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Le moine et le singe-roi - Olivier BARDE-CABUÇON


Editions Actes Sud
Parution : 1er mars 2017
336 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Dans les jardins si carrés de Versailles, tout va de travers. Au milieu de l’enchevêtrement d’allées et de statues moralisatrices du labyrinthe qui orne le plus beau jardin du monde, un horrible meurtre est commis. Un précurseur de Jack l’Éventreur sévit-il sous les fenêtres de Louis XV, le Singe-roi ? Stupéfaite, la cour semble attendre la prochaine victime comme un poulet son égorgeur. Parmi les suspects, rien de moins que le premier chirurgien du roi, un peintre de la cour et la tenancière d’une maison d’un genre très particulier où les relations habituelles entre hommes et femmes sont inversées. Gangréné, Versailles semble devenu le royaume de la transgression des interdits.
Dans cette nouvelle enquête du commissaire aux morts étranges, jamais encore les rapports de force n’avaient été aussi exacerbés et l’autorité autant remise en question. Faut-il se soumettre, se démettre ou se révolter ? Le chevalier de Volnay sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur, tandis que, tout excité, le moine semble considérer les jardins de Versailles comme un nouveau terrain de jeu.
La tension est extrême, les deux enquêteurs abordent la plus périlleuse et la plus fascinante de leurs missions alors que, dans les jardins, le danger rôde partout et surgit souvent de là où on l’attend le moins.

(plan du labyrinthe dans les jardins du Château de Versailles dont les fontaines animalières illustrent les fables d'Esope - il a été détruit en 1775)



Ce que j'en ai pensé :

Voici le 6ème tome des aventures du Chevalier de Volnay et de son père, le moine hérétique. De retour de Savoie, les voici à Versailles, à la cour de Louis XV où, dans les greniers et les jardins, les intrigues se nouent et les faveurs se monnayent.

Une jeune fille éviscérée dans un labyrinthe, un peintre obsédé par les pieds de ses très jeunes modèles féminins, une maison particulière tendance SM où ces messieurs sont prêts à toutes les humiliations...et un roi, un peu mou, un peu trop contraint par l'étiquette, mais qui s'encanaille dans les faubourgs et trousse volontiers tous les jupons qui passent ! 

Un "singe-roi" comme l'indique le titre de cet opus, un souverain contraint de tenir la bride à des nobles désœuvrés en leur laissant entrevoir privilèges et faveurs, obligé à un simulacre de vie dans un palais ouvert aux courants d'air (et où il dîne de mets refroidis entre les communs et sa salle à manger), entouré de jardins bien trop au carré.
Avec les animaux des fables d'Esope en ponctuation d'un labyrinthe, scènes figuratives et cruelles d'un "Grand siècle" à la dérive, une ironie statuaire...
 
On croise Sartine et la Pompadour vieillissante et puis, au détour de l'enquête on entrevoit les origines des Volnay, bâtards de Bourbon (sans que le prénom du Chevalier ne soit encore révélé..). Des Volnay toujours aussi mystérieux, un peu plus que père et fils, un peu plus que policiers : on sent poindre dans la personnalité de chacun les colères et les provocations.


Un policier historique très réussi, au rythme enlevé,  où l'on sent les prémices d'une révolte (que dis-je ? d'une révolution !!) contre les abus d'une caste toute puissante aux mœurs contestables. Certaines scènes ont de troublantes similitudes avec notre monde contemporain..
 

Entretien avec le diable - Olivier BARDE-CABUÇON

éd Actes Noirs - Parution mars 2016 - 368 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :
Une jeune fille possédée par le diable, des villageois qui meurent chaque jour, une abbaye hantée depuis la mort de son abbé, une mystérieuse Dame blanche errant dans la forêt… Le mal aurait-il envahi cette vallée perdue de Savoie ? Et qui est cette jeune fille à la capuche rouge qui semble ne pas avoir peur du loup ?
Sur le chemin qui les ramène de Venise à Paris, le commissaire aux morts étranges et son père vont profiter de leur étape dans ce lieu insolite et reculé pour opposer les préceptes de la raison aux manifestations de l’inexplicable. Temporairement aveugle, le chevalier de Volnay doit s’en remettre à l’ingénue Violetta et à ses sens exacerbés par la tension ambiante. Son père, quant à lui, cache tant bien que mal son excitation sous sa robe de bure : car quoi de plus tentant, pour un moine hérétique, que de s’entretenir avec le diable lui-même ?
Quelque part entre L’Exorciste, Le Nom de la rose et Le Petit Chaperon rouge, Entretien avec le diable est sans conteste le volet le plus détonnant dans la série du commissaire aux morts étranges.
Olivier Barde-Cabuçon vit à Lyon. Son goût pour les intrigues policières et son intérêt pour le XVIIIe siècle l'ont amené à créer le personnage du 'commissaire aux morts étranges'.

