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Gabriële - Anne & Claire BEREST

Editions Stock - Collection La bleue
Parution : 23 août 2017
450 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Septembre 1908. Gabriële Buffet, femme de 27 ans, indépendante, musicienne, féministe avant l’heure, rencontre Francis Picabia, jeune peintre à succès et à la réputation sulfureuse. Il avait besoin d’un renouveau dans son œuvre, elle est prête à briser les carcans : insuffler, faire réfléchir, théoriser. Elle devient « la femme au cerveau érotique » qui met tous les hommes à genoux, dont Marcel Duchamp et Guillaume Apollinaire. Entre Paris, New York, Berlin, Zürich, Barcelone, Étival et Saint-Tropez, Gabriële guide les précurseurs de l’art abstrait, des futuristes, des Dada, toujours à la pointe des avancées artistiques. Ce livre nous transporte au début d’un XXème siècle qui réinvente les codes de la beauté et de la société.
Claire (à gauche) et Anne Berest sont les arrière-petites-filles de Gabriële Buffet-Picabia.

 Ce que j'en ai pensé :

Une biographie écrite à quatre mains ? En voila une idée intéressante ! D'autant que le sujet a de quoi passionner !

Anne et Claire Berest retracent la vie peu ordinaire de leur bisaïeule, Gabriële Buffet- Picabia, femme libre et femme folle d'amour tout à la fois, qui dédiera sa vie à ses hommes et à l'art. Une mère imparfaite, une grand-mère indigne, mais une muse pour Picabia, une maîtresse pour Duchamp ou encore une amie fidèle pour Apollinaire.


 Francis Picabia, Gabriële et Apollinaire en 1917

On traverse la France des années folles, de Paris au Jura, en passant par la Côte d'Azur, on s'invente avec Gabriële une nouvelle vie entre Espagne et Amérique, et c'est tout le monde de l'art qui se précipite dans ces pages, qui se réinvente, libre de contraintes et des canons jusque là imposés.


Francis et Gabriële à Séville en 1909

Une plongée fascinante dans une époque trépidante et Gabriële comme un fanal qui éclaire le chemin, inspire, donne à réfléchir la création artistique, force à repousser les limites.
De ce portrait, on retient l’ambivalence de cette femme en avance sur son temps, entre liberté (s'affranchissant des codes sociaux qui la voudrait Pénélope en son foyer) et renoncements (à ses propres aspirations artistiques, à la fidélité de son mari, à sa famille...).


Gabriële, comme un fantôme dans l'histoire de l'art et dans la vie d'Anne et Claire Berest qui ont réussi à ressusciter cette arrière-grand-mère, à "effacer l'effacement" avec ce qu'il faut de pudeur et d'admiration pour donner à cette biographie tout son charme.

Merci à Valentine et aux Editions Stock pour cette formidable découverte !

A noter, ce document fait partie de la sélection du Grand Prix des Lectrices Elle pour le jury d'octobre.

Sagan 1954 - Anne BEREST


éd Stock - 192 pages
 Ce qu'en dit l'éditeur :
1954. Françoise Sagan est une jeune fille de dix-huit ans comme les autres, ou presque. Le 15 mars, l’éditeur René Julliard publie le premier roman de Françoise Quoirez, dite Sagan, Bonjour tristesse, et tout change. Françoise devient riche et célèbre, noctambule et légendaire, culte et pourchassée.
2014. Romancière, Anne Berest se revêt « de la vie de Françoise pour oublier la sienne », et tisse sa jeune existence enlacée à celle de son aînée. Nous avons alors tout à la fois un roman, une biographie et une autofiction où, sous la plume merveilleuse d’Anne Berest, les vies de ces deux jeunes femmes n’en font plus qu’une. Et surtout, dans le miroir que vous tend le passé, le mythe Sagan rencontre l’éternelle jeunesse.
Anne Berest, née en 1979, publie son 
premier roman, La Fille de son père, en 2010
Ce que j'en ai pensé :
Quand ce roman est paru au printemps 2014, j'avais été tentée parce qu'il parlait de la jeunesse d'un écrivain que j'aime beaucoup, ce "charmant petit monstre" de Sagan. J'avais lu la très bonne biographie que lui avait consacré  Marie-Dominique Lelièvre (Sagan à toute allure, Paris, Denoël, 2008) et j'étais fascinée par cette drôle de femme, scandaleuse, libre que j'avais découverte comme tout le monde avec Bonjour tristesse. 
Et puis la perspective qu'offrait la quatrième de couverture, à savoir le mélange avec l'histoire personnelle d'Anne Berest et de sa déception amoureuse m'avait retenue, je n'aime pas trop les autofictions...
La sortie en poche m'a donné l'occasion de me plonger dans ce que l'auteur refuse de qualifier de biographie pour la nommer "histoire" et j'ai d'abord aimé sa façon d'appréhender les débuts de Françoise Sagan en littérature, appréciant l'échelle temporelle arrêtée en 1954, comme une parenthèse.
Je me suis pourtant agacée de bricoles : si l'auteur imagine avec plus ou moins de succès, j'ai été presque gênée de ne pas y retrouver quelques anecdotes très connues (le choix du pseudo où la remarque de son père, contée par Sagan plus tard, est totalement éludée) et j'ai été presque "stupéfaite" de lire certaines choses comme "l'odeur de l'encre fraîche étrangle le cou de Françoise" (hein ???)...
L'ensemble, s'il se lit agréablement (ouf ! l'histoire perso d'Anne Berest n'est pas si envahissante, même si parfois ses réflexions paraissent saugrenues) m'a pourtant semblé un peu inachevé et finalement je ne sais pas si ce roman a plu au fils de Sagan qui l'avait "commandé"...