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Bleu Calypso / Rouge Tango - Charles AUBERT

 


Editions Pocket



Ce qu'en dit l'éditeur :

Niels Hogan s’est retiré loin du monde, dans une cabane de pêcheurs, au cœur d’un Sud encore sauvage. Quarantenaire bourru, il n’a que peu d’amis : son voisin Vieux Bob, pêcheur lui aussi, la fille de Bob, la détonante Lizzie, et le jeune geek Malik.


 Ce que j'en ai pensé :

Un personnage principal, Niels, ancien courtier d'assurance, retiré du monde, se régale de vivre dans une cabane, seul au monde, au-delà de toute sociabilité, à fabriquer des leurres pour la pêche.

La vie tranquille d'un ours presque mal léché, des intrigues téléguidées, et "malheureusement" une romance prévisible, consensuelle (le héros bourru/la jeunette insolente et rebelle).

Il en reste que ça se lit vite, que c'est très agréable, que l'"ours" en question inspire de l'empathie, que le côté nature-pêche à la façon Gallmeister donne une note gentiment écolo-nature writing au texte, mais que ça reste du polar facile, pas trop scabreux-tortueux, souvent archi convenu.

Ça fait le job pour qui n'aime pas se frotter aux polars un peu trash (malgré le nombre de meurtres, peu de sensations au rendez-vous), le style permettant de pallier le manque d'hémoglobine ou de tonus.

Une "influenceuse" de #bookstagram (ah ah ah les influenceuses d'IG qui ne lisent que 3 rompols dans l'année) l'a qualifié de "polar doux"... C'est tellement doux que c'est sans aucune surprise.

J'ai aimé (je lirai Vert Samba), même si j'ai trouvé l'ensemble convenu, déjà écrit, sans une once d'originalité, simplement parce que j'ai aimé le personnage de Niels tout empreint de ses contradictions et qu'il me plairait de voir si les lignes narratives pourraient trembler, soudainement !

La tête sous l'eau -Olivier ADAM

Editions Pocket
Parution : 2 janvier 2020
224 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Quand Léa a disparu, ils ont tous arrêté de respirer. La tête sous l'eau. D'un coup.

Elle s'ennuyait à Saint-Lunaire, Léa, c'est sûr. Quitter Paris pour ce bled breton, sur le coup de sang d'un père dépressif, ça n'a fait plaisir à personne. Mais de là à fuguer ? A-t-elle vraiment fugué d'ailleurs ? Son frère, Antoine, n'y croit pas. Ses parents non plus. Ils ont tout envisagé, même le pire.

Et puis comme la marée, Léa est revenue. En ramenant de loin des horreurs et des silences. On a sorti la tête de l'eau. Et la tempête est arrivée. Déferlante sur déferlante. La vie comme un esquif.


Ce que j'en ai pensé : 

Quand ce roman "jeunesse" est sorti en 2018, je l'ai rangé dans ma liste des "à lire", sans plus y faire attention (et pourtant, j'avais déjà lu les romans écrits par l'auteur sous cette catégorie).

L'occasion de sa parution en poche l'a rappelé à ma mémoire, et j'ai souri pour deux raisons : on retrouve Paul, le double littéraire d'Olivier ADAM et presque le même scénario de départ que "Une partie debadminton" paru en 2019.
L'auteur à succès quitte Paris avec sa famille pour se ressourcer en Bretagne en bossant pour le journal local. Là s'arrête pour moi la comparaison.

Ici, Olivier ADAM s'intéresse au point de vue des enfants de l'écrivain, parachutés à contre-cœur en province, loin de leurs amis et de leurs amours...
Il explore le thème du déracinement, de l'amour, certes, mais homosexuel, des relations parents-enfants, et il le fait "à sa sauce" c'est-à-dire qu'on retrouve avec plus ou moins de plaisir (selon que l'on soit fan ou pas), les ingrédients qui participent d'une recette réussie.
Un peu de gros temps, de spleen et de remise en question, l'amour avec ses creux et ses bosses et une intrigue qui tient la barre  (hissez haut !), qui maintient captif le lecteur.

