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Dompter les vagues - Vendela VIDA

 

Edition : Albin Michel

Parution : 2 mai 2024

Traduction : Marguerite Capelle

304 pages


Ce qu’en dit l’éditeur :

Eulabee et ses trois amies, Maria Fabiola, Julia et Faith, vivent sur les hauteurs de Sea Cliff, quartier huppé de San Francisco. Elles en connaissent les moindres recoins, les plages secrètes et les personnages excentriques. Elles fréquentent le collège de Spragg, établissement privé réservé aux filles, et partagent une amitié comme seules des adolescentes peuvent en vivre.

Un matin, elles sont témoin d’une scène apparemment banale : un homme à bord d’une voiture leur demande l’heure. Eulabee regarde sa montre ; Maria Fabiola s’indigne d’un acte « choquant ». Qui dit vrai ? Si Julia et Faith acquiescent docilement à la version de Maria Fabiola, Eulabee la conteste, ce qui lui vaut d’être exclue de la bande. Quelques mois plus tard, Maria Fabiola disparaît, secouant la paisible communauté et menaçant de faire voler en éclats des vérités cachées.

Entre suspense et émotion, le nouveau roman de Vendela Vida aborde avec une finesse remarquable les mues de l’adolescence et la fin de l’innocence, à la manière de Jeffrey Eugenides dans Virgin Suicides ou de Joyce Carol Oates dans Confessions d’un gang de filles.


 Ce que j’en ai pensé :

Ce n'est pas les vagues que j'ai dû dompter avec ce roman qui me paraissait prometteur, mais ma lassitude…

Une lecture devenue fastidieuse à mesure que les pages défilaient sans rencontrer rien d'autre qu'une caricature de la société bourgeoise américaine, un verbiage paresseux de jeune fille à peine plus maline ou intéressante que n'importe laquelle autre..
C'est long, et ce n'est pas bon ! J'ai vainement attendu une vraie intrigue, le début d'un évènement et d'une enquête mais je suis restée sur ma faim. Un roman assez terne, où même la disparition d'une ado alors qu'un exhibitionniste semble trainer dans les parages ne donne finalement pas beaucoup de pep's à une narration monotone et au style plutôt plat.

Un roman trop long pour ce qu'il a à proposer.


(NB : quelle jeune fille lécherait les orteils "palmés" d'un camarade de classe ?? cette anecdote m'a achevée !)

Le serpent majuscule - Pierre LEMAITRE

 

Editions Albin Michel

Parution : 12 mai 2021

336 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

« Avec Mathilde, jamais une balle plus haute que l’autre, du travail propre et sans bavures. Ce soir est une exception. Une fantaisie. Elle aurait pu agir de plus loin, faire moins de dégâts, et ne tirer qu’une seule balle, bien sûr. »

Dans ce réjouissant jeu de massacre où l’on tue tous les affreux, Pierre Lemaître joue en virtuose de sa plume caustique. Avec cette œuvre de jeunesse inédite, il fait cadeau à ses lecteurs d’un roman noir et subversif qui marque ses adieux au genre. Dialogues cinglants, portraits saisissants, scénario impitoyable : du pur Pierre Lemaître.

 

Ce que j'en ai pensé :

Un premier polar, ressorti des placards, pour dire adieu au genre puisque l'auteur avec sa trilogie "Les enfants du désastre" a un peu changé de cap littéraire.

Un premier polar qui, s'il possède quelques légers défauts dûs à sa "jeunesse" dans l'exercice, présente aussi tout un tas de qualités, et notamment celle, pas des moindres, de m'avoir fait rire !

Son héroïne, mamie tueuse à gages, est un personnage curieux, pas piqué des vers. Elle déraille léger, commence à s'emmêler les crayons, paranoïse un peu, Alzheimer au coin du ciboulot. Le travail est propre, quand elle ne se trompe pas de victime, quand elle ne décapite pas son chien..Un sacré bout de femme dont on n'est pas sûr d'apprécier être le voisin !

