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Les jours infinis - Claire FULLER

éd STOCK collection La cosmopolite
avril 2015 - 340 pages
titre original : Our endless numbered days
traduction : Mathilde Bach
Ce qu'en dit l'éditeur :
Il n’a pas l’air d’un menteur », pense Peggy Hillcoat en regardant la photo de son père. Elle a été prise l’été de ses huit ans. Il avait transformé la cave en abri antiatomique et discutait de fin du monde avec ses amis survivalistes. Sa mère retenue au loin, ils s’étaient amusés à camper dans le jardin, avant qu’il ne l’emmène en voyage dans une forêt lointaine. Les vacances se muent en perpétuité quand il lui annonce que le reste du monde a disparu. La vie de Peggy sera désormais réduite à un piano bricolé qui joue de la musique dans sa tête, à la forêt immense et à une hutte en bois.
En 1985, Peggy est de retour à la maison, après neuf ans d’absence. Comment a-t-elle survécu mais surtout comment est-elle revenue ?
 Claire Fuller vit à Winchester. Les jours infinis, dont les droits
 sont vendus dans dix pays, est son premier roman.
Ce que j'en ai pensé :
Quel étrange roman ! Dérangeant et fascinant à la fois, carrément addictif ! Drôle d'histoire que celle de Peggy, histoire qui nous fait naviguer entre syndrome de Stockholm, théorie survivaliste et psychiatrie sévère, mais aussi entre écureuils grillés au feu de bois et omelette fatale aux amanites, entre piano "sacralisé" (celui dont joue la mère de Peggy, concertiste célèbre) et piano "virtuel" (delui dont joue Peggy au fond des bois)...Une histoire de manipulation, de perversité, d'amour aussi même s'il est trouble, falsifié.
L'écriture de l'auteur est précise, délicate, très classique et pourtant infiniment poétique, décrivant la nature tour à tour accueillante, providentielle ou au contraire hostile, inquiétante. L'auteur alterne dans sa narration le point de vue de l'enfant et celui de la jeune femme revenue à la maison, accentuant ainsi le sentiment d'ambiguité et de folie.
Merci aux éditions STOCK pour l'envoi de ce roman!


Désaccords imparfaits - Jonathan COE

éd GALLIMARD - 2012 - 96 pages
parutions Folio Octobre 2013 - n°5645
traduction : Josée Kamoun
Ce qu'en dit l'éditeur :
«Il y a combien de temps que j’ai joué ces accords? Combien de temps qu’elle est apparue dans le bar, elle, qu’elle s’est approchée du piano, pendant que j’improvisais dans la pénombre de la salle, bien après que les buveurs les plus endurcis étaient rentrés chez eux, leurs verres finis? Je ne sais pas, j’en perds le souvenir. Je me rappelle seulement que nous avons bavardé, échangé des banalités quelques minutes, pendant que mes doigts erraient sur le clavier, machinalement ; au fil des itinéraires habituels, des harmonies faciles et familières, auxquelles je me laisse prendre, ces temps-ci, comme à autant de mauvaises habitudes.» 
Quatre pièces courtes pour rire et rêver, quatre variations sur nos vies incertaines, où rien n’est jamais achevé – pas même le malentendu. Au clavier, Jonathan COE avec sa petite musique qui nous piège pour mieux nous enchanter. 
Jonathan COE, né en 1961 en Angleterre, doit sa notoriété
à son troisième roman Testament à l'anglaise
Ce que j'en ai pensé :
L'an dernier déjà, j'étais dubitative à propos d'un roman de Jonathan COE. J'avais l'impression de ne pas retrouver la magie de La pluie avant qu'elle ne tombe.
C'est un peu l'effet que ce recueil de nouvelles a produit cette fois encore. J'ai eu la sensation de me retrouver face à une "collection" de textes sans queue ni tête et j'ai assez peu aimé l'ensemble. Je réalise que la nouvelle que j'ai préférée est la toute première que j'aurais volontiers apprécié de voir développer en roman, j'ai aimé cette étrange histoire de fantômes mais les 3 autres ne m'ont pas touchée. 
Je me demande si l'auteur n'aurait finalement pas dû garder ça au chaud dans ses tiroirs.

