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La vertu du mensonge - Ellen G. SIMENSEN

 

Editions GALLMEISTER

Parution :6 janvier 2022

496 pages

Traduction : Hélène Hervieu



Ce qu'en dit l'éditeur :

À Hønefoss en Norvège, le policier Lars Lukassen enquête sur le meurtre présumé d’un ancien camarade de classe. Peu à peu l’ambiance de la petite ville se tend : une silhouette sinistre rôde autour des cours d’écoles et tourmente des enfants en leur chuchotant des histoires effrayantes. C’est là qu’une nouvelle enseignante, Johanna, rejoint la classe de la petite Annie, la fille de Lars. Ce dernier tombe rapidement sous le charme de la jeune femme qui semble pourtant exceller dans l’art du mensonge. 

Pourquoi ment-elle? Quels secrets a-t-elle amenés dans les profondes forêts de Hønefoss en fuyant ses terres natales près fjord de Nordgulen ? Perturbé dans ses investigations, Lars doit agir sur tous les fronts.

 

Ce que j'en ai pensé :

Roman d'ambiance teinté de polar, "La vertu du mensonge" prend son temps pour dérouler son intrigue et semer des doutes dans l'esprit du lecteur.

Il faut se faire au rythme, à ces longues pages qui tournent en rond et semblent ne mener vers rien, à ces personnages troubles qui semblent porter en eux secrets et vieilles histoires de rancune.

Si ce n'était la disparition d'une écolière, je crois que j'aurais rapidement lâché ce bouquin, tellement je m'y ennuyais (et avec l'impression de ne pas comprendre où la romancière voulait en venir..) !

Le rythme semble s’accélérer dans la deuxième partie quand on accède aux événements de 1995, quand Johanna a perdu sa jeune soeur, Ada.

Pourtant, j'ai lâché l'affaire. A moins de 50 pages de la fin...

La faute en revient principalement à la traduction !! Il y a des fautes qui me hérissent le poil et, là, j'en suis désolée, je ne parviens pas à passer outre..

 

Chapitre 65 - page 392 :

"Sa fille n'avait pas tant d'importance à ses yeux, sinon il l'aurait mieux surveiller."

SURVEILLÉE !

Chapitre 73 - page436 :

"Le lensmann a pris le relai."

RELAIS !!

 

et j'ai tiqué sur un "il nota qu'elle posa"...on ne devrait pas écrire "il nota qu'elle posait" ?????

Gallmeister, si vous passez par là...payez des cours de grammaire-orthographe à vos traducteurs, merci !

Résultat : BOF.

Sans passer par la case départ - Camilla LACKBERG

 

Editions Actes Sud - Collection Actes noirs

Parution : 6 octobre 2021

112 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Skurusundet, détroit huppé dans l’archipel de Stockholm, réveillon de la Saint-Sylvestre. 

Quatre jeunes sont réunis pour fêter la nouvelle année. 

Pour braver l’ennui, ils décident de jouer au Monopoly. 

Mais ils ne sont plus des enfants : il faut pimenter les règles et les enjeux.

 La partie d’action ou vérité dans laquelle ils se lancent les entraîne vers des révélations de plus en plus fracassantes et des mises en situation de plus en plus dangereuses, jusqu’au point de non-retour…

 

Ce que j'en ai pensé :

Format court pour cet opus et histoire un peu convenue..

Quatre grands ados dans une belle maison, de l'alcool à volonté, quelques substances illicites et un "action ou vérité" qui laisse apparaître les failles et les sales secrets de chacun.

Quatre ados assez "stéréotypés" : une jeune fille très en vue, sa meilleure amie qu'on devine fragile, le copain beau-gosse et l'autre un peu "spécial". Des jeux de séduction, une pointe de jalousie, et le miroir se fendille sur ces modèles de la bonne société suédoise.

Si on devine assez vite que la soirée du 31 décembre va tourner au drame, cette novela offre assez de tension narrative pour ne pas ennuyer. Violences familiales, alcoolisme, inceste, anorexie, drogues, racisme..Un condensé du pire de la société derrière les façades proprettes de la respectabilité.

Intéressant, mais finalement pas très original, un dénouement plutôt attendu et facile, un peu trop de thèmes abordés sur un format aussi court mais, bien que l'auteur exploite des thèmes "à la mode", ça reste plaisant.

