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Un jardin au désert - Carine FERNANDEZ

Editions Les escales
Parution : 11 avril 2019
336 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Carine Fernandez nous offre une fresque familiale sur quatre générations, gravitant autour de Talal, le patriarche. 
Pour échapper à sa famille parfois trop envahissante, Talal aime à se réfugier dans sa palmeraie du désert.
Jusqu'au jour où il apprend à connaître Rezak, son jardinier venu d'Égypte... 


Ce que j'en ai pensé :

Départ pour l'Arabie Saoudite, pays de tous les extrêmes ! Pétrodollars et islamisme radical au programme !

Dans cette histoire où la romancière nous immerge au cœur d'une famille flotte un parfum de liberté : celle de ce magnat de l'immobilier tenté par l'érémitisme, celle qui a manqué -ou non- à ses épouses successives (il n'en tient plus le compte), celle de Rezak le jardinier d'abord fasciné par les révolutions arabes et l'espoir d'une vraie démocratie en Egypte, et enfin, celle de Dahlia, sa petite-fille anglo-saoudienne qui du haut de son adolescence aspire à une autre vie.


Le désert, la chaleur suffocante, les vents de sable. Le poids des traditions, la stricte non-mixité, les secrets et les petits arrangements avec la charia, la corruption, le fric pour seul but.
Et l'espoir, les petites rebellions, l'amour.


Il y a tout ça dans ce roman et une narration fluide, parfois teintée d'humour, souvent poétique. Une apparente légèreté qui n'empêche pas d'évoquer les sujets graves : place des femmes dans une société régie par un patriarcat autocrate et ultra-religieux, ambiguïté entre traditions et modernité..


Une réussite !

Papiers - Violaine SCHWARTZ

Editions P.O.L
Parution avril 2019
256 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Violaine Schwartz a recueilli la parole de plusieurs demandeurs d’asile, à l’origine pour une commande du Centre dramatique national de Besançon. Elle a rencontré des hommes et des femmes, jeunes et moins jeunes, tous réunis par le même destin : l’obligation de fuir, de quitter le pays natal, Afghanistan, Mauritanie, Kosovo, Éthiopie, Arménie, Azerbaïdjan ou Irak. Elle avait un dictaphone. Parfois un interprète à ses côtés. On lui a confié des photocopies de récits de vie, des articles de journaux, des photocopies de minutes d’entretien de l’OFFPRA, des lettres administratives, des décisions de rejets, des circulaires du ministère de l’Intérieur... Elle a rencontré une avocate, assisté à des audiences à la Cour Nationale du droit d’Asile (CNDA) et au Tribunal Administratif de Besançon. Elle s’est fixé une contrainte : écrire à partir des mots entendus, et seulement à partir des mots entendus.

Avec toutes ces voix, Violaine Schwartz a composé une fresque, une litanie, comme une variation sur les mêmes thèmes : l’absurdité de la bureaucratie, l’arbitraire de notre justice, les affres de l’attente, le hasard des chemins parcourus, la douleur de tout abandonner derrière soi, le courage de partir, les souvenirs à vif, la culpabilité de survivre, la peur encore, l’espoir aussi, la vie qui s’invente malgré tout, pas à pas, sur la route de l’exil, dans la frange de notre société. Des épopées modernes. Des récits de vies héroïques qu’elle a orchestrés sur la page.

Ce que j'en ai pensé :

Dans mon histoire familiale, le seul "migrant" connu était mon grand-père fuyant le STO pendant l'occupation nazie de l'Alsace. Au plus loin qu'on remonte dans toutes les branches de l'arbre généalogique familial (c'est-à-dire vers 1620), mes ancêtres sont nés dans un coin de France, n'en ont jamais bougé, ont trouvé leur époux/épouse et y ont fait leurs enfants...
Je vis dans un coin de cette France où le seul risque que je cours est celui du manque d'eau et de températures indécemment chaudes l'été.

Je serai peut-être le prochain migrant de ma famille, non parce que mon pays est en guerre ou que je ne pratique pas la religion "recommandée", ni pour mes opinions politiques (encore que, si cette blonde prend le pouvoir, je pourrais faire comme mon grand-père !!), mais parce que les changements climatiques rendront ma vie ici trop difficile. 

Je ne suis donc souvent que compassion pour les gens qui fuient leurs maisons, leur pays, leurs souvenirs,, pour espérer se construire un avenir meilleur, ailleurs...

Les voix retranscrites par Violaine Schwartz racontent ces fuites et ces espoirs, ces êtres humains qui ne sont plus en sécurité là où ils sont nés, et elle a la délicatesse de retranscrire ces témoignages (émouvants !) sans jugement, sans interprétation.

Voila des hommes et des femmes qui cherchent un refuge, c'est tout.