La dame à la camionnette - Alan BENNETT

éd BUCHET CHASTEL - février 2014 - 126 pages
traduction : Pierre Ménard
Ce qu'en dit l'éditeur :
Miss Shepherd, vieille dame excentrique, vit dans une camionnette aux abords de la résidence londonienne d’Alan Bennett. Victime de l’embourgeoisement du quartier et de quelques vauriens, elle finit par installer son véhicule dans la propriété de l’auteur.
Commence alors une incroyable cohabitation entre la marginale et la célébrité, qui durera près de vingt ans.
Entre disputes, extravagances et situations drolatiques, la dame à la camionnette n’épargne rien à son hôte ni au lecteur. Bennett, en excellent conteur, saisit leur duo et livre, au-delà des anecdotes, un tableau très juste du Londres des années 1970 et 1980, de sa bourgeoisie progressiste et de ses exclus.
Un récit d’une grande humanité qui croque avec humour les travers de la société britannique contemporaine.
Alan Bennett est un écrivain, dramaturge, homme de radio britannique. 
En France il a rencontré un franc succès avec La Reine des lectrices 
puis La Mise à nu des époux Ransome ou encore So shocking ! 
Sur la photo, il est accompagné de Mrs S., la dame à la camionnette.

Ce que j'en ai pensé :
Sympathique et très court récit ! L'auteur qui s'agace volontiers des attitudes de la clocharde qu'il héberge dans son jardin tient un journal et parfois, le fil évoque cette drôle de vieille femme, clocharde, échouée dans son jardin. C'est parfois cocasse (à l'anglaise), souvent tendre, c'est aussi une vision sans complaisance de l'Angleterre des années 1970-80, des années Tatcher...
Un récit qui se lit d'une traite, plaisant et simple, mais qui donne à voir une version attachante des laissés-pour-compte de la société. 
Je ne connaissais aucun des autres romans de cet auteur mais ce petit morceau d'Angleterre, doux-amer, m'a beaucoup plu ! et j'ai souri en découvrant à quoi ressemblait un des véhicules de Mrs Sheppard, la Reliant repeinte en jaune :
oui ! Une seule roue devant et deux sur le train arrière !

Juin, mois anglais

Comme l'an dernier, à l'initiative de Cryssilda, Martine et Lou, juin est placé sous le signe de la littérature anglaise et je me réjouis de participer à ce challenge ;o)

En 2014, je n'avais eu le temps de lire que 10 romans (mon bilan ici) et je ne suis pas sûre de faire autant cette année...

Mais j'ai sorti de ma PAL quelques romans :
Victoria HISLOP, L'île des oubliés
 Ariana FRANKLIN, La confidente des morts
Jonathan COE, Désaccords imparfaits
Alan BENNETT, La dame à la camionnette
Claire FULLER, Les jours infinis

J'ai envie de découvrir d'autres auteurs comme Sarah WATERS, Julian FELLOWES ou encore Alan HOLLINGHURST ou P.G WODEHOUSE, et il se pourrait que la liste s'allonge au hasard de mes visites en librairie !

Juin, mois anglais - mon bilan

La liste des livres lus du 4 juin au 25 juin 2014 :

Le manoir de Tyneford – Natasha SOLOMONS  ★★★
Le dernier crime d’Agatha Christie – Christopher CARTER ★★
La légende de Codstone – Patricia WENTWORTH ★★★
La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry –Rachel JOYCE★★★★
Intrigue à l’anglaise – Adrien GOETZ ★★
La mort s’invite à Pemberley – PD JAMES (pas terminé !)
La vie aux aguets – William BOYD ★★
La dernière conquête du Major Pettigrew – Helen SIMONSON ★★★★
La nuit des chasseurs – Martha GRIMES
Le secret d’Edwin Strafford – Robert GODDARD★★

Dix romans au compteur dont certaines très bonnes surprises comme «Le manoir de Tyneford», «La lettre qui allait…» ou encore «La dernière conquête du Major Pettigrew» : ambiance anglaise délicate et potique, livres pleins d’optimisme et de petits bonheurs. Ça n'est pas énorme mais j'avais prévu d'intercaler d'autres lectures donc ça me va comme ça ! 

J’ai aimé aussi les romans de BOYD ou de GODDARD, pour des raisons différentes, retrouvé avec plaisir Patricia WENTWORTH, détesté «La mort s’invite à Pemberley» et «La nuit des chasseurs» et frôlé la tricherie avec les livres d’Adrien GOETZ ou de Christopher CARTER qui avaient un lieu plus ténu avec l’Angleterre…

Je n’ai pas relu Agatha Christie et pourtant j’en avais envie, d’autant que j’ai réussi à compléter ma collection et ma pile fait à présent 99cm linéaire ! il n’en manque plus qu’un pour les avoir tous..Pas repris non plus dans ma biblio, EM FORSTER qui attendra ! tant pis...J'ai encore en stock «Une place à prendre» de JK ROWLING que je lirai cet été...et j’ai commencé «La vie très privée de Mr Slim» de Jonathan COE que j’adore ! 

