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Challenges Rentrée Littéraire 2014*2015 [bilan]

Avant d'attaquer la liste de mes envies pour la prochaine rentrée littéraire, il est temps de faire un bilan des romans lus ces 12 derniers mois avec quelques chouchous et aussi, des déceptions..

Je n'ai finalement lu qu'une vingtaine de romans, de qualité inégale mais avec quelques excellentes surprises ! Sans ordre particulier, mes préférés dans la sélection des parutions de l'automne 2014 : 


Parmi les déceptions :



Début 2015, le rythme s'est accéléré et j'ai lu bien plus de romans qu'à l'automne. 


J'ai donc plus de mal à choisir mes chouchous d'autant que la qualité des parutions m'a semblé bien meilleure :

Mon préféré reste cependant le roman de David THOMAS :

Et les déceptions :

Au total, presque 60 livres lus depuis août dernier et déjà une liste toute prête de ceux qui me font envie pour la prochaine saison littéraire ;o)
Et vous ? quels ont été vos préférés/vos déceptions ? Ceux que vous avez repérés dans les prochaines parutions ?

Le fils - Philipp MEYER

éd ALBIN MICHEL - août 2014 - 688 pages
titre original : The son
traduction : Sarah Gurcell


Ce qu'en dit l'éditeur :
Vaste fresque de l’Amérique de 1850 à nos jours, Le Fils de Philipp Meyer, finaliste du prestigieux prix Pulitzer 2014, est porté par trois personnages, trois générations d’une famille texane, les McCullough, dont les voix successives tissent la trame de ce roman exceptionnel.
Eli, enlevé par les Comanches à l’âge de onze ans, va passer parmi eux trois années qui marqueront sa vie. Revenu parmi les Blancs, il prend part à la conquête de l’Ouest avant de s’engager dans la guerre de Sécession et de bâtir un empire, devenant, sous le nom de « Colonel », un personnage de légende.
À la fois écrasé par son père et révolté par l’ambition dévastatrice de ce tyran autoritaire et cynique, son fils Peter profitera de la révolution mexicaine pour faire un choix qui bouleversera son destin et celui des siens.
Ambitieuse et sans scrupules, Jeanne-Anne, petite-fille de Peter, se retrouvera à la tête d’une des plus grosses fortunes du pays, prête à parachever l’œuvre de son arrière-grand-père.
Il est difficile de résumer un tel livre. Porté par un souffle hors du commun, Le Fils est à la fois une réflexion sur la condition humaine et le sens de l’Histoire, et une exploration fascinante de la part d’ombre du rêve américain.
« Meyer est un impressionnant et remarquable conteur, de ceux qui vous font tourner les pages sans même que vous vous en rendiez compte. » Richard Ford
Philipp Meyer, né le en mai 1974 à New York,  
Le fils a été récompensé lors du festival international du livre
 et du film "Etonnants voyageurs" à Saint-Malo en 2015
Ce que j'en ai pensé :
Voila un roman sur lequel j'ai traîné, pour lequel j'ai pris tout mon temps...désarçonnée par l'alternance de points de vue, d'époques...J'ai aimé Eli et puis aussi Jeanne-Anne, riche et "guerrière", et dans un premier temps, je me suis perdue au milieu de ces deux fortes personnalités, Peter me paraissant bien fade...
J'ai mis du temps à mire cette fresque, j'ai posé le livre, réfléchi et au final, je me suis laissée gagner par le romanesque, par l'histoire qui s'étoffe, gagne en puissance, par les notes d'humour, et voila que ce roman dans lequel j'avais presque du mal à entrer m'emporte, ambitieux, puissant, attachant ! Le roman révèle l'esprit américain, dans sa démesure, dans sa conquête du monde, de l'argent, du pouvoir, et pour autant révèle les failles, le doute...C'est le parfait portrait, finalement, de tout ce qu'on aime ou qu'on déteste du pays : cupidité, pouvoir, rédemption, sauvagerie, retour aux sources, réussite, misère. Rien n'est ni blanc ni noir...bref...J'ai adoré !!
Un grand merci à Benoît qui m'a prêté ce roman et qui a eu la patience de me laisser aussi longtemps qu'il me fallait pour que j'apprivoise cette incroyable saga ;o) Merci !!!!

