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Le mangeur de livres - Stéphane MALANDRIN

Editions du Seuil
Parution : 3 janvier 2019
192 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Adar Cardoso et Faustino da Silva, deux petits garnements de Lisbonne, rois de la bêtise, spécialistes ès rapines de pâtés, tripailles et saucisses, sont attrapés par un curé qui les enferme dans la crypte de son église et se promet de les éduquer à coups de claques. 

Nous sommes en 1488, juste avant la diffusion de l’imprimerie dans la péninsule Ibérique. Adar trouve un vieux codex écrit sur le plus fin vélin et, se voyant mourir de faim, le mange en entier. 

Le livre était empoisonné : voilà l’enfant condamné à hanter les bibliothèques de la ville à la recherche d’autres précieux codex. Il n’aura de cesse de les mettre en charpie et de les dévorer, devenant ainsi le Mangeur de livres, celui dont tout le monde veut la mort.


Ce que j'en ai pensé :


Rabelais et Jérôme Bosch n'ont qu'à bien se tenir ! 

Stéphane Malandrin réussit, dans ce petit bijou de premier roman, à raconter une histoire étonnante, à la frontière du conte, et à donner du pep's à un texte gouailleur, riche en vocabulaire.

C'est truculent, drôle et terrifiant tout à la fois,  inattendu et plein d'allégresse et la langue française est à la fête dans une narration enlevée et brillante !

Il y a dans ce roman tout ce que j'aime, de la fantaisie en littérature et de quoi ouvrir son dictionnaire pour découvrir de nouveaux mots, bref, c'est une sacrée pépite que je recommande !

Pour une fois que le bandeau de l'éditeur reflète parfaitement la réalité, il ne faut absolument pas passer à côté de cette folie médiévale qui se dévore véritablement !
D'autant que la postface, riche en références (historiques, littéraires),  savoureuse et pleine d'humour, m'ont rendu l'auteur très sympathique :o)


Les voyages de sable - Jean-Paul DELFINO

Editions du Passage
Parution : 23 août 2018
270 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Par une nuit de neige qui finit par immobiliser Paris, monsieur Jaume se rend dans un café de la rue Saint-André-des-Arts. En veine de confidences, il raconte à Virgile, un bistrotier désabusé, la malédiction qui le frappe. Monsieur Jaume est immortel.

Toute la nuit durant, et avec la promesse de lui révéler son secret, il va confier à Virgile ses multiples existences passées. Né à Marseille en 1702, il fuit la grande peste, part à l'aventure en Afrique, cultive le café en Guyane, meurt à cent reprises et revient à la vie autant de fois. Peintre d'ex-voto au Brésil, guetteur de cadavres sur le Rhône, négrier à l'occasion, clerc de notaire à Paris, ermite au Portugal ou spectateur de la révolution de 1848, Jaume connaîtra l'amour, l'amitié et la trahison. 
 
Tout d'abord sceptique, Virgile l'écoute. Puis, peu à peu, sa curiosité s'éveille et il se laisse prendre au jeu. Être immortel semble bien tentant. Mais n'est-ce pas le pire cadeau que le sort puisse offrir à un homme ?

Avec Les Voyages de sable, Jean-Paul Delfino nous invite à une longue traversée poétique et fantastique, où une nuit dure trois siècles et l'arrière-salle d'un café ouvre sur les cinq continents.

Ce que j'en ai pensé :

Ça vous dit de partir en voyage autour du monde et à travers l'histoire sans sortir de chez vous ?

Faites comme Virgile, le cafetier : asseyez-vous auprès de Monsieur Jaume, sortez une bonne bouteille de vieux rhum (ou prévoyez quelques cafés) et partez à l'aventure !

De Marseille attaquée par la Peste à l'aube du XVIIIème siècle, en passant par l'Afrique ou la Guyane, on suit ce vieux monsieur, supposé immortel, dans un tas de péripéties fantastiques et franchement addictives !
J'ai imaginé Shéhérazade et les Mille et Une Nuits, emportée par les belles lignes de ce roman de voyages et d'aventure, j'ai même fini par avoir des images très précises de ce petit café où les deux hommes échangent amitié et cigarettes.
Les deux personnages sont fabuleux et l'histoire, remarquablement contée, nous interroge sur l'immortalité (bénédiction ou malédiction?) mais surtout sur les bégaiements de l'Histoire, sur la fâcheuse tendance des hommes à ne pas retenir les leçons du passé !