J'étais ravie de lire anglais et ça me donne envie de lire d'autres auteurs britanniques, de reprendre certains vieux livres de ma bibliothèque (depuis combien de temps n'ai-je pas lu «Les hauts de Hurlevent» ?) ou de me lancer d'autres défis (littérature indienne ou japonaise pendant tout l'été ?)..
 
Bref, je suis ravie d’avoir participé à ce challenge, même si je n’ai pas réussi à m’enregistrer sur le blog de Cryssilda (et mon message SOS est passé inaperçu dans les commentaires).
Merci pour vos petits messages   ;o)
Et merci aux organisatrices !

(c'était mon centième article...)

Le secret d'Edwin Strafford - Robert GODDARD

Ce qu’en dit l’éditeur :
1977 : Martin Radford, jeune historien londonien dont la carrière universitaire a été brisée par un scandale, arrive sur l’île de Madère. Il y rencontre Leo Sellick, un millionnaire sud-américain, qui habite une superbe villa, naguère propriété du mystérieux Edwin Strafford, mort en 1951.
Homme politique de premier ordre, promis à un brillant avenir, Edwin Strafford a été en 1908, à l’âge de 32 ans, ministre de l’intérieur du cabinet Asquith, aux côtés de Lloyd George et de Churchill, avant de démissionner brutalement en 1910 et de quitter la vie politique sans explication aucune pour disparaître dans l’anonymat.
Les raisons de cette rupture inexplicable sont elles dans le manuscrit de ses mémoires, retrouvé dans la villa ? La lecture passionnée qu’en fait Martin pose beaucoup plus de questions qu’elle ne donne de réponses. En particulier sur le rôle d’Elizabeth, une jeune suffragette - ces militantes activistes qui revendiquaient le droit de vote pour les femmes dans un Royaume-Uni très conservateur - avec qui Strafford a vécu une histoire d’amour passionnée.
Fasciné par les énigmes qui jalonnent le destin de Srafford, Leo Sellick propose à Martin de le rémunérer pour éclaircir cette étrange affaire. Mais alors que son enquête progresse, Martin va vite comprendre que cette histoire est loin d’être finie, et que, dans l’ombre, beaucoup ont encore intérêt à ce que le voile ne se lève jamais sur le secret d’Edwin Strafford.

Robert Goddard, né à Fareham, Hampshire, Angleterre, est un romancier anglais, 
auteur de romans policiers et de romans à énigme.

Mon avis :
J’avais découvert cet auteur en lisant « Heather Mallender a disparu » (pas encore chroniqué !) que j’avais beaucoup aimé. Ce roman-ci, bien qu’axé sur la politique anglaise dans les années 1920, m’a plu également. J’ai un peu traîné sur les passages du journal d’Edwin Strafford qui expliquait son rôle dans le gouvernement de Lloyd George, l’influence du mouvement des suffragettes et son histoire d’amour avec l’une d’elles…c’est peut-être le moins enthousiasmant à lire mais ça reste intéressant pour comprendre la suite du roman et discerner l'atmosphère, les enjeux de l'époque.

Mais je ne me suis pourtant pas ennuyée pour autant, le rythme est certes parfois lent mais quelques « rebondissements » bien servis permettent de relancer l’intrigue fréquemment. La lenteur participe aussi de l’ambiance british donnant un charme au texte.
Les personnages sont bien campés, quoique parfois agaçants (on jurerait que Martin Radford, naïf, tresse la corde pour se faire pendre) voire carrément stéréotypés (Léo Sellick apparaît comme un arriviste, cigare et madère hors d’âge à l’appui de sa réussite sociale).

Bref, c'est un livre que j'ai apprécié et qui confirme le talent de cet auteur.


Je l'ajoute à ma liste des livres lus dans le cadre du challenge "Juin, mois anglais".

La nuit des chasseurs - Martha GRIMES

Ce qu’en dit l’éditeur :
Jamais le paisible village d'Ashdown Dean n'aurait dû attirer le commissaire Richard Jury de Scotland Yard. Il est vrai que de nombreux animaux domestiques ont mystérieusement disparu… Alors, que cela suscite des discussions enflammées à l'auberge du "Saut du cerf", soit. Que Polly Praed, auteur de romans policiers à succès, amie de Jury et de son complice Melrose Plant, en soit intriguée, passe encore. Mais de là à ce que notre fin limier se lance sur la trace de chiens et de chats… cela fait beaucoup.
Lorsque Mrs. Praed découvre le cadavre d'une vieille dame dans la cabine téléphonique du village, les événements prennent un tour que nul n'aurait imaginé…

