Affichage des articles dont le libellé est SAINZ DE LA MAZA Aro. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est SAINZ DE LA MAZA Aro. Afficher tous les articles

Les muselés - Aro SAINZ de la MAZA

Editions Actes Sud - collection Actes Noirs
Parution : 7 septembre 2016
Titre original : El angulo muerto
Traduction : Serge Mestre
368 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Dans un sous-bois à la lisière de Barcelone, caché sous des feuilles mortes, gît le corps d’une jeune femme à l’aspect en tout point ordinaire, si ce n’est ses ongles, impeccablement manucurés : une étudiante de famille modeste qui finance ses études au service de recouvrement de créances dans un cabinet d’avocats, et arrondit ses fins de mois en faisant l’escort-girl.
Quelques jours plus tard, un des associés du cabinet qui l’employait est retrouvé mort dans son appartement cossu du centre-ville. De la chaîne hifi high-tech s’échappent encore des accords de blues, tandis que le champagne s’évente sur le comptoir de marbre noir.
L’enquête s’annonçait déjà ardue quand un sadique entreprend d’exposer dans les squares, à la vue des enfants, des chiens empalés. Les plaintes fusent et la pression est à son comble pour l’inspecteur Milo, chaque jour un peu plus gagné par la schizophrénie qui a déjà emporté son père et ronge désormais son frère Hugo. Mais ces troubles psychotiques qu’il essaie d’endiguer sont aussi sa plus grande force : une capacité hors pair à se mettre dans la peau des meurtriers.
Le pouvoir politique veut des arrestations pour ramener l’ordre dans la ville et refuse d’entendre les clameurs d’une cohorte d’Indignés pris au collet par le chômage, la corruption et la misère, prêts à tout pour simplement survivre. Mais qui sont les coupables ? Ces victimes ?
Dans une Barcelone en noir et blanc, pétrifiée et transie, asphyxiée par la crise, l’auteur conduit un thriller poignant sur la ligne rouge qui mène au précipice les exclus du système.

Né à  Barcelone en 1959, diplômé à l'Université de Barcelone, Aro Sáinz de la Maza est écrivain, éditeur, correcteur et traducteur. Il a écrit des romans, des livres d'histoire et est coauteur de deux recueils de contes populaires. 

Ce que j'en ai pensé :

Le précédent opus d'Aro SAINZ de LA MAZA faisait partie de mes chouchous de l'année 2014, j'avais aimé le style du Bourreau de Gaudi même si quelques particularités linguistiques entre l'espagnol et sa traduction m’avaient agacée.

J'ai retrouvé avec plaisir Milo Malart, peut-être un peu moins "psychosé" qu'avant (malgré le pétage de plomb de son frère...) mais surtout plus humain (merci au chien !). Et je me suis laissée embarquer dans cette enquête sans trop de résistance ! 

Au-delà du roman policier, c'est un portrait de Barcelone engluée dans la crise qu'offre l'auteur, et il restitue fort bien l'ambiance d'une ville où le chômage s'aggrave, où les sans-abris se multiplient : un terreau propice au crime et à l'angoisse, pas loin de la révolte.

Cette fois pas d'expressions agaçantes comme dans le premier tome, et un rythme soutenu qui font de ce roman un moment de plaisir ! A souhaiter que les enquêtes de Milo Malart continuent !

 

Mes coups de coeur 2014

A l'instar de Jostein, j'ai eu envie de dresser la liste des livres "coup de coeur" en 2014 ! Je n'en ai retenu que 10, pour faire court, et ce sont les suivants (clic clic sur les titres pour lire mes billets)
:

Claudie GALLAY, Une part de ciel
Kaoutar HARCHI, A l'origine notre père obscur
Olivier ADAM, Peine perdue
Aro SAINZ de la MAZA, Le bourreau de Gaudi
Luis SEPULVEDA, Le vieux qui lisait des romans d'amour



Margaret MAZZANTINI, La mer, le matin
Jean-Paul DUBOIS, Une vie française
Jean-Christophe RUFIN, Rouge Brésil


 Et vous ? Quels ont été vos chouchous de 2014 ?

Le bourreau de Gaudi - Aro SAINZ DE LA MAZA

Ce qu'en dit l'éditeur :
Un corps en flammes est retrouvé pendu au balcon d’un des monuments les plus emblématiques de Barcelone, La Pedrera, d’Antonio Gaudí. Bien mauvaise publicité pour la ville à quelques semaines de la consécration par le pape de la Sagrada Familia. Les services policiers sont aux abois et réintègrent l’électron libre Milo Malart, révoqué par mesure disciplinaire. Tandis qu’il enquête en binôme avec une jeune sous-inspectrice, qui semble tout droit sortie d’une série américaine à succès, les meurtres s’enchaînent selon un rituel immuable : toujours des membres de l’oligarchie barcelonaise, férocement mutilés au sein des édifices du célèbre architecte qui fait la gloire de la ville. Barcelone a vendu son âme au diable ; elle doit payer le prix de sa magnificence.
La chasse à l’homme est ouverte, mais qui cherche-t-on ? Un prédateur sadique assoiffé de vengeance ou la victime d’un système politique arrogant et corrompu, qui sacrifie les plus fragiles au faste tapageur de la ville et à sa manne touristique ? Pour répondre, il faut d’abord décrypter le symbolisme ésotérique des œuvres de Gaudí, aux formes proprement hallucinantes.
(la couverture originale)

Dans une intrigue magistralement tenue jusqu’à la dernière page, orchestrant pressions politiques, énigmes maçonniques, mœurs dissolues et presse à sensation, Le Bourreau de Gaudí plante l’envers du décor d’une cité unanimement saluée pour sa beauté et sa prouesse architecturale. Une “Ville des prodiges” terriblement moderne et effroyablement archaïque.

 Ce que j'en ai pensé :
Ce sont les fameuses cheminées de la Pedrera qui m'ont d'abord attirée, et le titre, alors que je rentrais tout juste de Barcelone où Gaudi est omniprésent, du Park Guell à la Sagrada Familia, grandiose.
Et comme en plus je trouve les polars publiés chez Actes Sud particulièrement bons, je me suis laissée tenter par les 667 pages de ce roman noir...
667 pages hypnotisantes, s'enchaînant dans une intrigue intelligente, menée tambour battant ! Un vrai bon polar, noir, fort, intense, captivant ; un héros magnétique, bourru et psychotique (comme tous les flics de polar, hein ? la recette est connue) avec des tendances schizophrènes (ça c'est inédit) et un 6ème sens pas commun, mâtiné d'une empathie pour..les criminels ! Et ces criminels-là valent leur pesant d'or : torture, vengeance par le feu, perversions...
(la Pedrera, maison de Gaudi sur le Paseig de Gracia)
Bref, je me suis régalée, je n'ai pas vu défiler les pages, et en plus j'ai adoré retrouver au fil de l'intrigue les différents lieux de Barcelone liés à Gaudi sans avoir l'impression de me taper un guide touristique comme dans Inferno !
Seul bémol, l'expression "vilaine fille" avec laquelle Camilo Masart, le flic, désigne sa collègue quand il lui parle, je n'ai pas compris la subtilité de ce surnom, j'ai supposé que c'était un trait d'humour ibérique mais dans le doute...