prépondérante.
  
Un prof d'histoire contemporaine (vaguement mis à l'écart après avoir écrit sur l'homosexualité des soldats de la Grande Guerre), divorcé, des soucis à la fac -manque de motivation et histoire un peu sordide avec une étudiante, une déprime qui traîne et un passé douloureux : jeune collégien, il a côtoyé d'autres mômes qu'on a fini par retrouver trucidés sur un ilot pendant les vacances d'été.
L'ambiance devient vite oppressante : le seul moyen pour le narrateur de reprendre le contrôle de sa vie semble être de retracer ce qui s'est déroulé lors de ce sordide épisode qui a endeuillé la ville et accéléré son déclin. 
Sa rencontre avec un journaliste alcoolique lui fait reprendre l'enquête. Et pour le narrateur, elle va être minutieuse, d'autant plus qu'il a une parfaite connaissance des lieux...

Bonne (excellente !) surprise : ça faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un polar sans deviner (trop) rapidement l'identité de l'assassin ! Ici, j'ai soupçonné tout le monde (y compris le narrateur !) et j'ai été cueillie en beauté dans les derniers chapitres ! Bien vu !!

La nuit n'est jamais complète - Niko TACKIAN

Editions Pocket
Parution : 13 avril 2017
256 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

La route à perte de vue au milieu d’un désert de rocaille. Arielle et Jimmy parcourent le bitume au volant de leur vieille Ford. Mais quand le père et la fille tombent sur un barrage de police et sont obligés de passer la nuit sur place, tout dérape… Ils se réveillent seuls, abandonnés, naufragés de l’asphalte. À quelques kilomètres de là, deux immenses tours métalliques se dressent, cadavres rongés par la rouille et le temps. Quelques maisons en tôle froissée se serrent pour se protéger du vent. Cette ancienne mine sera leur refuge. Ou leur pire cauchemar…
Mais ce voyage au cœur des ténèbres est-il vraiment un hasard ?

 Niko Tackian est né à Paris en 1973. Il est scénariste, réalisateur et écrivain, auteur de bande dessinée. En 2015, il publie son premier roman Quelque part avant l’enfer, suivi de La nuit n’est jamais complète (2016),

Ce que j'en ai pensé :

Un polar très visuel, cinématographique où les images fortes frappent le lecteurs : le désert à perte de vue, un site minier à l'abandon, des os d'enfants par centaines, un monstre qui rôde...

Voila de quoi se laisser emporter dans une contrée angoissante, où le fantastique flirte avec les codes du polar (flic pourri, personnages troubles, morts violentes) et où l'atmosphère devient pesante à mesure que les pages se tournent..

Quant à la fin, étonnante, elle donne tout son sens à cette histoire tragique !
Sans compter que le style est à la fois fluide et direct, les mots portent et les chapitres courts donnent un rythme encore plus effréné à ce thriller, accentuant la tension.

Une chouette découverte !

Memento mori - Sebastià ALZAMORA

Editions Actes Sud - Collection Actes Noirs
Parution : mars 2013
Titre original : Crim de sang
Traduction : Serge Mestre
304 pages
Prix Sant Jordi


Ce qu'en dit l'éditeur :

Barcelone, été 1936. Le Front populaire au pouvoir déchaîne la plus grande persécution religieuse qu’ait con nue l’Espagne. Des éléments anarchistes incontrôlés se proposent d’“exfiltrer” discrètement des confréries religieuses, contre rançon.
Dans la cuisine de la pension où ils se sont réfugiés en attendant de pouvoir quitter le pays, des frères maristes trouvent le corps sans vie d’un des leurs ; dans la ruelle avoisinante gît celui d’un enfant. Ils ont été vidés de leur sang, dans un modus operandi qui ressemble fort à celui des vampires.
Le commissaire chargé de l’enquête ne croit pas aux vampires. Et pour tout dire, il n’accorde pas plus de crédit aux religieux qu’aux anarchistes qui les persécutent. Les deux acolytes (un docteur et un juge) qui l’assistent occasionnellement sont, eux, fascinés par la légende du Golem et s’ingénient à créer du vivant à partir de la matière inerte et plus particulièrement de dépouilles humaines. Pendant que ses amis s’exaltent avec leurs macabres automates, le commissaire se rend au couvent des Capucines où le chef des anarchistes a caché un évêque dont il pense pouvoir négocier la vie auprès des fascistes. L’infâme éminence, qui se pense aussi surnaturel que Dieu, y a jeté son dévolu sur une toute jeune novice. Est-ce l’effet de la pureté de son chant ou de son insoutenable puberté ?
Thriller gothique sépulcral, d’une beauté grave et envoûtante, Memento mori décrit un monde au bord du gouffre avec une effroyable douceur.
 