Mon avis :
Encore un roman qui trainait dans ma bibliothèque depuis…14 ans ! comme quelques autres de cet auteur…j’étais restée sur une impression pas terrible avec « L’auberge de Jérusalem » et ça ne m’avait pas donné envie de prolonger l’expérience.
Re-belote avec celui-ci !
Il faut s’accrocher dès le début du roman tant les noms pêle-mêle s’intercalent de paragraphe en paragraphe, on nous parle de untel pour quelques lignes après introduire un autre personnage. Comme si l’auteur supposait que tous ces acteurs sont connus alors que ce n’était pas le cas pour moi (Richard Jury le flic de Scotland Yard et Melrose Plant sont des personnages récurrents, je l’ai su plus tard…).
Tout m’a paru brouillon, confus, comme s’il manquait des passages à la narration. On a l’impression de sauter du coq à l’âne, de ne plus savoir qui est qui, et j’ai trouvé ça très pénible. On ne sait plus si la police enquête sur les meurtres animaliers ou sur les assassinats d’êtres humains…
J’ai eu un peu de mal à comprendre que l’on désigne Martha GRIMES comme l’un des reines du polar à l’anglaise, elle ne vaut (à mon avis) pas Agatha CHRISTIE ni même Patricia WENTWORTH. La narration est trop bancale, les personnages pas assez fins, et il ne suffit pas de placer son intrigue sous les cieux anglais pour revendiquer une « appartenance » british, ni de glisser quelques gouttes de gin dans un thé pour en donner le ton !
Et cette fin...bof bof ! prévisible et pourtant..


Une vraie déception...............mais que j'inscris quand même dans mon challenge "Juin, mois anglais".
(Les 3 autres romans qui s'alignent dans ma bibliothèque pourront encore attendre longtemps !)

La dernière conquête du major Pettigrew - Helen SIMONSON

Ce qu'en dit l'éditeur :

À Edgecombe St. Mary, en plein coeur de la campagne anglaise, une tasse de thé délicatement infusé est un rituel auquel, à l'heure dite, le major Ernest Pettigrew ne saurait déroger pas plus qu'à son sens du devoir et à son extrême courtoisie, aussi désuète que touchante, qui font de lui l'archétype même du gentleman anglais. 
Dans ce petit village pittoresque où les cottages le disputent aux clématites, le major a depuis trop longtemps délaissé son jardin. Désormais veuf, il a pour seule compagnie ses livres, ses chers Kipling, et quelques amis du club de golf fuyant leurs dames patronnesses. Ce n'est guère son fils, Roger, un jeune londonien ambitieux, qui pourrait le combler de tendresse. 
 Mais, le jour ou le major apprend le décès de son frère Bertie, la présence douce et gracieuse de Mme Ali, veuve elle aussi, va réveiller son coeur engourdi. Tout devrait les séparer, elle, la petite commerçante d'origine pakistanaise, et lui, le major anglais élevé dans le plus pur esprit britannique. Pourtant leur passion pour la littérature et la douleur partagée du deuil sauront les réunir. 
Ils vont, dès lors, être confrontés aux préjugés mesquins des villageois, ou le racisme ordinaire sévit tout autant dans les soirées privées, sur le parcours de golf, à la chasse, sur les bancs de messe que dans les douillets intérieurs. Et les obstacles seront pour eux d'autant plus nombreux que leurs familles s'en mêlent…

 (la couv' originale que je trouve bien plus jolie que la version française)


Mon avis :

Quel délice ! un thé parfumé juste ce qu'il faut de tendresse et des scones moelleux, un feu de cheminée et une bibliothèque bien garnie..
J'ai passé quelques heures douces avec ce major, tout encombré de bonnes manières et cruellement tiraillé par une histoire d'héritage, se battant contre les préjugés tout en conservant un sens des convenances et du devoir comme on n'imagine plus en voir.
Si l'intrigue n'est pas continuellement rebondissante, la lecture ménage quelques surprises (parfois presque attendues, prévisibles) et les personnages attachants permettent de développer une analyse de la "bonne" société anglaise, figée dans ses traditions, fermée aux mélanges sociaux ou raciaux. Il n'est pas de bon ton quand on est un gentleman ayant servi dans l'armée britannique de tomber amoureux d'une pakistanaise, musulmane et épicière de surcroît, qui, bien qu'élevée de façon libérale en Angleterre, doit subir sa belle-famille traditionaliste.
Le rythme est apaisant, jamais trop longuet et les descriptions suffisamment courtes tout en étant très évocatrices. J'ai aimé la galerie de personnages, du major à sa voisine écolo, d'Abdul le radical à Roger le fils du major. Je crois qu'ils vont m'accompagner quelques jours encore...


