Editions Albin Michel - Collection Terres d'Amérique
Parution : 1er mars 2012
Titre original : The devil all the time
Traduction : Christophe Mercier
Ce qu'en dit l'éditeur :
Dès les premières lignes, Donald Ray Pollock nous entraîne dans une odyssée inoubliable, dont on ne sort pas indemne.
De
l'Ohio à la Virginie Occidentale, de la fin de la Seconde Guerre
mondiale aux années 60, les destins de plusieurs personnages se mêlent
et s'entrechoquent. Williard Russell, rescapé de l'enfer du Pacifique,
revient au pays hanté par des visions d'horreur. Lorsque sa femme
Charlotte tombe gravement malade, il est prêt à tout pour la sauver,
même s'il ne doit rien épargner à son fils Arvin. Carl et Sandy
Henderson forment un couple étrange qui écume les routes et enlève de
jeunes auto-stoppeurs qui connaîtront un sort funeste. Roy, un
prédicateur convaincu qu'il a le pouvoir de réveiller les morts, et son
acolyte Théodore, un musicien en fauteuil roulant, vont de ville en
ville, fuyant la loi et leur passé.
Toute d'ombre et de lumière, la
prose somptueuse de Pollock contraste avec les actes terribles de ses
personnages à la fois terrifiants et malgré tout attachants. Le diable tout le temps n'est pas sans rappeler l'univers d'écrivains tels que Flannery O'Connor, Jim Thompson ou Cormac Mc Carthy.
Donald Ray Pollock, né le 23 décembre 1954 à Knockemstiff, est un
écrivain américain. En France, il remporte notamment le grand prix de
littérature policière en 2012 et le prix Mystère de la critique en 2013
avec son roman Le Diable, tout le temps.
Ce que j'en ai pensé :
Fichtre ! Voila qui dépote, qui décoiffe, qui dérange et qui, surtout, fait un bien fou ! Un chef d’œuvre ! Le genre de bouquin qu'on regrette de ne pas avoir lu plus tôt et qu'on regrette aussi d'avoir déjà fini !
Une narration impeccable, brillante qui sert une histoire (des histoires !) intelligente, imbriquant de multiples personnages dont la noirceur atteint des sommets !
Qui est le pire de ces protagonistes : le gamin choqué par la mort de son père qui pratiquait des sacrifices d'animaux ? le pasteur qui aime les jeunes filles nubiles ? le shérif pourri qui traficote et tue à l'occasion ? ou cet affreux pervers qui prend en photo sa femme qu'il prostitue avec des auto-stoppeurs vie réduits à l'état de cadavres ?
Tout est un peu morbide, à la limite du supportable, mais ça reste absolument génial, décrit avec justesse sans tomber dans l'overdose de trop trash (pour quelqu'un comme moi qui a l'habitude de lire des polars, je suppose que certaines âmes trop sensibles seraient choquées !). Évidemment, je pourrais en dire beaucoup plus sur ce roman qui fait passer le lecteur par toutes les émotions, mais ça serait déflorer l'intrigue et je crois que j'aurais détesté qu'on me raconte cette histoire parce qu'il y a mille détails, des situations à peine imaginables qu'il faut découvrir soi-même pour se fondre dans la narration.
Un roman brillantissime ! Vraiment incroyable ! Et vous devinez que j'ai hâte de lire le tout dernier opus de l'auteur, juste paru chez Albin Michel (que de pépites dans cette collection "Terre d'Amérique !) ! Il s'en passe des trucs tordus dans ce patelin perdu de Knockemstiff (traduction littérale "Etale-les tous raides") qui sert de décor aux romans de Pollock !