Sebastià Alzamora i Martín, né en 1972, est un écrivain, critique littéraire et directeur culturel mayorquin. Il est l’auteur de plusieurs recueils de poèmes et de contes, d’essais et de romans, dont certains sont traduits en français comme La Fleur de peau (Métailié, 2007) et Memento mori (Actes noirs, 2013). 
 
Ce que j'en ai pensé :

J'aurais appris une chose en abandonnant ce roman aux 2/3 de ma lecture : les polars gothiques ne sont pas faits pour moi ! 

Impossible d'adhérer à cette drôle d'histoire où sévissent un vampire, un juge qui fabrique un automate de cheval reconstitué à partir de restes humains et un évêque pervers qui aime les toutes jeunes filles, le tout sur fond de bombardements à Barcelone...

Pourtant la narration est remarquable, d'autant qu'elle tranche avec le sujet traité : elle donnerait presque de la douceur et de la poésie à cette farandole macabre mais elle manque sans doute un peu de peps qui m'aurait donné envie de connaître le dénouement.

Un ratage, une lecture très mitigée et j'arrête ma lecture à la page 160 (mais je n'ai peut-être pas trop la tête à lire en ce moment ?).

Ressacs - David-James KENNEDY


Editions Pocket
Parution : 13 avril 2017
480 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Par une nuit d'orage, dans l'un des derniers hôpitaux militaires de la côte atlantique, un interne disparaît après qu'un de ses patients a été sauvagement assassiné. Inquiet pour le sort de son confrère, Tom Castille se lance sur ses traces en même temps que les gendarmes et fait rapidement une découverte troublante. Dans cet hôpital, un ancien monastère construit par les Augustins mille ans plus tôt, d'autres disparitions ont eu lieu, dans des circonstances semblables. Dix ans, trente ans, deux cents ans plus tôt. Vague après vague, la tragédie revient se briser sur les hommes... 
 
Né en 1969, pharmacien dans le nord de la France, David-James Kennedy est, comme son nom ne l'indique pas, un auteur français. L'idée de ce premier roman est née lors d'une nuit de garde dans un hôpital militaire aujourd'hui désaffecté.


Ce que j'en ai pensé :

Un hôpital militaire isolé au bord des falaises du pays basque, une tempête incroyable, une légende et des meurtres. Voila pour planter le décor de ce thriller implacable et drôlement futé ! 

L'ambiance est sinistre, glauque, fortement imprégnée par le déluge qui fait écho à la fresque de l'Apocalypse peinte dans le grand hall de l'hôpital et les personnages deviennent vite potentiellement suspects, détournant des preuves, cachant des indices aux gendarmes.

Des personnages travaillés, convaincants avec une mention particulière pour Tom Castille, l'interne, qui enquête de son côté. 

L'intrigue est suffisamment embrouillée pour semer le lecteur sur de fausses pistes mais le dénouement donne tout son sens à cette affaire.
Avec une narration tonique et ciselée, le thriller gagne en intensité et se révèle être un page turner très efficace ! Surtout pour un premier roman !

Un autre polar signé de l'auteur est paru chez Fleuve Noir, Malgré elle, dont j'ai hâte de lire l'histoire.
 

