Editions
Gallmeister
Parution
: 5 janvier 2012
Titre
original : The wake of forgiveness
Traduction
: Marc Amfreville
344
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
Texas,
1895. Un propriétaire terrien voit la seule femme qu'il a jamais
aimée mourir en mettant au monde leur quatrième fils, Karel. Vaincu
par la douleur, l'homme entraîne ses enfants dans une vie austère
et brutale. Pour lui, seuls comptent désormais ses chevaux de course
montés par Karel, et les paris qu'il lance contre ses voisins pour
gagner toujours plus de terres. Mais l'enjeu est tout autre lorsqu'un
propriétaire espagnol lui propose un pari insolite qui engage
l'avenir des quatre frères. Karel s'élance dans une course
décisive, avec pour adversaire une jeune fille qui déjà l'obsède.
Premier
roman éblouissant, Le Sillage de l'oubli a valu à son
auteur d'être comparé par une presse américaine enthousiaste à
William Faulkner. À travers une écriture vertigineuse, Bruce
Machart dresse le portrait sans concession d'une famille
déchirée en quête de rédemption.
Ce
que j'en ai pensé :
Ça
sent la sueur et le sang, le crottin de cheval et la terre tout juste
labourée par ces quatre frères que le destin n'a pas épargné. A
force d'être attelés à la charrue par leur père, à la place des
chevaux de trait, ils ont tous le cou tordu, l'oreille qui touche
l'épaule. La mère est morte en donnant naissance au quatrième
garçon de la fratrie, il en porte le lourd fardeau, les reproches
muets d'un père peu aimant, même si, cavalier émérite, il
va lui permettre d'agrandir ses terres en gagnant des courses de
chevaux.
C'est
un Texas dur et impitoyable que raconte l'auteur, mêlant des
bagarres dantesques à des moments de grâce, alors que dans presque
tout le roman, l'amour parait absent : on touche des chairs (pour
donner un fils ou dézinguer un abruti avec le plomb de sa .22), on
ne parle pas de sentiments même si la sensualité est prégnante, on
ravale sa morgue en même temps que sa morve, on flatte la croupe des
chevaux et on descend de la bière de contrebande.
C'est
parfois brut d'écorce, c'est parfois tout le contraire. C'est le
roman des immigrants tchèques en Amérique, c'est aussi le roman
d'un monde d'hommes à peine adouci par les femmes.
Mais
c'est aussi le roman du pardon et de la faculté d'oublier les
rancunes, la haine, les blessures de l'enfance !
Dire
que c'est, en plus, un premier roman !
superbe ! oui, c'est tout ça ! j'ai même versé ma larme en lisant ensuite son recueil de nouvelles (le meilleur pour moi depuis JD Salinger). Tu as de la chance, quoique je pense relire ses nouvelles pour le plaisir car depuis malheureusement il a arrêté d'écrire ...
RépondreSupprimerUne bonne surprise pour moi ! j'ai vraiment aimé les personnages !
SupprimerJ'ai adoré, moi aussi, ce roman, et pourtant je n'ai pas encore lu son recueil de nouvelles qui traîne dans ma PAL depuis sa sortie...
RépondreSupprimer@ Electra : j'ignorais qu'il avait cessé d'écrire. Sais-tu pourquoi?
Moi non plus, je n'ai pas lu ses nouvelles, je note !
SupprimerAh! J'attends d'accumuler quelques déceptions-abandons avant de prendre cette «valeur sûre». Son recueil de nouvelles est l'un des meilleurs que j'ai lu. Son roman promet!
RépondreSupprimerDécidèment si toi aussi tu vantes ses nouvelles, il va me falloir les lire ! Pour le roman, on dirait qu'il fait l'unanimité ;o)
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