La fille muette - Mickael HJORTH & Hans ROSENFELDT


Editions Actes Sud - Collection Actes Noirs
Parution : 10 octobre 2018
Titre original : Den stumme flickan
Traducteur : Rémi Cassaigne
480 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Dans une petite ville au cœur des forêts du Värmland, la famille Carlsten est sauvagement assassinée dans sa propre maison. L’enquête est confiée à la Brigade Criminelle et prend une tournure inattendue lorsque le principal suspect est retrouvé mort, abattu avec le fusil de chasse qui avait servi pour exterminer les Carlsten. 
Le mystère continue de s’épaissir alors que la police découvre qu’il existe un témoin du premier assassinat : Nicole, dix ans, a disparu après avoir laissé ses empreintes de pieds dans le sang de son petit cousin. La police doit la retrouver avant que le tueur ne soit informé par les médias de son erreur.

Ce que j'en ai pensé :

Quand j'ai choisi ce polar, je ne savais pas qu'il s'agissait du 4ème tome d'une série (Dark secrets), et malgré mon ignorance de ces personnages récurrents, je n'ai pas été gênée dans ma lecture (certains faits antérieurs sont évoqués et ça m'a suffit pour appréhender l'ensemble des relations dans cette équipe de flics de la Criminelle).

J'ai eu un peu de mal à démarrer, à accrocher à l'intrigue, trouvant le rythme un rien haché et lent, et puis, tout s'est mis en place parfaitement : le timing de l'enquête, ses rebondissements, les affaires connexes.

J'ai deviné le nom du criminel assez tôt (à la moitié du roman) mais ça ne m'a pas empêchée de prendre plaisir à la suite de ma lecture (et à confirmer que j'avais raison !).

J'ai beaucoup aimé le personnage du psycho-criminologue Sebastian Bergman, même s'il est plus torturé, plus secret, alors qu'il apparait franchement antipathique à ses coéquipiers. J'ai aimé découvrir ses failles et ses hésitations (et à mon avis, le plus perché de l'équipe, ce n'est pas lui !).

Un polar qui se lit avec plaisir même si le démarrage se fait au diesel. 

Ses yeux bleus - Lisa HAGENSEN

Editions Actes Sud - Collection Actes noirs
Parution : juin 2018
Titre original : Hennes ögon blà
Traduction : Rémi Cassaigne
368 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Raili Rydell, bibliothécaire célibataire de quarante ans mal dans sa peau, passe l’été dans son chalet au bord d’un petit lac de la forêt de Lövaren. Elle y rencontre Olofsson, un ours solitaire qui vit sur la rive opposée. Il lui raconte d’étranges histoires au sujet des habitants du coin, notamment celle du couple voisin dont l’un des enfants a disparu du jour au lendemain sans que personne ne semble s’en préoccuper, comme s’il n’avait jamais existé. Il évoque également un chien qu’il est persuadé d’avoir eu et qui se serait volatilisé sans laisser la moindre trace – ayant même disparu de ses albums photos. Raili est à la fois fascinée et sceptique : son nouvel ami est-il mythomane ? Ou n’a-t-il simplement pas toute sa tête ? Mais lorsque Olofsson est retrouvé noyé dans le lac, elle comprend que quelque chose ne tourne vraiment pas rond dans ce petit “havre de paix”.

Ovni parfaitement addictif, Ses yeux bleus met en scène un personnage haut en couleur, sorte de délicieux croisement entre Bridget Jones et Hercule Poirot, qui se trouve aspiré dans un cauchemar délirant, digne d’un roman de Stephen King.

Ce que j'en ai pensé :

Polar addictif, effectivement ! avec en prime, en pour une fois, une héroïne féminine, peut-être pas si Bridget Jones que le prétend la maison d'édition, mais suffisamment empathique pour entraîner le lecteur dans son enquête !

On navigue entre monde contemporain et retours vers une période plus lointaine, parfois même entre vie réelle et "surnaturel" (mais tout reste plausible, c'est une vue de l'esprit), et la narration tend son fil avec habileté, suffisamment de rebondissements pour ne pas s'ennuyer et avoir envie de tourner vite les pages de ce polar !

