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Orphelines - Franck BOUYSSE

Editions Moissons Noires
Parution : 10 mars 2020
282 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Une ambiance sombre et pesante s'est installée dans la ville.

Un criminel tapi dans l'ombre observe et s'amuse avec deux flics qui le poursuivent. Crime après crime, Bélony et Dalençon voient ce meurtrier leur glisser entre les doigts.

La noirceur de son âme ne fait aucun doute depuis qu'un corps de femme massacré a été découvert... 

Ce que j'en ai pensé :

Ceux qui ont été ébloui(e)s par "Né d'aucune femme", les  "fans" qui lisent Franck Bouysse depuis  "Grossir le ciel" (comme moi !), ne vous attendez pas à retrouver le même style de narration, le même genre de roman noir.

J'ai (presque) tout lu de Franck Bouysse, auteur que j'ai ajouté à mon "Panthéon" de lectrice pour tout un tas de raisons dont un sens de la narration rarement égalé, dont un usage de la langue française (quand sa prose frôle la poésie) qui en démontrerait à certains "auteurs" de tête de gondole, etc...

Là. 
Comment dire ? 

C'est Franck Bouysse qui n'est pas à son summum, qui livre un polar classique (mais pas si prévisible que ça !), qui semble remplir un contrat avec sa maison d'édition. C'est un peu mieux qu'"Oxymort", mais ceux et celles qui attendent beaucoup après "Né d'aucune femme" vont être déçu(e)s...

L'intrigue tient la route et tient en haleine. Personnages crédibles et tutti quanti, mais on est loin du meilleur que peut produire cet écrivain...

Né d'aucune femme - Franck BOUYSSE

Editions La Manufacture de Livres
Parution : 10 janvier 2019
336 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :


" Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
— Et alors, qu’y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? Demandai-je.
— Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
— De quoi parlez-vous ?
— Les cahiers… Ceux de Rose."

Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. 

Franck BOUYSSE, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec Né d’aucune femme la plus vibrante de ses œuvres. Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine.

Ce que j'en ai pensé :

Impossible de passer à côté du tout nouvel opus de Franck Bouysse tant chacun de ses livres m'a touchée.

Impossible de résister à l'émotion en découvrant le destin de Rose, vendue par son père à un maître de forge pour sortir le reste de la famille de la misère.

Dans ce coin perdu, il faut lutter pour conserver sa dignité et parfois s'affranchir des sentiments.
Aucun des protagonistes de cette histoire n'est ordinaire, et pourtant ils le sont tous, chacun à leur manière, à commencer par cette petite bonne de 14 ans, sans bonheurs et sans avenir.

Ça fait belle lurette que je n'avais pas autant regretté de tourner la dernière page d'un roman, tant les personnages sont attachants, vivants ! 

S'il est question de maternité, de pauvreté, de destins gâchés, il y a, au-delà de tout cela, l'envie d'arrêter le temps, de suspendre sa marche cruelle et les erreurs commises, de donner une autre chance à Rose, une autre conclusion à cette histoire qui attrape les tripes et fait verser quelques larmes !

Franck Bouysse excelle, une fois encore ! Et j'ai bien l'impression que Rose restera dans ma mémoire !..

Glaise - Franck BOUYSSE

Editions La Manufacture de Livres
Parution : 7 septembre 2017
 425 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Au cœur du Cantal, dans la chaleur d'août 1914, les hommes se résignent à partir se battre, là-bas, loin. Joseph, tout juste quinze ans, doit prendre soin de la ferme familiale avec sa mère, sa grand-mère et Léonard, vieux voisin devenu son ami. Dans la propriété d'à côté, Valette, tenu éloigné de la guerre en raison d'une main atrophiée, ressasse ses rancœurs et sa rage. Et voilà qu'il doit recueillir la femme de son frère, Hélène, et sa fille Anna, venues se réfugier à la ferme. L'arrivée des deux femmes va bouleverser l'ordre immuable de la vie dans ces montagnes. 

Roman d'amour et de fureur, Glaise confirme l'immense talent de son auteur à mettre en scène des hommes et des femmes aux prises avec leurs démons et avec les fantômes du passé.

 photo Cleostan

Ce que j'en ai pensé :

Elle colle partout cette glaise : aux sabots de ces paysans, trop jeunes, trop vieux ou déjà abîmés, qui n'ont pas pu aller à la guerre, et aux corps de ces soldats qui se battent dans les tranchées. Elle enrobe les os de ces vieux au cimetière, soulagés de leurs maux sur terre, les os de ces gars qui seront bientôt bouffés par la mitraille boche ou par les rats. 

