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Grace - Paul LYNCH

Editions Albin Michel 
Parution : 2 janvier 2019
Traduction : Marina Boraso
496 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Irlande, 1845. 
Par un froid matin d’octobre, alors que la Grande Famine ravage le pays, la jeune Grace est envoyée sur les routes par sa mère pour tenter de trouver du travail et survivre. En quittant son village de Blackmountain camouflée dans des vêtements d’homme, et accompagnée de son petit frère qui la rejoint en secret, l’adolescente entreprend un véritable périple, du Donegal à Limerick, au cœur d’un paysage apocalyptique. Celui d’une terre où chaque être humain est prêt à tuer pour une miette de pain. 

Après Un ciel rouge, le matin et La Neige noire, le nouveau roman de Paul Lynch, porté par un magnifique personnage féminin, possède une incroyable beauté lyrique. Son écriture incandescente donne à ce voyage hallucinatoire la dimension d’une odyssée vers la lumière.


Ce que j'en ai pensé :

 J'ai découvert Paul Lynch un peu par hasard en 2015 et j'ai lu, coup sur coup La neige noire puis Un ciel rouge, le matin

Deux coups de cœur !! 

J'avais découvert une plume magnifique poétique, parfois lyrique (sans en faire trop) avec un vocabulaire très imagé, une ambiance presque irréelle (une Irlande pauvre où les légendes ancestrales ont la part belle et où on parle encore le gaélique) qui restituent à la perfection l'ambiance pré-XXème siècle.

Dans ce nouveau roman, on parle de famine, de celle qui a généré la grande crise irlandaise (entre 1845 et 1852) , quand le mildiou ravageait les plants de pommes de terre et jetait dans la misère la population qui avait misé sur cette seule culture agricole et se retrouvait sans moyens d'auto-subsistance.

C'est là que Grace est jetée sur les routes par une mère qui souhaite à la fois qu'elle puisse rapporter de quoi subsister et qu'elle échappe à la concupiscence du fermier qui vient de lui générer son 5ème enfant.. 

"Grace" est un roman d'initiation qui suit la trajectoire de cette gamine (au verbe franc et au courage épatant !), accompagnée de l'ombre de son frère, et qui apprend à faire face au pire : les éléments qui se déchainent, les angoisses qui naissent, la féminité qui se révèle, l'amour, la violence.

Pas de coup de cœur cette fois, même si j'ai franchement aimé ce roman, mais la fin abrupte m'a laissée sur ma faim. C'est sombre et c'est beau, l'écriture de Paul Lynch est hypnotique, j'ai aimé tous les personnages et pourtant, il m'a manqué une étincelle..

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Que penses-tu des adaptations cinéma ? 
Je ne vais que rarement voir des adaptations de romans au cinéma, je ne suis donc pas en mesure de juger...Mais je me souviens avoir aimé celles des romans de EM FORSTER par James Ivory, ou encore celles de Gabriel Garcia MARQUEZ qui donnaient soudain une épaisseur aux romans.


Quel marque-page utilises-tu ? 
Tickets de caisse, fleurs séchées, tout ce qui me tombe sous la main y compris une fine lime à ongles, un post-it, un bout d'enveloppe...et je mémorise si facilement un tas de choses que l'image de la dernière page lue s'imprime dans mon esprit sans que j'ai besoin d'un marque-page (idem quand je note des passages, à condition qu'il n'y en ait pas cinquante, je me souviens où ils se trouvent dans le bouquin)
.

Quel est ton coup de cœur 2015 ? 
Plusieurs, dans des styles très différents...




 
Comment classes-tu tes livres ? 
Avec plusieurs bibliothèques dans la maison, je peux m'amuser à réorganiser selon l'envie ! Une mini-biblio avec les éditions Zulma, les Métailié et Gallmeister et enfin les Grasset (chacun son étage) ; une armoire vitrée avec Gallimard, l'Olivier, Albin Michel, Seuil, Flammarion etc (les tranches de couleurs neutres dans les tons écrus-beiges) et la grande bibliothèque de mon bureau avec les polars, les poches et les autres maisons d'éditions; et chaque fois, rangement par maison d'édition : les poches d'un côté, les brochés de l'autre, puis par collection (Albin Michel roman français/ grandes traductions), puis par alpha d'auteur (et non en chrono de publication), et dans le cas où les brochés ne seraient pas assez nombreux dans chaque collection, j'ai fait un rayonnage "arc-en-ciel" où les livres sont rangés en tranches de couleurs...

mon coin Gallimard-Seuil-etc...

