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Disparaître - Mathieu MENEGAUX

Editions Grasset
Parution : 8 janvier 2020
216 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Une jeune femme met fin à ses jours à Paris, dans le XVIII° arrondissement.

Un homme est retrouvé noyé sur une plage, à Saint-Jean Cap Ferrat, sans que personne soit en mesure de l’identifier  : le séjour en mer l’a défiguré, et l’extrémité de chacun de ses doigts a été brûlée.

Quel lien unit ces deux affaires  ? Qui a pris tant de soin à préserver l’anonymat du noyé, et pour quelles raisons  ? Qu’est-ce qui peut pousser un homme ou une femme à vouloir disparaître  ?

Avec ce roman impossible à lâcher, Mathieu Menegaux rejoint ceux qui pensent que les histoires d’amour finissent mal, en général.

Ce que j'en ai pensé :

Pourvu que toutes les histoires d'amour ne finissent pas aussi mal !! 

J'ai plongé dans celle-ci sans trop me poser de questions : outre que j'apprécie beaucoup la plume de Mathieu Menegaux et ce roman, aux airs de polar (deux morts sans lien, mais..) avait tout pour me plaire ..

Et m'a beaucoup plu !!

Parce que même si j'ai deviné assez vite les tenants et aboutissants de ce roman-polar, j'en ai aimé la construction, et surtout, la fine psychologie des personnages dont aucun n'est caricatural, surjoué.

Comme toujours avec Mathieu Menegaux, tout est dans la suggestion, et cet opus interroge nos rapports à l'autre, à notre place dans le monde, aux réseaux sociaux, au "Big Brother".

Comment disparaître aujourd'hui ? (et comment ne pas être fiché et tracé dans nos moindres faits et gestes ?)

Est-ce ainsi que les hommes jugent ? - Mathieu MENEGAUX

Editions Grasset
Parution : 2 mai 2018
234 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Une journée particulière. Gustavo, père de famille, directeur financier, doit effectuer une présentation importante devant l’état-major de sa multinationale. Des mois de préparation, un tournant pour sa carrière.
 
Au lieu de l’heure de gloire espérée, la police faire irruption à son domicile, à l’aube. Perquisition, accusation d’homicide volontaire, indices concordants, Gustavo va être placé en garde à vue et traité sans ménagement. Heures sombres, qui vont déstabiliser un cadre supérieur sans histoires et le conduire à redouter le pire pour son avenir.
 
Son épouse Sophie va mobiliser son réseau et son énergie pour démontrer l’innocence de son mari et préserver leurs deux garçons des conséquences dévastatrices de cette mise en cause.
 
Mais comment rétablir la balance de la justice dans un univers gouverné par l’émotion et la recherche immédiate d’un coupable  ?
 
Avec un style direct et tendu, Mathieu Menegaux nous livre un roman haletant, une plongée en apnée dans le monde de l’injustice.


Ce que j'en ai pensé :

 Tout concorde pour faire de Gustavo le coupable, les indices matériels sont là, l'intime conviction du commandant de police Michel Defils aussi. On tient enfin ce type blond, vêtu d'une veste en jean et conduisant une Renault Mégane, qui après avoir raté l'enlèvement de Claire Dalmas, tue son père en le renversant sur un parking de supermarché.
La machine policière est en route, et à mesure que les heures de garde-à-vue s'enchaînent et que Gustavo, abasourdi par la violence de la situation, s'apprête à avouer un crime qu'il n'a pas commis, un détail permet d'assurer son innocence et son alibi...

Sauf que...ce sont les réseaux sociaux qui prennent le relais, alimentés par les accusations de Claire Dalmas. Des réseaux qui accusent, hurlent, appellent  à la vengeance, au jugement, condamnent !

Quand le quidam lambda se substitue à la justice, quand les hommes réinventent le pouvoir du lynchage populaire, se font justice eux-même sans connaître le moindre détail de l'instruction...
Une plongée abyssale dans l'absolue horreur des vengeurs cachés derrière leurs écrans, une descente aux enfers qui n'épargne personne, un engrenage fatal, la parodie de jeux de cirque où la populace va décider de la vie du condamné, sans se préoccuper d'empathie ni de présomption d'innocence !

Lu en une toute petite matinée, et sous le charme, une fois encore de l'écriture directe et incisive, maniant la tension narrative de cet auteur que je vais suivre d'encore plus près !

Un fils parfait - Mathieu MENEGAUX

Editions Grasset
Parution : 1er février 2017
240 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Maxime, enfant unique d’Élise, a tout du fils parfait : brillantes études et carrière fulgurante ; c’est un mari aimant comme un père attentionné. Un jour, sa femme Daphné va découvrir la faille dans ce tableau idyllique. Le conflit est inévitable : il sera sans merci.
Jusqu’où une mère doit-elle aller pour protéger ses filles et faire valoir ses droits, alors que personne n’accepte de la croire ?
Inspiré d’une histoire vraie, Mathieu Menegaux nous livre ici le récit du combat d’une mère contre la machine judiciaire.


Mathieu Menegaux est né en 1967. Son premier roman, Je me suis tue, publié chez Grasset en 2015 et Points en 2017, a obtenu le prix du premier roman des 29e Journées du Livre de Sablet.


Ce que j'en ai pensé :


C'est drôle..J'ai fini ce roman il y a 2 jours et c'est un peu comme si je  ne savais pas quoi en dire.

Non pas qu'il me déplaise, c'est même plutôt le contraire : il est très bien écrit, la narration est fluide, les personnages "consistants"...

L'histoire en elle-même  est dérangeante puisqu'elle parle d'inceste : le propos est clair, un père, bien sous tous rapports (socialement) abuse ses deux fillettes quand leur mère est absente pour raisons professionnelles...L'auteur a l'élégance de ne pas trop en dire, même si les évocations sont déjà bien assez choquantes.

Ce n'est pour autant pas ce postulat qui met mal à l'aise mais les atermoiements d'une mère dans sa culpabilité (et si je n'avais pas autant désiré "faire carrière", si j'étais restée à la maison ?), l'aveuglement de l'entourage (mais tu es SURE ?) et les circonvolutions d'une machine judiciaire qui conduit la mère à se conduire en hystérique et à devenir la "coupable", celle à qui on enlève ses enfants alors qu'elle voulait les protéger.

Passif psychiatrique, respectabilité sociale, présomption d'innocence, fragilité des témoignages (l'affaire Outreau a laissé des marques !), rien n'est joué d'avance. 

C'est intelligemment écrit, puisque tous ces éléments contribuent à instiller le doute.