L'amie prodigieuse - Elena FERRANTE

éd GALLIMARD - octobre 2014 - 400 pages
traduction : Elsa Damien
Ce qu'en dit l'éditeur :
Naples, fin des années cinquante. Deux amies, Elena et Lila, vivent dans un quartier défavorisé de la ville, leurs familles sont pauvres et, bien qu'elles soient douées pour les études, ce n'est pas la voie qui leur est promise. Lila, la surdouée, abandonne rapidement l'école pour travailler avec son père et son frère dans leur échoppe de cordonnier.
En revanche, Elena est soutenue par son institutrice, qui pousse ses parents à l'envoyer au collège puis, plus tard, au lycée, comme les enfants des Carracci et des Sarratore, des familles plus aisées qui peuvent se le permettre. Durant cette période, les deux jeunes filles se transforment physiquement et psychologiquement, s'entraident ou s'en prennent l'une à l'autre. Leurs chemins parfois se croisent et d'autres fois s'écartent, avec pour toile de fond une Naples sombre mais en ébullition, violente et dure. Des chemins qui les conduiront, après le passage par l'adolescence, à l'aube de l'âge adulte, non sans ruptures ni souffrances. Formidable voyage dans Naples et dans l'Italie du boom économique, L'amie prodigieuse trace le portrait de deux héroïnes inoubliables, qu'Elena Ferrante traque avec passion et tendresse jusqu'au plus profond de leur âme.
Ce que j'en ai pensé :
J'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans ce roman et je me suis d'abord arrêtée au premier quart du livre en ne comprenant pas l'engouement dont il faisait l'objet sur la blogosphère littéraire. Non que je le jugeais mauvais mais le style et l'histoire me laissaient sur le bord du chemin, partagée entre ma déception et l'envie de le finir parce que je déteste ne pas aller au bout d'un roman. 
Puis, à le reprendre, j'ai retrouvée avec le plus grand plaisir ces deux gamines, leur microcosme napolitain d'où personne ne semble pouvoir vraiment s'échapper et le roman m'a emportée !
J'ai même finalement été assez frustrée que cette histoire s'arrête à un moment où le destin des deux jeunes filles semble les séparer. Je me suis dit que j'aimerais lire la suite, savoir ce qui leur arrivait dans cette Italie frénétique des années 1960 quand, jeunes femmes, elles paraissent ne plus avoir grand chose en commun.
J'ai aimé ce Naples raconté par la narratrice, la misère, le poids de la tradition catholique, la pression des mafieux. Ça n'est pas sans rappeler l'excellent Montedidio d'Erri de LUCA (c'est sans doute pour ça que j'avais au départ tant de mal à me laisser bercer par l'histoire, je ne cessais de comparer !!).
Au fil de l'histoire, l'auteur parvient à mélanger douceur et violence, jalousie et amitié, jouant des contrastes avec subtilité, réussissant à nous rendre tour à tour les héroïnes attachantes ou médiocres. 
A noter que l'auteur est inconnu, Elena FERRANTE étant un pseudonyme, et que le mystère plane sur son identité (pas de photo, donc...). La suite du roman (2 tomes encore) est à paraître et je me laisserai tenter !!!

L'héritage occulte - Steve BERRY

titre original : The Lincoln Myth
traducteur : Danièle MAZINGARBE
éd Le Cherche-Midi - 544 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
1863. L’issue de la Guerre de Sécession est incertaine. Afin de s’assurer du soutien des mormons face aux confédérés, le président Abraham Lincoln confie à leur leader, Brigham Young, un mystérieux secret d’État.
2013. Ex agent du département d’État reconverti dans la vente de livres anciens à Copenhague, Cotton Malone accepte d’effectuer une mission ponctuelle pour les services secrets : récupérer à la frontière de la Suède et du Danemark un témoin de première importance. Celui-ci a des révélations à faire concernant Joseph Salazar, un puissant homme d’affaires mormon qui dispose d’étranges informations susceptibles de déstabiliser les États-Unis.
Une passionnante partie d’échecs se met alors en place entre la présidence, le Département d’État et les mormons. De la révélation contenue dans le journal intime d’un dignitaire mormon du début du siècle dernier à la légendaire prophétie du Cheval Blanc en passant par l’étrange découverte faite dans une grotte du parc de Zion, Cotton Malone va devoir élucider, au péril de sa vie, bon nombres d’énigmes historiques pour enfin faire la lumière sur cette ténébreuse affaire.
Quel est ce fameux secret qui, depuis George Washington, passe d’un président à l’autre des États-Unis ? Quel a été le véritable enjeu caché de la guerre de Sécession ? Pourquoi Lincoln a-t-il, au mépris de ses convictions intimes, proclamé en 1863 l’émancipation des esclaves dans les États de l’Union ? Autant de questions aussi troublantes que passionnantes vous attendent dans ce fantastique voyage au cœur des secrets américains que nous propose ici Steve Berry.
Steve Berry (né en 1955) est un avocat 
et un auteur américain de romans policiers. 
Il est surtout connu pour la série de thrillers
 sur fond d'énigmes historiques  
Ce que j'en ai pensé :
Je ne saurais dire avec précision ce qui m’a manqué dans ce polar de Steve Berry où on retrouve son héros récurrent, Cotton Malone. Peut-être le thème de l’intrigue (une conspiration des mormons contre les États Unis sur fond de Sécession) qui ne m’a finalement pas intéressée, ou encore ces paragraphes issus du « Livre des mormons » qui me dérangeaient ? J’ai trouvé cette aventure plus terne que les précédentes, le suspens moins prenant, comme si Steve Berry, ou son héros,  s’était essoufflé. Même l’arrivée d’un petit nouveau au sein des services secrets, par ailleurs neveu du président des USA, ne parvient pas à dynamiser ce roman.
Je suis arrivée au bout des 532 pages (y compris la note de l’auteur en fin de livre) sans parvenir à me laisser emporter par cette histoire, dommage...Et je me demande si le prochain opus des aventures de Cotton Malone qui vient de sortir aux États Unis sous le titre "The Patriot Threat" saura me tenter à sa parution en France..