Quels sont tes blogs de lecture préférés ? 
Ceux de ma "bloglist", colonne de droite, et quelquefois, de liens en liens au hasard ! j'aime particulièrement les blogs de Marie-Claude (Hop ! sous la couette), d'Electra (Tombée du ciel) , de Jérôme (D'une berge à l'autre) et de Benoît (A l'ombre du noyer).


Des petites habitudes inavouables quand tu lis ? 
Rien d'inavouable, pas de manies ! Juste le bouquin et moi, dans une bulle !

Un auteur contemporain que tu aimerais rencontrer et pourquoi ?  
Je suis bien plus timide qu'il n'y parait et je suis toujours hyper intimidée devant les écrivains, il faut ajouter que j'ai tellement peur de leur dire des banalités que je préfère encore le silence !
 
Où achètes-tu tes livres (neufs et occasion) ? 
Neufs en librairie indépendante ou chez Cultura, d'occasion chez les bouquinistes de Montolieu (Aude), en brocante l'été ou sur internet, tout dépend !

Librairie "Mots et cie" à Carcassonne

En ce moment, quel genre de littérature lis-tu le plus ? 
Romans contemporains en priorité, francophones ou étrangers. En ce moment, j'ai un faible pour les romans islandais ou américains (le nature writing m'attire de plus en plus) et pour les polars.


Un livre à la fois ou plusieurs ? 
Un à la fois, toujours, même si c'est un par jour et que je ne finis pas !


Quelle est ta lecture en cours ? 
Le chant de la Tamassee de Ron Rash qui sera suivi par Sans oublier la baleine de John Ironmonger, puis La grande arche de Laurence Cossé sans doute...

 

Sur quel site communautaire en rapport avec la lecture aimes-tu aller ? 
Je suis inscrite sur Babelio, lecteurs.com et sur des groupes FB dédiés à des challenges : ça me suffit !

Livre papier ou numérique ? 
Papier d'abord ! Le numérique me tue les yeux ! et puis j'aime le contact et l'odeur du livre, l'objet en tant que tel, l'idée de le transmettre, de pouvoir l'offrir, d'avoir une dédicace de l'auteur à l'intérieur.


Quel est ton endroit préféré pour lire ? 
Sur le canapé la plupart du temps, au jardin quand il fait doux, au bar dans la cuisine pendant que je surveille le repas...Jamais dans mon bureau-bibliothèque (on se demande pourquoi ??), ni dans mon lit (je m'endors illico même si le bouquin est fascinant) et comme je ne prends pas les transports en commun...


Invite cinq amis à y répondre : 
Qui veut s'amuse !

Un ciel rouge le matin - Paul LYNCH

éd Albin Michel - mars 2014 - 304 pages
Titre original : Red sky in morning
traduction : Marina Boraso

Ce qu'en dit l'éditeur :
Tableau âpre et ténébreux de l’Irlande du XIXe siècle et de sa brutale réalité sociale, Un ciel rouge, le matin possède la puissance d’évocation des paysages du Donegal où il se déroule en partie. Le lyrisme sombre et poétique de Paul Lynch, qui signe là un remarquable premier roman, en exprime la force autant que les nuances, entre ombre et lumière.
Printemps 1832. Coll Coyle, jeune métayer au service d’un puissant propriétaire anglais, apprend qu’il est expulsé avec femme et enfants de la terre qu’il exploite. Ignorant la raison de sa disgrâce, il décide d’aller voir l’héritier de la famille, qui règne désormais en maître. Mais la confrontation tourne au drame : Coll Coyle n’a d’autre choix que de fuir. C’est le début d’une véritable chasse à l’homme, qui va le mener de la péninsule d’Inishowen à Londonderry puis aux États-Unis, en Pennsylvanie. Pleine de rage et d’espoirs déçus, son odyssée tragique parle d’oppression et de vengeance, du lien viscéral qui unit les hommes à leur terre.
 Originaire du Donegal, Paul Lynch vit aujourd'hui à Dublin. 
Journaliste et critique de cinéma, il écrit régulièrement dans 
le Sunday Times, l'Irish Daily Mail et l'Irish Times
Son premier roman, Un Ciel rouge, le matin (Albin Michel 2014), 
salué unanimement par la presse comme une révélation, a été 
finaliste en France du Prix du Meilleur Livre étranger.
la péninsule d’Inishowen
Ce que j'en ai pensé :
Après mon énorme coup de cœur pour La neige noire (clic pour lire mon billet), j'avais très envie de découvrir le premier roman écrit par Paul Lynch ! 
Moins lyrique, ce premier roman très réussi, est lui-aussi baigné par la lumière d'Irlande, sauvage et cruelle, et par la pluie tour à tour salvatrice ou dévastatrice. Il conte une chasse à l'homme impitoyable, brutale, comme une sorte de western où les hommes s'affrontent, règlent leurs comptes à leurs congénères ou au destin. 