Après tout, je n'en demandais pas plus, j'ai aimé (je suis fan de l'auteur donc absolument objective), et ce qui m'a le plus amusée c'est le parallèle constant que je pouvais établir entre ce roman ado et "Une partie de badminton".


Le couple d'à côté - Shari LAPENA


Editions Pocket
Parution : 13 septembre 2018
Titre original : The couple next door
Traduction : Valérie Le Plouhinec
360 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Ce soir, Anne et Marco sont invités à dîner chez leurs voisins, le couple d’à côté. Comme la baby-sitter annule au dernier moment et que les maisons sont mitoyennes, Marco convainc Anne de laisser Cora, 6 mois, dans son berceau et d’emporter le babyphone. Tout se passe comme prévu malgré la chaleur écrasante, l’alcool, et les avances que fait la voisine à Marco. Mais lorsqu’ils rentrent enfin chez eux, Anne et Marco découvrent un berceau vide. Leur foyer douillet se transforme en scène de crime envahie par les uniformes, la culpabilité, l’effroi, l’angoisse et la suspicion…


Ce que j'en ai pensé :

Voila un polar très "page turner" qui embarque le lecteur dans l'intrigue, multiplie les rebondissements et les fausses pistes et qui, malheureusement, cumule les clichés et fait effroyablement penser à un téléfilm de M6...

D'autant que des histoires d'enlèvement d'enfant, on en a déjà lu des tonnes. 

D'autant que les personnages, bien stéréotypés (la pauvre mère, au passé bien trouble et en dépression post-partum, le couple de super nantis, ou encore la bimbo du quartier), on a déjà donné ! Aucun des personnages n'est véritablement creusé et l'origine des "absences" d'Anne (la "pauvre mère" LOL) n'apporte rien à l'histoire.

D'autant qu'on voit venir assez vite le coupable potentiel.

D'autant qu'à force de lire beaucoup de polars, on en devient un peu plus exigeant sur la qualité (et intraitable sur la facilité voire le foutage de gueule, à l'instar de cette couverture qui ne ressemble à rien de ce que raconte ce voisinage dans l'intrigue)...

Bonne lecture de plage, c'est tout !

Miettes de sang - Claire FAVAN

Editions Pocket
Parution : 11 février 2016
352 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Poplar Bluff, petite ville du Missouri. Aux yeux de ses habitants, Dany Myers est un raté, un faible, indigne du souvenir qu'a laissé son père, ancien et bien-aimé capitaine de la police locale. Poussé par sa mère à rejoindre à son tour les forces de l'ordre, il y exécute sans broncher les tâches subalternes, encaisse les vexations et fuit tout conflit. Jusqu'à ce qu'une étrange vague de meurtres, suivie de suicides, endeuille la communauté.
Cette affaire, que tous souhaitent étouffer, sera son affaire. Pour la première fois de sa vie, Dany brisera le silence – à ses risques et périls... 

Ce que j'en ai pensé :

Il me fallait un polar (au moins) pour les vacances ! J'ai choisi celui-ci pour son intrigue prometteuse qui se déroule aux USA et pour le personnage principal assez loin des clichés du genre.

Je suis pourtant assez mitigée au final. Le début s'enclenche bien, le rythme est bon, les protagonistes intéressants.

Sauf qu'en termes de crédibilité, à mesure que j'avançais dans ce polar, je me suis agacée de ce flic "raté", soumis à sa mère, tête basse devant les moqueries de ces collègues, mais qui devient tout à coup un super flic vachement plus malin que les autres et qui se découvre une combativité qui lui fait quitter son statut de victime...

Ajoutons que la fin est un peu facile, qu'on peut assez vite démêler les fils de l'intrigue et la promesse d'un polar original s'envole.

Ça n'est pas mauvais, ça se lit vite, mais ça ne me marquera pas !

Le diable sur les épaules - Christian CARAYON

Editions Pocket 
Parution : 13 juin 2013
544 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Au cours de l'année 1924, un village isolé des montagnes tarnaises et menacé d'extinction est le théâtre de plusieurs assassinats atroces. Déjà les langues se délient et certaines superstitions ressortent... 
Malgré tout, la jeune institutrice Camille refuse de céder à ces croyances d'un autre âge et appelle à la rescousse son ami d'enfance. Cet ancien criminologue, connu pour ses enquêtes autour du paranormal et qui ne voit dans ces morts suspectes que des crimes perpétrés par la main de l'homme, va mener l'enquête à sa façon... mais l'assassin l'a positionné sur son échiquier diabolique. Tout n'est désormais que tactique et manipulation. 