 

Les prochains sur ma liste (7)

Le fils, Philipp MEYER
Vaste fresque de l’Amérique de 1850 à nos jours, Le Fils de Philipp Meyer, finaliste du prestigieux prix Pulitzer 2014, est porté par trois personnages, trois générations d’une famille texane, les McCullough, dont les voix successives tissent la trame de ce roman exceptionnel.
Eli, enlevé par les Comanches à l’âge de onze ans, va passer parmi eux trois années qui marqueront sa vie. Revenu parmi les Blancs, il prend part à la conquête de l’Ouest avant de s’engager dans la guerre de Sécession et de bâtir un empire, devenant, sous le nom de « Colonel », un personnage de légende.
À la fois écrasé par son père et révolté par l’ambition dévastatrice de ce tyran autoritaire et cynique, son fils Peter profitera de la révolution mexicaine pour faire un choix qui bouleversera son destin et celui des siens.
Ambitieuse et sans scrupules, Jeanne-Anne, petite-fille de Peter, se retrouvera à la tête d’une des plus grosses fortunes du pays, prête à parachever l’œuvre de son arrière-grand-père.
Il est difficile de résumer un tel livre. Porté par un souffle hors du commun, Le Fils est à la fois une réflexion sur la condition humaine et le sens de l’Histoire, et une exploration fascinante de la part d’ombre du rêve américain.

Humeur noire à Venise, Olivier BARDE-CABUÇON
 Des pendus qui se balancent sous les ponts de Venise comme autant de fleurs au vent, un comte que l’on a fait le pari d’assassiner dans son palazzio. Autant de raisons pour que Volnay, le commissaire aux morts étranges, quitte Paris et réponde à l’appel au secours de Chiara, son ancien amour. Il espère aussi, par ce voyage, chasser l’humeur noire de son assistant, le moine hérétique, plongé dans une profonde dépression.
Mais, dans la Venise du XVIIIe siècle qui agonise lentement en s’oubliant dans de splendides fêtes, les rencontres et les événements ruissellent d’imprévus. Une jeune fille travestie en garçon, un auteur de théâtre, un procurateur de Saint-Marc manipulateur et son énigmatique fille entament le plus sombre des bals masqués.
Entre rêve et réalité, tragédie et comédie, Volnay et le moine se retrouvent confrontés à des assassins non moins qu’à leurs démons. Avec cette quatrième enquête du commissaire aux morts étranges en forme de parenthèse vénitienne, Olivier Barde-Cabuçon délaisse le temps d’un roman le royaume de l’intrigue pour la ville des masques.

La femme aux fleurs de papier - Donato CARRISI

titre original : La donna dei fiori di carta
traducteur : Anaïs Bozobka
éd Calmann Lévy -216 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :

La nuit du 14 au 15 avril 1912, tandis que le Titanic sombrait au beau milieu de son voyage inaugural, un passager descendit dans sa cabine de première classe, revêtit un smoking et remonta sur le pont. Au lieu de chercher à sauver sa peau, il alluma un cigare et attendit la mort.
 

Le 14 avril 1916, dans les tranchées du mont Fumo, quatre ans jour pour jour après le naufrage du Titanic, un soldat italien est fait prisonnier. À moins qu’il ne révèle son nom et son grade, il sera fusillé le lendemain à l’aube. Jacob Roumann, médecin autrichien, n’a qu’une nuit pour le faire parler. Mais le prisonnier veut diriger l’interrogatoire. Sa vie, décrète-t-il, tient non pas à une, mais à trois questions :
« Qui suis-je ? Qui est Guzman ? Et qui était l’homme qui fumait sur le Titanic ? »

De cet instant se noue entre les deux ennemis une alliance étrange autour d’un mystère qui a traversé le temps et su défier la mort.