Prêts à tout endurer pour que leurs enfants grandissent loin des bombes, pour qu'ils mangent à leur faim, pour avoir le droit de lire de la poésie, pour ...vivre, tout simplement !

Un bouquin à garder, et qu'il faudrait donner en lecture à tous.


La vie en Rose - Marin LEDUN

Editions Gallimard - Collection Série Noire
Parution : 2 mai 2019
320 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Ses parents partis parcourir la Polynésie, Rose - qui s'est installée avec le lieutenant Personne - se retrouve seule pour s'occuper de ses frères et soeurs. Coup sur coup, elle est confrontée au cambriolage de Popul'Hair - le salon de coiffure où elle fait la lecture -, à la découverte inopinée de sa grossesse et au meurtre de l'ex-petit ami de sa soeur. Bientôt, c'est le meilleur ami de Camille que Rose découvre poignardé. 
Entre deux nausées, deux crises existentielles et en marge de l'enquête parallèle qu'elle mène, Rose doit encore s'occuper du suivi scolaire de sa soeur, des peines de cœur de son frère aîné, des plaintes du directeur de l'hôpital où travaille Antoine qui organise des strip-pokers au service gériatrie, de lire Sacher-Masoch aux clientes de Vanessa...
Pendant ce temps, l'assassin continue de s'en prendre aux jeunes gens du lycée où Camille est scolarisée. Un matin, alors qu'elle est censée préparer chez une amie une marche de soutien à la dernière victime, Camille disparaît. 

Ce que j'en ai pensé :

Retour en fanfare de la famille Mabille-Pons ! Après « Salut à toi, ô mon frère », le premier opus, voilà un polar que je ne comptais pas louper !
 
Toujours le même ton jubilatoire, les mêmes personnages un rien déjantés (Palme d’Or à Rose, agrégée de lettres fan de hard-rock qui découvre qu’elle est enceinte de son petit ami flic), et si l’intrigue est assez prévisible, elle apporte toutefois son lot de rebondissements bienvenus et pose un regard assez caustique sur la société !

C’est frais, c’est jouissif, les dialogues sont travaillés au scalpel, bourrés d’humour, les références musicales et littéraires nombreuses (et le décalage entre les unes et les autres ajoutent du piquant – essayez de lire Ovide en écoutant les Guns !!), bref une lecture qui donne de belles couleurs au polar !

C’est chouette de voir que Marin Ledun réussit haut la main à donner du corps à cette série dont il me tarde à présent de lire la suite !

Surface - Olivier NOREK

Editions Michel Lafon
Parution : 4 avril 2019
424 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Ici, personne ne veut plus de cette capitaine de police.
Là-bas, personne ne veut de son enquête. 


Ce que j'en ai pensé :

Quatrième de couverture laconique..et intrigue assez conventionnelle ! ça ne s'annonce pas comme le polar de l'année...

D'autant qu'après l'excellent et intelligent "Entre deux mondes", je m'attends à du très bon et que j'ai peur d'être déçue..

Pourtant, c'est bon ! Et ce ne sont pas les beaux yeux d'Olivier Norek qui me tournent la tête mais la personnalité de l'héroïne, Noémie, rescapée et défigurée lors d'une descente de police, qu m'embarque !

Et ça fonctionne ! Ça démarre au quart de tour et on suit Noémie dans son enquête ! D'autant qu'il s'agit d'un "cold case" et que l'intrigue explore les luttes de pouvoir locales.
Comme le titre le suggère, ne pas s'en tenir à la surface, celle du visage qu'on présente, ni celle de la lecture des événements.

Un parallèle malin et surtout un bon polar, "classique" certes mais captivant !

Sauvage - Jamey BRADBURY

Editions Gallmeister
Parution : 7 mars 2019
Traduction : Jacques Mailhos
320 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

À dix-sept ans, Tracy Petrikoff possède un don inné pour la chasse et les pièges. Elle vit à l’écart du reste du monde et sillonne avec ses chiens de traîneau les immensités sauvages de l’Alaska. Immuablement, elle respecte les trois règles que sa mère, trop tôt disparue, lui a dictées : «ne jamais perdre la maison de vue», «ne jamais rentrer avec les mains sales» et surtout «ne jamais faire saigner un humain». 
Jusqu’au jour où, attaquée en pleine forêt, Tracy reprend connaissance, couverte de sang, persuadée d’avoir tué son agresseur. Elle s’interdit de l’avouer à son père, et ce lourd secret la hante jour et nuit. Une ambiance de doute et d’angoisse s’installe dans la famille, tandis que Tracy prend peu à peu conscience de ses propres facultés hors du commun.