J'ai immédiatement pensé à Franz BARTELT et à ses polars un peu foutraques, parfois très décalés. Dans ce "premier" polar, Pierre Lemaître manie généreusement le cocasse et l'absurde, flirte joyeusement avec le second degré et..c'est jubilatoire !

Ce n'est certes pas un "chef-d’œuvre" qu'on aurait pu attendre, ça pourrait être une sorte d'opportunité "commerciale" (parution avant l'été..) mais il ne faut pas bouder son plaisir ! C'est drôle, déjanté, parfois bien noir, ça a clairement "fait le job" pour moi parce que je me suis amusée à suivre cette drôle de mamie flingueuse ! 

(et entre nous, ça ferait un film sympa - tiens, Balasko dans le rôle-titre !)



Bilan de Mai 2020

Bien, bien...

Je suis bien embêtée : l'envie de rédiger des billets de lecture ne revient pas. Ça se complique.

Mais, notez que je fais l'effort (sic), avec presque 10 jours de retard, de venir poser un bilan mensuel.



Douze livres, romans et essais, aucun polar ce mois-ci !

Il y a eu du très bon, du pas mal mais aussi une déception.


J'ai adoré :


* Tant qu'il y aura des cèdres, Pierre JARAWAN, Editions Héloïse d'Ormesson

Un excellent roman que je recommande (et que je relirai !).


J'ai beaucoup aimé :


* Nouvel an, Juli ZEH, Editions Actes Sud

Parce que Lanzarote et un secret de famille.


* Dehors, la tempête, Clémentine MELOIS, Grasset

Un essai sur la littérature, le langage, les mots, toujours un peu décalé !


* Loin, Alexis MICHALIK, Editions Albin Michel

Même si la première partie m'a un peu agacée !


* Giono, furioso, Emmanuelle LAMBERT, Editions Stock

Un point de vue intéressant et quelques "mythes" revus sur cet auteur...


* De la forêt, Bibhouti Bhoushan BANERJI, Editions Zulma

Une ré-édition d'un roman indien qui offre un beau regard sur l'écologie.


* Un automne de Flaubert, Alexandre POSTEL, Editions Gallimard

Savoureux, instantané instructif !


* Que sont nos amis devenus ? Antoine SENANQUE, Grasset

Lecture sympa, personnage attachant.


J'ai moins aimé :


* Hugo Pratt, trait pour trait, Thierry THOMAS, Editions Grasset

Ça manquait de peps, selon moi...


* Comme des frères, Claudine DESMARTEAU, Editions Iconoclaste

La fin m'a paru manquer de saveur !


* Petit traité de philosophie naturelle, Kathleen DEAN MOORE, Editions Gallmeister

Quelques "nouvelles" m'ont plu, mais je me suis lassée...


La déception :


* Les méduses, Frédérique CLEMENÇON, Editions Flammarion

Je suis passée à côté de ce roman, sans m'en expliquer la raison.


***

Et de votre côté, ça a donné quoi ?


Miroir de nos peines - Pierre LEMAITRE

Editions Albin Michel
Parution : 2 janvier 2020
544 pages


Ce qu'en dit l'éditeur : 
  
Avril 1940. Louise, trente ans, court, nue, sur le boulevard du Montparnasse. Pour comprendre la scène tragique qu’elle vient de vivre, elle devra plonger dans la folie d’une période sans équivalent dans l’histoire où la France toute entière, saisie par la panique, sombre dans le chaos, faisant émerger les héros et les salauds, les menteurs et les lâches... Et quelques hommes de bonne volonté.

Il fallait toute la verve et la générosité d’un chroniqueur hors pair des passions françaises pour saisir la grandeur et la décadence d’un peuple broyé par les circonstances.

Ce que j'en ai pensé :

Je l'attendais avec impatience ce tome 3 de la trilogie de Pierre Lemaître, j'avais tant aimé Au-revoir là-haut et Couleurs de l'incendie.  Et il ne m'a pas fallu plus que quelques heures pour le dévorer !!