Ce que j'en ai pensé :

Ah ah ah ! j'ai cru m'être trompée à moins d'une centaine de pages de la fin, alors que j'imaginais avoir débusqué l'assassin avant la 300ème page ! J'ai cru que mon "flair" m'avait trahie, et...non !!! 
Pile dans le mille, Emile ! 

Ceci dit, voila du très bon (premier !!!) polar ! 
Une intrigue qui flirte avec l'Histoire, celle de ce coin du Tarn qui voit revenir (ou pas) ses soldats de la Grande Guerre et qui cache des secrets de village, celle qui entoure ses histoires de famille d'une quantité de superstitions rurales(on est dans la Montagne Noire, au Nord de Carcassonne), qui met en exergue les liens traditionnels et la modernité toute proche, les amours enfantines et les pulsions adultes.

Une belle réussite pour ce polar dévoré si vite, où j'ai retrouvé une narration fluide et une intrigue maligne ! Et même si j'ai démasqué le méchant assez vite, j'ai aimé ce polar, aimé croire m'être trompée, et j'ai surtout aimé qu'il confirme que je suivrai maintenant toutes les parutions de Christian Carayon !!

Méfaits d'hiver - Philippe GEORGET


Editions Pocket
Parution : 12 juillet 2018
512 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

L'hiver est rude pour Gilles Sebag, lieutenant de police à Perpignan. Après de longs mois de doute, il découvre la terrible vérité : Claire le trompe et son monde s'écroule. 

Alors qu'entre déprime, whiskies et insomnies il tente de surmonter cette douloureuse épreuve, ses enquêtes le mènent vers d'autres tragédies : une femme abattue dans un hôtel, un dépressif qui se jette du haut de son immeuble, un homme qui menace de faire exploser le quartier. Hasard ou loi des séries, une véritable épidémie d'adultères tournant chaque fois au drame semble en effet s'être abattue sur la ville... 

Ce que j'en ai pensé :

" Il faut soigner le mâle par le malt."

Pour Gilles Sebag qui apprend par hasard que sa femme le trompe, le whisky paraît être le seul moyen de noyer ses doutes et son chagrin...
Et on croirait que tout Perpignan s'est donné le mot, il y a comme une "épidémie d'adultère" et tout le polar va tourner autour de l'infidélité.

Pourtant, si l'intrigue pourrait paraître un peu faible parce que basée sur ce fait sociétal, elle s'enrichit d'une étude de caractères approfondie, intelligente et sensible.
Toute la palette des sentiments est explorée, tous les doutes d'un couple, et ça reste fin et délicatement posé, donnant aux personnages (du flic qui accepte au cocu qui pète un câble et menace de faire sauter le quartier) une dimension intéressante. L'intrigue permet la réflexion sur la pérennité des couples, sur la fidélité, sur l'amour ou encore sur le pardon, et dessine en creux des portraits d'hommes et de femmes qui surmontent l'épreuve de l'infidélité (ou pas).

Et puis, le roman ne manque pas de rebondissements (il y a bien une enquête policière en toile de fond !), le rythme est soutenu et ça donne assez de peps pour ne pas croire qu'on n'y parle que d'adultère !

J'ai vraiment été happée par ce  polar, j'en ai aimé le style narratif flirtant entre moments forts et introspection, ne négligeant pas l'humour, et je vais m'intéresser de près aux autres opus de l'auteur ;o)

L'invention de la neige - Anne BOURREL

Editions Pocket
Parution : 11 mai 2017
264 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Il fait un froid, cette année. Mais un froid. Du jamais vu. Pourtant sur les pistes des Cévennes, pas un centimètre de neige, les tire-fesses sont à l’arrêt. Une station fantôme…
Si Ferrans pensait faire oublier à sa femme, Laure, la mort de son grand-père, c’est plutôt raté. L’auberge qu’il a choisie pour ses deux filles et pour Laure n’a du Bonheur que le nom. Elle est peuplée d’une patronne obèse, d’un lézard barbu et d’un moniteur de ski aux yeux morts. Et partout : la terre trempée, la boue. Pourtant, Ferrans s’obstine à rester jusqu’à ce que l’imprévu retourne comme un gant cette famille recomposée en apparence bien sous tous rapports.


