Editions
du Seuil - Collection Cadre vert
Parution
: 4 janvier 2018
Titre
original :
Traduction
: Claude & Jean Demanuelli
368
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
Aux
abords de la ville de Zamana, lorsqu’une fusillade éclate entre
des tueurs pakistanais et un espion américain, la vie de Nargis
bascule. Pris dans les tirs croisés, Massud, son mari, architecte
comme elle, épris de beauté et de justice, meurt avant qu’elle
ait pu lui avouer son terrible secret.
Menacée
par un officier des services du renseignement qui la somme d’accorder
son pardon au meurtrier américain, Nargis craint que la vérité sur
son passé n’éclate au grand jour. Car depuis quelque temps, du
haut des minarets de la ville, un inconnu dévoile l’intimité de
certains habitants. Dans un pays où les accusations de blasphème
sont monnaie courante, ces dénonciations anonymes sèment la terreur
parmi la population.
Nargis prend alors la fuite en compagnie de deux jeunes gens, Helen, la chrétienne, et Imran, le mystérieux Cachemirien, à la recherche d’un îlot de paix et d’amour, loin de la violence et de la folie des hommes.
Nargis prend alors la fuite en compagnie de deux jeunes gens, Helen, la chrétienne, et Imran, le mystérieux Cachemirien, à la recherche d’un îlot de paix et d’amour, loin de la violence et de la folie des hommes.
Par
la magie de cette prose lumineuse qui caractérise le style de Nadeem
Aslam, le passé et le présent du Pakistan, marqués par la
corruption, l’intolérance, mais aussi la résilience et l’espoir,
se reflètent dans un même miroir.
Jeunes chrétiennes pakistanaises _ Photo Mohammad Sajjad
Ce
que j'en ai pensé :
Je
n'ai pu que rêver de la bibliothèque de Nargis et Massud, de leurs
maquettes en papier et de leur amour sincère et tranquille.
Pourtant,
l'auteur fait défiler sous nos yeux toute la détresse des
pakistanais, ceux qui, chrétiens, sont pourchassés, celles qui,
femmes, n'ont droit à rien, et ceux qui, musulmans, vivent sous le
joug d'une charia déclarée et subissent, comme les autres, le poids
des conventions.
Au-delà
d'un portrait saisissant d'un pays méconnu, coincé entre l'Inde et
les pays arabes, ce sont d'abord des histoires d'amour que Nadeem
Aslam déroule (celle si "idyllique" de Nargis et Massud,
malgré le secret que Nargis n'aura pu révéler, celle de Lily le
chrétien conducteur de rickshaw pour la fille de l'imam, celle
d'Helen et de Imran dans la quiétude l'ïle), ce sont aussi des
histoires d'héritage culturel, des histoires de femmes (Nargis qui,
chrétienne, se fait passer pour une musulmane, ou Helen qui veut
étudier, Aycha enfermée dans son veuvage ou la mère d'Imran tuée
parce qu'entrée en résistance).
J'ai
été séduite par l'antagonisme constant entre les images poétiques
et la cruelle réalité racontée dans ce roman, entre les maisons de
papier si aériennes et fantasmagoriques et le sang partout, la
cruauté).
Il
me restera des images fortes, notamment celles de Nargis, Helen et
Imran recousant patiemment les pages d'un livre abîmées par la
police, morceau après morceau, au fil d'or.
Elle semble magnifique cette histoire. Je m'empresse de noter.
RépondreSupprimerJ'avais beaucoup aimé "Le Jardin de l'aveugle".
J'ai tout aimé de cette histoire!
SupprimerUn pays dont on parle bien trop peu en littérature je trouve. Je suis d'accord avec Marie-Claude, ce roman semble superbe.
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