Un beau roman, vivant et rythmé, un « voyage » dépaysant depuis une banquette de moleskine !

Merci aux Editions du Passage et à Babelio Masse Critique pour cette enthousiasmante et poétique lecture !!

Chanson de la ville silencieuse - Olivier ADAM

Editions Flammarion
Parution : 3 janvier 2018
219 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Je suis la fille du chanteur. 
La fille seule au fond des cafés, qui noircit des carnets, note ce qu'elle ressent pour savoir qu'elle ressent. 
La fille qui se perd dans les rues de Paris au petit matin. 
La fille qui baisse les yeux. 
Je suis la fille dont le père est parti dans la nuit. 
La fille dont le père a garé sa voiture le long du fleuve. 
La fille dont le père a été déclaré mort. 
Celle qui prend un avion sur la foi d'un cliché flou. Celle dans les rues de Lisbonne, sur les pentes de l'Alfama. Qui guette un musicien errant, une étoile dépouillée d'elle-même, un ermite qui aurait tout laissé derrière lui. La fille qui traverse les jardins, que les vivants bouleversent, que les mots des autres comblent, la fille qui ne veut pas disparaître. 
Qui peu à peu se délivre.


Ce que j'en ai pensé :

Saudade, saudade..il y a de la nostalgie dans le tout nouveau roman d'Olivier Adam, il y a même un accent modianesque dans cette quête du père (et l'auteur cite d'ailleurs Modiano), comme une errance à la recherche de souvenirs qui se juxtaposent, mêlant enfance et présent de cette narratrice dont on ne connaîtra pas le nom.

Tellement transparente à ses propres yeux, tellement effacée derrière celui qu'elle piste à Lisbonne, dans les ruelles escarpées de l'Alfama. L'enfant silencieuse, abandonnée, livrée à elle-même, oubliée là par une mère fantasque et "mal" aimée par un père aspiré par le show-bizz. 

Une enfant d'égoïstes, d'égotistes, qui fait la part belle aux autres, qui cherche des excuses et des raisons, qui se perd pour espérer se retrouver, se reconstruire, sans doute pour sortir de l'ombre. 

Il y a comme un air triste, un air de fado dans les mots d'Olivier Adam. On aime ou pas cette ambiance entre deux eaux. On peut avoir envie de dire "Encore ?", comme si l'auteur ne pouvait qu'écrire toujours le même livre, s'envelopper de brouillard, se complaire de déprime. 
Et pourtant, il y a entre ces lignes, une jolie lumière, une étincelle de bonheur fugace, une épiphanie.

La table du roi Salomon - Luis MONTERO MANGLANO


Editions Actes Sud
Parution : juin 2017
Titre original : La mesa del rey Salomon
Traduction : Claude Bleton
528 pages 

Ce qu'en dit l'éditeur :

Canterbury : des ruelles pavées à l’ombre d’une cathédrale mythique, un honorable archevêque, des étudiants, des pubs et des bicyclettes. Tirso Alfaro, doctorant espagnol en art médiéval, s’ennuie à mourir au musée de la ville, où il officie comme guide ; jusqu’au jour où, sous ses yeux, un moine dérobe la précieuse patène ancienne, fleuron de la céramique vitrifiée des maîtres cordouans, qu’il était venu étudier. Échouant à convaincre les autorités que l’œuvre qui continue de briller de tous ses feux derrière la vitrine blindée est une réplique, Tirso est renvoyé à Madrid, où l’attend une offre d’emploi énigmatique, assortie d’un extravagant test d’aptitude… qu’il réussit. Il intègre alors le Corps royal des quêteurs : une organisation secrète, établie dans les sous-sols du Musée archéologique de Madrid, et dont la mission consiste à localiser et à rapatrier par tous les moyens les œuvres du patrimoine historique national que les rapines des guerres des XIXe et XXe siècles ont éparpillées à travers le monde. Les objets ainsi “volés aux voleurs” sont remplacés par de parfaites copies (le procédé mis en œuvre à Canterbury).