Ce que j'en ai pensé :

Le Gp (grand-père) de Laure est décédé, et elle ne s'en remet pas, plus proche de lui qu'elle ne l'était de ses propres parents et peut-être aussi parce qu'elle l'aurait aidé avec quelques pilules de morphine. Elle n'en dort plus et Ferrans (dont on ne connaîtra pas le prénom), son mari, commence à s'agacer : la virée en Cévennes pour lui changer les idées conjuguée au manque de neige (pas moyen de skier), aux larmes de Laure et à la drôle d'auberge où la famille séjourne (et le lézard dans sa boîte), ça commence à faire beaucoup.

L'ambiance est pesante, très très...il s'agit d'ailleurs plus d'un roman noir, à la tension croissante et à l'atmosphère étouffante, qu'un polar, d'autant que le crime n'a réellement lieu qu'à la fin du roman et permet de comprendre le choix narratif.

Cette narration prend la voix de la mère de Laure, belle-fille du Gp, propriétaire d'un stand de foire qui n'a pas élevé sa fille...Et alors qu'elle n'était pas présente dans le village perdu des Cévennes, c'est elle qui raconte (c'est d'ailleurs assez déroutant puisque pendant une bonne partie du roman, j'ai d'abord cru que c'était la patronne de l'auberge !). 


Elle se mêle aux souvenirs du Gp, espagnol républicain réfugié au camp de Bram (à côté de Carcassonne) pour échapper au régime franquiste.

La neige dans tout ça ? Absente, désespérément ! Elle cristallise le malaise, elle est le catalyseur des tensions et on finit par l'attendre pour que l'histoire enfin se dénoue !
J'ai beaucoup aimé ;o) et je me suis rendue compte ensuite que ce roman avait d'abord été publié à la Manufacture de Livres : ça ne m'étonne pas !

Carrières noires - Eléna PIACENTINI

Editions Pocket - Collection Thriller noir
Parution : 10 mars 2016
384 pages 


Ce qu'en dit l'éditeur :

Depuis les carrières souterraines et glacées de la petite ville de Lezennes, près de Lille, un homme-ombre surveille. C’est son domaine, son royaume. Il fuit ceux d’en-haut mais connaît tous leurs secrets, entrevus depuis leurs caves. Et de secrets, la ville du Nord n’est pas avare : les sales dossiers que la vieille sénatrice Maes cache dans son coffre-fort, les ambitions présidentielles de son neveu, les rêves de villégiature de sa femme de ménage…

Jusqu’au jour où le commandant Pierre-Arsène Leoni, prêt à quitter définitivement Lille pour rejoindre sa Corse natale, tombe sur le corps sans vie de l’ancienne sénatrice et où la ville secrète se transforme en ville assassine…

 Les carrières souterraines de Lezennes

Ce que j'en ai pensé :

J'ai retrouvé avec plaisir ce cher Leoni dans une nouvelle enquête. Pour situer ce polar dans la série : il se situe avant les deux autres titres que j'ai déjà lus (Le cimetière des chimères et Des forêts et des âmes). Quand je vous disais que l'ordre n'avait pas (ou peu) d'importance !  

Une fois encore, l'enquête est prenante ! Elle superpose, sans que ces affaires paraissent avoir le moindre lien entre elles, le meurtre d'une sénatrice âgée, le cambriolage de sa maison, la disparition de deux jeunes enfants, un projet de retraite dorée, un futur présidentiable aux moeurs douteuses et l'ombre étrange de quelqu'un tapi dans les sous-sols de la ville, véritable gruyère de carrières abandonnées.

La tension ne retombe jamais, c'est rondement mené et la narration ajoute une série de répliques humoristiques parfois assez truculentes ! Je crois que je deviens accro à la plume vive et acérée d'Eléna Piacentini et à son sens de l'intrigue !

Vivement le prochain !