Ce que j'en ai pensé :

Je ne suis pas près d'oublier Tracy ! 
Une gamine étonnante, différente, attachante par sa singularité et son amour pour ce bout d'Alaska, sa forêt et les chiens de traineau. Sauvage, vraiment !..

La nature a la part belle dans ce très réussi roman d'initiation, elle est un personnage à part entière, elle dessine une atmosphère tantôt pesante, tantôt protectrice. Elle est vie et mort tout à la fois. 
La narration particulièrement riche donne toute sa beauté à cet environnement, en fait un lieu idéalisé qui sied au caractère de Tracy et révèle son caractère.

Roman d'apprentissage donc, mais aussi roman "d'amour" : celui de Tracy pour sa famille, pour les chiens, pour Jess. Un amour un peu fou, hors normes, qui repousse les limites et qui fait grandir.

Une pépite (et c'est un premier roman !!), un de ces romans à garder précieusement !

Le voyage de Ludwig - Julien JOUANNEAU

Editions Flammarion
Parution : 27 mars 2019
208 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

 Ludwig est un compagnon parfait. Affectueux. Le rayon de soleil de sa maîtresse Hannah dans leur quotidien assombri par l’Occupation. Le jour où elle est jetée dans un wagon à bestiaux en partance vers une destination inconnue, Ludwig se lance à la poursuite du train. Sans jamais s’arrêter, sans jamais quitter les rails. L’espoir de retrouver Hannah lui fait traverser une France ravagée par les ténèbres, exsangue et suffocante. Une terre où les menaces surgissent le long du chemin de fer, où la sauvagerie rôde. Pris au piège des parfums de la guerre, épuisé et meurtri, Ludwig court entre les deux bras d’acier. Sa fidélité bravera les enfers.

Ce que j'en ai pensé :

Quand Julien Jouanneau m'a proposé de m'envoyer son roman, la curiosité l'a emporté sur mes habitudes de lecture, un peu loin de ma zone de confort. 
Et j'ai bien fait de me laisser tenter !

Voila un court roman qui adopte un point de vue tout à fait original pour parler de la déportation des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ; celui d'un chien qui se lance dans une course éperdue, et pleine de rebondissements, derrière le train qui emmène sa jeune maîtresse vers les camps de la mort.

Un roman plein de tendresse, une plume vive et un animal-personnage qui suscite l'empathie par sa loyauté hors normes. C'est lui le narrateur qui nous raconte son incroyable voyage, revient sur ses années heureuses de jeune chiot (et ses bêtises) et qui nous livre, à hauteur de truffe et d'oreilles poilues, le récit de son parcours initiatique.

Merci à Julien Jouanneau pour sa confiance !

Animal - Sandrine COLLETTE

Editions Denoël - collection Sueurs froides
Parution : 7 mars 2019
288 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Dans l’obscurité dense de la forêt népalaise, Mara découvre deux très jeunes enfants ligotés à un arbre. Elle sait qu’elle ne devrait pas s’en mêler. Pourtant, elle les délivre, et fuit avec eux vers la grande ville où ils pourront se cacher. 

Vingt ans plus tard, dans une autre forêt, au milieu des volcans du Kamtchatka, débarque un groupe de chasseurs. Parmi eux, Lior, une Française. Comment cette jeune femme peut-elle être aussi exaltée par la chasse, voilà un mystère que son mari, qui l’adore, n’a jamais résolu. Quand elle chasse, le regard de Lior tourne à l’étrange, son pas devient souple. Elle semble partie prenante de la nature, douée d’un flair affûté, dangereuse. Elle a quelque chose d’animal. 
 
Cette fois, guidés par un vieil homme à la parole rare, Lior et les autres sont lancés sur les traces d’un ours. Un ours qui les a repérés, bien sûr. Et qui va entraîner Lior bien au-delà de ses limites, la forçant à affronter enfin la vérité sur elle-même.


Ce que j'en ai pensé :

7ème roman de Sandrine Collette que j'ai bien du mal à classer dans la catégorie "polar"...Pas tout à fait aussi sombre que les précédents, mais largement aussi fascinant ! 

Difficile d'en parler sans trop dévoiler l'intrigue : on passe d'une forêt népalaise aux montagnes du Kamtchatka (extrême-orient russe) sans faire tout d'abord le lien entre ces deux décors si ce n'est une nature omniprésente, dangereuse, peuplée d'animaux sauvages.

Pourtant, de l'homme qui le chasse, ou de sa proie qui attaque ou riposte, on se finit par se demander lequel a la plus grande part d'animalité en lui.
Le chasseur qui veut faire un carton et rapporter des trophées ou l'ours (j'avoue une sympathie pour ce vrai personnage dans le roman !) et le tigre qui luttent pour leurs survies ?

