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Je voudrais que la nuit me prenne - Isabelle DESESQUELLES


Editions Belfond
Parution : 16 août 2018
pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Loin du bruit du monde, Clémence, bientôt huit ans, grandit auprès de parents rivalisant de fantaisie. Mais elle n'a pas la voix d'une petite fille et ses mots sont ceux d'un mystère cruel. Que s'est-il passé pour que l'innocence se borde ainsi de noir ? 
Plongée vertigineuse et poétique dans le monde de l'enfance, Je voudrais que la nuit me prenne raconte le danger du bonheur. Entre trouble et éclairs de joie, Isabelle Desesquelles explore le lien fragile et inaltérable qui nous unit à nos plus proches. Et la redoutable force du souvenir.

Ce que j'en ai pensé :

Je n'ai pas hésité une seconde quand Babelio m'a proposé de lire ce nouvel opus d'Isabelle Desesquelles tant j'avais aimé Les femmes et les enfants d'abord, empreint d'une humanité et d'une sensibilité non feintes.

Ce sont les mêmes émotions que j'ai retrouvées dans Je voudrais que la nuit me prenne. Des dits et surtout des non-dits, de la douceur, une réminiscence de l'enfance, et aussi une ambiance trouble dont on attend qu'elle nous révèle un secret...

Certes, le roman nous réserve une drôle de surprise : sur fond d'une histoire d'amours (celui d'Alexandre et Rosalie Sauvage, les parents de Clémence, amoureuse de Just qui fera un bébé avec la cousine Lise), c'est aussi une histoire de mort, celle qui frappe par surprise, qui arrête les horloges du temps, de l'enfance et surtout du bonheur.

Je voudrais que la nuit me prenne est un roman singulier où le parti pris de la narration étonne mais offre des perspectives inédites, et j'ai été une fois de plus séduite par la très jolie plume de l'auteur, toute en poésie.

Merci aux Editions Belfond et à Babelio pour cette édition Masse critique !

Les âmes et les enfants d'abord - Isabelle DESESQUELLES

éd Belfond - janvier 2016 -96 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :
La misère est partout. Mais apprendre à nos enfants à vivre avec, n'est-ce pas là le crime originel ?
A Venise, une femme rencontre celle qui n'a plus de corps, plus de face : la mendiante. Son âme engloutie par quelque chose de plus noir encore que les eaux de la Sérénissime : l'indifférence. L'une tient la main d'un enfant, l'autre tend la sienne vers un ciel aveugle. Il y a celle debout ; il y a celle à genoux. Immobiles toutes deux.
La misère est à exacte hauteur des enfants. On vit avec. Avant même qu'ils ne sachent lire et écrire, ce que nous offrons à ceux que nous élevons, c'est la pauvreté à hauteur de leurs yeux. A bonne hauteur... elle ne le sera jamais.
Le chemin de l'école redevient une cour des miracles que pas un enfant ne devrait traverser. Pour grandir, il lui faudra d'abord regarder le malheur dans les yeux. Tout comme ses parents, il s'y habituera vite, et arrivera le moment où la misère le dépassera.
Elle est où l'humanité ?

L'inhumanité est sous nos fenêtres, on peut ne pas la regarder en face, elle vous saute à la gueule. La vérité que contiennent ces 110 pages, vous la croisez à chaque coin de rue.
Un récit que l'on lit d'une traite, un bijou qui brille de feux sombres. Il vous happe et c'est une force qui nous entoure.
Elle est là l'humanité.

 Isabelle Desesquelles a été libraire à Toulouse et a fondé une
 résidence d'écrivains, la maison De Pure Fiction. 
 Les âmes et les enfants d'abord est son neuvième livre. 

Ce que j'en ai pensé :
Difficile d'exprimer mon ressenti à la lecture de ce texte tant les images qu'il renvoie et les questions qu'il pose sont douloureuses. 
La réflexion de l'auteur oscille entre cruel réalisme, culpabilité latente et compassion la plus sincère. Elle restitue au plus juste des mots l'effroi suscité par cette cour des miracles sous nos yeux, le dur contraste entre misère et opulence indécente mais se garde bien de donner une leçon (pas plus qu'elle n'offre de solutions - y en a-t-il ?). 
Le texte, court mais fort, résonne de poésie, emprunte ses paroles à Victor Hugo et frappe au creux de l'estomac : sommes nous si inhumains, si déshumanisés en croyant se donner bonne conscience lorsqu'on lâche quelques centimes dans une sébille ?
A mettre entre toutes les mains, pour réfléchir.