Terminus Elicius - Karine GIEBEL

Editions Pocket
Parution : 21 octobre 2011
256 pages 
Prix marseillais du polar


Ce qu'en dit l'éditeur :

Toujours le même trajet. Istres-Marseille. Marseille-Istres. Sa mère, son travail. La vie de Jeanne est en transit. Elle la contemple en passager. Une lettre suffira à faire dérailler ce train-train morose : « Vous êtes si belle, Jeanne. » Glissée entre deux banquettes, elle l’attendait. Une déclaration. D’amour. De guerre. Car l’homme de ses rêves est un monstre, un tueur sans pitié. Elle sera sa confidente, son épaule. Il sera son âme soeur, son dilemme. Le terminus de ses cauchemars…

Ce que j'en ai pensé : 

Alerte navet ! Heureusement que ce polar ne faisait que 256 pages sinon j'aurais vite lâché l'affaire !

On cumule ici tout ce que je déteste : un scénario un peu bancal, des invraisemblances, une fin capillo-tractée (d'où sort ce type défiguré qui ne fait pas partie des personnages découverts à mesure de la lecture ??? sorti du chapeau parce que l'auteur ne savait pas se sortir de l'histoire ?) et une floppée de lieux communs et de romantisme lourdingue (le beau commissaire et sa pauvre secrétaire tellement tellement fragile...).

Pourtant, j'ai commencé par y croire un peu : il y avait quelques bonnes vibrations, la psyché des personnages était bien développée (la secrétaire schizo et bourrée de TOC), un peu de suspens...
Mais c'est tout, j'ai vite décroché et j'ai même regretté que ce ne soit pas Jeanne, la secrétaire foldingue, qui soit le tueur, ça aurait eu un peu plus de peps !

Suivant ! (mais pas de cet auteur !)

Un souffle, une ombre - Christian CARAYON

Editions Pocket
Parution : 8 juin 2017
544 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Département du Tarn, le 24 août 1980, jour de la fête annuelle de la base nautique, peu avant 10 heures. Le moment exact où la vie a basculé…

Justine a demandé à ses parents l’autorisation de passer la nuit avec sa cousine et deux copains sur un îlot au centre du lac. Une récompense pour le bon travail fourni toute l’année. Promis, ils seraient de retour le lendemain. Le dimanche matin, les adolescents se font attendre. L’un des parents, de rage, parcourt la distance à la nage. Il découvre alors l’étendue du massacre : les corps meurtris, outragés, dénudés. Les familles des victimes, des accusés, la région, vont connaître le chaos et le déclin.

Trente-quatre ans après le drame, l’occasion de dépasser ce traumatisme collectif s’offre à Marc-Édouard. Reprendre l’enquête, faire parler le passé pour peut-être le surmonter.


Christian Carayon, agrégé d’histoire et professeur en lycée, vit dans la Sarthe. Véritable cinéphile, il est également féru d’écriture depuis son enfance. Il signe son premier roman avec Le Diable sur les épaules (Les Nouveaux Auteurs, 2012), un thriller historique se déroulant dans le Tarn, finaliste du prix du jury du Polar historique de la revue Ça m’intéresse-Histoire

Ce que j'en ai pensé :

J'avoue que je me suis demandée si je faisais bien de choisir ce polar sur les rayons de la librairie, j'ai eu quelques déceptions avec quelques auteurs locaux qui font du polar "régional"...mais dès les premières pages, j'ai su que j'avais eu raison de me laisser tenter !

L'auteur manie fort bien le verbe et la forme et l'histoire est devenue hypnotique dès le début, faisant de ce polar un roman fort où l'atmosphère, l'ambiance ont une place prépondérante.
  
Un prof d'histoire contemporaine (vaguement mis à l'écart après avoir écrit sur l'homosexualité des soldats de la Grande Guerre), divorcé, des soucis à la fac -manque de motivation et histoire un peu sordide avec une étudiante, une déprime qui traîne et un passé douloureux : jeune collégien, il a côtoyé d'autres mômes qu'on a fini par retrouver trucidés sur un ilot pendant les vacances d'été.
L'ambiance devient vite oppressante : le seul moyen pour le narrateur de reprendre le contrôle de sa vie semble être de retracer ce qui s'est déroulé lors de ce sordide épisode qui a endeuillé la ville et accéléré son déclin. 
Sa rencontre avec un journaliste alcoolique lui fait reprendre l'enquête. Et pour le narrateur, elle va être minutieuse, d'autant plus qu'il a une parfaite connaissance des lieux...