Elle est matière entre les mains de Joseph qui apprend à la sculpter, à lui donner vie. Joseph dont le père est parti lui-aussi sur le front des Ardennes et qui devient un homme, plus vite que prévu quand Anna débarque dans ce coin des puys déchiré par les orages d'été. 

Il n'y a pas que la terre qui parle dans ce roman, il y a les foins coupés, la neige qui étale sa robe de silence, la pluie qui ne noie aucun chagrin et la montagne, intangible dans ce monde qui fout le camp et sème, encore et encore le malheur.

Prose puissante, évocatrice, destin impitoyable qui s'acharne, voila ce que l'auteur manie à merveille. Ça secoue, évidemment, c'est très très noir, d'une sourde violence, celle des éléments et celle des hommes. Mais il y a dans le soleil qui flirte avec mes blés, dans la brise qui fait voleter la robe d'Anna, un tout petit peu d'espoir, comme celui qui fait croire que la guerre finira un jour... 

Noire porcelaine - Franck BOUYSSE

Geste Editions - Poche
Parution : 2013
336 pages


Ce qu'en dit l'éditeur : 

Un récit dans lequel « le noir n’est pas une couleur » mais «la mort et le désespoir versés au cœur des ténèbres ».

À la suite de la découverte d’un corps de femme massacré en plein cœur de Limoges, Bélony et Dalençon, deux flics que tout oppose, se lancent à la poursuite d’un meurtrier qui ne cesse de leur glisser entre les doigts. Ce dernier les observe dans l’ombre et semble s’amuser avec eux enchaînant crime sur crime et dévoilant la noirceur de son âme. Le capitaine Jacques Belony, « vieux flic de la Criminelle » vient de perdre sa femme et sa fille dans un accident de voiture tandis que Marie Dalençon, sa jeune collègue, subit les tourmentes de relations amoureuses chaotiques.

Si différents et pourtant si complices dans la poursuite du meurtrier, les deux personnages que l’on avait déjà rencontrés dans le premier roman noir de Franck Bouysse, L’Entomologiste, arriveront-ils à arrêter le criminel ?

Franck Bouysse réussit à créer une ambiance sombre et épaisse pour un roman qui plonge le lecteur au cœur des ténèbres.

Franck Bouysse, né le 5 septembre 1965 à Brive-la-Gaillarde, est un écrivain français, auteur de nombreux romans policiers. Enseignant en biologie dans un lycée technique à Limoges, il se lance en 2004 dans l'écriture avec la publication du roman La Paix du désespoir. En 2007, il publie L'Entomologiste, le premier de ses nombreux romans noirs.

Ce que j'en ai pensé :

 Ça commence comme un polar de facture classique, presque caricatural : un vieux flic abîmé par la vie (sa fille de 6 ans est morte dans un accident de voiture, sa femme est dans le coma depuis 12 ans et meurt à son tour) et sa jeune et jolie collègue, célibataireet un chef de service cloué à son fauteuil de bureau suite à une blessure lors d'une intervention.

 

Il y a un crime d'abord, abominable : une femme sans pieds et sans mains est retrouvée morte au pied d'un rocher, fracassée, la partition du Temps des cerises scotchée dans son dos.

Un second crime, un troisième...et un fou qui rôde et dont on connaît les pensées via une sorte de journal mental, rempli d'élucubrations verbales, propos décousus, mots jetés en vrac dans le désordre de son cerveau.

 

Forcèment, pour la fliquette, ça va mal tourner...

 

J'ai acheté ce polar sur la seule foi du nom de l'auteur sur la couverture. J'adore Franck Bouysse quand il perd ses personnages au fond d'une campagne hostile et bousculée par les éléments.

 

Là, je suis plus circonspecte. Non pas que ce polar soit mauvais, c'est même plutôt le contraire et les personnages, même assez classiques, sont attachants et riches...Mais il m'a manqué quelque chose et j'ai trouvé que le dénouement intervenait peut-être de façon un peu brouillonne ou bâclée, trop rapide, et je n'ai pas aimé ces chapitres qui retracent les élucubrations du tueur, en italique dans le texte.     

Plateau - Franck BOUYSSE

éd La manufacture de livres - Parution janvier 2016 - 300 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Plateau, c’est un hameau en Haute-Corrèze où réside un couple de vieux paysans, Virgile et Judith. Judith, est maintenant atteinte d’Alzheimer, elle oublie tout sauf une chose : elle a mal vécu l’absence d’enfant dans le foyer. Le couple a élevé Georges, ce neveu dont les parents sont morts d'un accident de voiture alors qu'il avait cinq  ans. Maintenant Georges vit dans une caravane face à la maison de Virgile et Judith. Alors lorsqu’une jeune femme emménage chez Georges, lorsqu’un ancien boxeur, Karl, tiraillé entre ses pulsions sexuelles et sa croyance en Dieu vient s’installer dans une maison du hameau et qu’un mystérieux chasseur sans visage rôde alentour, Plateau prend des allures de village où toutes les passions se déchaînent. 