Je me suis régalée, et enthousiasmée aussi de savoir que c'était le premier tome d'une trilogie et que j'aurais le plaisir de lire encore d'autres enquêtes de Raili !

Un bon moment de lecture !

Tango fantôme - Tove ALSTERDAL

Editions du Rouergue
Parution : 4 octobre 2017
Titre original : Lat mig ta din hand
Traduction : Emmanuel Curtil
480 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Durant la nuit de Walpurgis, cette nuit de la fin avril où l’on fait brûler des feux pour dire adieu à l’hiver, une femme est tombée d’un balcon, du onzième étage. C’était Charlie, la sœur d’Helene Bergman, mais depuis des années elles ne se parlaient presque plus. Helene n’avait jamais partagé l’obsession de son aînée : découvrir ce qu’il était arrivé à leur mère, disparue en novembre 1977, quelque part en Amérique du Sud. De cette Ing-Marie si belle, il ne reste plus que quelques photographies et le souvenir de ceux qui l’ont aimée. Mais tandis que la police s’apprête à classer la mort de Charlie comme un banal suicide, Helene se dit qu’elle aurait dû révéler certaines choses. Au bout de ces omissions, elle va devoir conduire elle-même une étrange enquête. Pas sur une mort, mais sur deux. Pas seulement sur sa sœur, mais aussi sur sa mère. Pas seulement en Suède, mais aussi en Argentine.

Dans ce roman couronné par le prix du meilleur roman policier suédois 2014, Tove Alsterdal dresse le portrait de femmes aveuglées par leurs désirs comme par leurs peurs. Non, la vie d’une personne ne se trouve pas dans ce qu’elle laisse derrière elle, mais dans ce qu’elle choisit de cacher.

Ce que j'en ai pensé :

Drôle de danse entre deux entre pays, la Suède au Nord et l'Argentine au Sud. Drôle de tango qui nous fait accompagner mort et passion.

Deux sœurs que rien ne rassemble, ni leur père qui est devenu SDF alcoolo, ni leur mère, disparue à la fin des années 1970 pour suivre un amoureux à l'autre bout de la terre. 

Une famille disloquée, éparpillée aux 4 coins de la Suède ou du monde, dont le seul élément qui semble un peu équilibré, Hélène la cadette, se met, au « suicide » de sa sœur à s'interroger, à enquêter, à fouiller derrière les apparences, et perturbe ainsi son propre équilibre.

C'est un polar au rythme plaisant quoique long aux premier chapitres, à la manière scandinave, qui flirte avec le réel, évoque les exactions de la dictature argentine, les disparitions inexpliquées et la tortures, et qui donne à réfléchir sur le lien maternel (comment une mère peut-elle quitter ses enfants pour suivre un homme, soutenir une cause?).

Sans doute pas le polar de l'année mais une lecture agréable !


En sacrifice à Moloch - Asa LARSSON

Editions Albin Michel
Parution : 1er septembre 2017
Titre original : Till offer at Molok
Traduction : Caroline Berg
448 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Au terme d'une traque impitoyable dans les forêts de Lainio, en Laponie suédoise, un ours féroce est abattu. Dans sa panse : les restes d'un homme...
Cette macabre découverte est suivie quelques mois plus tard par l'assassinat d'une femme à coups de fourche. Chargée de l'enquête, la procureure Rebecka Martinsson ne tarde pas à recouper ces faits a priori sans rapport : les deux victimes avaient un lien de parenté ; ils étaient père et fille. Mais ils ne sont ni les premiers ni les derniers à disparaître, comme si une étrange malédiction frappait leur famille...
Après le succès de Tant que dure ta colère, Asa Larsson, star du polar scandinave, part sur les traces d'un terrible et lointain secret, dans les paysages crépusculaires et inquiétants du Grand Nord suédois. 


Ce que j'en ai pensé :

Si vous sacrifiez vos enfants à Moloch, il vous assurera la prospérité et la richesse. La plupart des crimes de sang ne sont-ils d'ailleurs pas motivés par la cupidité ? 