Bonne (excellente !) surprise : ça faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un polar sans deviner (trop) rapidement l'identité de l'assassin ! Ici, j'ai soupçonné tout le monde (y compris le narrateur !) et j'ai été cueillie en beauté dans les derniers chapitres ! Bien vu !!

La nuit n'est jamais complète - Niko TACKIAN

Editions Pocket
Parution : 13 avril 2017
256 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

La route à perte de vue au milieu d’un désert de rocaille. Arielle et Jimmy parcourent le bitume au volant de leur vieille Ford. Mais quand le père et la fille tombent sur un barrage de police et sont obligés de passer la nuit sur place, tout dérape… Ils se réveillent seuls, abandonnés, naufragés de l’asphalte. À quelques kilomètres de là, deux immenses tours métalliques se dressent, cadavres rongés par la rouille et le temps. Quelques maisons en tôle froissée se serrent pour se protéger du vent. Cette ancienne mine sera leur refuge. Ou leur pire cauchemar…
Mais ce voyage au cœur des ténèbres est-il vraiment un hasard ?

 Niko Tackian est né à Paris en 1973. Il est scénariste, réalisateur et écrivain, auteur de bande dessinée. En 2015, il publie son premier roman Quelque part avant l’enfer, suivi de La nuit n’est jamais complète (2016),

Ce que j'en ai pensé :

Un polar très visuel, cinématographique où les images fortes frappent le lecteurs : le désert à perte de vue, un site minier à l'abandon, des os d'enfants par centaines, un monstre qui rôde...

Voila de quoi se laisser emporter dans une contrée angoissante, où le fantastique flirte avec les codes du polar (flic pourri, personnages troubles, morts violentes) et où l'atmosphère devient pesante à mesure que les pages se tournent..

Quant à la fin, étonnante, elle donne tout son sens à cette histoire tragique !
Sans compter que le style est à la fois fluide et direct, les mots portent et les chapitres courts donnent un rythme encore plus effréné à ce thriller, accentuant la tension.

Une chouette découverte !

Le cimetière des chimères - Elena PIACENTINI

Editions Pocket
Parution : 8 septembre 2016
384 pages



Ce qu'en dit l'éditeur :

Lille, cimetière de l’Est. Alors qu’on enterre l’entrepreneur Franck Bracco, trois coups de feu résonnent dans l’air enneigé. Bilan : un mort – le rédacteur en chef des Échos du Nord– et un blessé – un ponte de l’immobilier. Deux notables. Et deux francs-maçons, probablement.
Pour le commandant Leoni et son équipe de la PJ, c’est le début d’un bras-de-fer avec les puissants de cette ville, décidés à se serrer les coudes… ou, à l’heure où fantômes du passé et chimères ressurgissent des caveaux, à s’entredévorer…

 Ce que j'en ai pensé :

Je n'ai pas su résister à l'appel de ce polar en librairie ! Un opus qui raconte une enquête antérieure à celle que j'ai lu le mois dernier et qui confirme qu'on peut lire cette série dans le désordre sans perdre des éléments..
Retour de Leoni le flic corse affecté à Lille, de sa grand-mère avec laquelle il vit et de l'équipe de collègues tus très attachants. 

Pas commun de commencer un polar par un meurtre lors d'un enterrement ! O entre vite dans cette intrigue qui joue l'humour en imaginant un chat comme seul témoin du crime d'un notable !

L'occasion pour l'auteur  d'évoquer les liens entre franc-maçonnerie, politique et économie de dénoncer quelques malversations au passage.

Le rythme est bon, la narration très agréable et j'ai très envie de trouver les autres enquêtes de Leoni !