Donato Carrisi livre ici un roman dont les personnages ont l’étoffe de héros de légende, des secrets bouleversants et des destins inoubliables.
 Donato Carrisi, né le 25 mars 1973 en Italie, 
est un romancier, journaliste, dramaturge et 
scénariste italien, auteur de roman policier.
Ce que j'en ai pensé :
Drôle de surprise que ce roman, choisi au rayon des polars, et qui est tout sauf ce genre-là ! Je ne connaissais l'auteur que de nom et pour "Le chuchoteur" ; je m'attendais donc à un thriller...
Il s'agit plutôt d'une sorte de conte, d'une histoire superposant une multitude d'histoires, et c'est très addictif ! J'ai tourné les pages avidement, emportée par la narration à la fois tendre, simple et poétique. J'avais chaque fois envie de connaître la suite des aventures de Guzman, rocambolesques, romanesques, de découvrir qui était le prisonnier italien dans la grotte, questionné par Jacob Roumann le médecin juif-autrichien. J'étais emportée par les volutes de fumée qui nimbent le récit du début à la fin (Guzman est un accro, mais l'italien et l'autrichien, pendant leur huis-clos ne le sont pas moins) trouvant la narration à la fois légère et grave (l'auteur interrompt le récit ponctuellement pour le replacer dans le contexte de la 1ère guerre mondiale).
Il y est beaucoup question d'amour, d'amitié, mais aussi de voyages, de montagnes. Les personnages féminins sont fantasques, épris d'absolu, mais les personnages masculins ne sont pas en reste dans leur originalité.
Très joli livre dont le rythme, les thèmes, la poésie m'ont beaucoup plu.

Bye bye Elvis - Caroline de MULDER

éd Actes Sud - 288 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
Graceland, 16 août 1977, Elvis Presley disparaît et laisse derrière lui des millions d’adorateurs éperdus. Crépuscule du Roi du Rock. Jusqu’à la fin, la longue fréquentation du désastre ne lui avait pas fait perdre toute sa candeur.
Dix-sept ans plus tard, Yvonne entre au service de John White, un vieil Américain au physique fragile. Elle va passer vingt ans à ses côtés, tissant une relation de dépendance avec cet homme dont elle ne sait rien et qu’elle s’efforce de sauver d’une fin misérable. La vie de White et celle d’Elvis s’entrelacent, dessinant des créatures identiques dans leur difformité et leur isolement. Entre les deux, il est possible qu’un lien existe – à moins qu’ils ne se soient croisés que dans ce roman…
Ecrivain belge née en 1976, Caroline de MULDER
 est aussi professeur de littérature à Namur.
Ce que j'en ai pensé :
Dommage...J'y ai cru, j'y reviendrai sans doute plus tard, mais ce roman qui m'intéresse pourtant me laisse sur le côté. Deux histoires se superposent, celle d'Elvis shooté aux médicaments et si émouvant dans sa solitude et son désespoir, et celle de ce drôle de couple : le vieil américain excentrique et sa toute nouvelle gouvernante qu'on devine (peut-être) pleine de surprises..
Mais non, la narration m'horripile avec sa succession de mots pas séparés par des virgules, qui empêchent de reprendre son souffle, de profiter du rythme (un peu ce que je reprochais à Karine TUIL). Je n'aime pas cette littérature qui saccade, essouffle, j'ai l'impression de ne pas avoir le temps de savourer les phrases..
Je l'abandonne, on verra si l'envie revient, pour l'instant, je suis déçue !


La bibliothèque perdue de l'alchimiste - Marcello SIMONI

titre original : La biblioteca perduta dell'alchimista
traducteur : Nathalie Bouyssès
éd Michel Lafon - 400 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
Printemps 1227, Blanche de Castille, la reine de France, disparaît soudainement sans laisser de trace. Aussitôt, la rumeur d’une intervention du Diable se répand à travers le royaume. Afin d’éviter une crise politique et sociale sans précédent, le roi convoque Ignace de Tolède pour mener l’enquête. Ce marchand de reliques, aventurier à la réputation sulfureuse, découvre rapidement que de sombres secrets se cachent derrière la mission royale. En effet, le destin de la souveraine semble étroitement lié à La Tourbe des philosophes, un étrange manuscrit qui suscite de terribles convoitises : attribué à un disciple de Pythagore, il recèlerait le Mystère de l’alchimie…
Commence alors, pour Ignace et ses fidèles compagnons, une périlleuse et palpitante quête pour retrouver l’ouvrage. Une quête qui les mènera jusqu’à un château gouverné par des forces obscures prêtes à tous les sacrifices pour préserver leur trésor.

Quand l’histoire et l’ésotérisme rencontrent le thriller…
MARCELLO SIMONI est né en 1975. 
Diplômé de littérature et passionné d’histoire, 
il a travaillé comme archéologue et bibliothécaire.
Ce que j'en ai pensé :
Après avoir lu et aimé "Le marchand de livres maudits", j'ai eu la surprise de découvrir qu'il s'agissait en fait du premier tome d'une trilogie  en découvrant celui-ci dans les rayons de ma librairie.
J'ai donc retrouvé avec plaisir Ignace de Tolède, le marchand de reliques féru d'alchimie et de vieux codex, son fils Uberto, et Willalme rescapé de la tuerie de Béziers ("Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens").
Comme dans le premier tome, les personnages sont redoutables et n'ont pas forcément les intentions qu'on leur prête...C'est toujours aussi fluide, aussi enlevé, une vraie aventure au-delà du mystère du codex recherché et de ce château très mystérieux perdu dans les Cévennes. Les personnages nous emmènent avec eux entre Espagne et Languedoc, en passant par le Montségur cathare et l'abbaye de Fontfroide, croisent Foulques de Toulouse l'inquisiteur et une étrange abbesse.
J'attends donc avec impatience le tome 3 qui, selon toute vraisemblance (et la page Wikipedia de l'auteur), pourrait s'intituler "Le labyrinthe du bout du monde"...