Une lecture super chouette qui entre dans mon challenge "Juin, mois anglais".

La vie aux aguets - William BOYD

Présentation de l'éditeur :

Pendant la canicule de l’été 1976, dans la campagne oxonienne, une jeune femme rend visite à sa mère, dont les propos la désarçonnent. Que penser en effet quand votre mère si anglaise, si digne, vous annonce tout de go qu’elle n’est pas Sally Gilmartin mais Eva Delectorskaya, une émigrée russe et une ex-espionne de haut vol ? Et pourtant Ruth Gilmartin doit s’y résoudre : tout est vrai. Depuis trente et quelques années, pour tenter de retrouver la sécurité, voire sauver sa peau, Sally-Eva a échafaudé avec soin le plus vraisemblable des mensonges.
Au fil de la lecture du mémoire que lui remet sa mère, Ruth - revenue d'une Allemagne agitée (Rote Armee Fraktion, etc.) terminer sa thèse à Oxford et y élever son petit garçon -, voit sa vie basculer. À qui se fier ? À personne justement, comme le voulait la règle numéro un du séduisant et mystérieux Lucas Romer qui a recruté Eva en 1939 pour les services secrets britanniques. Mais Ruth comprend. Si Eva se découvre maintenant, c'est qu'elle a besoin de l'aide de sa fille pour accomplir sa dernière mission : régler une fois pour toutes son compte à un passé qui, du Nouveau-Mexique à un petit village de l'Oxfordshire, s'acharne à vouloir rattraper une vie, déjà depuis longtemps, habitée par la peur.

 
Mon avis :

J’ai ce roman sur une étagère de ma bibliothèque depuis…2008 ? perdu au milieu de ses quelques 800 congénères, je l’avais oublié ! En cherchant un roman anglais, j’ai remis la main dessus (et aussi sur « La chasse aux lézards », acheté en 1988 et toujours pas lu non plus ! !). Il était temps !

J’ai aimé ce roman d’espionnage à deux voix, celles d’une mère et de sa fille qui alternent au fil de l’intrigue, la première tentant encore la manipulation, obligée de mentir pendant toutes ces années pour rester en vie, se protéger de représailles. Se juxtaposent deux époques, deux modes de vie, deux caractères marqués, deux histoires de femmes.
J’ai également apprécié d’apprendre les manigances des services secrets britanniques distillant fausses infos, documents falsifiés, etc...dans le but d’impliquer les USA dans la Seconde Guerre Mondiale malgré leurs réticences.
On en viendrait presque à se demander si certains évènements actuels ne pourraient pas être remis en perspective quand des états « manipulent » l’opinion publique pour lui faire accepter une guerre !


Ce roman entre dans mes lectures "Juin, mois anglais" ;o)
Et le suivant ? encore un BOYD ou alors un autre ?
Au choix, sur ma PAL : 
« Une place à prendre » de JK ROWLING
« La dernière conquête du Major Pettitgrew » d'Helen Simonson
ou « Le secret d'Edwin Strafford » de Robert Goddard ??

La mort s'invite à Pemberley - PD JAMES

Ce qu'en dit l'éditeur :
Rien ne semble devoir troubler l'existence ordonnée et protégée de Pemberley, le domaine ancestral de la famille Darcy, dans le Derbyshire, ni perturber le bonheur conjugal de la maîtresse des lieux, Elizabeth Darcy. Elle est la mère de deux charmants bambins ; sa soeur préférée, Jane, et son mari, Bingley, habitent à moins de trente kilomètres de là ; et son père adulé, Mr Bennet, vient régulièrement en visite, attiré par l'imposante bibliothèque du château.
Mais cette félicité se trouve soudain menacée lorsque, à la veille du bal d'automne, un drame contraint les Darcy à recevoir sous leur toit la jeune soeur d'Elizabeth et son mari, que leurs frasques passées ont rendu indésirables à Pemberley. Avec eux s'invitent la mort, la suspicion et la résurgence de rancunes anciennes. Dans La mort s'invite à Pemberley, P.D. James associe sa longue passion pour l'oeuvre de Jane Austen à son talent d'auteur de romans policiers pour imaginer une suite à Orgueil et Préjugés et camper avec brio une intrigue à suspense.
Elle allie une grande fidélité aux personnages d'Austen au plus pur style de ses romans policiers, ne manquant pas, selon son habitude, d'aborder les problèmes de société - ici, ceux de l'Angleterre du début du XIXe siècle.