La première mission de Tirso, qui porte sur l’un des secrets les plus insondables de l’histoire des civilisations, le lance sur la trace du roi Salomon et de Lilith, l’incomparable reine de Saba.

L’amour et l’action le disputent à l’intrigue et à l’aventure, dans ce roman érudit et trépidant qui nous plonge au cœur des histoires de l’art.

Luis Montero Manglano est né à Madrid en 1981. Il est professeur d'histoire de l'art et d'histoire médiévale.

Ce que j'en ai pensé :

Je suis de plus en plus difficile lorsqu'il s'agit de polar ésotérique, et souvent de plus en plus circonspecte. Il ne s'agit pas de convoquer les Templiers ni seulement d'évoquer des mystères plurimillénaires pour susciter mon intérêt : à force d'avoir tellement lu ce genre, il me faut aussi une érudition certaine (et pas seulement plaquée artificiellement sur l'intrigue), sans qu'elle soit pesante (du genre à donner envie de sauter des paragraphes), que le rythme soit vif et que les personnages, évidemment, soit au moins empathiques sinon crédibles.

Ce roman-là réunit des critères positifs : Tirso le héros, sorte d'universitaire raté qui végète dans l'ombre d'une mère reconnue comme célèbre archéologie et d'un père un peu mystérieux trop tôt disparu, est un bon personnage : un peu trop vif, pas toujours très fin mais intelligent et débrouillard, remplit le rôle à merveille !

L'histoire change un peu (et ironise, en clin d’œil, sur l’absence ces Templiers) et tient la route : une brigade semi-secrète de chercheurs de trésors qui veulent avant tout que l'héritage espagnol retrouve sa place dans les musées.

C'est vivant, enlevé, sans temps mort et les 528 pages défilent à toute vitesse ! Une sorte d'Indiana Jones érudit, mais pas trop, et qui, une fois n'est pas coutume se passe en Espagne et concerne la Table d'Emeraude (clic pour en savoir plus), sujet assez peu abordé dans la littérature ésotérique.

Seul bémol : l'utilisation du passé simple et les tournures de phrases en "on", un peu bizarres mais l'ensemble se tient, se lit avec plaisir !

Ça tombe bien, on dirait que c'est le début d'une série ;o)


Les passants de Lisbonne - Philippe BESSON

Editions 10/18
Parution : 19 janvier 2017
192 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Hélène a vu en direct à la télévision les images d’un tremblement de terre dévastateur dans une ville lointaine ; son mari séjournait là-bas, à ce moment précis. Mathieu, quant à lui, a trouvé un jour dans un appartement vide une lettre de rupture. Ces deux-là, qui ne se connaissent pas, vont se rencontrer par hasard à Lisbonne. Et se parler. Une seule question les taraude : comment affronter la disparition de l’être aimé ? Et le manque ? Au fil de leurs déambulations dans cette ville mélancolique, dont la fameuse saudade imprègne chacune des ruelles tortueuses, ne cherchent-ils pas à panser leurs blessures et à s’intéresser, de nouveau, aux vivants ?

Ce que j'en ai pensé :

Avant de partir pour Lisbonne, j'ai bien envie de déambuler dans cette ville via la littérature, histoire de m'imprégner de l'ambiance.

Ici, Philippe Besson déroule deux peines, deux solitudes, deux deuils ; celui de l'époux disparu dans une catastrophe naturelle (la faille de San Andrea en Californie) et celui de l'amant du narrateur, évaporé par lassitude d'une histoire d'amour et de désir.

La narration alterne le il/elle du ressenti de ses deux êtres qui se rencontrent presque malgré eux à Lisbonne et déroule les souvenirs et les regrets, les tentatives de s'en détacher. Elle est bercée d'une mélancolie très "saudade".

Mais...

Le roman ne m'a pas touchée. 

Les deux personnages m'ont paru lointains, flous, je n'ai pas ressenti d'empathie (encore que pour la veuve, j'ai apprécié son cheminement dans le deuil), je me suis même un peu ennuyée alors que le rythme est bon, entrainant...