Des années 1930, on passe à une nouvelle décennie où un fou furieux va faire régner la terreur. La France, certaine de ses forces militaires, ne voit pas le danger et s'auto-sugère une victoire rapide sur les "casques à pointes", l'information diffusée, trafiquée, dynamise le soldat, confiné derrière la ligne Maginot, dans une "drôle de guerre". 

Jusqu'aux premiers affrontements, jusqu'à l'exode qui jette des milliers de français au-delà d'Orléans, chargés de brouettes et charrettes, embarqués dans des voitures qui n'auront bientôt plus d'essence; 
L'ennemi avance, la France recule.

Dans ce paysage se dessinent des personnages singuliers, savoureux, des portraits d'une époque pas si lointaine, entre fulgurances patriotiques et trafics ordinaires, auxquels s'ajoutent les misères quotidiennes.

Ce qui réjouit le lecteur dans ce dernier tome de la trilogie, ce sont, comme auparavant, les personnages : de Louise l'institutrice à Désiré Mignon aux multiples personnalités ! 
Pierre Lemaître réussit à conjuguer la petite et la grande Histoire, à nouer légèreté et drame, cocasserie et réflexions sur l'humanité.

Un opus qui clôt brillamment la trilogie ! 
(et on se prend à espérer qu'il pourrait y avoir une suite...)

Les bonnes âmes de Sarah Court - Craig DAVIDSON

Editions Albin Michel - Collection Terres d'Amérique
Parution : 30 octobre 2019
Titre original : Sarah Court
Traduction : Eric Fontaine
336 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Sarah Court est un morne lotissement au nord de Niagara Falls, Ontario. Cinq familles, cinq maisons dont les habitants semblent se fondre dans la grisaille du décor… jusqu’à ce que la plume de Craig Davidson en révèle toute l’étrangeté. Apparaissent alors un batelier chargé de repêcher les noyés au pied des célèbres chutes ; un cascadeur au corps brisé à force de chercher le danger ; un neurochirurgien alcoolique en disgrâce ; un boxeur raté et son fils obèse qui se rêve vampire ou momie ; une adepte du vol à l’étalage aux fantasmes de maternité, ou encore le fils orphelin d’une fumeuse de crack, devenu fabricant de feux d’artifice et criminel à ses heures…
Connaît-on vraiment ses voisins ? Et sa propre famille ? Dans ce livre à la frontière des genres, l’auteur d’
Un goût de rouille et d’os nous invite à une troublante exploration des âmes.

Ce que j'en ai pensé : 

A chaque chapitre, sa teinte noire (eau, poudre, boîte, carte, tache), à chaque chapitre ses personnages, un peu déglingués, recalés de la société, un peu glauques et blindés de névroses.

J'avais beaucoup aimé la nouvelle "Un goût de rouille et d'os" parue dans le recueil "20+1 nouvelles" en 2016, mais là bizarrement, s'il y a des choses que j'ai aimées, j'ai mis un peu de distance entre ces personnages et moi, et j'ai eu un peu de mal à finir ma lecture...

Sarah court, c'est un lotissement, comme en trouve partout, maisons à l'identique, zone péri-urbaine, où tout le monde connait (épie ?) tout le monde, et le niveau social s'assortit à l'état du crépi !! 

Il m'a manqué quelque chose pour m'enthousiasmer, mais je n'étais peut-être pas dans le meilleur état d'esprit pour aborder ce roman, pour rencontrer des personnages presque "tristes" dans un environnement qui ne l'est pas moins...
Je n'ai pas ressenti d'empathie mais  certains personnages ont retenu mon attention (dont Patience Nanavatti), il faudra sans doute que je leur consacre un peu plus de temps en relisant ce roman dans quelques mois ?

Merci à Babelio et aux Editions Albin Michel pour cette lecture !



