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Un coup d'oeil dans le rétro : les chouchous de la rentrée d'automne 2016

La fin de l'année arrive à grands pas et les bilans aussi !

Je me demandais quels avaient été mes romans favoris parus à l'automne 2016...

Quelques 8098 pages lues, 27  romans au total, tous genres confondus ;o) Il en reste trois sur ma PAL..En participant au Challenge de la Rentrée Littéraire, j'ai presque atteint les 5% lus sur les 560 publiés. Ça motive toujours plus de se grouper autour de la littérature !

J'ai lu 17 auteurs français ou francophones et 10 auteurs étrangers mais...
Au bilan de mes chouchous, un peu plus d'écrivains américains que de littérature francophone ! 

Dans le peloton de tête :


 
Et vous ? Quels ont été vos préférés de cette rentrée littéraire ?

 

Une mort qui en vaut la peine - Daniel Ray POLLOCK

Editions Albin Michel - Collection "Terre d'Amérique"
Parution : 3 octobre 2016
Titre original : The heavenly table
Traduction : Bruno Boudard
576 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

1917. Quelque part entre la Géorgie et l’Alabama. Le vieux Jewett, veuf et récemment exproprié de sa ferme, mène une existence de misère avec ses fils Cane, Cob et Chimney, à qui il promet le paradis en échange de leur labeur. À sa mort, inspirés par le héros d’un roman à quatre sous, les trois frères enfourchent leurs chevaux, décidés à troquer leur condition d’ouvriers agricoles contre celle de braqueurs de banque. Mais rien ne se passe comme prévu et ils se retrouvent avec toute la région lancée à leurs trousses. Et si la belle vie à laquelle ils aspiraient tant se révélait pire que l’enfer auquel ils viennent d’échapper ?


Donald Ray Pollock, né le 23 décembre 1954 à Knockemstiff, est un écrivain américain. En France, il remporte notamment le grand prix de littérature policière en 2012 et le prix Mystère de la critique en 2013 avec son roman  Le Diable, tout le temps.



Ce que j'en ai pensé :
Je n'ai pas su résister ! A peine achevé Le diable, tout le temps, j'ai eu très très envie de retrouver l'atmosphère poisseuse de cette Amérique des tordus et des loosers que décrit si bien DJ Pollock ! Bien que happée par l'intrigue dès les premiers chapitres, j'ai pris tout mon temps pour découvrir ce roman et la vie de ces 3 frères dans le sud-est des USA.

Voila une Amérique qui ne ferait rêver personne, celle d'avant le progrès technique, à l'époque des balbutiements de l'ère industrielle, celle des dégénérés, tordus, consanguins (le genre qu'on imaginerait volontiers voter pour Trump aujourd'hui !!). 

C'est une galerie de portraits pas piqués des vers, tous les personnages sont plus tarés les uns que les autres, tous un peu perchés ! Entre le souteneur de la Grange aux Putes, l'affreux barman qui collectionne les canines dans un bocal, le vieil ermite qui suit  un oiseau blanc, le vieil Ellsworth dont le fils Eddie s'est sauvé après avoir tué le chat, le soldat Bovard qui découvre son homosexualité, ou Jasper l'inspecteur sanitaire qui sonde les WC, jusqu'aux fameux trois frères Jewett, en cavale après la mort de leur père, des héros branquignols, pieds-nickelés, encore pire que les Dalton ! Cane l'intello (qui finit par lire Shakespeare), Chimney le roublard et Cob le demeuré, tous aussi attachants !

C'est réjouissant (qu'est-ce que j'ai ri parfois !), c'est salace (ma bonne dame, dans ce roman, on appelle les choses par leur nom, et pas le plus littéraire ni le plus distingué), c'est tout à la fois cocasse et triste : un drôle de portrait de cette Amérique rurale qui n'empêche heureusement pas l'empathie et la tendresse !