Autour du monde - Laurent MAUVIGNIER

éd de Minuit -384 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
Rencontrer une fille tatouée au Japon ; sauver la vie d’un homme sur un paquebot en mer du Nord ; nager avec les dauphins aux Bahamas ; faire l’amour à Moscou ; travailler à Dubaï ; chasser les lions en Tanzanie ; s’offrir une escapade amoureuse à Rome ; croiser des pirates dans le Golfe d’Aden ; tenter sa chance au casino en Slovénie ; se perdre dans la jungle de Thaïlande ; faire du stop jusqu’en Floride.
Le seul lien entre les personnages est l’événement vers lequel tous les regards convergent en mars 2011 : le tsunami au Japon, feuilleton médiatique quotidien donnant à tous le sentiment et l’illusion de partager le même monde.
Mais si tout se fond dans la vitesse de cette globalisation où nous sommes enchaînés les uns aux autres, si chacun peut partir très loin, il reste d’abord rivé à lui-même et à ses propres histoires, dans l’anonymat.
Né à Tours en 1967, Laurent Mauvignier est diplômé d'arts plastiques 
et a été distingué par de nombreux prix littéraires 
depuis le début des années 2000 qui marque son entrée en littérature.
Ce que j'en ai pensé :
J'ai d'abord cru être emportée moi-aussi par la vague de ce tsunami, séduite par l'histoire racontée au tout début du livre. Et puis, je me suis perdue entre deux continents, entre deux histoires, entre deux drames. Franchement perturbée par les enchaînements de ces "chapitres" qui n'en sont pas puisque chaque scène s'enclenche à la suite immédiate de l'autre sans autre véritable transition qu'une photo noir et blanc, à peine "lisible" tant elle est petite et de mauvaise qualité. Le seul lien qui lie les personnages est la diffusion télé des images du tsunami.
J'ai tentée de m'accrocher mais finalement, je suis forfait au bout de 160 pages, déçue. Pas par le style de Mauvignier, qui est impeccable, mais plutôt par un malaise diffus, une sensation étrange comme si tous les personnages que j'ai croisés m'avaient contaminée avec leur tristesse, leur désespoir, leurs remises en question. Et si vraisemblablement c'était l'intention de l'auteur de nous montrer que nos petites vies sont insignifiantes, c'est certes réussi, mais je n'avais pas envie d'avoir le blues...lecture à finir plus tard, peut-être...

Madame - Jean-Marie CHEVRIER

éd Albin Michel - 208 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
C’est une étrange éducation que Madame, veuve excentrique et solitaire, s’obstine à donner au fils de ses fermiers dans un lointain domaine menacé par la décadence. Que cherche-t-elle à travers lui ? Quel espoir, quel souvenir, quelle mystérieuse correspondance ?
Curieusement, le garçon accepte tout de cette originale. Avec elle, il habite un autre temps que celui de ses parents et du collège. Un temps hanté par l’ombre de Corentin, l’enfant perdu de Madame.
C’est dans ces eaux mêlées que nous entraîne l’écriture secrète, raffinée, et cruelle jusqu’à la fascination de Jean-Marie Chevrier.
Ce que j'en ai pensé :
Impression en demie-teinte, je n'ai pas su quoi penser de ce roman en le refermant..J'en ai aimé beaucoup de choses : la poésie des descriptions et celle apprise par cœur par Willy (Baudelaire, Verlaine..), la force des éléments de la nature (ça sent l'amour pour Dame-Nature), le côté un peu foldingue-machiavélique de la vieille aristo, le mystère autour de la mort..J'ai aimé le côté implacable du destin, la manipulation dépeinte dans les rapports entre l'aristocrate et cet ado-substitut qu'elle accapare.
Et en même temps, j'ai trouvé que ça manquait de chaleur, que c'était parfois décalé, difficile à plaquer sur une époque (quel ado de 14 ans accepterait aujourd'hui de se faire laver des pieds à la tête par sa mère ?), je n'ai pas eu de réelle empathie pour les personnages (Madame est une créature bizarre, pas maternelle, presque asexuée ; Willy-Guillaume est à cheval entre deux mondes ; les parents paysans ont l'air de sortir du Moyen-Age). C'est parfois déroutant. Il n'y a qu'à la toute fin qu'on comprend ce qui anime leurs personnalités et finalement, ça m'a semblé la seule issue possible dans ce qu'elle pouvait inclure de tragédie et de cruauté..
Merci à Léa de m'avoir prêté ce roman ; pour lire son avis, c'est là (clic)

Extrait :
"Il doit tenir ça de son grand-père Guillaume, le goût de la terre. Un goût physique. Il aime la toucher, marcher dessus, la sentir sous ses semelles, soit dure et sèche, soit molle et mouillée. Ce qu'il aime aussi, c'est la voir labourée, telle qu'il va la découvrir après le travail de son père, les sillons bien droits, repliés sur eux-mêmes comme une mer figée de vagues noires avec, à cette saison, les fines toiles que tissent les araignées pendant la nuit et que la rosée rend visible, le matin, comme des traces d'écume."