 

Les veilleurs de Sangomar - Fatou DIOMÉ

Editions Albin Michel
Parution : 21 août 2019
336 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Nul ne s'aventure sans appréhension à Sangomar, ce bout de terre inhabitée où, dans la tradition animiste sérère, se rassemblent les djinns et les âmes des défunts. Sur l'île voisine, la jeune Coumba entame un long veuvage, recluse chez sa belle-mère. Elle vient de perdre son mari dans le naufrage du Joola, en 2002, au large du Sénégal.
Dès la nuit tombée, après le cortège des prières rituelles et des visites obligées, Coumba peut enfin faire face à son chagrin, consigner les souvenirs heureux, invoquer les morts. Alors, sa chambre s'ouvre grand aux veilleurs de Sangomar, esprits des ancêtres et des naufragés qui lui racontent leur destin et la mèneront à la rencontre de son « immortel aimé ».
Un grand roman de liberté et d'amour fou, porté par le souffle ensorcelant de Fatou Diome.



Ce que j'en ai pensé :

Ça commence sur un rythme lent, comme si la musique de ce livre attendait le tempo des tams-tams de cette péninsule sénégalaise pour libérer la poésie de la narration...

Sauf que pour moi, ça a presque trop tardé, que je me suis presque agacée de ces injonctions-répétitions qui amènent la litanie du deuil, trouvant que ça alourdissait le texte, la magie du sentiment amoureux, que ça me mettait à distance des personnages.

Je dis bien "presque", parce que selon les chapitres, le rythme change, évoque les femmes soumises au patriarcat, au poids des traditions, parle d'amour et de souvenirs, et que là, je me réjouissais de ce roman.

Je me suis perdue dans le son des tambours, je n'ai pas vibré autant que le pensais. J'ai parfois eu l'impression de ne entendre les voix de Sangomar, d'être submergée par trop de "tropisme".
Même si le sujet me plaisait, j'ai eu l'impression de tourner en vain autour de l'arbre à palabres. 

Tout ce que nous allons savoir - Donal RYAN

Editions Albin Michel
Parution : 27 mars 2019
Titre original : All we shall know
Traduction : Marie Hermet
288 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

« Martin Toppy est le fils d’un homme célèbre chez les gens du voyage et le père de mon enfant à naître. Il a dix-sept ans, j’en ai trente-trois. J’étais son professeur particulier. » 

C’est sur ces mots que s’ouvre le nouveau roman de Donal Ryan. Melody Shee est enceinte de douze semaines lorsqu’elle entreprend l’écriture d’un journal. Hantée par son mariage toxique avec un homme qui l’a quittée en apprenant la vérité sur l’enfant à naître, par le souvenir d’une mère inaccessible et de l’amie d’enfance qu’elle a trahie, Melody doit faire face seule à ses démons. Jusqu'à ce qu'une jeune femme énigmatique entre dans sa vie… 

Ce que j'en ai pensé :

J'avais beaucoup aimé "Le cœur qui tourne" en 2015 puis "Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe " (coup de cœur en 2017), je me réjouissais de lire ce nouveau roman de Donal RYAN.

J'ai retrouvé avec le plus grand plaisir une écriture forte et poétique, qui ici prend de l'ampleur, dans une narration parfois effrénée. Il y a tout ce qu'on imagine de l'Irlande dans ce roman qui raconte le destin de deux femmes que presque tout pourrait opposer.

L'une, Melody, adultère, qui porte l'enfant d'un jeune homme qu'elle n'aurait pas dû rencontrer (ni séduire !) et l'autre, Mary, mise à l'écart de sa communauté de gens du voyage parce qu'elle est stérile et que cela discrédité sa famille et le mariage arrangé prévu pour elle.

Deux personnalités étonnantes auxquelles  je ne me suis que peu attachée pourtant, leur préférant le père de Melody et Pat, le mari trompé, dans toute sa détresse.
J'ai aimé cet instantané (les 28 dernières semaines de  la grossesse de Melody) de l'Irlande et de la vie des gens du voyage, et la façon dont l'auteur décrit les relations amoureuses.