Ressacs - David-James KENNEDY


Editions Pocket
Parution : 13 avril 2017
480 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Par une nuit d'orage, dans l'un des derniers hôpitaux militaires de la côte atlantique, un interne disparaît après qu'un de ses patients a été sauvagement assassiné. Inquiet pour le sort de son confrère, Tom Castille se lance sur ses traces en même temps que les gendarmes et fait rapidement une découverte troublante. Dans cet hôpital, un ancien monastère construit par les Augustins mille ans plus tôt, d'autres disparitions ont eu lieu, dans des circonstances semblables. Dix ans, trente ans, deux cents ans plus tôt. Vague après vague, la tragédie revient se briser sur les hommes... 
 
Né en 1969, pharmacien dans le nord de la France, David-James Kennedy est, comme son nom ne l'indique pas, un auteur français. L'idée de ce premier roman est née lors d'une nuit de garde dans un hôpital militaire aujourd'hui désaffecté.


Ce que j'en ai pensé :

Un hôpital militaire isolé au bord des falaises du pays basque, une tempête incroyable, une légende et des meurtres. Voila pour planter le décor de ce thriller implacable et drôlement futé ! 

L'ambiance est sinistre, glauque, fortement imprégnée par le déluge qui fait écho à la fresque de l'Apocalypse peinte dans le grand hall de l'hôpital et les personnages deviennent vite potentiellement suspects, détournant des preuves, cachant des indices aux gendarmes.

Des personnages travaillés, convaincants avec une mention particulière pour Tom Castille, l'interne, qui enquête de son côté. 

L'intrigue est suffisamment embrouillée pour semer le lecteur sur de fausses pistes mais le dénouement donne tout son sens à cette affaire.
Avec une narration tonique et ciselée, le thriller gagne en intensité et se révèle être un page turner très efficace ! Surtout pour un premier roman !

Un autre polar signé de l'auteur est paru chez Fleuve Noir, Malgré elle, dont j'ai hâte de lire l'histoire.
 

Une putain d'histoire - Bernard MINIER

Editions Pocket
Parution : 12 mai 2016
600 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

« Au commencement était la peur… »

Hors des flots déchaînés, une main tendue vers le ciel. Un pont de bateau qui tangue, la pluie qui s’abat, et la nuit… Le début d’une « putain d’histoire ».
Une histoire d’amour et de peur, de bruit et de fureur. L’histoire de Henry, 17 ans, que le meurtre de sa petite amie plonge dans l’enfer du soupçon. Sur son île, Glass Island, battue par les vents, cernée par la brume 360 jours par an et uniquement accessible par ferry, tout le monde connaît tout le monde, jusqu’au plus noir de ses secrets. Ou du moins le croit-on.
 
Quand la peur gagne, la vérité s’y perd…



Ce que j'en ai pensé :

Ne cherchez pas Servaz dans ce thriller, l'histoire qui est tissée sous les yeux du lecteur ne le concerne pas ! 
L'auteur nous emmène cette fois au nord-ouest des USA (entre Seattle et Vancouver) à la suite d'un ado de seize ans (et non 17 comme indiqué dans le résumé de l'éditeur) dont la petite amie a été assassinée.
 
Un gamin bien sous tous rapports, passionné par les films d'horreur et par la musique de Nirvana, bien intégré au lycée au milieu d'une bande de copains.

Sauf qu'il a été adopté (et s'interroge un brin sur ses origines) par deux lesbiennes et qu'il a l'absolue interdiction d'apparaître sur les réseaux sociaux…

Entre caïds sanguinaires, flics sans doute corrompus, secrets et maître-chanteur, et surtout Big Brother qui veille, le thriller de Bernard Minier prend un tour inattendu ! 

Et pour une fois, je n'ai rien vu venir ! (ce qui veut dire aussi que l'opus est sacrément retors!) !!

Narration tendue, ambiance très glauque et violente par moments, intrigue fine, personnages convaincants, BANCO !

(et dire que jusqu'il y a 2  mois je snobais les polars de cet auteur !....)

N'éteins pas la lumière - Bernard MINIER

Editions Pocket
Parution : 12 février 2015
704 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

« Tu l’as laissée mourir… »
Le soir de Noël, Christine Steinmeyer, animatrice radio à Toulouse, trouve dans sa boîte aux lettres le courrier d’une femme qui annonce son suicide. Elle est convaincue que le message ne lui est pas destiné. Erreur ? Canular ? Quand le lendemain, en direct, un auditeur l’accuse de n’avoir pas réagi, il n’est plus question de malentendu. Et bientôt, les insultes, les menaces, puis les incidents se multiplient, comme si quelqu’un cherchait à prendre le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s’effondre. Avant que l’horreur fasse irruption.
Dans les ténèbres qui s’emparent de sa vie, la seule lueur d’espoir pourrait bien venir d’un certain Martin Servaz.