Mon avis :
Grande déception que ce roman ! Je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire, les personnages m'ont paru "sans relief" au regard de l'intrigue, et finalement j'ai assez vite lâché ce bouquin. Au début du Livre III, je l'ai refermé ! 
Peut-être était-ce parce que je ne suis pas une grande fan de Jane AUSTEN ("Orgueil est préjugés" m'avait ennuyée aussi...), peut-être la mise en situation pré-crime était-elle trop longue ? 
Mais j'ai eu l'impression de passer à côté de cette histoire qui semblait pourtant prometteuse...
Dommage !



Ce livre entre dans mon challenge "Juin, mois anglais"

Intrigue à l'anglaise - Adrien GOETZ

Ce qu'en dit l'éditeur :
Trois mètres de toile manquent à la tapisserie de Bayeux, qui décrivent les derniers rebondissements de l'invasion de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant. Que représentaient-ils ? Les historiens se perdent en conjectures.
Une jeune conservatrice du patrimoine, Pénélope Breuil, ronge son frein au musée de la Tapisserie, à Bayeux. La directrice du musée, dont elle est l'adjointe, est victime d'un attentat. Des fragments de tapisserie réapparaissent à Drouot. Pénélope est convoquée par le patron du Louvre qui lui confie une mission discrète.
Cette semaine-là, Diana, princesse de Galles, et Dodi al-Fayed, disparaissent sous le tunnel du pont de l'Alma. Devant Pénélope éberluée se déroule l'histoire secrète de la tapisserie. Un mystère qui débute en 1066 et se prolonge jusqu'à ces jours tragiques de 1997. Drôle de trame...


 Mon avis :
J'ai retrouvé avec plaisir Pénélope et Wandrille, les héros récurrents de "Intrigue à..", après leurs aventures à Versailles ou à Venise..Ce roman est en fait le premier de la série ""Les enquêtes de Pénélope" mais j'avais déjà lu les deux autres. Je ne suis pas fan, je l'avoue ! C'est agréable à lire la plupart du temps mais je suis profodèment agacée à chaque fois par les personnages, je trouve Pénélope un peu "quiche" et Wandrille est carrèment exaspérant.
Cette fois, le roman m'a tenu dans ses pages sur un rythme rapide et j'ai été intéressée par l'énigme de la célèbre tapisserie de Bayeux qui relate les conquêtes de Guillaume le Conquérant entre Normandie et Angleterre. C'est bien documenté (j'ai appris plein de choses) et l'intrigue est plausible.
J'ai quand même été un peu agacée par les jeux de mots "pourris" (ça n'engage que moi et mon humour), les vannes faciles ("drôle de trame" !) et je n'aime toujours pas Wandrille !
Mais j'ai passé un bon moment malgré tout ;o)


L'Angleterre reste le sujet n°1 du roman, entre la mort de Lady Di peut-être enceinte d'un possible prétendant à Buckingham, entre la célèbre bataille de Hastings, entre des héritiers présomptifs du royaume d'Angleterre...et le roman s'inscrit dans mon challenge "Juin, mois anglais" :o)

La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry..- Rachel JOYCE


Ce qu'en dit l'éditeur :

Il était juste parti poster une lettre.
Mais c est mille kilomètres qu il va parcourir à pied.
Un roman inoubliable qui a conquis le monde entier.

« Je suis en chemin. attends-moi. Je vais te sauver, tu verras. Je vais marcher, et tu vivras. »

Harold Fry est bouleversé par la lettre qu il reçoit de Queenie Hennessy, une ancienne amie qui lui annonce qu elle va mourir.
Alors que sa femme, Maureen, s affaire à l étage, indifférente à ce qui peut bien arriver à son mari, Harold quitte la maison pour poster sa réponse. Mais il passe devant la boîte aux lettres sans s arrêter, continue jusqu au bureau de poste, sort de la ville et part durant quatre-vingt-sept jours, parcourant plus de mille kilomètres à pied, du sud de l Angleterre à la frontière écossaise.
Car tout ce qu Harold sait, c est qu il doit continuer à marcher.
Pour Queenie.
Pour son épouse Maureen.
Pour son fils David.
Pour nous tous.


Mon avis :


Quel chouette roman ! je viens juste de tourner les dernières pages, à regret...une très belle histoire, pleine d'humanité de bonheur, entre le rire et les larmes. Un pélerinage personnel à la recherche de soi, voila la quête d'Harold d'un bout à l'autre de l'Angleterre dans le seul but de voir Queenie avant qu'elle ne meure.
J'ai adoré de bout en bout parce que s'égrène quelques petites phrases très justes sur la solitude, les regrets, sur ce que chacun porte en lui comme espoirs. C'est touchant, jamais larmoyant, juste une belle leçon d'amour !