Merci à Babelio Masse Critique et aux Editions Albin Michel pour ce très bon roman qui confirme tout le talent de Donal Ryan. 

 

Remington - Baptiste GOURDEN

Editions Albin Michel
Parution : 30 janvier 2019
256 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Une route plongée dans la brume. Au loin, une jeune femme qui fait du stop : Remington ne sait plus d’où elle vient ni où elle va. Elle a pour seul bagage ses vingt ans, un revolver auquel il manque trois balles, et un violent désir de fuite. Soudain, un vieil homme s’approche et lui propose un marché : un bout de route contre un peu d’affection. En acceptant de monter à bord de la vieille Citroën en direction du Sud,  Remington s’embarque pour un périple improbable dont chaque étape va progressivement lever le voile sur son passé et sur celui du vieil homme. Jusqu’à faire ressurgir les souvenirs cannibales qui l’ont conduite sur la route…

Une écriture au scalpel, un rythme enragé : très loin des sentiers balisés, un premier roman singulier et brutal, l’odyssée insolite de deux êtres en marge que le hasard va lier à jamais. 


Ce que j'en ai pensé :

Vous me connaissez, quand ça coince, je ne mâche pas mes mots...

Dommage pour ce premier roman qui s'annonçait plutôt bon, avec une écriture vive et moderne, un décor très cinématographique et deux personnages principaux des plus intéressants : Remington dont la mémoire s'est envolée et qui prend la route du Sud avec un octogénaire à la libido en suspens, Fédor.

J'aurais pu beaucoup aimer..

Mais j'ai franchement détesté la surenchère de sexe, même si je ne suis pas choquée (et encore moins pudibonde), j'ai trouvé que le propos atteignait vite ses limites ! La narration, à grand renfort de vocabulaire ultra-cru, m'a bien vite agacée : ça suce des bites toutes les 3 pages sans que cela apporte grand chose à une histoire qui aurait gagné à un peu de suggestions plutôt qu'à cet étalage qui devient vite vulgaire.

Dommage...

Je remercie toutefois les Editions Albin Michel et  Babelio Masse critique pour cette découverte.

Dernière journée sur terre - Eric PUCHNER

Editions Albin Michel - Collection Terres d'Amérique
Parution : 10 octobre 2018
Titre original : Last day on earth
Traduction : France Camus-Pichon
288 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Voici neuf histoires courtes, et autant d’angles pour célébrer cette entité complexe et parfois surréaliste qu’est la famille. Ici, un adolescent suspecte sa mère d’être un robot ; là, un jeune homme récemment séparé de sa compagne emmène leur nouveau-né à une fête où la cocaïne coule à flots. On croise aussi un enfant prêt à tout pour empêcher sa mère de faire piquer le chien de son père, et une famille qui s'interroge sur ses nouveaux voisins, dont le fils de douze ans est convaincu qu'il existe un « univers parallèle » à même de résoudre miraculeusement les problèmes de chacun...  

Ces nouvelles, formidablement originales et pleines d'humour, flirtant ici et là avec l'absurde et le surnaturel, nous entraînent tour à tour dans un camp de vacances pour artistes en herbe, sur la route aux côtés d’un vieux groupe punk has-been, dans un futur dystopique où les parents n’existent plus, ou encore dans une librairie férocement indépendante. 

Réunies en un recueil décapant, elles imposent définitivement l’auteur de Famille modèle comme l'un des chroniqueurs les plus justes, les plus émouvants et les plus drôles de la vie sur terre. 

Ce que j'en ai pensé :

Je lis trop peu de nouvelles et j'aurais pu passer à côté de ce formidable recueil qui m'a enchantée !

Neuf histoires de famille un peu décalées, neuf familles un peu bancales pour qui l'amour, l'amitié, la vieillesse ou le passage à l'âge adulte ne sont pas simples et donnent lieu selon les cas à des situations cocasses ou « dramatiques ».

La narration est souvent tendre, un brin ironique parfois, mais elle prend des accents plus amers et frôle la tristesse ou la désillusion.