Pour moi, ce n'est donc pas un excellent roman, je ne peux pour autant définir ce qui m'a déplu ou ce que j'aurais aimé y trouver. Je suis restée à distance de ces atermoiements sentimentaux (perte de l'être aimé, douleur, regrets, compensation affective etc...)

J'ai apprécié pourtant la narration nostalgique, parfois un peu lente.

A noter, en exergue, ces quelques vers de Fernando Pessoa, poète portugais :

Lorsque viendra le printemps,
si je suis déjà mort,
les fleurs fleuriront de la même manière
et les arbres ne seront pas moins verts qu'au printemps passé.
La réalité n'a pas besoin de moi. [...]

(in  "Je ne suis personne")

Souviens-toi de Lisbonne - Olivier FREBOURG

Editions de la Table Ronde - Collection La petite vermillon
Parution : 24 avril 2008
176 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

«Lisbonne. Je m'y coulerai, j'y reviendrai. Ces allers et retours seront des caresses, des oscillations : les matins du Portugal, le ciel bleu au-dessus des maisons, l'air du Tage et l'incertitude déchirante qui gouverne toute vie portuaire. Longtemps, nous avions gardé ce mot de passe sur nous et entre nous : Lisbonne. Si l'aventure tournait mal, si l'histoire devenait trop noire, la ville blanche serait notre point de chute.
Tu avais cette excentricité des femmes slaves promptes à se consumer pour une cause perdue tant qu'il y a du panache, de l'honneur, une injustice à pourfendre. Tu déshabillais les mensonges, brûlais les masques. Je croyais que nos voyages au Portugal allaient tromper la mort, transformer la roulette du sort en toupie folle. Nous allions remporter la mise, une nuit de bringue, dans un casino non loin de Cabo da Roca, le cap le plus à l'ouest de l'Europe. Ma martingale était un mensonge. J'ai trafiqué mes sentiments à coups de paysages, de paradoxes, de vitesse. Tu m'as poussé dans le fossé. Éclopé, je prétendais encore courir les océans.» 

Olivier Frébourg est un journaliste, écrivain et éditeur français né en 1965 à Dieppe, il est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages. 
Navigateur émérite, il est reçu parmi les Ecrivains de Marine en octobre 2004


Ce que j'en ai pensé :

Saudade, nostalgie, mélancolie.
Porto, Lisbonne, l'Argentine. Le souvenir de la femme aimée et disparue (on ne saura jamais ni comment ni pourquoi, ni quand), le souvenir de voyages partagés avec elle ou en solitaire, perdu entre deux ports de l'Atlantique.
 
" L’Atlantique relie le Portugal à l’Argentine. Même inclination vers le soleil couchant. Même grandeur perdue. Villes de sentinelles maritimes, de cavaliers. De ces balcons sur la mer, le crépuscule de l’histoire paraît grandiose. "

Chapitres courts, vifs et délicats à la fois, nostalgiques (c'est sans aucun doute la maître-mot de ce roman) et nerveux tout autant, entre fado portugais et tango argentin, ce livre est tout autant une ode à l'amour qu'au voyage. La narration est enchanteresse, franchement poétique, elle incite à la rêverie, respire une forme de tristesse. 

Lisbonne n'est qu'une étape de ce voyage (qui est aussi littéraire, l'auteur cite Pessoa un certain nombre de fois) à la recherche du souvenir.