Sandrine Collette utilise encore sa plume de façon admirable, nous entraînant dans un flot d'émotions, restituant à la perfection l'atmosphère oppressante d'un duel homme/ourssans merci mais aussi le décor miséreux d'un bidonville népalais, passant d'un paysage à l'autre avec des mots justes, rendant à ses personnages toute leur épaisseur.

Une prouesse !


Suiza - Bénédicte BELPOIS

Editions Gallimard
Parution : 7 février 2019
256 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :
«Elle avait de grands yeux vides de chien un peu con, mais ce qui les sauvait c’est qu’ils étaient bleu azur, les jours d’été. Des lèvres légèrement entrouvertes sous l’effort, humides et d’un rose délicat, comme une nacre. À cause de sa petite taille ou de son excessive blancheur, elle avait l’air fragile. Il y avait en elle quelque chose d’exagérément féminin, de trop doux, de trop pâle, qui me donnait une furieuse envie de l’empoigner, de la secouer, de lui coller des baffes, et finalement, de la posséder. La posséder. De la baiser, quoi. Mais de taper dessus avant.»

La tranquillité d’un village de Galice est perturbée par l’arrivée d’une jeune femme à la sensualité renversante, d’autant plus attirante qu’elle est l’innocence même. Comme tous les hommes qui la croisent, Tomás est immédiatement fou d’elle. Ce qui n’est au départ qu’un simple désir charnel va se transformer peu à peu en véritable amour. 

Ce que j'en ai pensé :

Excellente surprise que ce premier roman où l'amour et la mort se donnent la réplique dans une danse sensuelle !

Entre Tomas, déjà veuf, alcoolique et franchement crasseux, qui découvre son cancer à l'aube de sa quarantaine, et cette inconnue, rebaptisée Suiza dont l'apparente naïveté est désarmante, la chimie fonctionne (aidée quand même par un presque kidnapping et par un viol ! ) : l'ombre et la lumière se disputent cette rencontre.

Deux personnages complexes, travaillés, complémentaires, avec autour d'eux une belle galerie de portraits. 
Une narration riche, des dialogues maîtrisés, un sens du rythme non négligeables (surtout pour un premier roman !), un brin d'humour et une chute pas piquée des hannetons !

Les métèques - Denis LACHAUD

Editions Actes Sud
Parution : mars 2019
224 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Par deux fois la famille Herbet est convoquée à la préfecture de Marseille. Dès le premier courrier Célestin, le fils aîné, a pressenti un danger. Mais il ignore alors que sa mère, tout comme son père, a jadis changé de patronyme. Dans une région où l’altérité est dangereuse, dans un pays où cinquante ans plus tôt on encourageait les immigrés à s’assimiler, voici qu’un fonctionnaire leur demande de reprendre leur nom d’origine. Quelques nuits plus tard la famille Herbet est cruellement assassinée à son domicile. Seul Célestin, qui entretient avec le réel une relation particulière, parvient à s’échapper par les toits.

Commence alors un long voyage, une succession de jours durant lesquels il s’agit pour le tout jeune homme de passer inaperçu, une fuite ponctuée de rencontres précieuses dans une contrée quadrillée de contrôles policiers.

Ce que j'en ai pensé :

Et si l'histoire se répétait, dans tout ce qu'elle a eu de sinistre ? S'il y avait de nouveau des chasses à l'homme, qu'on veuille séparer les "bons" de l'ivraie ?
Ça vous rappelle des années noires, honteuses ? 
De celles dont on avait dit "plus jamais ça" ?
Surtout en France, patrie des Lumières, du Liberté-Egalité-Fraternité affiché au fronton des mairies...

Et pourtant, dans ce roman percutant, c'est bien le gouvernement français qui décide d'éliminer "les métèques", ceux qui ne seraient pas nés franco-français !

Seule solution : fuir.
Devenir un migrant.
Rejoindre un pays où l'on sera en sécurité.

Diablement d'actualité, non ? 

Denis Lachaud réussit le tour de force de nous plonger dans les abimes de la fuite, en évoquant le destin tragique de ces "métèques", et amène par une narration juste, sans sensiblerie, sans propos moralisateurs, à se questionner sur la question de l'identité, de la persécution (orchestrée par le gouvernement !) et sur l'espoir de reconstruire ailleurs un lendemain meilleur.

Brillant, intelligent, indispensable à lire !

