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Komodo - David VANN

 

Editions Gallmeister

Parution : 4 mars 2021

304 pages

 

Ce qu'en dit l'éditeur :

 Sur l’invitation de son frère aîné Roy, Tracy quitte la Californie et rejoint l’île de Komodo, en Indonésie. Pour elle, délaissée par son mari et épuisée par leurs jeunes jumeaux, ce voyage exotique laisse espérer des vacances paradisiaques : une semaine de plongée en compagnie de requins et de raies manta. C’est aussi l’occasion de renouer avec Roy, qui mène une vie chaotique depuis son divorce et s’est éloigné de sa famille. Mais, très vite, la tension monte et Tracy perd pied, submergée par une vague de souvenirs, de rancoeurs et de reproches. Dès lors, un duel s’engage entre eux, et chaque nouvelle immersion dans un monde sous-marin fascinant entraîne une descente de plus en plus violente à l’intérieur d’elle-même, jusqu’à atteindre un point de non-retour. 

Avec ce portrait trouble d’une femme en apnée, David Vann confirme son immense talent pour sonder les abysses de l’âme humaine.


 Ce que j'en ai pensé :

Chaque fois que j'entame un nouveau roman de David VANN, je m'attends à recevoir la même claque que lorsque j'ai lu "Sukkwan Island".

Cette fois encore, je suis déçue. 

Pour plusieurs raisons :

- je pourrais vous reproduire ici le registre de thème "pipi-caca" exploité plus que de raison dans le roman, entre les hémorroïdes de l'héroïne (page 87 et avant), ses besoins de "CHIER" (pages 59, 103, 118, 229, 231) ou de "faire pipi" (pages 29, 90, 102), ses expressions scatologiques ("sac à merde" page 55 et ailleurs), ses besoins de PQ (page 215 et suivantes), etc..

On va demander à Dr FREUD ce qu'il en pense : stade et plaisir anal/ emprise/ source et objet pulsionnel etc..je ne suis pas psychothérapeute, et je crois que David VANN a fait EXPRÈS d'introduire (OMG encore du sous-jacent psychanylitico-freudien !) ces éléments pour démontrer que Tracy n'a pas coupé le cordon, soit.

(à lire, ça devient presque grotesque tous ces pipis-cacas)

- j'ai cru que l'acmé du roman (et le twist à la David VANN) serait atteint lors d'une plongée mère-fille, ou plus loin, lors de la plongée frère-soeur, ou vraiment, puisqu'il ne s'était rien passé de si irréversible, quand Tracy retrouve ses jumeaux-vampires et son mec pas à la hauteur..

N'y comptez pas. RIEN. Tout est bien qui finit bien, pas de meurtre, pas d'enfant torturé, juste un époux qui fait de nouvelles promesses.

 - en accessoire, le "nature writing" ? mouais...les pages les plus "nature" sont si longues....(tellement longues...)...mon seul "kif" ? chercher sur internet à quoi ressemblaient les poissons énumérés. Oups !

Bref vous l'aurez deviné, je suis passée à côté (très loin au large) de ce roman dont j'attendais sans doute beaucoup trop. 

Et quand je vois les dithyrambes  sur Babelio, je m'interroge..et je me dis que j'ai vraiment loupé le truc, la quintessence "davidvannesque" du roman.


Bilan de décembre 2016

Neuf livres lus en décembre mais j'avais une bonne excuse : une virée sous des cieux ensoleillés à découvrir et donc un peu moins de temps à consacrer à mes lectures. D'autant que les soirs de décembre, moins lumineux, ont aussi marqué ma fatigue...

3544 pages au final et un seul coup de cœur :

Un polar étonnant et dont j'ai apprécié l'intrigue ! Mon billet (court) est ici !

Décembre d'ailleurs a été marqué par les rompols, les seules lectures dans un autre style ont été de grosses déceptions !


 J'ai laissé en route quelques romans que je lirai plus tard :


Impurs me dérange un peu, et ce dès les premières pages (ce "gamin" est tordu...), L'homme de la montagne me plait mais pour l'instant ne m'emporte pas (82 pages lues) et Les hautes montagnes du Portugal m'attend !

Aquarium - David VANN

Editions Gallmeister
Parution : 3 octobre 2016
Titre original : Aquarium
Traduction : Laura Derajinski
280 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Caitlin, douze ans, habite avec sa mère dans un modeste appartement d’une banlieue de Seattle. Afin d’échapper à la solitude et à la grisaille de sa vie quotidienne, chaque jour, après l’école, elle court à l’aquarium pour se plonger dans les profondeurs du monde marin qui la fascine. Là, elle rencontre un vieil homme qui semble partager sa passion pour les poissons et devient peu à peu son confident. Mais la vie de Caitlin bascule le jour où sa mère découvre cette amitié et lui révèle le terrible secret qui les lie toutes deux à cet homme.