J'ai beaucoup aimé « Des monstres magnifiques » qui flirte avec la dystopie en évoquant une société où les vieillards sont pourchassés et où on a créé une sorte de jeunesse éternelle, ou encore « Paradis » qui montre ce père totalement immature (et pourtant touchant) et son bébé dans une fête empoudrée par la cocaïne.
Une belle découverte !

Grace - Paul LYNCH

Editions Albin Michel 
Parution : 2 janvier 2019
Traduction : Marina Boraso
496 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Irlande, 1845. 
Par un froid matin d’octobre, alors que la Grande Famine ravage le pays, la jeune Grace est envoyée sur les routes par sa mère pour tenter de trouver du travail et survivre. En quittant son village de Blackmountain camouflée dans des vêtements d’homme, et accompagnée de son petit frère qui la rejoint en secret, l’adolescente entreprend un véritable périple, du Donegal à Limerick, au cœur d’un paysage apocalyptique. Celui d’une terre où chaque être humain est prêt à tuer pour une miette de pain. 

Après Un ciel rouge, le matin et La Neige noire, le nouveau roman de Paul Lynch, porté par un magnifique personnage féminin, possède une incroyable beauté lyrique. Son écriture incandescente donne à ce voyage hallucinatoire la dimension d’une odyssée vers la lumière.


Ce que j'en ai pensé :

 J'ai découvert Paul Lynch un peu par hasard en 2015 et j'ai lu, coup sur coup La neige noire puis Un ciel rouge, le matin

Deux coups de cœur !! 

J'avais découvert une plume magnifique poétique, parfois lyrique (sans en faire trop) avec un vocabulaire très imagé, une ambiance presque irréelle (une Irlande pauvre où les légendes ancestrales ont la part belle et où on parle encore le gaélique) qui restituent à la perfection l'ambiance pré-XXème siècle.

Dans ce nouveau roman, on parle de famine, de celle qui a généré la grande crise irlandaise (entre 1845 et 1852) , quand le mildiou ravageait les plants de pommes de terre et jetait dans la misère la population qui avait misé sur cette seule culture agricole et se retrouvait sans moyens d'auto-subsistance.

C'est là que Grace est jetée sur les routes par une mère qui souhaite à la fois qu'elle puisse rapporter de quoi subsister et qu'elle échappe à la concupiscence du fermier qui vient de lui générer son 5ème enfant.. 

"Grace" est un roman d'initiation qui suit la trajectoire de cette gamine (au verbe franc et au courage épatant !), accompagnée de l'ombre de son frère, et qui apprend à faire face au pire : les éléments qui se déchainent, les angoisses qui naissent, la féminité qui se révèle, l'amour, la violence.

Pas de coup de cœur cette fois, même si j'ai franchement aimé ce roman, mais la fin abrupte m'a laissée sur ma faim. C'est sombre et c'est beau, l'écriture de Paul Lynch est hypnotique, j'ai aimé tous les personnages et pourtant, il m'a manqué une étincelle..

Une année de romans


C'est l'heure des bilans ! 

Je n'ai pas pu résisté à reprendre le questionnaire vu chez Jérôme , chez The Autist Reading et chez Hop sous la couette pour balayer mon année en livres !

J'ai clairement moins lu qu'en 2018 (140 livres en 2018 contre 170 en 2017) et j'ai eu aussi beaucoup moins de coups de cœur (trop d'attentes déçues)..

140 livres et 346 600 pages environ !

Moitié romans (67 dont 19 premiers romans), moitié polars (65, l'ambiance n'est donc pas si noire !), et quelques récits et documents.

Seulement 47 romans écrits en langue française parmi mes lectures qui pourtant m'ont emmenée au bout du monde (26 livres se déroulent sur le continent américain, 10 en Afrique - au sens large-, 11 ailleurs en Europe et 7 dans les pays nordiques).


1) Ma 1ère lecture de l'année ?
(et une très bonne surprise !)