Remington - Baptiste GOURDEN

Editions Albin Michel
Parution : 30 janvier 2019
256 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Une route plongée dans la brume. Au loin, une jeune femme qui fait du stop : Remington ne sait plus d’où elle vient ni où elle va. Elle a pour seul bagage ses vingt ans, un revolver auquel il manque trois balles, et un violent désir de fuite. Soudain, un vieil homme s’approche et lui propose un marché : un bout de route contre un peu d’affection. En acceptant de monter à bord de la vieille Citroën en direction du Sud,  Remington s’embarque pour un périple improbable dont chaque étape va progressivement lever le voile sur son passé et sur celui du vieil homme. Jusqu’à faire ressurgir les souvenirs cannibales qui l’ont conduite sur la route…

Une écriture au scalpel, un rythme enragé : très loin des sentiers balisés, un premier roman singulier et brutal, l’odyssée insolite de deux êtres en marge que le hasard va lier à jamais. 


Ce que j'en ai pensé :

Vous me connaissez, quand ça coince, je ne mâche pas mes mots...

Dommage pour ce premier roman qui s'annonçait plutôt bon, avec une écriture vive et moderne, un décor très cinématographique et deux personnages principaux des plus intéressants : Remington dont la mémoire s'est envolée et qui prend la route du Sud avec un octogénaire à la libido en suspens, Fédor.

J'aurais pu beaucoup aimer..

Mais j'ai franchement détesté la surenchère de sexe, même si je ne suis pas choquée (et encore moins pudibonde), j'ai trouvé que le propos atteignait vite ses limites ! La narration, à grand renfort de vocabulaire ultra-cru, m'a bien vite agacée : ça suce des bites toutes les 3 pages sans que cela apporte grand chose à une histoire qui aurait gagné à un peu de suggestions plutôt qu'à cet étalage qui devient vite vulgaire.

Dommage...

Je remercie toutefois les Editions Albin Michel et  Babelio Masse critique pour cette découverte.

En attendant la neige - Christiane DESROUSSEAUX

Editions Calmann-Levy
Parution : 2 janvier 2019
288 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

«  Hier, quand j’ai poussé la porte du chalet, j’ai eu immédiatement l’impression d’être arrivée dans un lieu qui m’attendait. Un lieu possible en tout cas. Un lieu vivable. La pièce unique tapissée de bois, le colossal poêle central, les fenêtres ouvertes sur le velours des prairies, tout m’a plu.  »
  
Morez, dans le Haut Jura. C’est là que Vera a décidé de s’exiler quelque temps. Le corps et l’esprit encore endoloris après l’accident de voiture dont elle est responsable et qui a coûté la vie à sa mère, elle investit ce chalet pour se sevrer des médicaments, recouvrer la mémoire et fuir la surveillance de son envahissante sœur.La montagne apparaît en effet comme le lieu idéal pour se reconstruire.

Mais Vera n’est pas la seule à y être venue enterrer son passé et, toute à sa renaissance, elle ignore les menaces qui planent.Des habitants hostiles.
Un voisin aussi séduisant que mystérieux. Et la neige qui risque à tout moment de bloquer la vallée…

 carte postale ancienne - Morez (Jura) sous la neige

Ce que j'en ai pensé :

Dire que j'ai tourné autour de ce roman depuis sa parution, hésitant encore et encore jusqu'à me laisser tenter ! Je l'ai refermé, conquise tant par l'histoire que par le style narratif !

Un brin de suspens, une ambiance au cordeau, des personnages travaillés avec précision (on croise un chaman, un médecin légiste taiseux, une vieille villageoise façon harpie) et l'impression que ce roman flirte parfois avec le thriller psychologique, nous embarquant dans un presque huis-clos en montagne qui fait monter la tension et glisse vers un dénouement bien mené.

Il y est question de résilience et de manipulation machiavélique, dans une ambiance parfois pesante (ah ! les villages de montagne !) où la nature a la part belle.

Un roman lu d'une traite, à l'atmosphère envoûtante !

Ce que savait la nuit - Arnaldur INDRIDASON

Editions Métailié
Parution : 7 février 2019
Titre original : Myrkriđ Veit
Traduction : Eric Boury
300 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Les touristes affluent en Islande et les glaciers reculent lentement. Le cadavre d’un homme d’affaires disparu depuis trente ans émerge du glacier de Langjökull. Son associé de l’époque est de nouveau arrêté et Konrad, policier à la retraite, doit reprendre bien malgré lui une enquête qui a toujours pesé sur sa conscience, en partie sabotée par la négligence d’un policier toujours en service.
Au moment où il pensait vivre sa douleur dans la solitude – le meurtre de son père n’a jamais été élucidé et sa femme vient de mourir d’un cancer –, Konrad doit reprendre ses recherches, malgré les embûches et la haine. Seul le témoignage d’une femme qui vient lui raconter l’histoire de son frère tué par un chauffard et le supplie de trouver ce qui s’est passé pourrait l’aider à avancer…
Ce nouvel enquêteur, jumeau littéraire d’Erlendur, permet à Indridason de développer le spectre de son talent. Konrad est né en ville, il a eu une enfance difficile, il vient de perdre l’amour de sa vie, il est en train de renoncer à lui-même. 


