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Bacchantes - Céline MINARD

Editions Rivages
Parution : 2 janvier 2019
112 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Céline Minard revisite avec brio les codes du film de braquage autour de la thématique du vin pour distiller un cocktail explosif où l’ivresse se mêle à la subversion. 
Voilà cinquante-neuf heures que la brigade de Jackie Thran encercle la cave à vin la plus sécurisée de Hong Kong, installée dans d’anciens bunkers de l’armée anglaise. Un groupe de malfaiteurs est parvenu à s’y introduire et garde en otage l’impressionnant stock qui y est entreposé. Soudain, la porte blindée du bunker Alpha s’entrouvre. Une main gantée apparaît, pose une bouteille sur le sol. Un pied chaussé d’un escarpin noir sort de l’entrebâillement et pousse le corps de verre sur la chaussée. L’acier claque à nouveau…

Ce que j'en ai pensé :

Un braquage peu ordinaire, un trio de braqueuses sensuelles et amoureuses de bon vin, et un roman ultra court, lu en moins d'une heure et qui m'a déroutée !

Etonnante Céline Minard avec son écriture serrée et percutante, sa façon peu commune de manier le verbe comme un sabre et cette folle idée de livrer un presque polar, efficace et vif.

Difficile d'en dire plus sans déflorer l'intrigue, sans enlever la spontanéité de ce roman un peu fou !
A lire en dégustant un bon vin et en se régalant de ces lignes pleines de fantaisie ! 

Extrait :

"Il se contente de goûter le vin. À l’aveugle, mais plongé dans ses sensations, sans essayer d’en appeler à ses connaissances, ses souvenirs, ses réflexes, uniquement mais absolument attentif à ce qui s'annonce, passe, et prend corps dans son corps. Il part. Il descend sur des terres humides et fraîches, sur l’épiderme d’un monde organique travaillé par les météores et les vents, arrosé de soleil, givré, bourgeonnant, craqué, il glisse parmi les feuilles, se coule dans les rus, tombe comme une pluie, monte dans la sève, gonfle de concert avec les milliers de fruits ronds, pleins, pruinés, les grappes entières accrochées sans effort au bois plongeant au travers des herbes entre les vies d’insectes innombrables. Branché sur toutes les variations, il sent la forme des nuages, le cri des bêtes et les plumes, le départ d’un lièvre, la nuit comme une vasque, sans dessus ni dessous, aussi vaste en lui qu’un état de l’âme et du cœur."

Le grand jeu - Céline MINARD

Editions Payot-Rivages
Parution : 17 août 2016
192 pages 


Ce qu'en dit l'éditeur :

Installée dans un refuge high-tech accroché à une paroi d’un massif montagneux, une femme s'isole de ses semblables pour tenter de répondre à une question simple : comment vivre ?
Outre la solitude, elle s’impose un entraînement physique et spirituel intense fait de longues marches, d’activités de survie, de slackline, de musique et de la rédaction d’un journal de bord.
Saura-t-elle « comment vivre » après s’être mise à l’épreuve de conditions extrêmes, de la nature immuable des temps géologiques, de la brutalité des éléments ? C’est dans l’espoir d’une réponse qu’elle s’est  volontairement préparée, qu’elle a tout prévu.
Tout, sauf la présence, sur ces montagnes désolées, d’une ermite, surgie de la roche et du vent, qui bouleversera ses plans et changera ses résolutions...

Avec son style acéré, Céline Minard nous offre un texte magnifique sur les jeux et les enjeux d'une solitude volontaire confrontée à l’épreuve des éléments.


Ce que j'en ai pensé :

J'avais eu un tel coup de cœur pour Faillir être flingué que j'attendais impatiemment la parution de ce nouveau roman de Céline Minard. J'avais entendu qu'elle avait une facilité particulière à écrire des choses dans des styles très différents, ça m'intriguait donc de découvrir cette nouvelle facette de son talent. Et puis j'ai lu que ce roman était étrange, cru deviner de la déception de la part de certains lecteurs, et j'hésitais à me lancer...

En effet, ce roman est étrange.

En effet, Céline Minard a un talent incroyable...

Celui de nous embarquer dans sa "bulle" à l'aplomb d'une roche, dans le jardin potager qu'elle sème, dans les failles de la paroi montagneuse, sur un fil tendu entre deux rochers là où elle s'entraîne à marcher au-dessus du vide.
 
"Il y a des vents violents dont le fond est tapissé de velours, des vents emportés qui cinglent mais il y en a qui bercent. Il y a des bises piquantes comme la grêle, des petits coups de fouet secs, des flatteries, de vraies caresses."

Si on exclut tous les termes techniques liés à la varappe, le roman devient vite hypnotique et se transforme rapidement en page turner dès lors que l'héroïne, volontairement retirée à l'abri du monde (suite à une agression ?) se trouve confrontée à une autre présence humaine sur "son" territoire.

