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Algérie, "Soyez les bienvenus" - Claire et Reno MARCA

 

Editions de la Martinière

Parution : 5 août 2014

216 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

A travers un périple de 4 mois, Claire et Reno Marca sont allés à la découverte de l'Algérie d'aujourd'hui : colorée, surprenante, fraternelle et chaleureuse. Illustré par plus de 600 dessins et photographies, ce récit de voyage est un passionnant reportage au cœur de l'un des plus beaux, des plus attachants pays du monde.

Ce que j'en ai pensé :

Oubliez tout ce que vous croyez savoir à propos de l'Algérie, mettez de côté les attentats des années 1990, la guerre d'indépendance !

Ce très beau livre offre un autre regard sur un pays aux multiples visages.

D'Alger la blanche aux ocres du Hoggar, des faubourgs d'Oran aux montagnes de la Kabylie, on croise Maïssa Bey, écrivain féministe, des religieux chrétiens, des musiciens traditionnels, on évoque le souvenir de Théodore Monod et d'Isabelle Eberhardt.

Et si les dessins et les photos sont remarquables, le texte qui les accompagne est d'une formidable justesse et transportent le lecteur au gré d'un périple où la poésie de l'instant est omniprésente.

Une belle découverte ! (et l'envie de prendre un avion pour partir à la rencontre de ce pays méconnu et mal-aimé et de ses habitants)


Rhapsodie des oubliés - Sofia AOUINE


Editions de La Martinière
Parution : 29 août 2019
208 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

" Ma rue raconte l'histoire du monde avec une odeur de poubelles. Elle s'appelle rue Léon, un nom de bon Français avec que des métèques et des visages bruns dedans. "

Abad, treize ans, vit dans le quartier de Barbès, la Goutte d'Or, Paris XVIIIe. C'est l'âge des possibles : la sève coule, le cœur est plein de ronces, l'amour et le sexe torturent la tête. Pour arracher ses désirs au destin, Abad devra briser les règles. À la manière d'un Antoine Doinel, qui veut réaliser ses 400 coups à lui.

Rhapsodie des oubliés raconte sans concession le quotidien d'un quartier et l'odyssée de ses habitants. Derrière les clichés, le crack, les putes, la violence, le désir de vie, l'amour et l'enfance ne sont jamais loin.

Dans une langue explosive, influencée par le roman noir, la littérature naturaliste, le hip-hop et la soul music, Sofia Aouine nous livre un premier roman éblouissant.


Ce que j'en ai pensé :

Il y a chez Abad, un peu du "Momo" décrit par Romain Gary dans "La vie devant soi", mais il y a aussi l'instantané d'un quartier parisien, la Goutte d'Or où cohabitent toutes les immigrations, légales ou non, tous les désespoirs d'une société ni française ni étrangère.

Au travers de ce gamin des rues, franchement porté sur la branlette (il y a des passages savoureux, d'une réalité et d'une fraîcheur..), se dessine le portrait d'un quartier de "recalés", d'Ida la gamine juive sauvée de la Shoah, à Gervaise (-Hello ZOLA -) la pute africaine, des "Barbapapas" (intégristes islamistes auxquels l'auteur via la narration n'accorde aucune circonstance atténuante - le chapitre en mode texto sur les candidats au voyage vers la Syrie est décapant !) à Madame Odette, retraitée-virée de Radio France et qui fait découvrir musique et littérature à ce gosse "de rien"...

C'est Paris, dans ses replis pas bobos, dans sa cruelle réalité, c'est aussi un témoignage émouvant, souvent drôle, parfois sinistrement réaliste qu'offre Sofia Alouine ! une belle plume, un auteur à suivre !
Presque coup de cœur !! 

(Il nous en faut de ces auteurs qui racontent les autres, les musulmans pas rigoristes pas terroristes, qui narrent "l'ensemble" et pas la détestation, qui donnent à voir des êtres humains exactement identiques à nous dans toutes leurs faiblesses, dans tous leurs espoirs..)


"(....)faire semblant que tout va bien, éviter la honte, y revenir un jour, fermer sa gueule même si la rage gronde. Pas chez nous, pas chez toi, homme englouti ici et refusé là-bas."

Le club des pendus - Tony PARSONS

Editions de La Martinière
Parution : 21 septembre 2017
Titre original : The hanging club
Traduction : Anne Renon
336 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

À Londres, les bourreaux sont de retour.
Ils ont décidé de rétablir la peine capitale.
Ils forment un étrange club avec pour modèle le célèbre bourreau anglais Albert Pierrepoint, responsable de plus de quatre cent cinquante exécutions au siècle dernier. Et c’est par la corde qu’ils ont décidé de punir violeurs d’enfants, chauffards et autres délinquants qui réussissent à échapper au système judiciaire.
La conscience du détective Max Wolfe le tourmente.
La justice est-elle vraiment là où on le croit ? Qui sont ces citoyens-vengeurs ? Pour y répondre, Max devra s’enfoncer dans les entrailles de la ville, là où les vestiges du passé ont encore une emprise sur les vivants.
Dans un Londres caniculaire, plus que jamais le bien et le mal se confondent.



Ce que j'en ai pensé :

Il arrive parfois qu'une panne de lecture surgisse et qu'aucun livre ouvert ne trouve grâce à nos yeux. Dans ces cas-là, rien de tel qu'un polar ! 

J'ai d'abord été un peu circonspecte quant à la couverture rose girly, assez étonnante pour le genre, mais en faisant la connaissance de Max Wolfe, le flic de Londres, je l'ai vite oubliée.

Voila un roman bien noir, comme les triples expressos qu'il avale à longueur de journée ! 

Le lecteur plonge vite dans une enquête sordide où une drôle de justice est rendue par un groupuscule masqué semblant rendre gloire à Albert Pierrepoint, le bourreau anglais. 
Toutes les victimes sont des criminels pour lesquels on peut estimer que les tribunaux ont été cléments. Leurs crimes sont différents mais ont tous plongés des familles dans le désarroi. La justice des tribunaux serait-elle parfois "injuste" ? 

Le polar nous entraîne dans une réflexion sur la peine de mort, sur le Loi du Talion, sur le supposé laxisme des forces de police, sur la tempérance des jugements, et interroge le lecteur : quid de la vengeance ? Quelle est la frontière entre le bien et le mal ?
Le tout servi par une narration concise, nerveuse, sans fioritures, des personnages intéressants, et une ambiance réussie.

Merci à Sonia de m'avoir prêté (au bon moment !) ce polar que j'ai dévoré en quelques heures, et de m'avoir fait découvrir l'auteur !