Ce que j'en ai pensé :

C'est toujours avec le même plaisir que je retrouve la plume d'Arnaldur Indridason, et ce rythme si particulier à ces polars islandais.

Celui-ci n'échappe pas à la règle même si cette fois Erlendur est absent de l'intrigue  : voici Konrad, flic à la retraite, qu'on avait découvert dans Passage des ombres et qui cette fois encore enquête en parallèle..
Un personnage touchant qui traîne sa nostalgie, ses regrets et son deuil et qui rappelle Erlendur par bien des aspects.

Comme toujours, les polars d'Indridason évoquent le climat social et économique de l'Islande, parlent des conséquences désastreuses de la crise et des problèmes d'addiction. Cet opus ne s'y limite pas, il aborde, par le biais d'une vieille enquête non résolue, les erreurs judiciaires mais aussi les problèmes du réchauffement climatique et donc du recul des glaciers islandais. 

Des thèmes a priori sans relation mais qui trouvent une unité dans ce bon polar !

Le procès du cochon - Oscar COOP-PHANE

Editions Grasset
Parution : 9 janvier 2019
128 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :


Dans un village et un temps reculé, un monstre croque la joue et l’épaule  d’un bébé laissé quelques instants seul par sa mère, puis repart tranquillement vers la forêt. Il est bientôt rattrapé par une horde d’hommes décidés à le tuer, mais dans le monde des hommes, la justice, comme la mort, se rendent au tribunal. Même si le monstre en question est un cochon qui n’a ni conscience ni parole pour se défendre. Peut-on se faire entendre sans mots  ? Les gendarmes l’embarquent donc et le jettent en prison, avant son grand procès.


Ce que j'en ai pensé :

J'ai lu ce très court roman il y a déjà presque trois semaines et je me demande encore quoi en dire...

Si le sujet me tentait beaucoup, parce qu'original, si la narration est plutôt bien menée, déroulant son lot d'images (on ne sait parfois pas très bien si "le cochon" est un animal), je n'ai pas été enthousiasmée.

Il m'a manquée quelque chose, sans doute un peu de rythme : malgré ses 128 pages, ce livre m'a parfois semblé un peu long, pas si divertissant (j'attendais sûrement plus de cocasserie).


Tant pis !

La bibliothèque enchantée - Mohammad RABIE

Editions Actes Sud - Collection Sindbad
Parution : janvier 2019
Titre original : Kawkab'Anbar
Traduction : Stéphanie Dujols
176 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Chaher, jeune fonctionnaire du ministère des “Biens de mainmorte”, se voit confier une mission inhabituelle : rédiger pour la forme un rapport sur une bibliothèque oubliée du Caire que l’État veut raser pour faire passer une nouvelle ligne de métro. Il se décide pourtant à mener sérieusement son enquête et, peu à peu, tout un monde mystérieux et labyrinthique s’ouvre à lui dans cette bâtisse délabrée et poussiéreuse où les ouvrages sont entassés sans cotation ni indexation et où l’on trouve des traductions dans toutes les langues imaginables. 

Fasciné par l’étrange bibliothèque, il ne l’est pas moins par la poignée d’originaux qui la fréquentent, comme Ali, célèbre traducteur ayant perdu toute foi en son métier, ou “Jean le copiste”, homme mutique ayant passé sa vie à photographier des livres page après page et, surtout, Sayyid, vieil intellectuel nihiliste, cynique et truculent, qui connaît la bibliothèque comme sa poche mais n’est pas prompt à divulguer ses secrets.

Dans ce roman surprenant, Mohammad Rabie tisse d’une main de maître une double trame narrative. Entre la voix de Chaher et celle de Sayyid, son récit dévoile des franges de marginalité, loin de l’étau suffocant de la bureaucratie, et des strates de rêves et de légendes sous l’épiderme racorni de la ville.


Ce que j'en ai pensé :

A-t-on déjà vu plus étrange bibliothèque que celle-ci ? Oubliée au fond d'une rue, dérobée aux regards, et dont le système de rangement dépasse l'entendement ? Des milliers de livres, dans toutes les langues que parlent les hommes, posés là suite à des dons, et sur la première page desquels ont trouve le titre du livre qui le précède sur l'étagère, et sur la dernière page, le titre du livre rangé juste après.

De quoi dérouter les esprits les plus cartésiens et intriguer Chaher qui doit, par son rapport au ministère, influer sur le devenir du lieu.

On croise un vieil érudit, un copiste frénétique et un traducteur. Chacun à sa manière partage le charme du lieu et invite le jeune Chaheb à la réflexion sur la littérature.