La prose cristalline de David Vann nous apprend comment le désir d’amour et l’audace de la jeunesse peuvent guérir les blessures du passé. Aquarium est un pur moment de grâce offert par l’un des plus grands écrivains américains actuels.
 
David Vann est né en Alaska en 1966 et, outre Aquarium, il est l'auteur de Sukkwan Island, Désolations, Impurs, Dernier jour sur terre et Goat Mountain.


Ce que j'en ai pensé :

Après Sukkwan Island qui m'avait profondément marquée, je guettais avec impatience la sortie de ce nouveau roman de David Vann, d'autant que le "pur moment de grâce" annoncé par l'éditeur augurait quelque chose d'un peu différent, moins violent.

Alors que l'auteur a exploré jusque ici les manifestations de le violence (tant physique que psychologique), on trouve entre les pages d'Aquarium un épatant roman d'apprentissage, où l'héroïne de 12 ans, Caitlin, découvre que la vie réserve de drôles de surprises.
On comprend assez vite que le vieux monsieur rencontré à l'aquarium de Seattle pourrait bien être son grand-père, mais on a surtout hâte de comprendre pourquoi les liens ont été rompus.
J'avoue avoir cru à un retournement de situation quand le "papy" est arrêté par la police, suspecté d'être un pédophile, mais l'auteur n'a pas choisi cette option et c'est tant mieux !

Pourtant, la violence est bien là...et sans doute à l'endroit où on l'attend le moins ! 

L'ensemble est à la fois tendre et amer, servi par un style agréable (parfois un peu trop doux à mon gôut - soyons clairs, jamais mièvre !) et, si ce n'était ce truc typiquement américain du happy end, j'aurais eu un vrai coup de coeur ! 
Caitlin est une ado géniale, toute en fraîcheur et en naïveté, jusqu'à ce que la vie la rattrape et dans l'ensemble, tous les personnages (sa mère, le nouveau copain de celle-ci -qui m'a fait penser au beau-père dans Les règles d'usage de Joyce Maynard-, le prof, un peu dépassé, la copine indienne) sont crédibles, attachants et sensibles.

A souligner, les illustrations qui émaillent le livre : des poissons dessinés à l'encre, superbe idée ! J'ai apprécié, sans retenue !  Ils servent la narration puisque les métaphores sur leur univers établissent un étonnant parallèle avec la vie de l'héroïne et ses sentiments !

Un très bon roman, lumineux, qui rompt avec l'univers sombre et souvent désenchanté de David Vann.




Sukkwan Island - David VANN

éd Gallmeister - 6 janvier 2010 - 200 pages
Titre original  : Sukkwan Island (issu de
Legend of a Suicide, recueil de nouvelles)
Traduction : Laura Derajinski
Prix MEDICIS étranger 2010

 format poche, collection Totem - août 2011 - 208 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :
Une île sauvage du Sud de l'Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C'est dans ce décor que Jim décide d'emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d'échecs personnels, il voit là l'occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu'il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu'au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin. Sukkwan Island est une histoire au suspense insoutenable.
Avec ce roman qui nous entraîne au cœur des ténèbres de l'âme humaine, David Vann s'installe d'emblée parmi les jeunes auteurs américains de tout premier plan.

 David Vann est né en 1966 sur l'île Adak, en Alaska, et y a passé une partie de son enfance avant de s'installer en Californie avec sa mère et sa sœur. Il a travaillé à l'écriture d'un premier roman pendant dix ans avant de rédiger en dix-sept jours, lors d'un voyage en mer, le livre qui deviendra Sukkwan Island.


Ce que j'en ai pensé :
Comment un retour à la nature, des retrouvailles père-fils, peuvent virer à ce point au huis-clos angoissant, au cauchemar ?  

Sukkwan Island est noir, radicalement déprimant tant les hommes y sont au pire qu'il puisse être. Un père vaguement fracassé du ciboulot, marqué par deux divorces dont il n'arrive pas à admettre sa responsabilité et un gamin qui n'a pas sa place au milieu de toute cette horreur.
Je savais que je me plongeais dans un livre féroce, sans concessions (et sans retour) mais j'ai été happée, scotchée et définitivement conquise par cette narration magnifique qui, malgré l'horreur et l'infernale spirale, révèle un talent incroyable qui magnifie une nature sauvage et cruelle, qui creuse au plus profond de l'âme humaine.
Un indispensable dans ma bibliothèque et la certitude de lire les autres romans de David Vann !