Est-ce qu'en Laponie les choses devraient être différentes sous prétexte qu'il fait très froid, qu'il neige, que certains flics ont un ego surdimensionné, qu'une magistrate traîne des séquelles psy ?
En entremêlant sur près d'un siècle, les événements qui déciment une famille (d'Elina l'institutrice assassinée dans son école à Sol-Britt tuée sauvagement à coup de fourche), on cherche dans la généalogie ce qui a pu provoquer cette malédiction ! 

Rebecka, vite débarquée officiellement de l'affaire, ne s'en laisse pas compter et on suit avec plaisir son enquête parallèle, tout en découvrant son soudain penchant pour Krister, le policier au visage abîmé.
C'est un polar bien mené, au rythme nordique (n'attendez pas 3000 rebondissements par chapitre), qui évoque nombre d'aspects culturels et historiques de la Suède (sa neutralité dans les combats mondiaux du XXème siècle, le paternalisme industriel, la haute société),  qui raconte la neige, les ours, le sauna et la cueillette des baies, l'alcool frelaté et la viande séchée de renne.

J'ai aimé ces personnages, Marcus l'enfant traumatisé, Rebecka au passé douloureux, Mella la mère-épouse dépassée par son quotidien, le légiste presque mort de ce cancer qui le ronge, et Krister touchant, humain, amoureux, malgré ses blessures). Sans trop s'appesantir sur leur psyché, l'auteur les rend attachants, vivants et donne à leur histoire personnelle presque autant d'importance qu'à l'intrigue criminelle.

Je ne connaissais pas cet auteur, c'est une très agréable surprise, et je vais m'intéresser de près au reste de sa bibliographie (d'autant que j'aimerais bien en savoir un peu plus sur ce qui se trame entre Rebecka et Krister !)

Morte la bête - Lotte et Søren HAMMER

Editions Actes Sud
Parution : août 2011
Traduction : Andreas Saint-Bonnet
400 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Le jour de la rentrée, deux enfants découvrent un spectacle cauchemardesque dans le gymnase de leur école. Cinq corps d’hommes ont été mutilés à la tronçonneuse avant d’être pendus au plafond dans une mise en scène d’une précision terrifiante. L’inspecteur en chef Simonsen interrompt aussitôt ses vacances avec sa fille et rentre à Copenhague pour prendre la direction de l’enquête. Dès les premiers interrogatoires, l’étrange concierge de l’école, un marginal qui dissimule un esprit retors derrière un alcoolisme de façade, tient des propos contradictoires et délibérément provocateurs… L’identification des corps est compliquée par leur état de mutilation, mais l’ablation systématique des parties génitales ressemble à une signature. Au même moment, un riche entrepreneur victime d’abus sexuels dans sa jeunesse lance une vaste campagne de communication pour dénoncer le laxisme de la justice danoise vis-à-vis des pédophiles. L’opinion publique s’empare du débat, menaçant de parasiter l’enquête. Le concierge, de son côté, échappe à la surveillance de la police et achève définitivement de brouiller les pistes… Simonsen, qui a trop d’expérience pour ne pas se méfier des coïncidences, comprend qu’il a affaire à un plan de grande ampleur dont il ne connaît encore ni les tenants, ni les aboutissants… Dans ce premier roman intense et foisonnant, Lotte et Søren Hammer construisent une intrigue millimétrée et roublarde sur un sujet encore largement tabou au Danemark. Dressant le portrait d’une opinion qui prend fait et cause pour des meurtriers, les auteurs renvoient le lecteur à ses propres certitudes éthiques.

Lotte et Søren Hammer sont frère et sœur. Phénomène au Danemark, déjà vendu dans quinze pays, Morte la bête est leur premier roman policier, et le début d’une série centrée sur l’inspecteur Konrad Simonsen et son équipe.

Ce que j'en ai pensé :

Quand un ennemi ou un individu malveillant est mort, il ne peut plus nuire. Morte la bête, mort le venin.

Les cadavres retrouvés dans une école, émasculés, défigurés à la tronçonneuse, étaient des pédophiles. Leur identification et l'arrestation du (ou des) criminel (s) est confiée à une équipe de flics à qui on donne tous les pouvoirs pour résoudre l'affaire. 

