Editions
Actes Sud
Parution
: 6 septembre 2017
320
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
Avocate,
militante des droits de l’homme, fi gure de la dissidence syrienne,
Razan Zaitouneh s’appliquait à documenter les crimes commis dans
son pays par le régime mais aussi par les groupes intégristes, à
recueillir la parole de ceux qui avaient survécu à la torture et à
l’enfermement – quand, en décembre 2013, elle fut enlevée avec
trois de ses compagnons de lutte. Depuis lors, on est sans nouvelles.
De l’ardeur reconstitue son portrait, recompose le puzzle éclaté
de la révolution en Syrie, et du crime permanent˛ qu’est devenu
ce pays.
En
découvrant son combat et son sort, Justine Augier, qui a elle-même
mis à distance ses premiers élans humanitaires, est saisie par la
résonance que cet engagement aussi total qu’épris de nuances
trouve dans ses propres questionnements. Récit d’une enquête et
d’une obsession intime, partage d’un vertige, son livre est le
lieu de cette rencontre, dans la brûlure de l’absence de Razan.
Plongée dans l’histoire au présent, De l’ardeur nous donne un accès précieux à cette réalité insaisissable dans son assassine absurdité, et si violemment parallèle à notre confort occidental peu à peu menacé. Et ce, dans un respect absolu de la dignité du langage, dans la lucidité d’une impuissance certaine et néanmoins étrangère à toute reddition.
Justine
Augier, née en 1978 à Paris, est une femme de lettres française,
elle a travaillé dans l'humanitaire et notamment en Afghanistan.
Après avoir passé cinq ans à Jérusalem, elle vit aujourd'hui à
New York.
Ce
que j'en ai pensé :
Depuis
2013, Razan a disparu. Probablement kidnappée. Peut-être morte...
Parce
qu'elle a osé s'ériger contre le totalitarisme de l'état syrien
qui opprimait les libertés, parce qu'elle est (je ne me résous pas
à utiliser le passé) la femme qui s'oppose, qui prend la place que
le régime de Bachar El-Assad ne veut pas lui donner, celle qui
éveille les consciences, combat la dictature et l'abus au nom des
droits de l'homme, qui se range du côté du faible. Parce que c'est
une femme et qu'elle est blonde, non voilée, et qu'elle parle.
Ô
combien les combats féministes m'épuisent souvent, parce qu'ils me
laissent l'impression de se tromper de cible !
Mais
comme je comprends celui-ci ! et la fascination qu'a pu exercer Razan
sur l'auteur, la subjuguer, à lui donner envie de la "maintenir"
en vie au travers de ces pages fortes, parfois dures, qui
déroulent les engagements d'une jeune femme hors du commun !
J'ai
aimé, j'ai été fascinée. A la fois par ce destin hors du commun,
ce combat sans relâche, et par l'écriture de Justine Augier, par
ces mots souvent simples mais qui résonnent de tant d'humanité et
de sincérité, au travers d'un portrait de ce régime syrien honni,
des conflits contre l'obscurantisme, contre la soumission.
Un
portrait tout en nuances d'une volontaire pour le bonheur et la
liberté.
Un
livre indispensable pour se rappeler qu'il faut parfois de petites
révoltes pour faire de grandes révolutions !
Quel courage et abnégation, tant mieux si une auteure française lui rend hommage. Je ne connaissais pas Justine Augier ni Razan Zaitouneh . Je n'ose imaginer combien de dissidents (hommes ou femmes) ont disparu dans les geôles syriennes....
RépondreSupprimeret on se saura sans doute jamais...
SupprimerUn livre enquête qui semble d'une très grande force.
RépondreSupprimerj"ai beaucoup aimé !
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