Une putain d'histoire - Bernard MINIER

Editions Pocket
Parution : 12 mai 2016
600 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

« Au commencement était la peur… »

Hors des flots déchaînés, une main tendue vers le ciel. Un pont de bateau qui tangue, la pluie qui s’abat, et la nuit… Le début d’une « putain d’histoire ».
Une histoire d’amour et de peur, de bruit et de fureur. L’histoire de Henry, 17 ans, que le meurtre de sa petite amie plonge dans l’enfer du soupçon. Sur son île, Glass Island, battue par les vents, cernée par la brume 360 jours par an et uniquement accessible par ferry, tout le monde connaît tout le monde, jusqu’au plus noir de ses secrets. Ou du moins le croit-on.
 
Quand la peur gagne, la vérité s’y perd…



Ce que j'en ai pensé :

Ne cherchez pas Servaz dans ce thriller, l'histoire qui est tissée sous les yeux du lecteur ne le concerne pas ! 
L'auteur nous emmène cette fois au nord-ouest des USA (entre Seattle et Vancouver) à la suite d'un ado de seize ans (et non 17 comme indiqué dans le résumé de l'éditeur) dont la petite amie a été assassinée.
 
Un gamin bien sous tous rapports, passionné par les films d'horreur et par la musique de Nirvana, bien intégré au lycée au milieu d'une bande de copains.

Sauf qu'il a été adopté (et s'interroge un brin sur ses origines) par deux lesbiennes et qu'il a l'absolue interdiction d'apparaître sur les réseaux sociaux…

Entre caïds sanguinaires, flics sans doute corrompus, secrets et maître-chanteur, et surtout Big Brother qui veille, le thriller de Bernard Minier prend un tour inattendu ! 

Et pour une fois, je n'ai rien vu venir ! (ce qui veut dire aussi que l'opus est sacrément retors!) !!

Narration tendue, ambiance très glauque et violente par moments, intrigue fine, personnages convaincants, BANCO !

(et dire que jusqu'il y a 2  mois je snobais les polars de cet auteur !....)

Des forêts et des âmes - Elena PIACENTINI

Editions Pocket
Parution : 9 février 2017
416 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

À la PJ de Lille, la consternation s’est emparée de la section homicide. La discrète et cyber talentueuse Aglaé (Fée pour les intimes) lutte entre la vie et la mort, victime d’un chauffard en fuite. Accident ? Le commandant Leoni et son équipe doutent… car le passé de la jeune flic leur révèle plus d’une zone d’ombre. Pourquoi ce soudain intérêt pour une sombre clinique nichée dans la forêt vosgienne, dont trois jeunes pensionnaires se sont récemment échappés ? Sous les noires frondaisons, Leoni saura-t-il reconnaître le murmure des âmes perdues ?

Elena Piacentini est corse et vit à Lille, comme le héros de ses livres, Leoni, commandant de police en charge de la section homicide de la PJ.
Des forêts et des âmes a été finaliste des sélections du prix des lecteurs Quais du polar/20 minutes et du grand prix de littérature policière en 2014.


Ce que j'en ai pensé :

Sixième enquête de Pierre-Arsène Leoni, le flic corse en poste à Lille. 

Vous n'avez pas lu les épisodes précédents ? Moi non plus ! 
N'empêche que ça ne gêne pas et que ce polar est très bon ! 

La faute  aux personnages parfaitement dessinés, convaincants, intelligents. Des portraits fins, attachants, de Feng-Aglaë-"Fée" la pro de l'informatique à Mémé Angèle et son bon sens, de Leoni le flic blessé par la vie à Noémie la gendarmette en équilibre...
Il y a les hommes, les bons et les mauvais, ceux qui dansent sur le fil.
Et il y a la forêt vosgienne, un personnage à elle-seule, comme ce lac autour duquel les morts s'alignent. Une forêt dont les arbres parlent, imposent leurs silhouettes, cachent des secrets.

Il y a un hôpital psy (ou plutôt un lieu de reconstruction pour ados désespérés et dépressifs), un village fermé sur lui-même, et surtout une industrie pharmaceutique et beaucoup d'argent en jeu. L'intrigue, précise, joue la carte d'un fait de société et prend souvent des accents de vérité.

Un polar travaillé, très bon dans sa narration, des personnages forts et vivants, bref..un bon moment de lecture et l'envie de découvrir les autres écrits de l'auteur.