Community - Estelle NOLLET - Editions Albin Michel

 2) Le livre le plus bref que j'ai lu ?
(96 pages avec beaucoup d'humour) 
 
 Bambi bar - Yves RAVEY - Editions de Minuit

3) Le livre le plus dépaysant ?
(et qui aurait mérité plus de visibilité)

Un océan, deux mers, trois continents - Wilfried N'SONDÉ - Editions Actes Sud

 4) La plus belle couv' de l’année ?
(et aussi un très beau conte)

Salina, les trois exils - Laurent GAUDÉ - Editions Actes Sud

 5) Un nouvel auteur découvert cette année ?  
(et une très jolie surprise !)

La vraie vie - Adeline DIEUDONNÉ - Editions de l'iconoclaste

 6) Le livre dont l’écriture m’a éblouie ?
(étonnant !)

Frère d'âme - David DIOP - Editions du Seuil

 7) Le meilleur personnage de l’année ?
(sacrée nana !!)

Alex- Pierre LEMAITRE - Editions Le livre de poche


 8) Le livre que j’attendais le plus ?
(et qui a répondu à mes attentes !)

Juste après la vague - Sandrine COLLETTE - Editions Denoël


 9) Le livre le plus déstabilisant ?
 (pour tout un tas de raisons !)

Est-ce ainsi que les hommes jugent ? - Mathieu MÉNEGAUX - Editions Grasset

 10) Le livre le plus inattendu ?
(parce que je n'aurais pas pensé relire ce classique plein de fantaisie, et que j'en suis ravie !)

Mon chien Stupide - John FANTE - Editions 10/18

 11) Le livre que j’ai enfin lu ?
(pour lire sa suite aussitôt après !) 
 
Au revoir là-haut - Pierre LEMAITRE - Editions Albin Michel

 12) Mon plus gros pavé ?
(et ce sont deux polars !)

en poche :
Lontano - Jean-Christophe GRANGÉ - Editions du Livre de Poche (non chroniqué) - 960 pages

en broché grand format :
Signe de vie  - José RODRIGUES DOS SANTOS - Editions Harper Collins - 704 pages

 13) Le livre le plus émouvant ?
 (je n'ai pas lu grand chose qui m'ait vraiment émue cette année...)

Le paradoxe d'Anderson - Pascal MANOUKIAN - Editions du Seuil

 14) Le livre le plus drôle ? 
(et qui fait réfléchir tout de même !)

Ecoute - Boris RAZON - Editions Stock

15) Le livre qui m’a appris quelque chose que j’ignorais totalement ?
(sur l'origine de la danse de St Guy)

Entrez dans la danse - Jean TEULÉ - Editions Julliard

 16) Ma dernière lecture de l’année ?
(et un auteur que je ne pensais pas lire un jour !)

L'empire des loups - Jean-Christophe GRANGÉ - Editions Le livre de poche 
(non chroniqué) 

 17) Le plus beau titre de l’année ?
(parce que, ce poème d'Aragon, chanté par Bernard Lavilliers :
" C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien"
)

Prendre des loups pour des chiens - Hervé Le Corre - Editions Rivages


 18) Le meilleur recueil de nouvelles de l’année ?
(parce que c'est surtout le seul lu en 2018 - et qu'il est super bien !)

J'aurais voulu être égyptien - Alaa EL ASWANY - Editions Actes Sud

 19) Le livre le plus ennuyeux de l’année ?
 (aurait pu postuler dans la rubrique suivante !)

Le cœur converti - Stefan HERTMANS - Editions Gallimard

 20) Le plus gros raté de l’année ?
 (lu dans le cadre du Prix Elle, la daube ultime en matière de polar !)

Défaillances - B.-A. PARIS - Editions Hugo Thriller


 21) Le meilleur livre de l’année ?
(parce que Khadra, parce que ça dérange nos préconçus) 

Khalil - Yasmina KHADRA - Editions Julliard

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Et vous ? Votre bilan ?
(clic sur les titres pour lire les chroniques)