Malgré une quatrième de couverture un peu bavarde, je m'attendais sans doute à quelques surprises. Sauf que le roman met rapidement des noms sur les 1ers suspects potentiels et sur les victimes et que le reste tourne autour de beaucoup de blabla, de confusion (j'avoue ne pas avoir tout compris parfois...assez étrange comme sensation !) et que j'ai dû un peu lutté pour finir ce polar.

Même en étant habituée aux rompols un peu "lents", j'ai trouvé que celui-ci manquait d'un peu de "vie". Les membres de l'équipe policière ne sont ni sympathiques ni antipathiques, l'inspecteur Simonsen malgré son intuition et son intelligence semble plus volontiers caractérisé par son obésité et sa fatigue. Et, encore plus étrange, les justiciers anti-pédophilie n'inspire aucune empathie, et les victimes aucune haine (un comble !). 

Seul personnage intéressant à mes yeux, le concierge de l'école dont la personnalité est finement exploitée et suscite l'intérêt.

Pas un ratage complet, mais pas non plus une lecture enthousiasmante, dommage !


Une main encombrante - Henning MANKELL

éd Points (n°4159) - septembre 2015 - 168 pages
titre original : Handen
traduit par Anna Gibson
Ce qu'en dit l'éditeur :
C’est l’automne en Scanie avec son lot de pluie et de vent. Désabusé, Wallander aspire à une retraite paisible et rêve d’avoir une maison à la campagne et un chien. Il visite une ancienne ferme, s’enthousiasme pour les lieux, pense avoir trouvé son bonheur. Pourtant, lors d’une dernière déambulation dans le jardin à l’abandon, il trébuche sur ce qu’il croit être les débris d’un râteau. Ce sont en fait les os d’une main affleurant le sol. Les recherches aboutissent à une découverte encore plus macabre.
Au lieu d’une maison, Wallander récolte une enquête. Jusqu’où devra-t-il remonter le temps, et à quel prix, pour identifier cette main ?
Concis et vif, ce court roman est suivi d’une réflexion de l’auteur sur la genèse et l’évolution de sa série Wallander.


 Né en 1948, Henning Mankell partage sa vie entre la Suède, 
le Mozambique, et la France. Lauréat de nombreux prix littéraires. 
Outre la célèbre « série Wallander », il est l'auteur de romans sur 
l'Afrique ou des questions de société, de pièces de théâtre et 
d’ouvrages pour la jeunesse. Il est décédé en 2015.


Ce que j'en ai pensé :
 Dernier opus des enquêtes de Kurt Wallander, le héros-flic récurrent des rompols d'Henning Mankell, ce livre offre une postface des plus intéressantes sur le personnage, sur son évolution au cours des années et constitue une excellente introduction à ces aventures suédoises pour quelqu'un comme moi qui ne connaissait pas l'auteur.
C'est pourtant l'avant-dernière enquête que l'on découvre dans ce très court roman avec un flic fatigué physiquement et usé, inquiet de sa probable décrépitude et du tour que prend la criminalité dans son pays.
Au-delà d'une intrigue finalement assez maigre (les meurtres sont prescrits et ne sont pas prioritaires dans le commissariat), le livre est une réflexion sur la vieillesse, la solitude et les souvenirs.
La narration est lente et douce, elle révèle les failles de Wallander, ses inquiétudes, dans une sorte d'état de torpeur parfaitement adapté à l'humeur du policier dont le caractère, profondèment humain, attire l'empathie.
Me voila décidée à lire tous les autres tomes de cette série !

Les nuits de laitue - Vanessa BARBARA

éd Zulma - 20 août 2015 - 224 pages
traduction : Dominique Nédellec

Ce qu'en dit l'éditeur :

Otto et Ada partagent depuis un demi-siècle une maison jaune perchée sur une colline et une égale passion pour le chou-fleur à la milanaise, le ping-pong et les documentaires animaliers. Sans compter qu’Ada participe intensément à la vie du voisinage, microcosme baroque et réjouissant.
Il y a d’abord Nico, préparateur en pharmacie obsédé par les effets secondaires indésirables ; Aníbal, facteur fantasque qui confond systématiquement les destinataires pour favoriser le lien social ; Iolanda et ses chihuahuas hystériques ; Mariana, anthropologue amateur qui cite Marcel Mauss à tout-va ; M. Taniguchi, centenaire japonais persuadé que la Seconde Guerre mondiale n’est pas finie.
Quant à Otto, lecteur passionné de romans noirs, il combat ses insomnies à grandes gorgées de tisane tout en soupçonnant qu'on lui cache quelque chose…

Tissé de trouvailles cocasses et volontiers délirantes, ce roman plein de finesse et d'énergie nous emporte allègrement, avec sa petite bande de joyeux doux dingues, tout en se jouant des codes du roman policier.