Ce que j'en ai pensé :
Volnay et son père, le moine hérétique, sont des personnages que j'aime particulièrement et je me réjouis chaque fois à l'annonce d'une nouvelle parution. A l'instar de l'auteur, le XVIIIème siècle est ma période historique de prédilection. 

Cette fois, bien loin de Paris ou de Venise, l'auteur nous emmène dans un village perdu au milieu de nulle part, là où les Lumières ne se sont pas encore allumées ! Le contraste est saisissant avec ce qui faisait ses précédents polars : plus question d'évoluer au milieu des nantis vêtus de soie mais aux mœurs dissolues, bienvenue dans un monde où les loups et les sorcières font encore trembler à la veillée ! D'autant qu'ici, bien loin des villes, c'est aussi la peur de Dieu qui domine ! Ce monastère qui surplombe le village n'y est pas étranger, et ses couloirs hantés au moins aussi dangereux que la forêt où règnent une drôle de troupe de bûcherons (patibulaires mais presque !!).

Un polar historique, presque "ésotérique", d'excellente facture et qui m'a réjouie !

Humeur noire à Venise - Olivier BARDE-CABUÇON

Ed Actes sud - 320 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
Des pendus qui se balancent sous les ponts de Venise comme autant de fleurs au vent, un comte que l’on a fait le pari d’assassiner dans son palazzio. Autant de raisons pour que Volnay, le commissaire aux morts étranges, quitte Paris et réponde à l’appel au secours de Chiara, son ancien amour. Il espère aussi, par ce voyage, chasser l’humeur noire de son assistant, le moine hérétique, plongé dans une profonde dépression.
Mais, dans la Venise du XVIIIe siècle qui agonise lentement en s’oubliant dans de splendides fêtes, les rencontres et les événements ruissellent d’imprévus. Une jeune fille travestie en garçon, un auteur de théâtre, un procurateur de Saint-Marc manipulateur et son énigmatique fille entament le plus sombre des bals masqués.
Entre rêve et réalité, tragédie et comédie, Volnay et le moine se retrouvent confrontés à des assassins non moins qu’à leurs démons. Avec cette quatrième enquête du commissaire aux morts étranges en forme de parenthèse vénitienne, Olivier Barde-Cabuçon délaisse le temps d’un roman le royaume de l’intrigue pour la ville des masques.
Ce que j'en ai pensé :
Depuis la parution de "Casanova et la femme sans visage en 2012, j'attends avec impatience chaque nouvelle enquête de Volnay, le commissaire aux morts étranges. J'ai aimé "Messe noire" et "Tuez qui vous voulez". Je me réjouissais donc de la parution de ce 4ème volume. 

Et, je ne sais pas pourquoi, ça n'a pas aussi bien fonctionné...Il m'en reste une sorte de déception, de confusion, comme si cette fois, l'intrigue avait eu moins de ressort, que l'histoire ait été plus terne, moins travaillée.
Ce n'est sans doute pas le cas parce que l'enquête sur la mort d'un patricien vénitien est habilement écrite mais celle sur les pendus, qui n'occupe pas  toute la narration, m'a parue tellement accessoire que je l'avais oubliée et que j'étais surprise de la retrouver, résolue, en fin de roman !
Il m'a semblé aussi que Volnay était moins sympathique, plus intériorisé encore que dans les opus précédents et j'aurais aimé plus d'action, moins de mélancolie. 
Venise est un théâtre parfait pour cette aventure où les faux-semblants s'accumulent ; on croise d'ailleurs Goldoni, créateur de la comédie italienne moderne et qui s'amuse de tous ces caractères à observer.