(en version poche)



Citations :


"Le plus curieux, pourtant, c'était qu'un conducteur qui le dépasserait ne verrait sans doute dans ce vieux bonhomme en chemise, cravate et chaussures bateau, qu'un autre homme sur la route. C'était tellement drôle, il était tellement heureux, tellement en union avec la terre sous ses pieds, qu'il aurait pu rire sans fin de la simplicité de la chose."

"La seule différence, c'est que je me suis habitué à la souffrance. C'est comme de découvrir un énorme trou dans le sol. Au début, on oublie qu'il est là et on tombe tout le temps dedans. Et puis, au bout d'un moment, il n'a pas disparu, mais on apprend à le contourner."

" Et si ce n'est pas un miracle d'essayer de trouver sa route quand on ignore si l'on va arriver au bout, je me demande bien ce qui l'est."






Ce livre entre dans mon challenge "Juin, mois anglais"

La légende de Coldstone - Patricia WENTWORTH

Ce qu'en dit l'éditeur :

Au coeur de la campagne anglaise trônent deux hautes pierres, vestiges d'un cercle antique qui continue d'alimenter les superstitions. Aussi, lorsque l'officier Anthony Colstone hérite de la propriété de Stonegate, avec pour seule consigne de préserver les pierres à tout prix, il est déterminé à découvrir le secret qu'elles recèlent. Aidé de Susan, une pétulante jeune femme du pays, il pénètre peu à peu les mystères du sombre manoir, en quête de légendes familiales bel et bien vivantes...

Mon avis :

C'est le 4ème roman de Patricia WENTWORTH que je découvrais et il s'agit d'un inédit écrit en 1930. On retrouve avec délice ce qui fait le charme de ce type de roman policier, la campagne anglaise, des personnages typiques aux manières surannées, un peu de mystère et des indices semés ça et là. Aux pierres énigmatiques s'ajoutent la quête d'un trésor, des passages souterrains, des secrets de famille et  un code caché dans un livre ancien...
L'intrigue amoureuse qui se superpose à l'enquête apporte une touche de romantisme et la grand-mère de l'héroïne, centenaire, un peu de pétillant. 
C'est un bon roman, dans le même style que ceux d'Agatha Christie, et même si on risque de s'embrouiller dans la généalogie un peu compliquée (les Colstone se prénomment tous Philip, Ralph ou James et les cousins se marient entre eux), on prend vraiment du plaisir à le lire.

 Patricia Wentworth, pseudonyme de Dora Amy Elles, est née en 1878 à Mussoorie (Inde). C'est à la suite d'un concours organisé par le Daily Mail, en 1923, que le public découvre les romans policiers de Patricia Wentworth, déjà connue pour ses ouvrages historiques. Cinq ans plus tard, elle crée un détective hors du commun : Miss Maud Silver. Prototype de l'armchair detective, Miss Silver, tout comme sa cadette Miss Marple (qui ne verra le jour qu'en 1930, sous la plume d'Agatha Christie), est une délicieuse vieille dame douée d'un don d'observation sans égal.
Héroïne d'une trentaine d'intrigues, Miss Silver assurera dès lors la renommée de Patricia Wentworth, décédée en 1961.

Roman lu dans le cadre du challenge "Juin, mois anglais".

Le dernier crime d'Agatha Christie - Christopher CARTER


La 4ème de couverture :

Lord Percival Kilvanock est un châtelain écossais heureux mais également un criminologue de renom.
Et lorsque l'on assassine un de ses amis dans la chambre d'Agatha Christie, à l'hôtel Old Cataract d'Assouan, il n'hésite pas à tester ses méthodes sur le terrain, avec l'aide du bouillant Angus Dodson, superintendant de Scotland Yard. Les deux Britanniques tombent dans un panier de crabes mortel. Ce n'est certes pas pour rien qu'on a tué un jeune et brillant égyptologue, que la Reine du crime s'y trouve involontairement mêlée, et que plane sur l'enquête l'ombre d'Akhénaton, le pharaon maudit...


(terrasse du Old Cataract Hotel, à Assouan, où séjournait Agatha Christie)

Mon avis :

C'est un roman qui m'a laissé une impression mitigée. Non qu'il soit médiocre, mais je l'ai trouvé trop court ! Il manque un peu plus de descriptions, histoire de noyer le poisson et l'Egypte à la manière de "Mort sur le Nil" s'y prêtait à merveille ! Ça n'est presque pas assez exploité...
Même si Lord Percival est écossais, ce roman policier, assez court et efficace, offre le parfait exemple des enquêtes "old school" à la manière de celles d'Hercule Poirot. Ici, c'est le superintendant anglais, personnage secondaire, qui joue les Candide et permet à Lord Percival de résoudre l'énigme grâce à ses déductions.