 Franck Bouysse est né en 1965. Enseignant en Biologie à Limoges, il voue depuis longtemps une passion pour la lecture de romans noirs, thrillers et à vrai dire, tout genre de littérature, une passion qui le pousse à écrire lui-même. Il aime écrire en fumant d’immondes cigares italiens  et déguster des vins rouges du sud entre amis…

Exposition photos "La Terre des paysans" © Raymond Depardon

 Ce que j'en ai pensé :

Après l'énorme coup de cœur pour Grossir le ciel, j'espérais renouveler cette incroyable expérience de lecture : une langue maîtrisée à la perfection servant un polar glaçant.  
Ça aurait presque pu être un défaut cette fois-ci : la narration est tellement brillante, tellement ciselée, pleine d'images vivantes que cela éclipse parfois le côté thriller ! On se trouve projeté dans un texte magnifique qui emporte tout, et si l'intrigue, un peu moins tendue que le précédent ouvrage, peine un peu à démarrer, elle bascule radicalement en milieu de roman.

Dès lors, la tension monte progressivement et les secrets se dévoilent, et c'est finalement tout l'enjeu de cet opus : chaque personnage traine avec lui son lot de petits arrangements ou de grands crimes et ils nous sont distillés à mesure, semant le soupçon, découvrant des fêlures et laissant craindre le pire (qui ne manquera pas d'arriver !!).

C'est donc un polar fort, très noir, où la violence se dissimule jusque dans les rapports familiaux, où l'âpreté et la rudesse caractérisent cette fois un peu plus les hommes que la nature (l'intrigue se déroule à la belle saison) : bien que les personnages soient plus nombreux et vivent moins isolés, leurs âmes sont plus sombres et flirtent avec le désenchantement et la peur.

Une sacrée réussite ! Et l'envie de remercier l'écrivain pour la force de son texte, pour s'être délecté des mots avec un rare savoir-écrire ! Bon sang que ce type est fort !!

Pour découvrir un peu plus cet auteur hors du commun, ça se passe sur le blog de Velda, ici

Grossir le ciel - Franck BOUYSSE

éd Livre de Poche -  6 janvier 2016 - 240 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :
L' abbé Pierre vient de mourir. Gus ne saurait dire pourquoi la nouvelle le remue de la sorte. Il ne l' avait pourtant jamais connu, cet homme-là, catholique de surcroît, alors que Gus est protestant. Mais sans savoir pourquoi, c était un peu comme si l' abbé faisait partie de sa famille, et elle n est pas bien grande, la famille de Gus. En fait, il n' en a plus vraiment, à part Abel et Mars. Mais qui aurait pu raisonnablement affirmer qu' un voisin et un chien représentaient une vraie famille ? Juste mieux que rien. C' est justement près de la ferme de son voisin Abel que Gus se poste en ce froid matin de janvier avec son calibre seize à canons superposés. Il a repéré du gibier. Mais au moment de tirer, un coup de feu. Abel sans doute a eu la même idée ? Non.
Longtemps après, Gus se dira qu' il n aurait jamais dû baisser les yeux. Il y avait cette grosse tache dans la neige. Gus va rester immobile, incapable de comprendre. La neige se colore en rouge, au fur et à mesure de sa chute. Que s est-il passé chez Abel ? 

 Franck Bouysse, né en 1965, est enseignant en Biologie à Limoges.
Il voue depuis longtemps une passion pour la lecture de romans noirs, 
thrillers, une passion qui le pousse à écrire lui-même.

Ce que j'en ai pensé :
Une nature sauvage, rude, ensevelie sous la neige (et donc un fond de nature writing qui n'était pas pour me déplaire !) et personne à des kilomètres à la ronde, deux voisins taiseux, solitaires dont Gus, vieux garçon dont la vie a été difficile et qui ne s'occupe que de voir défiler les jours entre son chien Mars et ses vaches., jusqu'à ce que tout bascule...
Voila un polar qui se lit tambour battant tant l'écriture en est intelligente, subtile et sensible, une intrigue rondement menée, mêlant peu d'intervenants ! 
Un vrai plaisir que ce polar dans un cadre cévenol qui convient parfaitement aux personnages et qui prend souvent les allures d'un excellent scénario, fascinant, et dont le climat angoissant submerge peu à peu !

Et quelle plume ! Bien au-dessus de la plupart des auteurs contemporains, vocabulaire riche et signifiant, une merveille !