Ce que j'en ai pensé :

C'est à cause du titre de ce roman que j'avais jusque là dédaigné Bernard Minier : je déteste les titres à rallonge et celui-là donnait une impression de roman de gare. Mais, après la diffusion du téléfilm "Glacé" sur M6 et la lecture de "Le cercle" que j'avais beaucoup aimés, je me suis dit qu'il fallait que je continue à découvrir les enquêtes de ce flic un peu névrosé qu'est Martin Servaz.

Pourtant, en maison de repos au début du roman, son rôle parait presque dérisoire..Il n'apparait d'ailleurs au départ pas comme un élément décisif ou résolveur de l'intrigue.

Le thriller surfe sur la paranoïa et le harcèlement, mettant en place des situations hallucinantes dans lesquelles la victime perd pied. 
Qui est l'instigateur de toutes ces manipulations et persécutions ?

Bernard Minier offre un luxe de détails, tant sur la personnalité ou le ressenti des personnages (et on se sent englué comme Christine dans le cercle vicieux où elle s'enferme), sur cet hiver toulousain si rude, sur l'aéronautique aussi puisque Toulouse en est la capitale française. 
C'est pourtant comme d'habitude fluide et la narration est captivante !

J'aime de plus en plus Servaz, sa peur de l'avion, son obsession pour Hirtmann le serial killer, sa monomanie pour Gustave Mahler, ses cernes et sa barbe mal rasée...Un personnage captivant à lui-seul !

Des forêts et des âmes - Elena PIACENTINI

Editions Pocket
Parution : 9 février 2017
416 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

À la PJ de Lille, la consternation s’est emparée de la section homicide. La discrète et cyber talentueuse Aglaé (Fée pour les intimes) lutte entre la vie et la mort, victime d’un chauffard en fuite. Accident ? Le commandant Leoni et son équipe doutent… car le passé de la jeune flic leur révèle plus d’une zone d’ombre. Pourquoi ce soudain intérêt pour une sombre clinique nichée dans la forêt vosgienne, dont trois jeunes pensionnaires se sont récemment échappés ? Sous les noires frondaisons, Leoni saura-t-il reconnaître le murmure des âmes perdues ?

Elena Piacentini est corse et vit à Lille, comme le héros de ses livres, Leoni, commandant de police en charge de la section homicide de la PJ.
Des forêts et des âmes a été finaliste des sélections du prix des lecteurs Quais du polar/20 minutes et du grand prix de littérature policière en 2014.


Ce que j'en ai pensé :

Sixième enquête de Pierre-Arsène Leoni, le flic corse en poste à Lille. 

Vous n'avez pas lu les épisodes précédents ? Moi non plus ! 
N'empêche que ça ne gêne pas et que ce polar est très bon ! 

La faute  aux personnages parfaitement dessinés, convaincants, intelligents. Des portraits fins, attachants, de Feng-Aglaë-"Fée" la pro de l'informatique à Mémé Angèle et son bon sens, de Leoni le flic blessé par la vie à Noémie la gendarmette en équilibre...
Il y a les hommes, les bons et les mauvais, ceux qui dansent sur le fil.
Et il y a la forêt vosgienne, un personnage à elle-seule, comme ce lac autour duquel les morts s'alignent. Une forêt dont les arbres parlent, imposent leurs silhouettes, cachent des secrets.

Il y a un hôpital psy (ou plutôt un lieu de reconstruction pour ados désespérés et dépressifs), un village fermé sur lui-même, et surtout une industrie pharmaceutique et beaucoup d'argent en jeu. L'intrigue, précise, joue la carte d'un fait de société et prend souvent des accents de vérité.

Un polar travaillé, très bon dans sa narration, des personnages forts et vivants, bref..un bon moment de lecture et l'envie de découvrir les autres écrits de l'auteur.