La retraite, le refus de la rencontre d'autres humains ou la recherche d'une compagnie aussi incongrue que soit celle d'une nonne équilibriste et alcoolique ?
 
"J'ai investi cet environnement et ces conditions qui me permettent de n'être pas dans l'obligation de croiser tous les matins un ingrat, un envieux, un imbécile."
 
Je me suis laissée bercer par les froissements d'herbes, la course d'un hanneton, le cri d'alerte d'une marmotte, le silence des isards et par la mise en parallèle de deux existences (pas tout à fait ascétiques puisqu'il y a du rhum, des conserves de haricots et des bolets qui sèchent sur des clayettes), par ces solitudes plus ou moins bien assumées, ces mises en perspective de soi au milieu de nulle part.
 
"Je veux imaginer une relation humaine qui n'aurait aucun rapport avec la promesse ou la menace. Qui n'aurait rien à voir, rien du tout, avec la séduction ou la destruction."
 
J'ai cependant regretté les multiples questions philosophiques qui paraissent d'abord sans réponses (n'en ont en réalité qu'à la toute fin !) et qui parfois cassent le rythme de ce roman pas ordinaire.
  

Tag

Que penses-tu des adaptations cinéma ? 
Je ne vais que rarement voir des adaptations de romans au cinéma, je ne suis donc pas en mesure de juger...Mais je me souviens avoir aimé celles des romans de EM FORSTER par James Ivory, ou encore celles de Gabriel Garcia MARQUEZ qui donnaient soudain une épaisseur aux romans.


Quel marque-page utilises-tu ? 
Tickets de caisse, fleurs séchées, tout ce qui me tombe sous la main y compris une fine lime à ongles, un post-it, un bout d'enveloppe...et je mémorise si facilement un tas de choses que l'image de la dernière page lue s'imprime dans mon esprit sans que j'ai besoin d'un marque-page (idem quand je note des passages, à condition qu'il n'y en ait pas cinquante, je me souviens où ils se trouvent dans le bouquin)
.

Quel est ton coup de cœur 2015 ? 
Plusieurs, dans des styles très différents...




 
Comment classes-tu tes livres ? 
Avec plusieurs bibliothèques dans la maison, je peux m'amuser à réorganiser selon l'envie ! Une mini-biblio avec les éditions Zulma, les Métailié et Gallmeister et enfin les Grasset (chacun son étage) ; une armoire vitrée avec Gallimard, l'Olivier, Albin Michel, Seuil, Flammarion etc (les tranches de couleurs neutres dans les tons écrus-beiges) et la grande bibliothèque de mon bureau avec les polars, les poches et les autres maisons d'éditions; et chaque fois, rangement par maison d'édition : les poches d'un côté, les brochés de l'autre, puis par collection (Albin Michel roman français/ grandes traductions), puis par alpha d'auteur (et non en chrono de publication), et dans le cas où les brochés ne seraient pas assez nombreux dans chaque collection, j'ai fait un rayonnage "arc-en-ciel" où les livres sont rangés en tranches de couleurs...

mon coin Gallimard-Seuil-etc...

Quels sont tes blogs de lecture préférés ? 
Ceux de ma "bloglist", colonne de droite, et quelquefois, de liens en liens au hasard ! j'aime particulièrement les blogs de Marie-Claude (Hop ! sous la couette), d'Electra (Tombée du ciel) , de Jérôme (D'une berge à l'autre) et de Benoît (A l'ombre du noyer).


Des petites habitudes inavouables quand tu lis ? 
Rien d'inavouable, pas de manies ! Juste le bouquin et moi, dans une bulle !

Un auteur contemporain que tu aimerais rencontrer et pourquoi ?  
Je suis bien plus timide qu'il n'y parait et je suis toujours hyper intimidée devant les écrivains, il faut ajouter que j'ai tellement peur de leur dire des banalités que je préfère encore le silence !
 
Où achètes-tu tes livres (neufs et occasion) ? 
Neufs en librairie indépendante ou chez Cultura, d'occasion chez les bouquinistes de Montolieu (Aude), en brocante l'été ou sur internet, tout dépend !

Librairie "Mots et cie" à Carcassonne

En ce moment, quel genre de littérature lis-tu le plus ? 
Romans contemporains en priorité, francophones ou étrangers. En ce moment, j'ai un faible pour les romans islandais ou américains (le nature writing m'attire de plus en plus) et pour les polars.


Un livre à la fois ou plusieurs ? 
Un à la fois, toujours, même si c'est un par jour et que je ne finis pas !


Quelle est ta lecture en cours ? 
Le chant de la Tamassee de Ron Rash qui sera suivi par Sans oublier la baleine de John Ironmonger, puis La grande arche de Laurence Cossé sans doute...

 

Sur quel site communautaire en rapport avec la lecture aimes-tu aller ? 
Je suis inscrite sur Babelio, lecteurs.com et sur des groupes FB dédiés à des challenges : ça me suffit !