Codex 632, le secret de Christophe Colomb - José RODRIGUES DOS SANTOS

éd HC - mai 2015 - 384 pages
titre original :  O Codex 632
traduction : Cindy Kapen
Ce qu'en dit l'éditeur :
La vie de Tomás Noronha bascule lorsqu’on lui demande de déchiffrer les notes d’un professeur d’histoire retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel alors qu’il travaillait sur la découverte du Nouveau Monde. De Lisbonne à Rio, New York ou Jérusalem, le jeune cryptologue se heurte à l’une des énigmes que les historiens n’ont toujours pas réussi à résoudre : l’identité de Christophe Colomb et la véritable histoire des Grandes Découvertes.
Pourquoi le nom de « Colomb » n’a-t-il jamais été trouvé dans les témoignages de l’époque ? Pourquoi le navigateur a-t-il embarqué sur la Santa Maria quelques heures avant l’avis d’expulsion des Juifs du Portugal ? Tomás se rend vite compte qu’un mystère en appelle un autre. Pourquoi ce jeune Génois ne parlait-il ni italien, ni génois ? Et l’Amérique était-elle vraiment inconnue avant 1492 ?
Autant de questions auxquelles les spécialistes n’ont jamais vraiment pu répondre…
Jusqu’à aujourd’hui.
José António Afonso Rodrigues dos Santos est un journaliste et écrivain
portugais né au Mozambique. Il est actuellement le présentateur phare
du journal télévisé de 20h
Ce que j'en ai pensé :
J'avais lu, et aimé, La formule de Dieu pour le personnage principal, Tomás Noronha, cryptologue, en laissant de côté ce que j'aimais moins, à savoir le côté un peu longuet des explications scientifiques. C'est à cause de cet aspect un peu trop pointu que je n'avais pas lu le troisième roman traduit, La clé de Salomon qui évoquait le Bosson de Higgs...
Et là, excellente surprise pour ce roman (en fait, c'est le premier de cette série qui n'est pas publiée dans l'ordre en France) qui s'intéresse à Christophe Colomb et émet des hypothèses intéressantes sur son origine et sa véritable identité. 
Sans perdre de vue qu'il s'agit d'un roman (ce que l'auteur, en clin d’œil, rappelle dans le dernier chapitre), c'est fascinant ! 
Et le héros, confronté à des difficultés dans sa vie familiale, mène une enquête intelligente, équilibrée et passionnante !
Je me suis régalée ;o)
 Portrait présumé de Christophe Colomb, attribué à Ridolfo del Ghirlandaio

Le valet de peinture - Jean Daniel BALTASSAT

Ce qu'en dit l'éditeur :
Au début, il y a une énigme simple et cruelle: à trente ans, l'infante Isabel du Portugal peut-elle être vierge et belle ? Grand séducteur, orgueilleux, Philippe, duc de Bourgogne, seul maître sur terre après Dieu, veut le savoir avant d'épouser la princesse pour des raisons diplomatiques. Il envoie en mission au Portugal le plus étrange des enquêteurs : Johannes Van Eyck, son valet de peinture. Le portrait qu'il peindra devra révéler la vérité sur Isabel. Mais une étrange lutte s'engage entre la princesse et le peintre. Transcendant son art, Van Eyck détourne à son profit la mission qui lui est confiée. Quant à Isabel, en manipulant le valet de peinture, elle se soustrait à l'humiliante enquête du duc. Trois quêtes, trois vérités et trois mensonges se mêlent ainsi dans ce portrait qui, pour chacun des personnages, ouvre des temps nouveaux. Roman charnel, récit à rebondissements, «Le Valet de peinture» ouvre une voie originale entre le polar et le roman historique. Plaisir, humour et gourmandise de la vie y sont la marque du valet de peinture Van Eyck comme du valet d'écriture Baltassat.

Isabelle du Portugal et Philippe le Bon par Jan Van Eyck

Ce que j'en ai pensé :
Quelle fresque ! Etourdissante, étonnante, truculente, foisonnante de couleurs, d'odeurs, de bruits ! Un voyage dans le temps où se mêlent les froids rigoureux des Flandres et la chaleur écrasante du Portugal, un voyage de chairs, de plaisirs (il y a des passages assez crus), une histoire d'alchimie entre un peintre et ses modèles par le biais d'une "camera lucida" (chambre claire) où les reflets se projettent sur la toile, où les ombres dessinent des intrigues et des mensonges.
J'ai été emportée par le flot des mots, ça se bouscule de pages en pages, c'est fort et vibrant, rempli de mille sensations. Ça faisait belle lurette que je n'avais pas lu un roman aussi dense et pourtant fluide, et je l'ai lu très vite avec beaucoup de plaisir !
Jean-Daniel Baltassat a publié aux Éditions Robert Laffont Le Valet de peinture (2004) et Le Galop de l'ange (1997, prix Jean d'Heurs du roman historique), Bâtards (1991, Villa Médicis, prix Léonard-de-Vinci) et L'Almanach des vertiges. Son dernier roman, Le Divan de Staline, dans la sélection du Goncourt 2013, a paru aux Éditions du Seuil en 2013.