Pourtant si Agatha Christie ne sert que de fil rouge dans cette intrigue, le roman est construit comme l'étaient les siens ! Le schéma narratif est identique jusqu'à la confrontation finale entre les suspects tous réunis pour que soit révélée l'identité du meurtrier. Un mort, sept suspects pouvant chacun avoir un mobile, un milieu fermé (des égyptologues qui le jour du crime étaient réunies sur une terrasse -comme celle de la photo ci-dessus ?), des secrets et un innocent trop facilement accusé.

On retrouve une galerie de personnages intéressants au profil parfois un peu exagéré et les conversations apprennent peu à peu quelques indices sur le meurtrier.

Détail amusant, j'ai appris après ma lecture que sous le pseudonyme de Christopher CARTER se cachait l'écrivain Christian JACQ, grand connaisseur de l'Egypte. 
Une lecture rapide, amusante, mais je ne suis pas sûre d'en garder un souvenir impérissable...Grâce à Agatha Christie et au superintendant, elle entre dans mon challenge "Juin, mois anglais" ;o)




Le manoir de Tyneford - Natasha SOLOMONS


L’histoire :

A Vienne en 1938, il ne fait pas bon être juive, même si on est issue d’un milieu bourgeois. Les Allemands viennent d’annexer le pays et commencent leurs persécutions contre les israélites. 

(Vienne 1938)
  
Elise a tout juste dix-neuf ans, insouciante et gourmande, elle profite de la vie luxueuse que lui offrent ses parents, Anna, cantatrice, et Julian, écrivain renommé. Sa sœur Margot vient de se marier et dans l’inquiétude des rumeurs, se décide à quitter l’Autriche pour les USA où toute la famille devrait bientôt la rejoindre.
Quant à Elise, il paraît plus prudent de la faire embaucher comme femme de chambre en Angleterre dans un manoir appartenant à une famille de l’aristocratie anglaise. Elle qui parle peu l’anglais et a l’habitude d’être servie va devoir apprendre à frotter les parquets et faire briller l’argenterie.
Elle fait la connaissance de Kit, le fils de Mr Rivers son employeur, juste avant que la guerre n’éclate et que la perspective de partir en Amérique ne s’éloigne peu à peu…De ses parents qui ne parviennent pas à obtenir leurs visas, il ne lui reste que des souvenirs et un manuscrit caché dans un violon.
(le manoir de Tyneham qui a servi de modèle à Tyneford, années 1940)


Mon avis :

Une très jolie surprise que ce roman !
Des débuts d’Elise dans Vienne qui découvre le nazisme à l’évacuation du village anglais où elle avait trouvé refuge, on s’attache à son personnage. Elise est une forte personnalité, elle est volontaire, pétulante, têtue. Natasha SOLOMONS nous décrit un personnage toujours entre deux mondes, une jeune fille qui voudrait rester enfant, une juive qui ne connaît aucune prière, une bourgeoise qui devient domestique, une femme entre un monde en guerre et la quiétude du Dorset, entre deux amours. C’est un sujet riche, dense, formidablement exploité dans toutes ses émotions.
Les autres personnages ne sont pas en reste, du majordome à cheval sur l’étiquette au pêcheur qui raccommode ses filets, de la cuisinière autrichienne à Poppy l’amie anglaise qui devient résistante, tous sont « travaillés » minutieusement et prennent corps au fil du roman. Aucun d’eux ne semble secondaire dans l’intrigue tant l’auteur a su leur donner de l’épaisseur dans la narration.

(le manoir, aujourd'hui)

Je n’ai pas pour goût premier de lire des romans sur la seconde guerre mondiale et pourtant celui-ci m’a fait tourner les pages à toute vitesse. Pour un roman que je craignais trop sentimental, j’ai été conquise. Ça reste par moments un peu fleur-bleue, un peu convenu mais jamais mièvre. Et puis, ça fait du bien de temps en temps de lire de belles histoires !

C’est surtout un roman qui parle avec sensibilité et finesse de la solitude, des deuils (celui d’un amour, d’un monde perdu, de sa jeunesse…) et j’ai été surprise d’apprendre que le manoir avait réellement existé dans ce village évacué pour servir de camp d’entrainement.

Ce roman entre dans ma sélection des livres pour le "Mois anglais" ;o)