Vanessa Barbara est née à São Paulo en 1982. 
Elle écrit des chroniques pour le journal Folha de São Paulo 
et The International New York Times.  
Les Nuits de laitue est son premier roman.
Ce que j'en ai pensé :
Les éditions Zulma ont-elles un talent particulier pour dénicher ces auteurs qui sont capables d'emporter le lecteur par leur fantaisie et leur maîtrise littéraire ? Sans doute ! 
Ce premier roman est une pépite de drôlerie, de personnages loufoques et révèle quelques situations cocasses. J'aime lire ce genre de petits trésors de délicatesse et de tendresse, avec le sourire du début à la fin ;o)
Un roman qui cache bien son jeu, construit à la manière d'un puzzle, faisant croire à une galerie de portraits déjantés alors qu'un crime a été commis et que l'auteur aborde la solitude dans la vieillesse, la perte et le deuil, l'amitié et l'amour. La légèreté apparente de ton n'empêche pas l'évocation de situations presque tragiques (Alzheimer, obsessions à la limite de la psychose) que décalent les fantaisies des personnages.

Je refuse - Per PETTERSON

titre original : Jeg nekter
traducteur Terje Sinding
éd Gallimard - 270 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
Jim et Tommy ne se sont pas revus depuis plus de trente ans. Tous deux ont grandi dans la même petite commune près d’Oslo : Jim couvé et protégé par une mère très pieuse, Tommy abandonné par sa mère, malmené par un père violent, puis séparé de ses trois sœurs placées dans des familles d’accueil et obligé de travailler dans une scierie. Pourtant, c’est bien Tommy qui fait carrière dans la finance, alors que Jimmy vivote, entre son travail de bibliothécaire et des arrêts maladie de longue durée. Quand ils se retrouvent par hasard, sur ce pont menant à la capitale où Jim s’est installé pour pêcher, les souvenirs ressurgissent...
Je refuse est un roman poignant sur l’amitié entre deux hommes, qui sont aussi deux êtres cabossés par la vie. Leurs échecs sentimentaux, leur colère et leur volonté de survivre sont admirablement mis en scène dans un livre polyphonique d’une incroyable justesse. 




Auteur norvégien, Per Petterson, né en 1952, est aussi libraire.

Ce que j'en ai pensé :
Dernier roman de mon année 2014, et belle redécouverte de Per PETTERSON que j'avais lu il y a longtemps avec "Pas facile de voler des chevaux". L'atmosphère du roman est étrange, à la fois lourde et feutrée ; l'histoire qui s'étend sur trois périodes est lente, minutieuse, et elle décrit parfaitement le ressenti de deux garçons qui se sont perdus de vue depuis trente-cinq ans. Chacun d'eux a semble-t-il tiré un trait sur son passé, sur tout ce qui l'encombrait, et pourtant...Au-delà d'une thématique forte sur la résilience et l'oubli, sur le temps qui passe, le roman trace l'histoire d'une amitié que rien ne paraissait vouloir détruire.
J'ai vraiment aimé me laisser porter par ce livre, je lui ai trouvé beaucoup de charme malgré la mélancolie latente, malgré sa lenteur ; j'y ai trouvé beaucoup de poésie et de la délicatesse et ça m'a enchantée !


Pont d'Ulvoya, Norvège
Extraits :
«La neige avait commencé à fondre, et les anémones étaient en fleur. C’était le printemps, l’été et l’hiver, toutes les saisons en même temps. Tommy resta un instant sans bouger. Puis il retourna à l’intérieur et referma la porte derrière lui. Dans les guerres aussi, les gens meurent, pensa-t-il. Ils sont là, et pan ! ils disparaissent.»

«Le temps était-il un sac dans lequel on pouvait enfouir tout ce qu’on voulait ?»