C'est une belle balade à laquelle nous invite Mohammad RABIE, dans une Egypte sclérosée par l'administration et avide de "progrès" où subsiste encore cette petite bulle dédiée aux livres, hors du temps et loin de toute modernité, une faille spatio-temporelle qui échappe au classement et aux index.

La narration est délicieuse, comme souvent avec les auteurs égyptiens, elle s'enrubanne de poésie sans se départir d'un certain humour, d'une critique sous-jacente de la société cairote.

Les porteurs d'eau - Atiq RAHIMI

Editions P.O.L
Parution : janvier 2019
288 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

L'action de ce nouveau roman d'Atiq Rahimi se concentre en une seule journée : le 11 mars 2001. Ce jour-là, les Talibans détruisent les deux Bouddhas de Bâmiyan, en Afghanistan... 
 
Un couple à Paris au petit matin. 
 
Tom se lève et s'apprête à partir pour Amsterdam. Il a décidé de quitter sa femme, Rina, qui dort près de lui. Tom est afghan, commis-voyageur, exilé en France. Il souffre de paramnésie, la sensation obsédante de déjà-vu ou déjà-vécu. À Amsterdam, il a rendez-vous avec sa maîtresse, une mystérieuse Nuria. Mais elle a disparu. Lui croit que sa vie bascule quand une vieille femme, Rospinoza, lui révélera une toute autre histoire... 
 
Un couple à Kaboul au petit matin. 
 
Yûsef se lève pour remplir sa tâche quotidienne de porteur d'eau. Il risque sinon la colère des Talibans et 97 coups de fouet sur le dos. Il doit s'arracher à la contemplation de Shirine, la femme de son frère, parti en exil. Candide et solitaire, il éprouve la naissance d'un sentiment étrange, que lui révèle son ami, un marchand sikh afghan, converti au bouddhisme. Et c'est lui, le petit porteur d'eau, qui alors fera basculer la vie des siens... 

Ce que j'en ai pensé :

11 mars 2011, l'Occident est scandalisé par la destruction des bouddhas géants d'Afghanistan. Un détail aux yeux de Tom l'exilé qui ne pense qu'à rejoindre sa maîtresse et de Yusef le porteur d'eau qui se découvre amoureux de sa belle-sœur.

Je n'avais jamais lu Atiq RAHIMI (Goncourt 2008 pour Synghé Sabour, pierre de patience) et je ne sais finalement pas quoi penser de cette lecture qui m'a tout à la fois charmée mais aussi déçue.

J'ai aimé les parties du roman qui évoque les atermoiements sentimentaux de Yusef mais pas du tout le périple de Tom jusqu'à Amsterdam.

Pourtant, ces deux personnages parlent d'exil, d'héritage culturel, du poids des traditions et de la famille, sans pour autant, à mon sens, avoir la même sensibilité.

Je suis donc un peu mitigée.

Le mangeur de livres - Stéphane MALANDRIN

Editions du Seuil
Parution : 3 janvier 2019
192 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :

Adar Cardoso et Faustino da Silva, deux petits garnements de Lisbonne, rois de la bêtise, spécialistes ès rapines de pâtés, tripailles et saucisses, sont attrapés par un curé qui les enferme dans la crypte de son église et se promet de les éduquer à coups de claques. 

Nous sommes en 1488, juste avant la diffusion de l’imprimerie dans la péninsule Ibérique. Adar trouve un vieux codex écrit sur le plus fin vélin et, se voyant mourir de faim, le mange en entier. 

Le livre était empoisonné : voilà l’enfant condamné à hanter les bibliothèques de la ville à la recherche d’autres précieux codex. Il n’aura de cesse de les mettre en charpie et de les dévorer, devenant ainsi le Mangeur de livres, celui dont tout le monde veut la mort.


Ce que j'en ai pensé :


Rabelais et Jérôme Bosch n'ont qu'à bien se tenir ! 

Stéphane Malandrin réussit, dans ce petit bijou de premier roman, à raconter une histoire étonnante, à la frontière du conte, et à donner du pep's à un texte gouailleur, riche en vocabulaire.

C'est truculent, drôle et terrifiant tout à la fois,  inattendu et plein d'allégresse et la langue française est à la fête dans une narration enlevée et brillante !

Il y a dans ce roman tout ce que j'aime, de la fantaisie en littérature et de quoi ouvrir son dictionnaire pour découvrir de nouveaux mots, bref, c'est une sacrée pépite que je recommande !

