Editions
Buchet-Chastel
Parution
: 5 avril 2018
192
pages
Ce
qu'en dit l'éditeur :
« Une
obscurité nacrée baignait le parc, lui conférant un aspect
inquiétant et mystérieux, plus authentique aussi, comme si la nuit
avait le pouvoir de révéler le vrai visage des choses. La pelouse
avait le bleu foncé des mers australes et tout le reste était noir,
les grands pins, les bosquets, les haies. Noir aussi le prunier en
fleurs du printemps, dont tous les fruits avaient été mangés par
les oiseaux et les vers. Seule la margelle de la piscine traçait
dans l’ombre un ovale lactescent, au milieu duquel l’eau étalait
son vif-argent. »
La
Côte d’Azur. Ses villas de luxe et ses piscines.
Quand
Greg Delgado, employé de banque, visite la maison de ses rêves, il
décide de ne pas dire à sa femme, Mélissa, qu’un enfant s’est
noyé dans la piscine. Le couple emménage. Mélissa est-elle dupe ?
N’a-t-elle pas aussi certaines choses à cacher ?
Dans
la chaleur caniculaire, chacun cherche son intérêt et son
plaisir...
Ce
que j'en ai pensé :
La
tension monte, page après page. Elle repose sur une ambiance
particulière, dans la canicule de cet été cannois qui n'offrira en
fin d'été qu'incendies et désolation, et sur les non-dits et les
pseudos secrets qui minent les relations, les font basculer du côté
du dépit et les rapprochent inexorablement de la rupture.
La
narration restitue à merveille cette pesanteur de l'été, quand pas
un brin d'air ne passe, quand l'orage couve et que les drames
surviennent.
Parce
que tout est drame dans ce roman qui parfois flirte avec le polar,
instillant son climat crispé, étouffant. Un enfant mort dans une
piscine, des idées d'adultère, de transgression, un brin de climat
"mafieux" et des amours surgies du passé.
Tout
est signe pour Mélissa, hyper sensible, tout peut devenir le
catalyseur d'un malaise ou d'une angoisse : une statuette brisée, un
baiser volé ou l'ombre d'une vieille femme puissante.
J'ai
beaucoup aimé ce roman, pour son ambiance d'abord, de plus en plus
délétère, pour la montée en tension, pour les portraits dessinés
(j'y ai reconnu les traits de certaines personnes que j'ai pu
côtoyer) et si je n'avais pas été si pressée de le lire, j'aurais
sans doute plus apprécier de le lire au bord de la piscine cet été.
Je
vais essayer de trouver Sangliers, le roman que Myriam Chirousse a
publié en 2016. J'ai aimé l'écriture et le ton de l'auteur, et
j'espère que ça me séduira autant !
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