Livre papier ou numérique ? 
Papier d'abord ! Le numérique me tue les yeux ! et puis j'aime le contact et l'odeur du livre, l'objet en tant que tel, l'idée de le transmettre, de pouvoir l'offrir, d'avoir une dédicace de l'auteur à l'intérieur.


Quel est ton endroit préféré pour lire ? 
Sur le canapé la plupart du temps, au jardin quand il fait doux, au bar dans la cuisine pendant que je surveille le repas...Jamais dans mon bureau-bibliothèque (on se demande pourquoi ??), ni dans mon lit (je m'endors illico même si le bouquin est fascinant) et comme je ne prends pas les transports en commun...


Invite cinq amis à y répondre : 
Qui veut s'amuse !

Faillir être flingué - Céline MINARD

éd Payot Rivages - 336 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
Western des origines, véritable épopée fondatrice, tantôt lyrique, dramatique ou burlesque, Faillir être flingué est d’abord une vibrante célébration des frontières mouvantes de l’imaginaire.
Un souffle parcourt l’espace inhospitalier des prairies vierges du Far-West, aux abords d’une ville naissante vers laquelle toutes les pistes convergent. C’est celui d’Eau-qui-court-sur-la plaine, une jeune Indienne dont tout le clan a été décimé, et qui, depuis, déploie ses talents de guérisseuse aussi bien au bénéfice des Blancs que des Indiens.
Elle rencontrera les frères Brad et Jeff traversant les grands espaces avec leur vieille mère mourante dans un chariot brinquebalant tiré par deux bœufs opiniâtres ; Gifford qui manque de mourir de la variole et qu’elle sauve in extremis ; Elie poursuivi par Bird Boisverd dont il a dérobé la monture, Arcadia, la musicienne itinérante, qui s’est fait voler son archet par la bande de Quibble. Et tant d’autres personnages, dont les destins singuliers, tels les fils entretissés d’une même pelote multicolore, composent une fresque sauvage où le mythe de l’Ouest américain, revisité avec audace et brio, s’offre comme un espace de partage encore poreux, ouvert à tous les trafics, à tous les transits, à toutes les itinérances. 
Céline Minard, née en 1969, est l’auteur de plusieurs romans, dont Le Dernier Monde (2007), 
Bastard Battle (2008, mention spéciale du Prix Wepler), Olimpia (2010) et So long Luise (2011).
Tous ses livres ont été salués par la critique pour leur style exigeant et leur virtuosité narrative. 
Elle est considérée aujourd'hui comme l'une des voix les plus originales de la littérature contemporaine. 
Ce que j'en ai pensé :
WAOUH !
Quel roman !! Vivant, vibrant, différent ! Une vraie belle histoire à la fois sauvage et poétique, brute et délicate, un souffle vrai, des pages que j'ai tournées sans m'en rendre compte !
Une vraie formidable épopée dans l'Ouest américain, au milieu de la prairie, des collines peuplées d'indiens, dans cette petite ville au milieu de nulle part où des hommes que le destin réunit se rejoignent, s'entraident, hésitent à s'entretuer, s'aiment et aiment.
Un vrai beau roman, avec une histoire qui tient la route, qui tient en haleine, qui donne à voir le choc des cultures, la peur, l'espoir. Le tout dosé de descriptions savamment travaillées où le souffle du vent dans les hautes herbes emporte les hommes, les chevaux, où les colts sont à portée de main et le verre de whisky servi au saloon ! Pas seulement un western à la John Wayne mais une atmosphère, une ouverture vers les grands espaces !
Mille bravos à Céline MINARD, elle m'a fait voyager, frissonner, rêver et franchement, c'est une prouesse ! J'aime cette littérature forte, chargée d'émotions et d'images et je me suis laissée entrainer par les destins de  Brad, Josh, Jeffrey, Elie, Zébulon, Eau-qui-court-sur-la-plaine, Sally, ses filles de joie et les autres ;o)

Les prochains sur ma liste (5)



Quand un hypermarché s'agrandit et solde à -50% sur les livres, je suis partante ! L'occasion d'alourdir un peu plus les étagères de ma bibliothèque et de se promettre quelques bonnes heures de lecture avec:

côté BD :
Marcas -Le rituel de l'ombre, tomes 1 et 2- dessins de Gabriele Parma, couleurs de Sophie DUMAS, éd.Delcourt, d'après le roman éponyme de Giacometti & Ravenne, j'adore !


côté romans :

Marc DUGAIN, L'emprise, Avenue des géants et L'insomnie des étoiles
Maylis de KERANGAL, Réparer les vivants
Adrien BOSC, Constellation

Cécile MINARD, Faillir être flingué

Jocelyne SAUCIER, Il pleuvait des oiseaux


Vous commenceriez par lequel ?