Pour une fois que le bandeau de l'éditeur reflète parfaitement la réalité, il ne faut absolument pas passer à côté de cette folie médiévale qui se dévore véritablement !
D'autant que la postface, riche en références (historiques, littéraires),  savoureuse et pleine d'humour, m'ont rendu l'auteur très sympathique :o)


Des vies possibles - Charif MAJDALANI

Editions du Seuil - Collection Cadre rouge
Parution : 3 janvier 2019
292 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

Début du XVIIe siècle. 
Un jeune homme originaire de la Montagne libanaise est envoyé à Rome pour étudier et entrer au service de la papauté. Avide d’atlas et des découvertes scientifiques d’un temps dominé par Galilée, Raphaël Arbensis ne tarde pas à se détourner de la carrière qui s’imposait à lui, rêvant d’autres vies possibles. 
De Rome à la république de Venise, puis à Istanbul et Ispahan, de Vicence à Paris et Amsterdam, le voici tour à tour aventurier, diplomate, marchand, côtoyant la famille Barberini et ses papes, Fabri de Peiresc, Borromini, Corneille ou Rembrandt. 
Ami des peintres, il se mêlera aussi d’astronomie, tâtera de la politique auprès de Mazarin à l’heure de la Fronde, connaîtra la disgrâce et les déceptions amoureuses…
En une succession de brefs chapitres qui sont autant de miniatures d’une époque tumultueuse et foisonnante, Charif Majdalani conte le roman d’un homme né ailleurs mais fasciné par l’humanisme européen, en quête d’une place dans le monde et d’un bonheur pour lesquels il devra s’affranchir des lois et des savoirs anciens.


Ce que j'en ai pensé :

"Je ne suis maître de ma vie que de manière très limitée, mais dans cette infime limite ma liberté est infinie."

Dans ce qui s'apparente à un conte, Roufeyil Harbini, alias Raphaël Arbensis,  jeune érudit libanais, part à la découverte du monde. Rome, Venise, Istanbul, Paris..sa route croise les grands esprits de son époque.

C'est un roman plein de poésie qui nous promène d'Orient en Occident dans une quête d'amour et d'expériences inédites qui amèneront le jeune homme à s'interroger sur ses aspirations et sur son identité, sur ses désirs réels, à la croisée des cultures.

J'avais beaucoup aimé Villa des femmes (coup de cœur en 2015) et L'empereur à pieds, mais ce nouveau roman m'a laissée sur ma faim. Je ne lui ai pas trouvé la grâce des précédents et je suis restée à distance. La narration m'a paru trop "factuelle" , posant les évènements les uns après les autres sans leur apporter un liant romanesque.

"Nos vies [...] ne sont que la somme, totalisable et dotée de sens après coup, des petits incidents, des hasards minuscules, des accidents insignifiants, des divers tournants qui font dévier une trajectoire vers une autre, qui font aller une vie tout à fait ailleurs [...]"

Comme à la guerre - Julien BLANC-GRAS

Editions Stock
Parution : 2 janvier 2019
288 pages


Ce qu'en dit l'éditeur :

« Le jour de la naissance de mon fils, j’ai décidé d’aller bien, pour lui, pour nous, pour ne pas encombrer le monde avec un pessimisme de plus. Quelques mois plus tard, des attentats ont endeuillé notre pays. J’en étais à la moitié de ma vie, je venais d’en créer une et la mort rôdait. L’Enfant articulait ses premières syllabes avec le mot guerre en fond sonore. Je n’allais pas laisser l’air du temps polluer mon bonheur. »

Roman d’une vie qui commence, manuel pour parents dépassés, réflexion sur la transmission, cette chronique de la paternité dans le Paris inquiet et résilient des années 2015-2018 réussit le tour de force de nous faire rire sur fond de
tragédie.

Ce que j'en ai pensé :

Que transmet-on à ses enfants ? Que retient-on de nos parents ? 

Julien Blanc-Gras, dans un roman-récit où l'humour pointe à chaque page, évoque sa toute nouvelle paternité alors que l'attentat de Charlie-Hebdo annonce une époque de "guerre" et qu'il se replonge dans le journal intime que son grand-père a écrit pendant la 2nde guerre mondiale.

C'est une mise en abîme de nos vies minuscules, de nos héritages et de ce qu'on donnera comme souvenirs à nos enfants. 

Ce sont deux guerres en parallèle qui sont racontées, deux points de vue sur le monde qui questionnent sur ce que devient notre monde et ce que nous laissons à nos enfants.

Sur un ton tour à tour grave ou léger (j'ai beaucoup aimé les scènes où l'auteur se "confronte" à ce fils qui grandit), Julien Blanc-Gras parle de transmission (héritage social, historique, mode de vie, idées) et de construction de soi (par les voyages, la découverte de l'autre avec tout ce qu'elle peut impliquer de positif - ouverture d'esprit- ou de négatif -racisme-) sans jamais juger. 


Un propos intelligent, intéressant, parfois inquiet et souvent drôle, et un livre que j'ai beaucoup aimé.

Merci aux Editions Stock et à Valentine pour cette lecture !