Les mots qu'on ne me dit pas - Véronique POULAIN

éd Stock - 144 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
" Salut, bande d'enculés !" 
C'est comme ça que je salue mes parents quand je rentre à la maison.
Mes copains me croient jamais quand je leur dis qu?ils sont sourds.
Je vais leur prouver que je dis vrai.
"Salut, bande d'enculés ! " Et ma mère vient m'embrasser tendrement. »

Sans tabou, avec un humour corrosif, elle raconte.
Son père, sourd-muet.
Sa mère, sourde-muette.
L'oncle Guy, sourd lui aussi, comme un pot.
Le quotidien.
Les sorties.
Les vacances.
Le sexe.
D'un écartèlement entre deux mondes, elle fait une richesse. De ce qui aurait pu être un drame, une comédie.
D'une famille différente, un livre pas comme les autres.
Véronique Poulain travaille dans le spectacle vivant. 
Elle fut pendant quinze ans l’assistante personnelle de Guy Bedos. 

 Ce que j'en ai pensé :
Une heure de lecture seulement pour ce roman mais une heure de sourires, une heure teintée d'émotions, une heure comme une petite sucrerie !
J'ai tout aimé, le style rapide, concis, incisif, la narration en courts (parfois très courts) chapitres, le ton humoristique qui dédramatise avec un rien de cynisme (ah ! les bruits du quotidien ! la sexualité !), et le fond empreint d'un profond amour de l'auteur pour ses parents différents...
Ce sont ceux-là les mots qu'on ne dit pas quand nos parents nous agacent, nous font honte parfois, les mots de l'amour...
C'est finalement un témoignage plein de bonheur, de fierté et  un très joli moment de lecture grâce à Benoit (pour lire sa critique, clic), merci à toi de m'avoir prêté ce roman ;o)

Extraits ;
"Dans la langue de mes parents (...)Pas de jeux de mots. Pas d’implicite, Pas de sous-entendus. Déjà qu'ils n'entendent pas, comment voulez-vous qu'ils sous-entendent ?"

"Si je ne suis pas entendue, qu’est-ce que je suis regardée ! Il ne peut rien m’arriver, mes parents ont toujours un œil sur moi."

Constellation - Adrien BOSC

éd Stock - 198 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
Le 27 octobre 1949, le nouvel avion d’Air France, le Constellation, lancé par l’extravagant M. Howard Hughes, accueille trente-sept passagers. Le 28 octobre, l’avion ne répond plus à la tour de contrôle. Il a disparu en descendant sur l’île Santa Maria, dans l’archipel des Açores. Aucun survivant. La question que pose Adrien Bosc dans cet ambitieux premier roman n’est pas tant comment, mais pourquoi ? Quel est l’enchaînement d’infimes causalités qui, mises bout à bout, ont précipité l’avion vers le mont Redondo ? Quel est le hasard objectif, notion chère aux surréalistes, qui rend « nécessaire » ce tombeau d’acier ? Et qui sont les passagers ? Si l’on connaît Marcel Cerdan, l’amant boxeur d’Édith Piaf, si l’on se souvient de cette musicienne prodige que fut Ginette Neveu, dont une partie du violon sera retrouvée des années après, l’auteur lie les destins entre eux. « Entendre les morts, écrire leur légende minuscule et offrir à quarantehuit hommes et femmes, comme autant de constellations, vie et récit. » 
 Né à Avignon en 1986, Adrien Bosc a fondé les Éditions
 du Sous-Sol qui publient les revues Feuilleton et Desports

Ce que j'en ai pensé :
Je m'en doutais un peu...J'avais quelques réticences à lire ce premier roman et j'ai constaté que c'était  fondé. J'ai vérifié, après une heure de lecture, si le livre comportait la mention "roman" ou "récit" tant on est éloigné dans cette écriture du romanesque.
Les faits sont alignés, précis, à la manière journalistique, avec seulement parfois quelques jolies tournures de phrases. C'est presque tout !
Comme j'ai été déçue qu'Adrien Bosc n'en profite pas pour broder, nous faire rêver, inventer des histoires ! Ça manque de romanesque,c'est souvent plein de détails inutiles (à mon avis), et parmi les passagers "oubliés", ou en tout cas pas célèbres, qui avaient pris place dans cet avion, il y avait sans doute de quoi raconter des histoires ! Le propre d'un roman étant de pouvoir broder, inventer, imaginer...
On a donc dans ces pages quelques chose qui s'apparente plus à une enquête (et le mail d'Adrien BOSC au fils d'un des disparus le confirme), à une relation factuelle, un amas de faits liés de près ou de loin au crash sans toutefois être emportés par la narration. 
Je n'ai pas aimé non plus les dernières pages où apparait de façon presque incongrue Blaise Cendrars et cette histoire de date de naissance erronée.
Je ne comprends donc pas du tout l'engouement autour de ce "roman" et je ne m'explique pas qu'il ait été présent sur les listes du Goncourt, du Renaudot, de l'Interallié et du Décembre. Ni qu'il ait remporté le Grand Prix de l'Académie française...J'ai lu depuis septembre des lignes célébrant bien mieux la langue française que ce texte...
 Dommage !