Si le bouquin peut sembler longuet par moments, il foisonne de personnages qu'il aurait été dommage de ne pas mettre en scène, parce qu'ils finissent évidemment tous par se rencontrer dans les derniers chapitres.
C'est un incroyable roman, peut-être pas aussi fort que Le diable tout le temps mais je me suis régalée !

  

Le diable, tout le temps - Donald Ray POLLOCK

Editions Albin Michel - Collection Terres d'Amérique
Parution : 1er mars 2012
Titre original : The devil all the time
Traduction : Christophe Mercier

Ce qu'en dit l'éditeur :

Dès les premières lignes, Donald Ray Pollock nous entraîne dans une odyssée inoubliable, dont on ne sort pas indemne.

De l'Ohio à la Virginie Occidentale, de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 60, les destins de plusieurs personnages se mêlent et s'entrechoquent. Williard Russell, rescapé de l'enfer du Pacifique, revient au pays hanté par des visions d'horreur. Lorsque sa femme Charlotte tombe gravement malade, il est prêt à tout pour la sauver, même s'il ne doit rien épargner à son fils Arvin. Carl et Sandy Henderson forment un couple étrange qui écume les routes et enlève de jeunes auto-stoppeurs qui connaîtront un sort funeste. Roy, un prédicateur convaincu qu'il a le pouvoir de réveiller les morts, et son acolyte Théodore, un musicien en fauteuil roulant, vont de ville en ville, fuyant la loi et leur passé.

Toute d'ombre et de lumière, la prose somptueuse de Pollock contraste avec les actes terribles de ses personnages à la fois terrifiants et malgré tout attachants. Le diable tout le temps n'est pas sans rappeler l'univers d'écrivains tels que Flannery O'Connor, Jim Thompson ou Cormac Mc Carthy.

Donald Ray Pollock, né le 23 décembre 1954 à Knockemstiff, est un écrivain américain. En France, il remporte notamment le grand prix de littérature policière en 2012 et le prix Mystère de la critique en 2013 avec son roman  Le Diable, tout le temps.

Ce que j'en ai pensé :

Fichtre ! Voila qui dépote, qui décoiffe, qui dérange et qui, surtout, fait un bien fou ! Un chef d’œuvre ! Le genre de bouquin qu'on regrette de ne pas avoir lu plus tôt et qu'on regrette aussi d'avoir déjà fini !

Une narration impeccable, brillante qui sert une histoire (des histoires !) intelligente, imbriquant de multiples personnages dont la noirceur atteint des sommets ! 
Qui est le pire de ces protagonistes : le gamin choqué par la mort de son père qui pratiquait des sacrifices d'animaux ? le pasteur qui aime les jeunes filles nubiles ? le shérif pourri qui traficote et tue à l'occasion ? ou cet affreux pervers qui prend en photo sa femme qu'il prostitue avec des auto-stoppeurs vie réduits à l'état de cadavres ? 

Tout est un peu morbide, à la limite du supportable, mais ça reste absolument génial, décrit avec justesse sans tomber dans l'overdose de trop trash (pour quelqu'un comme moi qui a l'habitude de lire des polars, je suppose que certaines âmes trop sensibles seraient choquées !). Évidemment, je pourrais en dire beaucoup plus sur ce roman qui fait passer le lecteur par toutes les émotions, mais ça serait déflorer l'intrigue et je crois que j'aurais détesté qu'on me raconte cette histoire parce qu'il y a mille détails, des situations à peine imaginables qu'il faut découvrir soi-même pour se fondre dans la narration.

Un roman brillantissime ! Vraiment incroyable ! Et vous devinez que j'ai hâte de lire le tout dernier opus de l'auteur, juste paru chez Albin Michel (que de pépites dans cette collection "Terre d'Amérique !) ! Il s'en passe des trucs tordus dans ce patelin perdu de Knockemstiff (traduction littérale "Etale-les tous raides") qui sert de décor aux romans de Pollock !