Ça reste une lecture très agréable, plus fantaisiste que les romans de J-F Parrot qui se déroulent à la même époque, et ce n'est pas cette toute petite déception qui m'empêchera de continuer à lire cet auteur ! 
  200ème article sur ce blog ;o)

Les prochains sur ma liste (7)

Le fils, Philipp MEYER
Vaste fresque de l’Amérique de 1850 à nos jours, Le Fils de Philipp Meyer, finaliste du prestigieux prix Pulitzer 2014, est porté par trois personnages, trois générations d’une famille texane, les McCullough, dont les voix successives tissent la trame de ce roman exceptionnel.
Eli, enlevé par les Comanches à l’âge de onze ans, va passer parmi eux trois années qui marqueront sa vie. Revenu parmi les Blancs, il prend part à la conquête de l’Ouest avant de s’engager dans la guerre de Sécession et de bâtir un empire, devenant, sous le nom de « Colonel », un personnage de légende.
À la fois écrasé par son père et révolté par l’ambition dévastatrice de ce tyran autoritaire et cynique, son fils Peter profitera de la révolution mexicaine pour faire un choix qui bouleversera son destin et celui des siens.
Ambitieuse et sans scrupules, Jeanne-Anne, petite-fille de Peter, se retrouvera à la tête d’une des plus grosses fortunes du pays, prête à parachever l’œuvre de son arrière-grand-père.
Il est difficile de résumer un tel livre. Porté par un souffle hors du commun, Le Fils est à la fois une réflexion sur la condition humaine et le sens de l’Histoire, et une exploration fascinante de la part d’ombre du rêve américain.

Humeur noire à Venise, Olivier BARDE-CABUÇON
 Des pendus qui se balancent sous les ponts de Venise comme autant de fleurs au vent, un comte que l’on a fait le pari d’assassiner dans son palazzio. Autant de raisons pour que Volnay, le commissaire aux morts étranges, quitte Paris et réponde à l’appel au secours de Chiara, son ancien amour. Il espère aussi, par ce voyage, chasser l’humeur noire de son assistant, le moine hérétique, plongé dans une profonde dépression.
Mais, dans la Venise du XVIIIe siècle qui agonise lentement en s’oubliant dans de splendides fêtes, les rencontres et les événements ruissellent d’imprévus. Une jeune fille travestie en garçon, un auteur de théâtre, un procurateur de Saint-Marc manipulateur et son énigmatique fille entament le plus sombre des bals masqués.
Entre rêve et réalité, tragédie et comédie, Volnay et le moine se retrouvent confrontés à des assassins non moins qu’à leurs démons. Avec cette quatrième enquête du commissaire aux morts étranges en forme de parenthèse vénitienne, Olivier Barde-Cabuçon délaisse le temps d’un roman le royaume de l’intrigue pour la ville des masques.

Tuez qui vous voulez - Olivier BARDE CABUÇON



Le commissaire aux morts étranges est appelé par Sartine pour résoudre des crimes odieux. Alors que le tout-Paris s'affole en une immense sarabande, que renaît la Fête des fous et que les convulsionnaires se réunissent au cimetière St Médard pour célébrer les miracles du moine Pâris, on a retrouvé un moine égorgé au fond d'une impasse, la langue tranchée. C'est le troisième assassiné de la sorte mais l'affaire inquiète le duc de Choiseul : l'homme était russe, sans doute espion, et le chevalier d'Eon était à ses trousses depuis la Russie.

J'ai retrouvé avec plaisir ce commissaire taciturne et son père, moine défroqué et alchimiste dans une enquête plaisante, bien menée, dans un Paris qui crie la misère et cherche des plaisirs expiatoires. De tavernes mal famées en hôtels particuliers, on découvre la capitale au bord de l'implosion, les manigances des nobles, les Lumières qui cherchent un chemin.
J'aime beaucoup les polars historiques d'Olivier BARDE-CABUÇON et son commissaire aux morts étranges, ça se passe à la même époque que les derniers romans de Jean-François PAROT mais c'est, à mon sens, plus vivant, plus enlevé.