Je refuse - Per PETTERSON

titre original : Jeg nekter
traducteur Terje Sinding
éd Gallimard - 270 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
Jim et Tommy ne se sont pas revus depuis plus de trente ans. Tous deux ont grandi dans la même petite commune près d’Oslo : Jim couvé et protégé par une mère très pieuse, Tommy abandonné par sa mère, malmené par un père violent, puis séparé de ses trois sœurs placées dans des familles d’accueil et obligé de travailler dans une scierie. Pourtant, c’est bien Tommy qui fait carrière dans la finance, alors que Jimmy vivote, entre son travail de bibliothécaire et des arrêts maladie de longue durée. Quand ils se retrouvent par hasard, sur ce pont menant à la capitale où Jim s’est installé pour pêcher, les souvenirs ressurgissent...
Je refuse est un roman poignant sur l’amitié entre deux hommes, qui sont aussi deux êtres cabossés par la vie. Leurs échecs sentimentaux, leur colère et leur volonté de survivre sont admirablement mis en scène dans un livre polyphonique d’une incroyable justesse. 




Auteur norvégien, Per Petterson, né en 1952, est aussi libraire.

Ce que j'en ai pensé :
Dernier roman de mon année 2014, et belle redécouverte de Per PETTERSON que j'avais lu il y a longtemps avec "Pas facile de voler des chevaux". L'atmosphère du roman est étrange, à la fois lourde et feutrée ; l'histoire qui s'étend sur trois périodes est lente, minutieuse, et elle décrit parfaitement le ressenti de deux garçons qui se sont perdus de vue depuis trente-cinq ans. Chacun d'eux a semble-t-il tiré un trait sur son passé, sur tout ce qui l'encombrait, et pourtant...Au-delà d'une thématique forte sur la résilience et l'oubli, sur le temps qui passe, le roman trace l'histoire d'une amitié que rien ne paraissait vouloir détruire.
J'ai vraiment aimé me laisser porter par ce livre, je lui ai trouvé beaucoup de charme malgré la mélancolie latente, malgré sa lenteur ; j'y ai trouvé beaucoup de poésie et de la délicatesse et ça m'a enchantée !


Pont d'Ulvoya, Norvège
Extraits :
«La neige avait commencé à fondre, et les anémones étaient en fleur. C’était le printemps, l’été et l’hiver, toutes les saisons en même temps. Tommy resta un instant sans bouger. Puis il retourna à l’intérieur et referma la porte derrière lui. Dans les guerres aussi, les gens meurent, pensa-t-il. Ils sont là, et pan ! ils disparaissent.»

«Le temps était-il un sac dans lequel on pouvait enfouir tout ce qu’on voulait ?»


Les inoubliables - Jean-Marc PARISIS

Ce qu'en dit l'éditeur :
Une photo trouvée par hasard : cinq enfants juifs réfugiés à La Bachellerie pendant la guerre, arrêtés par les Allemands puis déportés avec leur mère après l’exécution de leur père. Ce beau village en Dordogne, l’auteur le connaît bien pour y avoir passé de longues vacances chez ses grands-parents, des années plus tard. Des jours de joie cernés d’un silence : on ne lui avait rien raconté de cette rafle de mars 1944, de ces hommes fusillés au village, de ce château incendié cachant des toiles de maîtres, mystérieusement disparues.
Jean-Marc Parisis revient alors sur les lieux, enquête et retrouve Benjamin Schupack. À quatorze ans, Benjamin a pu échapper à la tragédie qui emporta sa mère, son frère cadet et une grande partie de sa famille. De cette rencontre essentielle naît un récit croisant l’Histoire et l’introspection, doublé d’une réflexion sur ce qui lie les êtres et les lieux dans le temps.

Ce que j'en ai pensé :
Alors que je ne gardais aucun souvenir du précédent roman de Jean-Marc PARISIS ("Les aimants", cent pages dont je crois n'être pas venue à bout !), j'ai eu envie de lire ce récit qui retrace le destin de cinq enfants juifs, réfugiés en Dordogne et qui finiront comme tant d'autres, gazés au ZyklonB à Auschwitz.
Jean-Marc PARISIS déroule la chronologie de ce coin de France, retrouve des témoignages que le temps a parfois flouté, rencontre un survivant de la rafle, enquête minutieusement.
Le tout est extrêmement bien documenté, à la manière d'un archiviste méticuleux, sans jugements sur les comportements des uns ou des autres et pourtant le récit, pudique, est riche en émotion et rend hommage à ces enfants oubliés. L'auteur réussit à mettre en parallèle son enfance dans ce village et celle des Alsaciens qui y ont vécus, pas tout à fait cachés, dans une relative tranquillité jusqu'au 31 mars 1944, jour de Pessa'h...Ils prendront le même convoi 71 que trente-quatre enfants de la colonie d'Izieu raflés sur ordre de Klaus Barbie...
  Isaac, 12 ans, Cécile, 13 ans, Jacques, 10 ans, Maurice, 8 ans, et Alfred, 6 ans