C'est la fuite d'un homme que tout accable, la misère, les maladies, l'incompréhension et une justice quasi féodale.
L'issue, tragique, vient en point d'orgue sceller une histoire écrite d'avance où l'homme n'est rien, malgré les amitiés qui se nouent, malgré l'humanité et la solidarité.
C'est un chant de désespérance, emporté par une narration brillante, enlevée, qui nous plonge au cœur d'une Irlande vallonnée, s'étire sur l'Atlantique et offre une Amérique rude et minérale. 
Un coup de maître pour un premier roman !

La neige noire - Paul LYNCH

éd Albin Michel - août 2015 - 320 pages
Titre original : The black snow
Traduction : Marina Boraso


Ce qu'en dit l'éditeur :
L’âpreté lyrique du premier roman de Paul Lynch, Un ciel rouge, le matin, métamorphosait le paysage irlandais en un vaste territoire à l’horizon sans limites, au fil d’une impitoyable chasse à l’homme qui poussait inéluctablement un jeune métayer vers l’exil américain, dans un récit visuel fracassant.
Son nouveau roman raconte le retour d’un émigré irlandais au pays. Après des années passées à New York, Barnabas Kane retrouve le Donegal en 1945 et s’installe sur une ferme avec sa femme et son fils. Mais l’incendie, accidentel ou criminel, qui ravage son étable, tuant un ouvrier et décimant son bétail, met un frein à ce nouveau départ. Confronté à l’hostilité et à la rancœur d’une communauté qui l’accuse d’avoir tué l’un des leurs, il devient un étranger sur son propre sol. Confiné sur cette terre ingrate où l’inflexibilité des hommes le dispute à celle de la nature, Barnabas Kane va devoir choisir à quel monde il appartient.

Originaire du Donegal, Paul Lynch vit aujourd'hui à Dublin. 
Journaliste et critique de cinéma, il écrit régulièrement dans 
le Sunday Times, l'Irish Daily Mail et l'Irish Times
Son premier roman, Un Ciel rouge, le matin (Albin Michel 2014), 
salué unanimement par la presse comme une révélation, a été 
finaliste en France du Prix du Meilleur Livre étranger.

Ce que j'en ai pensé :
Quel style ! Charnel et violent, tout en mots ciselés, précis, presque "sonores", ce roman est une perfection ! 
Si l'intrigue semble finalement secondaire, la manière de traiter le sujet donne au texte une dimension puissante, bouleversante. C'est une plongée au cœur de l'âme humaine, dans tous ses défauts (jalousie, perversions, faiblesses, arrangements avec la vérité), où les hommes sont capables du pire, où la solidarité est soumise à des règles incompréhensibles (il ne fait pas bon être un étranger, un "faux pays"). Mais c'est aussi une immersion dans l'Irlande loin de la carte postale, dans un monde rustre, pauvre, abandonné, où la noirceur alterne avec le vert cru du printemps, où la pluie noie tout sauf le chagrin et la rancoeur. 
Les personnages sont travaillés si subtilement qu'ils en deviennent réels, tangibles et l'auteur nous offre par leur biais tout ce qui constitue l'âme humaine, entre amitié, bonheur fragile et soudain, le plus profond désarroi. 
C'est un roman cruel où la folie donne toute sa mesure, où l'espoir semble vain, mais c'est avant tout une narration magique, passionnée, ample et presque baroque. Une merveille !