J'ai apprécié de ne pas deviner entre les lignes d'apitoiement ou de culpabilité latente qu'on trouve parfois dans certains ouvrages traitant du sujet, j'ai au contraire aimé que l'auteur glisse en filigrane les souvenirs heureux de sa propre enfance se demandant si les enfants Schenkel avaient emporté avec eux un peu de ces paysages où ils avaient eux-aussi vécu.
Un beau récit qui, au-delà de la peur et de l'horreur, par sa douceur redonne vie à ces cinq enfants.



Le cercle des femmes - Sophie BROCAS

Ce qu'en dit l'éditeur :
Le temps des funérailles d'une arrière-grand-mère, quatre générations de femmes se trouvent confrontées à la découverte d'un douloureux secret de famille. Un premier roman qui explore avec délicatesse les mécanismes inconscients de transmission de mères en filles.

Lia vient d'avoir vingt ans. À la mort de son arrière-grand-mère, elle se retrouve dans sa maison de famille, dans les Landes, avec sa mère, sa grand-mère et la meilleure amie de la défunte. Durant ces quelques jours de funérailles, de deuil et d'intimité partagée, vient le moment d'échanger ses souvenirs, mais aussi de mettre de l'ordre dans les affaires de l'aïeule. Lia découvre à cette occasion des carnets de notes et des lettres soigneusement consignés dans une boîte à chaussures. À sa grande surprise, ces écrits relatent une version bien différente de la disparition du mari de son arrière-grand-mère que celle racontée depuis toujours dans le cercle familial. Poignantes, ces lettres révèlent surtout un destin brisé par la honte et le chagrin.
Lia doit-elle garder pour elle un secret jalousement protégé pendant soixante ans par son arrière-grand-mère ? Ces révélations ne risquent-elles pas de déclencher un cataclysme parmi ces quatre générations de femmes ? Et que faire de l'image si lisse, et en vérité si faussée, qu'elle avait de cette très vieille dame ? Comment lui pardonner son mensonge ? Les conséquences de cette falsification de l'histoire familiale s'éclairent peu à peu dans l'esprit de la jeune fille et bousculent son propre rapport à la famille, aux hommes, à l'amour. Car c'est toute une lignée de femmes qui semble en avoir été victime, en porter les stigmates.
Roman initiatique, Le Cercle des femmes démontre qu'un secret de famille marque – radicalement parfois – toute une descendance. Telle cette tribu très attachante qui a laissé peu de place à l'élément masculin dans le huis clos familial, sans jamais en saisir la raison. Lia saura-t-elle transformer ce sentiment de trahison en pardon ? Sa colère en bienveillance ? Saura-t-elle rompre la fatalité du « cercle des femmes » pour s'ouvrir aux hommes et à l'amour ? Servi par une écriture originale, pleine de fraîcheur, Le Cercle des femmes est porté par une petite musique qui nous entraîne d'une page à l'autre dans une galerie de personnages féminins aussi touchants que fantasques.
Ce que j'en ai pensé :
J’avais repéré ce premier roman dans la longue liste des nouveautés de la rentrée littéraire et je me suis laissée tenter. Si le style est très agréable à lire et que les pages se tournent vite, je reste sur une impression mitigée.
J’ai eu d’abord beaucoup d’empathie pour ces personnages féminins, chacun représentant finalement assez bien une époque (chaque génération est représentée : la provinciale née au début du siècle, sa fille qui monte à Paris dans les années 60 pour s’émanciper, la petite-fille qui fait de sa passion son métier et qui élève seule sa fille, l’arrière-petite-fille qui se cherche socialement et sentimentalement à notre époque). Et puis, à force, j’ai fini par m’agacer un peu de ce qui pourrait être une caricature, par trouver la narratrice un peu trop gamine et égoïste.
Je n’ai finalement vraiment aimé qu’un seul personnage féminin, celui de Marie, vraie femme libre qui ne se revendique d’aucun combat féministe, qui ne se glorifie pas d’écraser les hommes ou de les mépriser. J’ai presque apprécié ce personnage tant détesté de l’arrière-grand-père disparu avec une autre femme et que la narratrice retrouve, quasi grabataire et dont la rencontre lui sert à briser le fameux cercle d’infortune conjugale…
Il m’est donc resté après cette lecture un sentiment diffus de roman « facile », un peu convenu, même si je reconnais que la prose m’a plu et que j’ai trouvé les mots agréables, parfois poétiques. Après tout, c’était pas si mal pour un premier roman !